Comment lutter contre les pucerons

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Aperçu de pucerons

Les pucerons sont des insectes parasites à sang froid, appartenant à la famille des Aphidoidés, souvent rencontrés par le jardinier amateur aussi bien dans les jardins d'ornement que dans les potagers ou les vergers.

À part en hiver où le froid et le repos végétatif ne leur permettent pas de se développer, les pucerons peuvent apparaître à tout moment de l'année et d'abord au printemps à partir des œufs puis en été ainsi qu'en automne qui correspond à leur période de ponte.

Les pucerons sexués (femelles avec des ailes) apparaissent à l'automne et leurs pontes donnent des œufs qui vont hiverner jusqu'au printemps suivant où le cycle recommence par l'éclosion de femelles fondatrices.

Voici comment lutter contre les pucerons.

Zoom sur les origines de la parasitose

En Europe, il y a plus de 800 variétés de pucerons selon les végétaux infestés. Citons parmi les plus courants le puceron noir, le puceron vert, le puceron cendré ou encore le puceron lanigère (ou puceron laineux) et bien d'autres, puceron des racines, puceron farineux, puceron jaune…

Les pucerons peuvent s'attaquer à toutes les parties des plantes, des tiges aux racines, et surtout aux feuilles dont ils sucent la sève grâce à un appendice spécial appelé rostre.

Non traités, ils envahissent rapidement et de façon spectaculaire les plantes grâce à un mode de reproduction ultra rapide, la parthénogenèse (à partir d’œufs non fécondés comme pour les abeilles) s'ajoutant à la reproduction sexuée.

Les dégâts sont surtout d'ordre esthétique, mais les plantes affaiblies deviennent alors plus sensibles aux maladies à virus qu'ils peuvent transmettre eux-mêmes lors des « piqûres » avec leurs rostres.

Note : leur présence est souvent révélée à ses débuts par la présence de fourmis sur les rameaux de votre plante. En effet, les fourmis sont friandes du miellat excrété par les pucerons et pratiquent un véritable élevage intensif, in situ, de ces parasites.

1. Utilisez le matériel adapté au traitement des pucerons

Pour pulvériser vos solutions de traitement, selon les surfaces à traiter, vous devrez utiliser un petit flacon pompe à main, ou un pulvériseur à pression de tailles plus ou moins importantes et portés à dos pour les plus gros.

Rincez-les soigneusement si vous devez les utiliser pour pulvériser d'autres produits. Mais le mieux est de les réserver à cet usage uniquement.

Conseils : les solutions utilisées, une fois préparées ne se conservent pas. Renouvelez-les à chaque application. S'il en reste, ne les jetez pas à l'égout.

2. Diagnostiquez la présence de pucerons

De toutes petites tailles, 1 à 4 mm, les pucerons ne sont pas toujours facilement visibles en début d'infestation sauf les gros pucerons verts que l'on peut remarquer sur des boutons floraux situés en bout de tige comme pour les rosiers.

La présence de fourmis doit vous inciter à regarder de plus près et notamment à l’intérieur des feuilles enroulées comme chez le pommier.

D'une façon générale, vous observerez des déformations des feuilles qui jaunissent, se dessèchent, des boursouflures et craquelures de l'écorce ou des racines qui sont atteintes.

Parallèlement, le rejet de miellat donne un toucher poisseux et entraîne souvent l'apparition de fumagine et/ou de fourmis.

3. Prévenir l'apparition des pucerons

  • D'une façon générale, maintenir vos plantes en bonne santé renforcera leur résistance aux pucerons.
  • L'emploi d'engrais chimiques favorise l'apparition des pucerons. Utilisez-les avec modération ou préférez-leur du compost ou des engrais organiques décomposés.
  • Dès la fin de l'hiver, avant le départ des branches charpentières, enduisez le tronc des arbres fruitiers ou autres arbustes d'une ceinture de glu d'au moins 10 cm de large avec des bandes de glu ou de la glu en pot. Ainsi vous interdirez l’accès de l'arbre aux fourmis qui y élèvent les pucerons.
    • Attention : lorsqu’elles sont nombreuses, les fourmis en se collant sur la glu peuvent finir par former de véritables ponts de cadavres. Il faut donc réengluer régulièrement dans ces cas-là.
    • La glu se trouve dans le commerce en pots à étaler avec une spatule ou en bandes imprégnées toutes prêtes à appliquer.
  • Favorisez la présence de prédateurs naturels des pucerons tels que coccinelles, syrphes et guêpes.
  • Plantez éventuellement dans votre jardin des plantes qui sont réputées pour éloigner les pucerons, tels que les œillets d'Inde, la lavande, la menthe, le thym, l’absinthe, la sarriette, la rue… à côté de vos cultures menacées.
  • Ou, au contraire, attirez-les au loin avec des capucinesdont ils sont friands et qui vous permettront de les piéger.

4. Cas 1 : Traitez avec des solutions écolos

Il est possible de choisir des traitements respectant l'écosystème ou non toxiques pour l'environnement.

Trois principes de base :

  • Pour être efficaces, ces traitements sont à appliquer au plus tôt, avant que l'attaque de pucerons ne se développe trop.
  • Ces traitements ont tous une certaine efficacité dans la lutte contre les pucerons. Si l’un d’entre eux n'est pas suffisant, vous pouvez l'associer à d'autres ainsi qu'à l'usage de plantes répulsives pour additionner les effets.

Attention : ce qui est naturel n'est pas forcement inoffensif. L'exemple de l'interdiction de l'usage de la roténone est là pour nous le rappeler.

Voici les différentes solutions à adopter pour une lutte écolo :

  • Introduisez des coccinelles ou encore mieux leurs larves dans les colonies de pucerons, après avoir éliminé les fourmis. Vous en trouverez maintenant assez facilement en vente dans le commerce, car cette méthode est très utilisée par les professionnels entretenant les espaces verts.
  • Pulvérisez des solutions d'insecticides maison classiques tels que purin d'ortie ou de rue, décoction de ténésie… On en trouve également prêt à l'emploi dans le commerce. Abstenez-vous cependant d'utiliser des macérations de tabac ou de pyrèthres trop actives sur les autres insectes.
  • Pour de petites surfaces infestées à traiter, effectuez une pulvérisation d'eau savonneuse : diluez une cuillère à soupe de savon noir liquide, additionné ou non d'une cuillère à soupe d'huile végétale, dans 1 L d'eau tiède.

4. Cas 2 : Traitez avec des insecticides chimiques

Si toutefois vous décidez d'utiliser des traitements plus radicaux, respectez ces trois règles de base :

  • Limitez au maximum, dans l'espace et dans la durée, l'utilisation de produits chimiques qui détruisent l'écosystème indispensable à la lutte naturelle contre les maladies ou les parasites :
    • Ne les utilisez pas en période de floraison de la plante sous peine de tuer les abeilles et autres insectes mellifères.
    • Toxiques également pour l'homme, ils sont le plus souvent rémanents : c’est-à-dire qu'ils mettent longtemps pour s'éliminer.
  • Privilégiez des produits à base de pyrétrines, de deltaméthrine ou autres pyrethrinoïdes toxiques uniquement pour les animaux à sang froid, comme les pucerons (poissons y compris) :
    • Choisissez un insecticide de contact si les pucerons sont bien visibles.
    • S'ils sont, comme souvent, cachés dans des replis ou des enroulements de feuilles, recourez à un insecticide systémique qui sera véhiculé par la sève et empoisonnera ainsi le puceron où qu'il se trouve lorsqu'il se nourrira.
    • Évitez l'usage des insecticides polyvalents qui associent un produit à effet choc (immédiat) et un autre à action prolongée dans le temps. Leur usage prolonge d'autant leur effet néfaste sur l'environnement.

Note : certains produits commercialisés associent les deux modes d'activité. Dans tous les cas, lisez bien les précautions d'emploi avant de les utiliser.

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