Lutter contre les aleurodes

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Appelés aussi mouches blanches, ces minuscules insectes volants font partie de l’ordre des hémiptères (même famille que les pucerons). Ces insectes sont piqueurs-suceurs et se nourrissent de la sève des plantes qu’ils parasitent. Il en existe de nombreuses espèces dont les plus courantes sont :

  • l’aleurode des serres ;
  • l’aleurode des choux ;
  • l’aleurode du tabac ;
  • et aussi dans le Sud, l’aleurode des citrus.

Originaires d’Amérique du Sud, toutes ont besoin de chaleur pour se développer. Les adultes pourvus d’ailes blanches mesurent environ 3 mm. Comme eux, les œufs presque invisibles ainsi que les larves se situent sur le dessous des feuilles.

Ils prennent leur envol au moindre dérangement, ce qui permet de les repérer facilement grâce au petit nuage blanc qui apparaît à cette occasion.

Les œufs comme les larves sont recouverts d’une pellicule cireuse protectrice. Selon la température, les œufs éclosent au bout de 6 à 20 jours, et les différents stades larvaires durent de 20 à 70 jours environ. Quant aux adultes, leur durée de vie va de 20 à 30 jours.

Leur multiplication est très rapide, car dès que la température est favorable, une femelle peut pondre jusqu’à 600 œufs.

Leurs attaques fréquentes à l’intérieur, sous serre ou au jardin sont à traiter sans tarder, car elles peuvent provoquer la mort des plantes concernées.

1. Diagnostiquez la présence des aleurodes

C’est en avril/mai qu’ils peuvent commencer à apparaître en intérieur ou en serre et à partir de juin/juillet en extérieur :

  • Les aleurodes des serres, du tabac et des citrus, se développent principalement sur :
    • les plantes d’intérieur ;
    • dans les vérandas ;
    • sous serres ;
    • et sous châssis.
  • L’aleurode du chou quant à lui s’attaque aux plantes d’extérieur qu’elles soient au jardin d’ornement ou au potager.

Nombreuses sont les espèces végétales qui font partie de leurs hôtes préférés : hibiscus, fuchsia, azalée, rhododendron, géraniums, chélidoines, choux, tomates, aubergines, concombres, courges, mais aussi haricots, menthe, verveine, fraisiers, etc.

Suçant la sève de leur hôte, elles l’affaiblissent jusqu’à le faire dépérir en cas d’infestation massive. D’autre part, les larves sécrétant du miellat favorisent le développement de fumagine et les adultes sont susceptibles de déclencher des maladies bactériennes ou virales par leurs piqûres.

2. Prévenez l’apparition des aleurodes

  • À l’intérieur, maintenez une atmosphère suffisamment humide et bien aérée pour leur créer un environnement défavorable.
  • Sortez éventuellement vos pots à l’extérieur si le temps est frais et humide.
  • D’autre part, plantez sous serre ou châssis de l’œillet d’Inde, du basilic et de l’arnica qui ont pour ces insectes un effet répulsif.
  • L’usage de pièges collants de couleur jaune permet de capturer les premiers adultes dès qu’ils se manifestent et avant qu’ils ne se reproduisent. Cependant d’autres insectes utiles peuvent aussi se faire piéger.

3. Cas 1 : Traitez avec des solutions maisons

En cas d’atteinte d’une de vos plantes, le premier réflexe est, si c’est possible, de l’isoler des autres cultures. Ensuite, traitez sans attendre que l’infestation ne s’étende, car plus elle sera étendue et plus il vous sera difficile de vous en débarrasser.

  • Pour commencer, afin de supprimer les insectes adultes vous pouvez passer un aspirateur sur les feuilles parasitées.
  • Ensuite comme pour de nombreux autres insectes, pulvérisez une solution savonneuse à base de savon noir additionnée d’un peu d’huile végétale pour atteindre les larves et les œufs. À défaut, utilisez une dilution de 20 ml de liquide vaisselle dans 10 l d’eau. Pulvérisez soigneusement le dessous des feuilles.
  • S’il y a peu de feuilles atteintes, vous pouvez simplement les badigeonner au pinceau avec un peu d’huile.
  • Certains jardiniers utilisent aussi dans ce cas du purin d’ortie.
  • Si vous disposez, à proximité d’une plante atteinte, des plaques d’un support (carton, ruban ou autre) de couleur jaune enduit de glu ou de miel liquide, les adultes attirés par cette couleur s’élimineront en venant s’y coller.

Note : toutefois cette méthode, envisageable en début d’attaque uniquement, risque de piéger également d’autres insectes auxiliaires utiles tels que coccinelles ou abeilles.

3. Cas 2 : Introduisez des insectes prédateurs

Ce qu’on appelle « lutte biologique intégrée » est surtout efficace dans un lieu fermé (serres, intérieurs) et son résultat devient plus aléatoire en extérieur. Elle est réalisée avec des insectes prédateurs des aleurodes. Vous pouvez trouver dans les commerces spécialisés plusieurs produits de traitement biologique :

  • Il en existe 2 à base de deux microguêpes, Encarsia formosa et Eretmocerus eremicus qui pondent leurs œufs dans les larves d’aleurodes (à utiliser d’avril à octobre). Ils sont souvent sous forme de plaquettes de pupes d’aleurodes parasitées en sachets étanches.
  • Delphastus pusillus est une petite coccinelle noire dont les larves se nourrissent d’œufs et de nymphes d’aleurodes.
  • Dicyphus hesperus est un insecte prédateur non spécifique des aleurodes qui se nourrit de leurs œufs et de leurs larves.
  • Macrolophus pygmaeus (ex-caliginosus) est une petite punaise verte qui se nourrit des adultes et des œufs d’aleurodes.

Note : cependant, les produits en vente sont conditionnés pour un usage professionnel et donc assez onéreux pour traiter des surfaces modestes. Ainsi le plus petit conditionnement d’enermix coûte 36 € environ (pour traiter 1000 m²).

3. Cas 3 : Emploi de pesticides chimiques

Les aleurodes sont résistants à de nombreux insecticides chimiques. D’autre part, les vaporisations de pesticides classiques n’agissent pas sur les larves et œufs protégés par leur pellicule imperméable :

  • Pour les éliminer, vous devez donc recourir à l’usage d’un insecticide systémique en alternant les produits. Par exemple un à base de pyréthrinoïde et un autre à base de buprofézine, ou de thiaclopride. Il en existe diverses marques que vous pouvez trouver en magasins ou rayons spécialisés. Les produits contre les cochenilles sont souvent efficaces contre les aleurodes également.
  • Attention à ne pas traiter durant la floraison pour ne pas empoisonner les abeilles et autres insectes butineurs.
  • Avant de les utiliser, prenez connaissance des conditions d’utilisation et respectez-les scrupuleusement : protections éventuelles pendant l’application, périodes d’utilisation, délais d’application avant récolte pour des fruits ou légumes du potager.

Conseils : traitez de préférence le soir, à ruissellement sur le végétal, surtout en dessous des feuilles et respectez la fréquence de traitement indiqué sur le produit.

Ces pros peuvent vous aider