La limace est un gastéropode que l’on rencontre souvent dans les jardins et qui s’attaque au feuillage de nombreux végétaux. Le point sur cet ennemi tant redouté du jardinier, au potager comme au jardin d’agrément.
Limaces : définition et caractéristiques
La limace est un animal qui appartient à la même famille que l’escargot. La seule différence entre les deux est que la limace ne possède pas de coquille. Son corps allongé mesure entre 1 et 30 cm. Sa tête possède quatre tentacules : deux sur la partie supérieure avec un œil à chaque extrémité. Les yeux de la limace présentent une particularité : ce sont des organes à la fois olfactifs et tactiles. Les deux autres tentacules sont positionnés au niveau de la bouche, qui contient des mâchoires, des dents et une langue que l’on appelle la radula.
Le corps de la limace est constitué d’un bouclier ou manteau, d’un pneumostome situé à droite du bouclier. Il s’agit d’un orifice respiratoire. À l’arrière du bouclier, on peut observer la queue de la limace et sous la partie ventrale, le pied qui adhère au sol grâce à un organe appelé sole de reptation.
Bon à savoir : les limaces appartiennent au groupe des gastéropodes, considérés comme des mollusques exclusivement terrestres.
Les différentes espèces de limaces
Voici les principales espèces de limaces que l’on rencontre en Europe :
- La limace grise (Deroceras reticulatum) : c’est la plus redoutable. Elle mesure 3 à 5 cm de longueur. Cet animal ravageur cause d’importants dégâts dans les cultures.
- La limace rouge (Arion rufus) : elle ne dépasse guère 15 cm de long. Sa couleur varie du rouge foncé au noir. Elle s’attaque plus particulièrement aux racines et aux tubercules.
- La loche méridionale (Arion lusitanicus) : de couleur brun-rouge à noir, cette limace a une taille souvent comprise entre 7 et 15 cm. Elle est présente dans les zones cultivées, les haies, les prairies, les bois.
- La limace des jardins (Arion hortensis) : c’est la limace la plus courante. De 3 à 5 cm de long, elle est de couleur gris-bleuâtre ou noire. On la rencontre fréquemment sous les pierres, les feuilles mortes, au pied des murailles.
Bon à savoir : on trouve quelques espèces plus rares comme la limace blanche, appelée testacelle blanche. Celle-ci vit dans la terre et se nourrit essentiellement de vers de terre (lombrics).
Cycle de vie des limaces
Les limaces se nourrissent principalement durant la nuit. Voraces, elles sont capables de dévorer 50 % de leur poids en une seule nuit. Le jour, elles sont plus actives lorsque le climat est humide. L’accouplement s’effectue le plus souvent en été ou durant l’automne. Elles sont hermaphrodites, tout comme les escargots, c’est-à-dire qu’elles se reproduisent en devenant tour à tour mâle ou femelle.
La limace pond ses œufs par dizaines dans la terre au cours de l’automne. Les œufs éclosent généralement au mois d’avril si les conditions climatiques sont favorables. D’ailleurs, pendant toute sa vie – c’est-à-dire environ 18 mois – la limace est très sensible aux températures et au taux d’humidité.
Bon à savoir : la limace émet une sécrétion colloïdale visible par des traces de mucus lorsqu’elle se déplace.
Dégâts causés par les limaces
La limace commet d’importants dégâts sur les cultures en tout genre. Elle est particulièrement friande de jeunes pousses car elles sont plus tendres. Une perte totale de la culture est souvent due à une invasion de ces gastéropodes, lorsque les végétaux sont encore au stade de semis ou de plantules.
Les risques d’attaques les plus courants concernent la betterave, les céréales, la pomme de terre, le trèfle, la luzerne.
Bon à savoir :la limace consomme aussi toutes sortes de fleurs, de bourgeons, de tiges, même de fruits.
Traitements contre les limaces
Pour se débarrasser des limaces, plusieurs méthodes sont utilisées.
Limacides
Ils se classent en deux catégories :
- Les traitements chimiques contenant du métaldéhyde présentés sous forme de granulés. Quelques applications sont nécessaires pour anéantir les zones infestées. Attention, ce traitement est dangereux pour l’homme et pour les animaux domestiques ainsi que pour les prédateurs qui consomment des limaces.
- Le phosphate de fer : il est contenu dans les appâts. Lorsque les limaces ingurgitent cette préparation, elles finissent par se dessécher. Contrairement au métaldéhyde, le phosphate de fer n’est pas dangereux pour l’homme ni pour les animaux domestiques.
Traitements biologiques
Plusieurs méthodes naturelles mettent fin à la présence des limaces dans les cultures :
- Le son : il attire les gastéropodes. Il suffit d’en déposer quelques tas au sol pour permettre d’attirer les limaces et de les éloigner des cultures.
- Le marc de café : il est efficace lorsqu’il est répandu à proximité des végétaux attaqués.
- La bière : il suffit de verser de la bière dans une coupelle et de la déposer à proximité de la zone souhaitée. Les limaces, attirées par le liquide, viendront s’y noyer.
Élimination manuelle des limaces
Cette méthode naturelle consiste à déloger les limaces réfugiées sous les planches, les pierres et autres pots de fleurs. Il est souhaitable d’utiliser des gants pour manipuler ces gastéropodes et de s’en débarrasser de la façon que l’on juge la meilleure. On peut profiter de l’occasion pour nourrir les gallinacées par exemple.
Astuce : pour éviter que les limaces ne circulent trop la nuit dans le jardin, mieux vaut arroser les plantations le matin tôt plutôt que le soir.
Prévention contre les limaces
Pour limiter la propagation des limaces dans son jardin, il suffit d’effectuer quelques gestes simples, sans utiliser de traitement.
Placez un paillage dans les zones infestées afin de gêner la circulation des gastéropodes. Quelques paillettes de lin ou des cosses de cacao feront très bien l’affaire.
Arrosez les plantations avec des extraits de plantes détestées par les limaces comme le bégonia, la campanule, la capucine, le cyclamen, la menthe ou encore la lavande. Il suffit de laisser macérer l’une ou plusieurs de ces plantes dans dix litres d’eau puis d’arroser les zones à traiter avec la potion obtenue. On peut également planter ces végétaux à proximité des plantes dont les limaces sont friandes.
Bon à savoir : pour certains types de cultures, on peut protéger les semis et les jeunes pousses en les couvrant à l’aide d’un filet spécifique. C’est une autre méthode préventive sans impact négatif pour la santé et l’environnement.