Le coton est élaboré à partir des fils de graines des fruits de cotonnier. Il peut être amusant de cultiver dans notre pays au climat tempéré ces espèces tropicales (vivaces en culture en intérieur) qui offrent une belle floraison se détachant d’un épais feuillage d’un vert profond et luisant (persistant en intérieur).
Voici comment faire pousser du coton.
Zoom sur le coton
Les cotonniers comptent une cinquantaines d’espèces d’origine tropicale appartenant au genre Gossypium et à la famille des Malvacées. Ces arbustes touffus vivaces, à feuillage vert persistant ressemblant à celui des althéas, dépassent rarement 1,5 m de hauteur sur 1 m de large environ lorsqu’ils sont cultivés en France métropolitaine.
Leur magnifique et longue floraison ainsi que leur fructification peu courante incitent de plus en plus de jardiniers amateurs à les cultiver sous nos climats. Cela fonctionne à condition de respecter quelques principes de culture relativement simples. Il faut notamment tenir compte de leur sensibilité au froid car leurs parties aériennes ne résistent pas à des températures inférieures à 10 °C et leurs racines meurent en dessous de 2 °C. Cela implique de les cultiver en potée ou en bac (rentrés à l’abri du froid en hiver) comme une vivace, ou en pleine terre comme une plante annuelle dans les régions les plus tempérées ou dans les départements d’outre-mer.
Ce sont principalement des variétés de G. hirsutum ou de G. herbaceum qui sont proposées dans le commerce sous forme de graines ou de petits plants en motte et de 20 à 30 cm de hauteur.
1. Choisissez la période adéquate pour faire pousser un cotonnier
Pour une culture au chaud en intérieur, en véranda ou en serre, vous pouvez cultiver un jeune plant de cotonnier durant toute l’année.
Si vous voulez démarrer sa culture en extérieur, pratiquez vos semis en atmosphère chaude et humide en avril, puis attendez fin mai pour un repiquage en pleine terre.
2. Semez ou plantez le coton
Vous pourrez vous procurer dans le commerce et le e-commerce soit des graines soit de jeunes plants, de G. hirsutum ou de G. herbaceum principalement.
Option 1 : faites pousser du coton à partir d’un plant en conteneur
Rempotez le jeune plant après son achat puis régulièrement une fois par an au printemps, dans des potées de taille supérieure et assez profondes, car sa croissance est rapide. Utilisez pour cela un substrat mélange de terreau, ou de compost bien décomposé, et de sable de rivière.
Option 2 : semez des graines de coton
- Semez vos graines achetées par 2 ou 3 directement en surface d’un gros godet, dans un mélange de sable de rivière et de tourbe. Recouvrez-les de très peu de sable. Maintenez le substrat humide et placez l’ensemble à une température de 20 à 25 °C de façon à procurer un atmosphère humide et chaude. La levée du semis se fera une dizaine de jours après.
À noter : l’emploi d’une mini-serre est commode, mais pas indispensable.
- Lorsque les plantules ont atteint environ 15 cm, ou possèdent 3 à 4 feuilles, choisissez la plus vigoureuse pour la repiquer dans un conteneur rempli d’un mélange à parts égales de terreau pour plantation et de sable de rivière. N’oubliez pas de placer au fond du conteneur une bonne couche de gravier ou de billes d’argile pour bien le drainer.
- Installez votre conteneur au soleil et à 20 °C minimum, que ce soit en intérieur ou en extérieur. Maintenez le substrat toujours humide, mais sans le saturer.
- Lorsque votre plant de cotonnier commence sa forte croissance, repiquez-le régulièrement dans des conteneurs de taille supérieure.
Bon à savoir : les premières fleurs apparaîtront environ 3 mois après la pousse du semis.
3. Entretenez votre coton
Apportez de l'engrais
- À la suite du premier rempotage, un mois après environ, apportez un engrais potassique type engrais pour tomates.
- Puis au printemps, pendant la forte croissance, faites des apports d’engrais azoté soluble ou liquide (à moins que vous ne préfériez employer des granulés à dissolution prolongée en fin d’automne).
- Lorsque le premier bouton floral de l’année apparaîtra, complétez vos apports d’engrais azoté par un engrais potassique fertilisant tel que du fertilisant pour rosiers. La floraison s’épanouira durant juillet et août de façon continue, les fleurs arrivant à maturité les unes après les autres.
Arrosez le coton
- Faites des apports d’eau réguliers du printemps jusqu’à l’automne afin que le substrat soit toujours humide (mais non saturé). En hiver, espacez ces arrosages de façon à ce que le substrat ait le temps de sécher en surface entre-temps.
- Pour prévenir des attaques d’araignées rouges et de pucerons, vaporisez régulièrement de l'eau froide non calcaire sur le feuillage du cotonnier.
Entretenez le coton
- Si le volume de votre plat devient trop important, pratiquez chaque automne une taille légère de l’ensemble.
- Enfin, si vous le désirez, vous pourrez installer votre potée à l’extérieur en fin de printemps ou début d’été lorsque les températures auront bien remonté, à un emplacement protégé des vents forts car la ramure importante et le feuillage dense offrent une prise importante. Rentrez-le à l’abri du froid avant la fin de l’automne.
- Si après plusieurs années la taille atteinte est devenue trop importante, remplacez le rempotage par un surfaçage annuel des l’arrivée du printemps.
Bon à savoir : le cotonnier cultivé individuellement dans de bonnes conditions dans un substrat bien drainé est assez résistant aux maladies et aux assauts de parasites ravageurs. En cas d’atmosphère trop sèche et de début d’attaque d’araignées rouges ou de pucerons pulvérisez de l'eau savonneuse sur votre plant. Cela suffira le plus souvent à régler le problème. Sinon, pulvérisez une solution de soufre mouillable.
4. Récoltez le coton
Après la floraison, chaque fleur donne une capsule. À maturité, celle-ci se dessèche et s’ouvre en laissant apparaître une boule blanchâtre formée de nombreuses fibres entremêlées. Ces fibres sont chacune attachées à une graine.
- Récoltez les fibres lors de la maturité de chaque capsule puis débarrassez-les de leurs graines avec un outil tranchant (couteau, ciseaux…).
- Faites-les ensuite sécher en un lieu ventilé mais à l’abri de la poussière, puis stockez-les à l’abri de l’humidité.
Bon à savoir : c’est à partir de ces fibres qui subissent divers traitements mécaniques (cardage, peignage, filature…) et chimiques (coloration ou blanchiment éventuel par des azurants) qu’est élaboré le coton utilisé pour les soins comme pour l’industrie du tissu.