On utilise le terme général de « rouille » pour désigner divers champignons microscopiques qui sont à l’origine de maladies semblables, autant pour les dégâts provoqués que pour les symptômes.
Pouvant se développer du printemps à l’automne, son apparition est favorisée par l’humidité et la chaleur. Lors du développement de la maladie sur une plante, ces champignons émettent des spores qui sont transmises à d’autres végétaux par contact (d’une plante contre l’autre, via un outil de jardinage mal nettoyé…) ou transportées par le vent.
En hiver, ces spores sont stockées sur des feuilles, des branches et divers débris végétaux, et résistent au froid. En extérieur, au printemps, avec l’augmentation de la température et un temps humide, elles se développent et redonnent des champignons qui contaminent de nouvelles plantes.
Pour les plantes d’intérieur ou de serre, la maladie peut apparaître toute l’année.
Parmi les plantes communes souvent atteintes, on peut citer au jardin la rose trémière, l’iris, la jacinthe… Au potager, la pomme de terre, le poireau, la menthe… Parmi les arbustes, le groseillier, le cognassier, les conifères…
Si elle affaiblit les végétaux et dégrade leur esthétique, elle ne menace toutefois pas leur survie.
Voici nos conseils pour lutter contre la maladie de la rouille.
1. Diagnostiquez les symptômes de la rouille
Vous repérerez facilement la rouille par l’apparition de taches plus ou moins circulaires et jaunâtres ou rougeâtres sur les feuilles. En retournant ces feuilles, vous observerez de nombreuses petites pustules poudreuses beiges, brunes ou orangées… Cet aspect et la couleur variant selon les plantes parasitées et les champignons en cause :
- Sur les poireaux ou les céréales, la rouille prend plutôt l’aspect de taches colorées en longueur et plus ou moins épaisses et alignées.
- Sur les rameaux des groseilliers atteints, il apparaît en hiver comme une sorte de lainage.
- La rouille du genévrier infecte à la fois les feuilles et les fruits de pommiers sensibles.
- Enfin, la rouille du cognassier infecte uniquement les fruits, et non les feuilles, des pommiers et des poiriers.
Les feuilles atteintes synthétisent moins de chlorophylle puis tombent la plupart du temps. La plante s’affaiblit, sa croissance se ralentit, fleurs et fruits étant plus petits et moins nombreux. Enfin, son aspect est peu esthétique ce qui est particulièrement gênant pour des plantes d’ornement.
Cependant, répétons-le, la survie des plantes atteintes est rarement menacée.
2. Prévenez l’apparition de la rouille
- Tout d’abord, lorsque cela est possible, choisissez des variétés résistantes, surtout si vous habitez une région au climat humide.
- Surveillez attentivement vos cultures de façon à pouvoir intervenir aux premiers signes d’attaque.
- Limitez l’arrosage répété des feuilles en été.
- Évitez de trop serrer vos végétaux à la plantation.
- Évitez d’associer porteurs de maladie en été et porteurs de spores en hiver : groseillier et pin ou genévrier et poirier par exemple.
- Nettoyez bien et désinfectez vos outils de jardinage avec une solution de Javel (qui est fongicide) par exemple.
Bon à savoir : la maladie peut disparaître d’elle-même lorsque les conditions environnementales sont défavorables au développement du champignon.
3. Traitez la rouille
Si malgré tout vous n’êtes pas arrivé à vous débarrasser de la rouille, commencez par couper puis brûler les feuilles atteintes ou la plante elle-même s’il s’agit de petites plantes.
Vous pouvez traiter ensuite contre ce champignon en pulvérisant du purin d’ortie ou de prêle.
Bon à savoir : ces solutions, une fois préparées ne se conservent pas. Ne préparez que la quantité nécessaire. Renouvelez-les à chaque application. S’il en reste un peu, ne les jetez pas à l’égout. Versez-les par terre dans un coin du jardin réservé à cet usage, puis mettez un peu de terre par-dessus.
Si ce n’est pas suffisant, appliquez, par temps sec et pas en plein soleil, un traitement antifongique autorisé en agriculture biologique :
- À l’aide d’un vaporisateur à main ou d’un pulvériseur de jardin (selon la surface à traiter), pulvérisez une solution de soufre mouillable ou de bouillie bordelaise.
- Réappliquez quelques temps après pour achever l’éradication de la maladie.
Attention : si vous devez pulvériser des solutions à base de produits chimiques, consultez d’abord les précautions d’emploi indiquées sur l’emballage : port éventuel de masque, de lunettes et/ou de gants. Rincez-les soigneusement après usage.