Insectes pollinisateurs

Sommaire

papillon-fleur-jardin Photos Lamontagne

Les insectes pollinisateurs sont des vecteurs indispensables pour la reproduction de la majorité des végétaux que nous connaissons. Mais de nombreux facteurs comme l'utilisation de pesticides, la disparition de leurs habitats naturels, le développement d'espèces invasives ou encore la pollution les menacent de disparition. Néanmoins, il existe des solutions simples pour les préserver dans nos contrées.

Insectes pollinisateurs : présentation générale

La majorité des plantes que nous connaissons appartiennent au groupe des Angiospermes (plantes à fleurs). Les fleurs sont les parties assurant la reproduction de  ces végétaux. Les fleurs, pour la plupart, contiennent à la fois les organes reproducteurs mâle et femelle et sont donc hermaphrodites :

  • le pistil est l’organe reproducteur femelle, il contient l’ovaire qui est relié au stigmate par un tuyau nommé style ;
  • l’étamine est l’organe reproducteur mâle, il est composé, dans sa partie terminale, de l’anthère qui renferme les grains de pollen.

Pour que les grains de pollen aillent sur le stigmate et que la fécondation puisse avoir lieu, il faut l’aide de facteurs externes :

  • le vent qui secoue la fleur provoquant ainsi la chute de grains de pollen sur le stigmate, on parle alors de pollinisation anémophile ;
  • les insectes pollinisateurs qui, par leurs mouvements, déplacent les grains de pollen sur le stigmate, on parle alors de pollinisation entomophile.

Insectes pollinisateurs : ordres 

Il existe plusieurs types d’insectes pollinisateurs : ils sont classés en 4 ordres.

Coléoptères

Semblables au scarabée, ces insectes pollinisateurs sont les plus nombreux avec près de 10 000 espèces en France.

Issus de la Préhistoire, leur capacité de pollinisation est très peu utilisée dans nos contrées, car ils ont été remplacés par les autres insectes pollinisateurs, beaucoup plus performants. Cependant, ils remplissent la fonction pollinisatrice dans les zones arides ou semi-arides.

Lépidoptères

Il s’agit de l’ordre des papillons. On en recense près de 5 000 espèces. Leur corps est composé d’écailles très serrées formant un couche légèrement farineuse qui va permettre aux grains de pollen de s’y accrocher pendant que le papillon se nourrit du nectar des fleurs grâce à sa trompe.

Ainsi, en bougeant, le papillon va permettre aux grains de pollen de tomber sur le stigmate, permettant la fécondation.

Hyménoptères

Cet ordre regroupe les abeilles, mouches, guêpes et bourdons. Il en existe près de 8 000 espèces.

Sur le même principe que les lépidoptères, c’est en butinant le nectar que les grains de pollen vont se fixer sur leur abdomen plus ou moins poilu selon les espèces. Lors des déplacements rapides de l’insecte, les grains de pollen vont pourvoir tomber dans le stigmate puis rejoindre l’ovaire.

Diptères

Dans cet ordre comprenant 8 000 espèces, on retrouve des insectes pollinisateurs avec une morphologie très proche de celle des hyménoptères.

La principale différence avec ces derniers est leur taille : beaucoup plus petits, il semblerait que les diptères favorisent la pollinisation des petites fleurs.

Insectes pollinisateurs : menaces et accueil

En plus de favoriser la pollinisation, les insectes présentés peuvent aussi être des auxiliaires, c'est-à-dire des prédateurs naturels des ravageurs de plantes, et jouer un rôle indispensable au bon déroulement des cultures. Les insectes pollinisateurs assurent le bon fonctionnement des écosystèmes.

Cependant, l’utilisation intensive de produits phytopharmaceutiques depuis les années 80 a détruit leur habitat naturel et le nombre d’insectes pollinisateurs diminuent considérablement depuis quelques années. De plus, depuis 5 ans, l’hexagone a subi l'introduction du frelon asiatique, prédateur de certains insectes pollinisateurs comme les abeilles. Face à ce problème, deux solutions existent :

  1. lutter contre le développement du frelon asiatique ;
  2. utiliser des hôtels à insectes pour favoriser la biodiversité. Il est possible d’acheter ce type d’abri en magasin spécialisé ou d’en fabriquer soi-même.

Bon à savoir : pour les cultures sous serre, des entreprises spécialisées proposent des ruches contenant des insectes favorisant la pollinisation.

Important : depuis le 1er septembre 2018, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques contenant des substances actives de la famille des néonicotinoïdes ou des substances présentant des modes d’action identiques est interdite. Cette interdiction a été contestée par de grands groupes industriels mais par une décision en date du 6 mai 2021 (C-499/8P), la Cour de justice de l’Union européenne a définitivement validé l’interdiction de trois insecticides néonicotinoïdes: le clothianidine, le thiamethoxane et l’imidaclopride. De plus, à compter du 1er janvier 2020, l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à proximité des zones habitées sera subordonnée à des mesures de protection des personnes habitant ces lieux (article L. 253-8 du Code rural et de la pêche maritime, issu de la loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018).

Ces pros peuvent vous aider