Fréquentes lors de la culture de nombreux végétaux tels que la vigne, les arbres fruitiers ou certaines cultures potagères, les viroses végétales peuvent s’attaquer à l’ensemble des organes d’une plante, ce qui provoque son dépérissement.
Cette fiche pratique vous explique comment lutter contre les viroses végétales.
Zoom sur les virus des végétaux
Biologie des virus végétaux ou phyto-virus
Les virus végétaux, comme ceux des animaux ou des humains, sont des virus soit à ADN soit à ARN. On en connaît plus de mille différents. Ils ne peuvent survivre et se reproduire qu’à l’intérieur d’une cellule vivante.
Bon à savoir : ces virus ne sont contagieux ni pour l’homme ni pour les animaux supérieurs.
Mode de contamination et de propagation des virus végétaux
Ces virus peuvent se transmettre de deux façons :
- soit à partir de tissu végétal issu d’une plante infestée : boutures, graines, multiplication de tubercules, rhizomes ou bulbes ;
- soit par intervention d’un ou plusieurs hôtes intermédiaires qui servent d’agents de transmission extérieurs de plante en plante : il s’agit principalement d’insectes piqueurs-suceurs (pucerons, cochenilles, thrips…), mais aussi de champignons microscopiques ou de vers.
À noter : il existe des plantes sauvages pluriannuelles voisines des plantes cultivées (on les appelle plantes adventices) également attaquées, qui deviennent alors autant des réservoirs à virus durant l’hiver ou entre deux cultures annuelles.
Plantes pouvant subir des viroses végétales
De très nombreuses plantes ou arbres peuvent être atteints de viroses :
- cultures potagères : concombres, tomates, pommes de terre, épinards, laitues… ;
- plantes à fleurs : dahlias, chrysanthèmes, tulipes, glaïeuls, iris, hortensia, impatience… ;
- arbres fruitiers : cerisiers, poiriers… ;
- arbres d’ornement : peupliers…
Facteurs favorisant les viroses végétales
Certaines variétés peu résistantes d’espèces sensibles sont d’autant plus menacées que le terrain sur lequel elles sont cultivées est mal entretenu, ce qui favorise la présence d’insectes piqueurs-suceurs et de plantes réservoirs.
De même, la présence de vecteurs très mobiles tels que les pucerons ailés augmentera la vitesse de diffusion de ces virus à toute une parcelle de terrain cultivée en quelques semaines, alors que d’autres vecteurs qui se déplacent très peu, tels que des nématodes, ne les diffuseront que de quelques mètres par an.
Des hivers doux favoriseront la précocité et l’importance des épidémies à virus en permettant la présence simultanée de plantes adventices et de parasites. Au contraire, les hivers plus rigoureux, en détruisant ces réservoirs de vecteurs et de virus, réduiront leur fréquence et leur importance.
Dégâts provoqués par les virus végétaux
Dans une plante, les phyto-virus infectent aussi bien les tissus des racines ou des tiges que ceux des feuilles. Ils entraînent une maladie généralisée du végétal, qui a alors tendance à dépérir.
À noter : seuls les tissus méristématiques en sont exempts. Il s’agit des tissus formés de cellules en division/multiplication assurant la croissance des plantes en longueur et en épaisseur.
- Dégâts provoqués sur le feuillage : le plus souvent, le feuillage prend un aspect de « mosaïque », c’est-à-dire que les feuilles (surtout les plus jeunes) prennent une coloration irrégulière. D’autre part, les feuilles peuvent se déformer : taille réduite, aspect gaufré ou longiligne, apparition de cloques… Enfin, elles peuvent se nécroser plus ou moins entièrement, jaunissant puis séchant.
- Dégâts sur la floraison et la fructification : beaucoup de fleurs se nécrosent et avortent. Les fruits ou légumes sont absents ou moins nombreux. Ceux qui persistent sont plus petits et nécrosés, mûrissent plus lentement et présentent un aspect peu appétissant.
- Dégâts sur les tiges : la croissance des tiges ralentit et des nécroses apparaissent également. Les plants s’étiolent.
1. Reconnaissez les viroses végétales
Les signes de virose végétale variant beaucoup selon l’espèce infectée, l'état de culture et le climat, vous la diagnostiquerez principalement par l’observation de la mosaïque du feuillage : coloration irrégulière voire décoloration des feuilles jeunes surtout. Ce signe caractéristique est plus ou moins associé à des déformations, des nécroses ainsi qu'à un jaunissement des feuilles plus anciennes puis à leur dessèchement.
2. Prévenez les viroses végétales
Il n’existe pas actuellement de traitement curatif des viroses végétales. Vous ne pourrez donc lutter contre la présence de ces maladies que par des méthodes préventives.
Pour cela, il existe trois démarches principales à suivre impérativement :
- N’achetez, ne plantez et ne multipliez que des végétaux dont vous êtes sûr qu’ils sont exempts de virus, qu’il s’agisse de graines, d’oignons, de tubercules ou de rhizomes. Vous trouverez dans le commerce des végétaux garantis sans virus par leurs fournisseurs. De plus, ne multipliez par bouturage, marcottage ou division de racines que des plants ne présentant aucun signe de virose l’année précédente. En cas de doute, abstenez-vous.
- Éliminez préventivement toute présence voisine possible de réservoir ou de vecteurs de virus en désherbant soigneusement et largement les abords de vos cultures et en traitant dès la première apparition toute présence de ravageurs.
Article
- Enfin, en cas de cultures contaminées dans les environs, choisissez chaque fois que vous le pouvez des variétés résistantes au type de virus présent dans votre écosystème. De même, pour greffer, choisissez un porte-greffe résistant à la virose présente dans votre terroir. Pour cela, renseignez-vous auprès des professionnels de votre région.