Les altises sont des petits insectes qui parasitent de nombreuses plantes potagères et autres espèces à la fin du printemps. Éradiquer ces minuscules coléoptères s'opère principalement par la prévention et par des méthodes naturelles.
Voici nos conseils pour lutter contre les altises.
Zoom sur les altises
Reconnaître l’altise
Il existe plusieurs espèces d'altise (sous-famille des alticinae) pouvant attaquer de nombreuses plantes. Dans la plupart des espèces, les adultes sont de couleur sombre avec parfois des reflets dorés ou bleutés et des bandes. Ils mesurent entre 2 et 5 mm et portent de longues antennes.
Les altises peuvent se déplacer jusqu'à un kilomètre pour trouver une plante qu'elles apprécient particulièrement. Mais le signe le plus caractéristique de ces coléoptères est leur propension à sauter grâce à leurs pattes arrière, très développées, dès qu'on les approche et qu'on essaie de les toucher. C'est pourquoi on les appelle aussi « puces de terre ».
Ces insectes provoquent des dégâts importants, surtout sur les plantules de cultures en sol, tôt en saison. Ils agissent la plupart du temps soit la première semaine après la pousse, soit directement sur les cotylédons. Un climat chaud et un sol léger et sec favorisent leur prolifération.
Cycle de vie
Les altises adultes hibernent dans le sol ou sous des feuilles dans des zones de terrain plutôt sèches. Les spécimens qui ont survécu au froid de l'hiver reprennent leur activité au printemps. En présence de plantes cultivées qu'ils aiment, ils s'y précipitent en nombre, attirés par l'odeur qui est d'autant plus forte que la plante est déjà attaquée.
Selon les espèces, les femelles pondent une centaine d’œufs dans le sol, près du collet des plantes ou sur les feuilles, entre avril et mai. Après 1 à 2 semaines, quand les œufs ont éclos, les larves s'attaquent aux racines, puis se transforment en nymphes au bout de 15 jours. Une douzaine de jours plus tard, en juillet, celles-ci se transforment en adultes qui provoquent une seconde série de dégâts pendant l'été. À l'automne, les adultes s'enterrent pour passer l'hiver. Au printemps suivant, le cycle recommence.
Conditions favorisant leur développement
Sous un climat assez chaud, certaines espèces peuvent avoir deux générations annuelles.
Les altises attaquent différents types de cultures :
- Selon l'espèce, elles parasitent plutôt les crucifères (genre Phyllotreta) – divers choux, navets… –, les solanacées (genre Epitrix) – tomates, pommes de terre, aubergines, artichauts… ou les rosacées (genre Altica).
- Au jardin d'agrément, elles attaquent principalement la vigne vierge, certains lierres, les weigélias ou encore les cornouillers.
1. Luttez préventivement contre les altises
Afin d'éviter au mieux la présence des altises, l'idéal est d'intervenir le plus tôt possible, en surveillant, dès le mois de mai, vos plantes-hôtes éventuelles au minimum toutes les 2 semaines et ceci jusqu'en août. En effet, si les altises ont déjà fait des dégâts au printemps, elles peuvent se manifester à nouveau en été.
Outre cette surveillance attentive de vos plantes, nous vous conseillons de suivre les astuces suivantes :
- Privilégiez les variétés résistantes. Nourrissez, arrosez et entretenez correctement vos plantes, pour les fortifier.
- Évitez des tailles excessives ou un excès d'engrais azoté, qui favorisent une croissance végétale trop rapide. Les altises se régalent en effet des jeunes feuilles.
- Parmi les prédateurs naturels, certains oiseaux et les crapauds sont efficaces. Favorisez leur présence en leur procurant des abris et un point d'eau.
- Éliminez, pendant toute la période de la présence possible des altises, les mauvaises herbes pouvant être à l'origine de l'infestation. De même, à l'automne, éliminez feuilles et débris végétaux qui leur servent de lieux d'hibernation.
- Paillez le pied de vos cultures pour maintenir une humidité du sol suffisante pour éloigner ces indésirables. Les cendres de bois répandues sur le sol les repoussent également.
- Plantez, à côté de vos cultures, des espèces végétales qui les attirent, et les détourneront des vôtres (moutarde noire, trèfle blanc, tanaisie…), ou qui les repoussent (radis, ail…).
2. Luttez curativement contre les altises
Diagnostiquez la présence des altises
Les dégâts causés par les altises peuvent avoir lieu dès le mois de mars et ce, jusqu'au mois d'octobre, avec deux pics au printemps et en juillet. Les cotylédons, puis les premières feuilles des plantes atteintes, sont criblés de nombreux petits trous ronds correspondant aux morsures des altises. Ces perforations peuvent également se rejoindre en surfaces plus ou moins grandes et aux bords irréguliers.
Les semis peuvent être très touchés par ces nuisibles, capables de détruire les plantules juste après la levée. Pour des plantes plus âgées, la croissance peut ralentir considérablement et la récolte éventuelle peut être compromise.
Par ailleurs, les endroits mordus par les altises sont une porte d'entrée pour des virus, des champignons ou des bactéries entraînant d'autres maladies.
Solution 1 : les traitements naturels
Des gestes simples et respectueux de l'environnement permettent de lutter contre les altises :
- Par temps chaud et sec, arrosez le sol ou le paillis au pied des plantes, ainsi que le feuillage tôt le matin. Attention, cette manipulation n'est pas possible pour certaines cultures, comme les tomates car l'humidité risque d'être la cause du développement de maladies cryptogamiques (rouille, par exemple).
- Isolez les plants très attaqués ou protégez-les avec un voile de forçage qui laisse passer la lumière et l'air, mais pas les insectes adultes.
- Posez des pièges collants de couleur jaune fabriqués par vos soins ou achetés en jardinerie, près du feuillage.
- Pulvérisez du purin d'ortie ou une décoction d'ail sur le feuillage atteint. Leur odeur est répulsive. Pour une culture sous-serre, introduisez dans votre jardin de toutes petites guêpes, les Encarsia formosa, qui sont les prédatrices naturelles des larves d'altises.
Solution 2 : les insecticides naturels
En cas d'infestation trop importante et d’échec des méthodes ci-dessus, vous pourrez vous résoudre à pulvériser des insecticides naturels à base de pyrèthre ou d'huile de neem, en étant conscient que vous éliminerez aussi en même temps d'autres insectes utiles, tels que les butineurs : abeilles, etc.
Évitez l'emploi de pyréthrinoïdes, à effet systémique et rémanent.