Un parfum subtil, une floraison généreuse et des couleurs subtiles… Le datura est un plaisir pour les yeux, mais constitue un réel danger pour notre organisme, car il peut entraîner la mort. Sa culture est possible, mais son ingestion, en infusion ou salade, est vivement déconseillée !
Le point dans notre article.
Datura : description et dénominations
Qu'est-ce que le datura ?
Le datura appartient à la famille des Solanacées. Originaire du Mexique et de l’Amérique de l’Ouest, il se plaît en régions tempérées et sous des températures chaudes.
Plante annuelle à floraison printanière et estivale selon les espèces, il se caractérise par des fleurs d’une vingtaine de centimètres en trompettes ou en clochettes, allant du blanc au rosé, en passant par le mauve et le jaune très pâle.
Son fruit, de la taille d’une grosse noisette, mûrit en plein été. Il est parfois couvert d’épines et s’ouvre à maturité sur une réserve de graines prêtes à être fécondées.
Datura ou datura stramonium ?
Il existe de très nombreuses variétés de datura. L’une d’entre elles, la plus connue, est le datura stramonium ou stramoine. Réunissant les caractéristiques physiques de sa lignée, il est surtout connu pour des raisons négatives, à savoir sa toxicité et sa dangerosité à l’ingestion.
Herbe du diable ou trompette de la mort ?
Si son nom botanique « datura » ne laisse en rien présager la menace qu’elle représente, cette jolie plante séduisante révèle tout son potentiel dangereux dans les noms les plus communs qui lui sont prêtés.
Ainsi, l’herbe du diable, les trompettes de la mort, l’herbe au fou, l’endormeuse ou la pomme poison en disent long sur son grand pouvoir de nuisance.
Bon à savoir : le nom « datura » ne tirerait son origine de la langue latine, mais du sanskrit, la langue indienne ancienne. Il apparaît très tôt dans des textes sacrés sous le nom de « dhattura ».
Datura : un puissant hallucinogène
Dangerosité reconnue
Dans la littérature antique comme dans les récits chamaniques, le datura (ou stramoine) est mentionné comme plante hallucinogène en raison de la venimosité de chacune des parties qui le constituent.
À noter : racine, tige, feuilles et fleurs étaient couramment utilisées en magie noire et lors de séances de vaudou.
Grave danger pour la santé humaine
Une intoxication au datura peut avoir les pires conséquences. Les symptômes sont invariables et peuvent entraîner la mort.
Le datura fait partie des "espèces pouvant être toxiques en cas d’ingestion" listées dans un arrêté du 4 septembre 2020. A ce titre, les distributeurs ou vendeurs de datura doivent une information préalable aux acquéreurs, en faisant figurer de manière visible et lisible sur le document d'accompagnement des informations relatives au risque que ces végétaux sont susceptibles de porter à la santé humaine.
L’ingestion de datura entraîne :
- un assèchement des muqueuses ;
- une paralysie des muscles ;
- une augmentation du rythme cardiaque ;
- des hallucinations longues et cauchemardesques.
Bon à savoir : l’ingestion de datura, sous forme solide ou d’infusion suscitera céphalées violentes, crises d’angoisses, délires et convulsions. Une hospitalisation d'urgence est nécessaire et la victime doit subir dans les plus brefs délais un lavage d’estomac et une injection de benzodiazépine.
Vertus du datura : une utilisation médicinale ancestrale
Les bienfaits du datura sont mentionnés dès le VIe siècle dans la littérature médicale ayurvédique. Le datura (dhattura) est alors reconnu pour apaiser les douleurs, soigner les maladies dermatologiques et endiguer des crises de folie.
Savamment dosé par des laboratoires de phytothérapie, le datura peut toutefois s’avérer efficace pour soulager certaines douleurs et certains maux. Ainsi :
- il traite l’asthme et contribue à l’expulsion des sécrétions bronchiques ;
- il dégage les bronches dans le cas de maladies respiratoires, dans le cas de toux notamment, grâce à son pouvoir antispasmodique ;
- il apaise les crampes et dénoue les muscles contractés ;
- il détend les muscles, permettant ainsi de réduire les effets d’une constipation.
Pour en savoir plus :
- La nature est bien faite mais un petit coup de pouce pour l’encourager à faire encore mieux est parfois bénéfique... Zoom sur les engrais de floraison.
- On vous dit comment lutter contre la chlorose, cette maladie des plantes qui se manifeste par un jaunissement progressif des feuilles.
- Pour s'intéresser à la phytothérapie, lire quelques ouvrages ne suffit pas. En effet, même les plantes a priori sans risque peuvent devenir des plantes toxiques.