Planter un palmier en pleine terre

Sommaire

Engrais pour palmier

La décision de planter un palmier implique d'effectuer un choix judicieux de l'espèce en fonction de votre climat, de l'espace dont vous disposez, de l'effet souhaité mais aussi de la taille du sujet. Cette dernière dépend beaucoup du budget et de l'offre dont vous disposez, sachant aussi qu'elle influe sur la rusticité et la réussite de la plantation.

Voici ce qu'il faut savoir pour planter un palmier en pleine terre.

 

1. Choisissez un palmier à planter en pleine terre en fonction de votre climat

Quel palmier pour quel climat ?

Voici les palmiers qui s'adaptent le plus facilement :

  • Le palmier de Chine, ou palmier chanvre (Trachycarpus excelsa), est le palmier le plus commun en France car il se montre le plus facile à cultiver : il tolère l'ombre, le temps humide même en été, la neige, le froid jusqu'à -14 °C (avec des pointes à -18 °C).
  • Le Serenoa repens est tout aussi rustique mais il est moins apprécié du fait de sa forme naine (60 à 90 cm de haut).
  • C'est le cas également de Rhapidophyllum hystrix (-25 °C) et Nannorrhops ritchieana (-20 °C).

En zone méditerranéenne et sur tout le littoral atlantique, la plantation de bien d’autres espèces peut s’envisager avec des sujets suffisamment grands pour résister au froid :

  • C'est le cas pour les Phoenix, le Chamaerops, le Butia, le Jubaea ou le Sabal.
  • C'est le cas également du coco du Chili (Jubaea chilensis), un splendide palmier à palmes en arêtes de poisson, assez rare en raison de la lenteur de sa croissance au cours des premières années. Il apprécie un été chaud et bien arrosé.

La rusticité des palmiers

Voici une liste qui résume la rusticité des principaux palmiers d'extérieur (la limite inférieure indique la température pour laquelle une partie du feuillage meurt sans que la vie de l’arbre ne soit mise en danger ; la limite supérieure correspond à la mort de l'arbre) :

  • Palmiers aux feuilles en éventail (feuilles palmées) :
    • Trachycarpus fortunei : -11 à -14 °C ;
    • Serenoa repens : -10 à -12,5 °C ;
    • Sabal minor : -10,5 à -13,5 °C ;
    • Chamaerops humilis : -9 à -11 °C ;
    • Livistonia chilensis : -9 à -10 °C ;
    • Washingtonia filifera : -8 à -10 °C.
  • Palmiers aux feuilles en arêtes de poisson (feuilles pennées) :
    • Jubaea chilensis : -12 à -15 °C ;
    • Butia capitata : -10 à -12,5 °C ;
    • Phoenix canariensis : -9 à -10,5 °C ;
    • Phoenix dactylifera : -8 à -10,5 °C ;
    • Phoenix reclinata : -7 à -10,5 °C.

À noter :

  • Les palmiers figurant dans cette liste peuvent survivre toute l’année à l’extérieur sous un climat doux tempéré. Mais il y a d’autres facteurs qui influent sur les limites de résistance (l’acclimatation, l’humidité du sol, l’âge…).
  • Chez les jeunes palmiers, les dégâts sont plus graves.
  • On constate que les palmiers à feuilles en éventail sont globalement plus résistants que ceux en arêtes de poisson.

Les palmiers les plus fragiles

Dans les régions moins favorables, ces palmiers peuvent être cultivés en pot et maintenus l’hiver dans une pièce chauffée, ou mieux, dans une serre au frais. Une acclimatation progressive des sujets est alors nécessaire pour éviter de les stresser.

À noter :

  • Réservez les zones ensoleillées et protégées du vent (contre un mur) pour installer les sujets plus fragiles.
  • Le palmier chanvre accepte de pousser en sous-bois lorsqu'il est jeune et redoute le vent (son feuillage est moins généreux), mais il devient luxuriant sous la protection d'un bosquet d'arbres.
  • La plupart des palmiers tolèrent les embruns.

Attention : certaines espèces ne supportent pas les transplantations de gros sujets, comme le Bismarckia.

2. Offrez à votre palmier un sol qui convient

Prenez garde à deux éléments :

  • Les palmiers préfèrent en général des sols pas trop calcaires.
  • Leur principale exigence est de pousser dans un sol profond et qui ne retienne pas l'eau (drainant).

Note : la fertilité du sol peut se rectifier en fonction de leurs exigences. Certains poussent dans le sable, d'autres dans la litière des forêts.

3. Choisissez la bonne période pour planter votre palmier en pleine terre

Déterminez le bon moment pour planter votre palmier (en fonction de son âge) :

  • Transplantez les gros sujets en juin-juillet de préférence. Veillez à ne pas déranger les racines et à les protéger du dessèchement lors du transport.
  • Plantez les jeunes palmiers entre mai et juillet, une fois que le sol est réchauffé, et pas trop tard pour permettre une bonne reprise avant l'arrivée de l'hiver.

4. Plantez le palmier en pleine terre

Procédez ainsi :

  • Creusez une fosse plus profonde que la motte (50-100 cm selon la taille de celle-ci), dans un sol bien ressuyé (séché) pour éviter de lisser les parois, et d'une largeur de 1,5 à 3 fois le diamètre de la motte.
  • Apportez une couche de drainage de 10-20 cm si votre terre est argileuse, ou plantez sur butte pour éviter la stagnation de l'eau.
  • Apportez un engrais de fond en contact avec les racines (riche en phosphore et potasse) et complétez la terre de remplissage avec du compost, de la corne broyée et du sable grossier s'il faut améliorer le drainage.
  • Prenez soin de ne pas enterrer le collet (point de jonction entre l'arbre et ses racines).

Attention : sur un gros sujet, prévoyez au moins 3 tuteurs de 8-10 cm de diamètre appliqués directement sur le tronc, et laissez les palmes liées entre elles jusqu'au printemps suivant pour limiter la transpiration des feuilles et protéger le bourgeon du froid.

  • Creusez une cuvette tout autour du tronc et arrosez copieusement pour chasser toutes les bulles d'air.
  • Paillez éventuellement avec du gravier, du BRF (branches broyées) ou des écorces.

5. Assurez les meilleures chances de reprise à votre palmier

Renseignez-vous auprès de votre pépiniériste sur la provenance des semis

La façon dont ont été acclimatés les palmiers peut avoir des effets sur leur résistance au froid, notamment pour les palmiers importés d’Espagne ou d’Italie. Demandez des informations à ce sujet à votre pépiniériste.

La résistance peut aussi varier au sein d'une même espèce en fonction de la provenance des semis, de la couleur du feuillage (la forme bleue de Serenoa repens tolère -11 °C alors que la verte tolère -15 °C ; chez Chamaerops humilis, on observe le contraire !).

Protégez votre palmier l'hiver

La résistance du palmier dépend aussi de l'intensité du froid, de sa durée et de l’humidité résidant dans le sol.

Pour augmenter les chances de survie de vos palmiers :

  • Relevez les palmes des jeunes sujets à l’approche de l’hiver afin de protéger le cœur.
  • Ajoutez un voile d'hivernage.
  • Placez éventuellement un abri temporaire pour qu'ils soient moins arrosés.

Arrosez votre palmier l'été qui suit la plantation en pleine terre

L’exposition, l’état de santé, la fertilité, l'arrosage du sol sont autant d’éléments à prendre en considération pour assurer leur reprise.

Un conseil, donc : arrosez copieusement et en profondeur le palmier au cours de l'été qui suit sa reprise !

Ces pros peuvent vous aider