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Maladies du pin

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Un certain nombre d'agents pathogènes sont responsables des maladies du pin. Découvrons ensemble les différents types de pathologies, les symptômes à détecter pour porter un diagnostic avisé et les traitements éventuels à mettre en place.
Les différents types de maladies du pin
Le pin est le plus important représentant des conifères. Il s'agit d'un arbre résineux appartenant à la famille des Pinaceae et au genre Pinus. Son fruit, le cône, renferme des graines.
Selon son espèce, le pin peut vivre entre 1 000 et 5 000 ans. Pour lui permettre de rester en bonne santé, il est bien entendu indispensable de le protéger contre les maladies, dont certaines peuvent s'avérer désastreuses.
L'un des plus virulents ennemis du pin est Sphaeropsis sapinea, un champignon pathogène découvert il y a à peine un quart de siècle. Il est capable de mettre en péril la vie d'un pin, quel que soit le pays où il se développe. Ce champignon microscopique entraîne notamment le dépérissement de la pousse du pin. On constate une émergence du Sphaeropsis depuis quelques temps et la maladie qu'il entraîne touche plus particulièrement les pins adultes, tels que le pin sylvestre, le pin noir ou encore le pin laricio.
D'autres mycènes (champignons) peuvent être responsables de maladies du pin. C'est le cas de Strobilurus stephanocystis (la collybie des cônes) et Strobilurus tenacellus (le strobilure tenace).
Le pin est également vulnérable à deux maladies extrêmement redoutables qui doivent impérativement être combattues :
- Lecanosticta acicola ou maladie des taches brunes : elle peut être à l'origine de l'anéantissement de forêts entières de pins.
- Dothistroma septosporum ou maladie des bandes rouges : elle entraîne un taux de mortalité important chez le pin de montagne et dans les forêts de pins en général, quelle que soit leur situation géographique.
La recherche scientifique a mené des travaux importants qui ont permis de démontrer que ces deux maladies fongiques du pin ont un potentiel de dommages très élevé. Elles présentent un point commun : leurs spores peuvent être disséminées par les gouttes d'eau jusqu'à 100 m, mais en aucun cas par le vent (sur des distances conséquentes en tout cas). On peut donc en déduire qu'elles représentent en revanche un potentiel de dissémination peu important.
Bon à savoir : le dépérissement de la pousse du pin crée moins de dégâts chez les pins jeunes du fait de leur facilité à se régénérer.
Reconnaître les symptômes pour mieux diagnostiquer la maladie du pin
Chaque maladie du pin possède ses propres symptômes dont voici les principaux.
Le dessèchement de la pousse du pin
Il est dû à l'agent pathogène Sphaeropsis sapinae et il entraîne un assèchement des nouvelles pousses, c'est-à-dire celles de l'année en cours, ainsi qu'un écoulement de résine. Des fructifications du champignon pathogène se forment sur les cônes et sur les aiguilles ainsi que l'apparition de chancres au niveau des branches et du tronc.
Ces nécroses sont repérables à la variation de couleur de l'écorce qui passe du brun au violet, avant de devenir toute noire. Le Sphaeropsis peut aller jusqu'à causer la mort des cimes des pins.
À noter : cette maladie du pin est plus fréquemment constatée après certains phénomènes météorologiques tels que sécheresse ou orage violent.
La collybie des cônes et le strobilure tenace
Ce sont des champignons qui se nourrissent des cônes morts du pin. Par voie de conséquence, ils peuvent être à l'origine de la transmission d'une infection aux jeunes pins. On repère ces maladies en constatant la modification anormale des cônes au sol.
La maladie des taches brunes
Elle se manifeste principalement en début d'été et elle est particulièrement très présente en Suisse, à une altitude supérieure à 600 m. Comme son nom l'indique, cette maladie du pin entraîne l'apparition de taches brunes sur les aiguilles d'1 an et plus, marquées au centre d'un point noir qui témoigne de la fructification du champignon mis en cause. Les aiguilles de pin les plus anciennes touchées par cette maladie sont parfois même bordées de jaune et les branches basses se teintent de marron. Les aiguilles de pin tombent en excès entre la fin d'été et le milieu de l'automne ; phénomène n'ayant rien en commun avec la chute physiologique des aiguilles naturelle en automne.
La maladie des bandes rouges
Elle entraîne une baisse de l'activité photosynthétique. Elle est reconnaissable par la coloration en jaune, puis en rouge, des aiguilles de pins malades suivie de leur brunissement, et enfin de la chute non physiologique des aiguilles. Toutes celles de plus d'1 an étant tombées, c'est généralement à la fin de l'hiver que l'on constate plus facilement les dégâts causés par cette maladie du pin. Au printemps, les pluies étant généralement plus abondantes, les spores du champignon responsable se disséminent, contaminant les aiguilles des arbres sains.
Bon à savoir : l'Institut national de recherche agronomique (INRA, devenu institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement - INRAE - le 1er janvier 2020) avait déjà en 2006 déterminé que la maladie des bandes rouges touchait plus fréquemment, en France, les pins situés en Pays de Loire, Bretagne, Périgord, Pyrénées et Normandie. Il apparaît aujourd'hui que ces attaques de champignons peuvent changer de région et varier d'intensité.
La maladie due à la chenille processionnaire
La Thaumetopoea pityocampa, appelée aussi chenille défoliatrice du pin pond au cours de l'été dans les pins, y tisse ses nids au sommet des branches où elle se développe jusqu'au printemps de l'année suivante. Il est impossible de prévoir l'attaque de la chenille processionnaire du pin. On ne peut que constater une défoliation des pins concernés, puis leur affaiblissement.
Important : les symptômes de la maladie des taches brunes et de la maladie des bandes rouges sont extrêmement similaires.
Quels traitements pour les maladies du pin ?
Les maladies du pin imposent que l'on réagisse suffisamment à temps car la plupart d'entre elles peuvent entraîner un ralentissement de la croissance des pins ou, plus gravement, une grande perte au niveau du peuplement des pins.
En dehors des traitements, il peut être judicieux de ne plus planter les variétés de pins concernées pendant 1 ou 2 ans, voire plus, en attendant que la maladie en question soit totalement éradiquée. Il est aussi recommandé, lorsque les maladies des pins sévissent, d'éclaircir les zones plantées afin de favoriser la ventilation entre les arbres, notamment en cas de maladie des bandes rouges et de maladie des taches brunes.
Il faut également veiller à limiter la prolifération de la collybie des cônes et du strobilure tenace en ramassant systématiquement les cônes morts qui jonchent le sol.
Quant aux traitements des maladies du pin, ils peuvent être les suivants :
- Pour le dépérissement de la pousse du pin, il est nécessaire de procéder à un élagage sérieux, de favoriser l'ensoleillement des pins sans toutefois les surexposer, d'utiliser des fongicides réglementés car il s'agit de produits toxiques pour l'homme et l'environnement.
- Pour prévenir l'installation de la chenille processionnaire, attirez les mésanges car elles en sont très friandes. En cas d'attaque des chenilles, il faut pulvériser un insecticide spécifique à base de bacilles ou de phosalone, puis procéder en hiver à la destruction des nids à l'aide d'un échenilloir.
Recommandation : si vous constatez un affaiblissement de vos pins, n'hésitez pas à demander à un professionnel de venir faire le point sur leur état de santé. Il pourra ainsi déterminer avec précision de quelle maladie du pin souffrent vos arbres et vous indiquera le traitement le mieux approprié.
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