Lutter contre les chenilles défoliatrices

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Au printemps, certaines larves de papillons nocturnes ou diurnes attaquent massivement de façon plus ou moins spécifique diverses espèces végétales en découpant ou perforant l'épiderme des feuilles qu'elles dévorent. Ces chenilles défoliatrices, dotées d'un grand appétit, peuvent générer des dégâts très importants sur de nombreux végétaux.

Voici comment lutter contre les chenilles défoliatrices.

Zoom sur les chenilles défoliatrices

Les chenilles défoliatrices appartiennent à différentes familles : arpenteuses, tordeuses, noctuelles… Ce sont des larves de papillons qui sont friandes de plantes aromatiques ou odorantes, de plantes du potager, de certains arbres fruitiers (pommier…), mais aussi d'arbres de la forêt : pins, chênes, frêne, érable…

Certaines peuvent s'attaquer à plusieurs espèces de plantes nourricières et d'autres ne ravager qu'une seule espèce végétale.

Cycle

Les cycles sont différents selon les familles de chenilles en cause. Cependant, on retrouve le même schéma général de développement avec l'apparition de papillons femelle adultes au printemps en mars-avril et une dernière ponte à l'automne. Ces femelles vont pondre au printemps et en été, après fécondation, leurs œufs (de 20 à 200) sur la surface des feuilles des végétaux qu'ils affectionnent.

Les premiers œufs éclosent en mai-juin donnant naissance à de petites chenilles voraces qui vont se nourrir et grandir au dépend du feuillage de l’hôte. Ces chenilles ayant atteint leur taille adulte se nymphosent (souvent dans le sol) pour redonner un nouveau papillon. Il peut y avoir plusieurs générations annuelles.

À l'automne, les papillons femelles pondent à nouveau le plus souvent dans le sol sous forme de pupe ou dans des cocons de soie (comme chez les processionnaires) pour que leurs œufs ou nymphes passent l'hiver sans dommages.

Au printemps, les nymphes redonnent des adultes qui repondent des œufs redonnant des chenilles, tandis que les œufs éclosent dans les cocons donnant des chenilles, et le cycle recommence.

Espèces touchées

De très nombreux végétaux peuvent être attaqués par des chenilles défoliatrices :

  • Au potager, de nombreux légumes : tomates, salades, choux, épinards…
  • Au verger : pommier, vigne…
  • Au jardin d'agrément : les phlox, les pélargoniums…
  • Et enfin, de nombreux arbres au jardin comme en forêt : chêne, pin, érable, frêne…

Note : le pin est particulièrement la cible de ces chenilles puisque, outre les fameuses processionnaires, une dizaine d'espèces différentes de chenille peuvent les attaquer.

Prévention

Il n'y a pas de moyen de prévention d'une première attaque de chenilles défoliatrices.

En cas d'attaque importante, on peut traiter en automne et au printemps avec une solution biologique pour éviter une ré-infestation.

1. Diagnostiquez l'apparition des chenilles défoliatrices

Les larves sont visibles à l’œil sur les feuilles, aiguilles et bourgeons. Elles entourent souvent les feuilles d'extrémité d'une toile de soie où elles se réfugient lorsqu'elles ne mangent pas.

Chez certaines espèces, on peut observer que les chenilles se suspendent à leur fil de soie afin d'atteindre d'autres arbres voisins dès qu'il y a un peu d'air.

Habituellement, les attaques sont plus graves en bordure de vergers et à proximité de bosquets ou de forêts.

Lorsque la défoliation est sévère, l'arbre s'affaiblit par baisse de la photosynthèse. Sans soins, il peut dépérir totalement.

2. Traitez les chenilles défoliatrices

Lorsque cela vous est possible, la plus simple et la meilleure solution en cas d'attaque de chenilles défoliatrices est d'intervenir dès l'apparition des premières jeunes chenilles :

  • Coupez les parties atteintes aux sécateurs ou au coupe-branches (feuilles, rameaux…) et brûlez-les.
  • Brûlez également les nids s'il y en a, en vous protégeant soigneusement (toutes les parties du corps découvertes avec gants, masque, lunettes…) car les poils des chenilles processionnaires et quelques autres sont très urticants.
  • Aidez-vous si nécessaire d'une échelle double pour des arbres et d'un élagueur/échenilloir à manche télescopique.

À savoir : vous serez aidés par de nombreux insectes (tels que guêpes, araignées…) ou oiseaux qui en font leur nourriture.

Vous pouvez également traiter, si elles sont déjà nombreuses ou difficilement accessibles, les jeunes chenilles avec un traitement biologique. Pour cela, vous pourrez utiliser un pulvérisateur manuel ou pour des arbres de grande taille un pulvérisateur à moteur thermique que vous pourrez louer à la journée.

Traitements respectant l'écologie

Le Baccillus Thurengiensis est une bactérie vivante qui, ingérée par les chenilles en même temps que les parties de plante traitée, entraîne rapidement leur mort.

Ce traitement est sélectif des chenilles et préserve les autres insectes utiles en culture tels que les abeilles.

Vous pouvez traiter d'avril à septembre avec des solutions à préparer par dilution de suspensions concentrées avant la pulvérisation. Vous pourrez traiter aussi bien au potager qu’au verger et bien sûr vigne ou arbres et arbustes d'ornement.

Les dilutions seront différentes selon les chenilles et plantes à traiter. Respectez soigneusement les conditions et précautions d'emploi indiquées sur l'emballage de la suspension concentrée.

À savoir : ce traitement n'est guère efficace sur certaines chenilles lorsqu'elles sont devenues grosses (par exemple pour les noctuelles).

Autres traitements contre les chenilles défoliatrices

Si l'infestation a pris trop d'importance en quantité et en espace atteint et qu'il ne s'agit pas de légumes du potager ou d'arbres fruitiers, il existe des traitements chimiques efficaces.

Mais il s'agit d'insecticides polyvalents classés comme dangereux pour l'environnement et pour la santé. Leur usage doit être exceptionnel et vous devez respecter scrupuleusement le mode opératoire indiqué ainsi que les précautions d'emploi, notamment sur des arbres fruitiers.

Ils ont en général un effet choc (mort rapide de l'insecte) immédiat et une activité persistante, mais ils éliminent également de nombreux autres insectes ou animaux utiles à sang froid : abeilles, poissons…

Ils ont aussi souvent une certaine toxicité pour l'homme et nécessitent l'emploi de gants, masque et lunettes.

Un des plus connus est la deltamethrine qui est un dérivé de pyrethre (Decis Bayer, K-othrine…) dont il faut absolument limiter l'usage.

Ces pros peuvent vous aider