Comment jardiner sans pesticides

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Votre jardin est un petit morceau de nature confié à vos soins. Souhaitez-vous, dans la mesure du possible, éviter de le contaminer avec des produits nocifs pour lui-même et pour l’environnement ?

Fort heureusement, jardiner sans pesticides est tout à fait possible et même fortement recommandé.

Il s’agit d’abord de prévenir autant que possible les maladies, puis de traiter, lorsque cela s’impose, avec des produits bio. Mais jardiner sans pesticides va plus loin encore et demande une approche globale différente du jardinage, favorisant par exemple la biodiversité.

1. Favorisez la biodiversité dans votre jardin

Favoriser la biodiversité c’est avant tout accueillir au jardin une grande diversité de végétaux, y compris des végétaux sauvages, et prévoir des lieux d’accueil pour la faune utile.

De cette façon, votre jardin sera naturellement en meilleure santé, avec des végétaux plus robustes et moins sujets aux maladies. En outre, la faune auxiliaire vous débarrassera sans traitements des insectes ravageurs.

 

2. Travaillez le sol sans le bouleverser

Les vers de terre présents dans le sol aèrent la terre, tandis que les micro-organismes transforment peu à peu les engrais apportés en éléments directement assimilables par les plantes.

Pour préserver cette faune et micro-faune :

  • Évitez la technique ancienne du double bêchage et ne bêchez pas sur plus de la hauteur d’une fourche-bêche.
  • Mieux, remplacez la fourche-bêche par une grelinette, outil vous permettant d’aérer le sol sans le retourner et sans bouleverser la vie souterraine.

 

3. Plantez les bons végétaux au bon endroit

Les plantes d’ornement, et plus encore les légumes du potager, sont plus vigoureux et plus résistants s’ils bénéficient d’un sol qui leur convient.

L’idéal serait d'analyser votre terre afin de déterminer les végétaux qui lui sont le mieux adaptés.

Bien entendu, il est toujours possible d’amender le sol, et c’est souvent nécessaire au potager, notamment par des apports réguliers de compost ou de fumier.

Au jardin d’agrément, sauf exception, il est beaucoup plus simple de choisir des végétaux adaptés à votre sol, à votre climat et à l’exposition que vous pouvez leur offrir.

 

4. Utilisez des engrais naturels

L’utilisation d’engrais, en particulier au potager, permet de nourrir la terre et d’obtenir des végétaux plus vigoureux, qui seront moins malades et nécessiteront moins de traitements.

Ayez recours à des engrais bio :

  • Compost ou fumier (qui sont à la fois des amendements et des engrais).
  • Purins de plantes (orties, consoude, prêle…).
  • Sang desséché, corne broyée ou guano, souvent regroupés sous le nom d'engrais organiques.
  • Engrais biologiques traditionnels : cendres de bois, algues…
  • Engrais verts (phacélie, vesce…).

Bon à savoir : il est possible de consulter une liste de produits pesticides susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens sur le site ecologie-solidaire.gouv.fr.

 

5. Optez pour des variétés résistantes aux maladies

Au jardin d’agrément, au potager et au verger, il existe souvent des variétés naturellement plus résistantes que d’autres aux maladies : rosiers, tomates, pommiers, cerisiers, vigne…

Soyez attentifs à cela lors de vos achats de semences et de plants.

6. Remplacez les désherbants chimiques par un paillis

  • Bannissez les désherbants chimiques et remplacez-les par un paillis.
  • Privilégiez les paillis organiques, qui améliorent la structure du sol et agissent aussi comme un amendement : tontes desséchées, déchets de jardin, fougères ou feuilles mortes, compost, BRF

Note : un paillis limite en outre les besoins d’arrosage et préserve l’activité des micro-organismes du sol.

 

7. Adoptez de bonnes techniques d’arrosage

Pratiqué sans discernement, l’arrosage par aspersion favorise le développement de certaines maladies en été : maladies de la tomate au potager, des rosiers au jardin d’agrément… Suivez de préférence les conseils suivants :

  • Au potager, adoptez l’arrosage au pied, éventuellement par goutte à goutte.
  • Au jardin d’agrément, évitez d’arroser le feuillage des plantes sensibles à l’oïdium, comme les rosiers.

 

8. Adoptez la rotation des cultures

Au potager, la rotation régulière des cultures de légumes évite à la fois la dissémination de maladies et l’épuisement du sol.

9. Adoptez le principe des plantes compagnes et des associations utiles de cultures

Au potager comme au jardin d’agrément, certaines plantes protègent des maladies ou des ravageurs les plantes près desquelles elles sont plantées :

  • Plantez des aromatiques à côté de vos rosiers : ciboulette, lavande, sauge, armoise, menthe, sarriette, thym, etc.
  • Mêlez fleurs (œillets d’Inde, soucis) et légumes au potager.
  • Apprenez à pratiquer des associations utiles de légumes : tomate et ciboulette, carotte et oignon, etc.

 

10. Utilisez des traitements bio

Aussi bien préventivement que de manière curative, adoptez des traitements naturels :

  • Utilisez des purins et décoctions de plantes à la concentration nécessaire, qui varie selon le type d’utilisation.
  • Introduisez dans votre jardin des insectes ou des larves utiles : par exemple des larves de coccinelles qui dévorent les pucerons.
  • Utilisez le bacille thuringiensis, sous forme de poudre préparée à partir de bactéries naturelles qui permettent de lutter contre certains insectes nuisibles.
  • Utilisez des traitements à base de savon noir, de cannelle, de cendres, de bicarbonate de soude, de lait…

Important : les traitements bio n’ont pas une action aussi radicale que les produits de synthèse. Utilisez-les donc préventivement autant que possible. Par la suite, inspectez régulièrement vos cultures et intervenez curativement au moindre signe de maladie.

 

Ces pros peuvent vous aider