Votre arbre est trop près de votre habitation ou gênant pour des travaux, vous pouvez être amené à l’extraire de la terre pour le replanter ailleurs. La transplantation est une opération lourde qui demande réflexion. Voici comment transplanter un arbre.
1. Vérifiez l’état de santé de l’arbre à transplanter
- Plus le sujet est vieux, plus l’opération est délicate. À partir de 50 ans, les chances de reprise sont aléatoires mais ce chiffre est à moduler en fonction des espèces.
- L'arbre doit avoir des pousses vigoureuses témoignant de son bon état de santé.
> Comment transplanter un arbre ?
À noter : l’expérience a bien souvent montré que le volume du houppier d’arbres tiges provenant d’une pépinière rattrapait rapidement celui de vieux arbres transplantés.
2. Déterminez les dimensions de la motte à déterrer
La motte est la portion de terre qui tient aux racines de l’arbre. Déterminez les dimensions de la motte à déterrer est primordial pour assurer à l'arbre toutes les chances de reprise.
Les dimensions de la motte sont déterminées en fonction de la grosseur du tronc : le diamètre de la motte doit être égal ou supérieur à 3 fois la circonférence du tronc mesurée à 1 m du sol soit environ 10 fois le diamètre du tronc.
Prenez une cordelette pour mesurer le tour du tronc à hauteur de hanche, puis dessinez au sol la taille de la motte, à la chaux par exemple. Ce cercle marque la taille définitive de la motte que vous devez extraire.
Exemple : si la longueur de la cordelette est de 20 cm, tracez un cercle au sol de 30 cm de rayon tout autour du tronc (3 × 20 / 2 = 30).
3. Débutez le cernage de la motte au cours de l’hiver
L’opération de cernage a pour but de préparer un arbre à une transplantation. Elle consiste à couper les racines de l’arbre, à une certaine distance, afin de renforcer son système racinaire par la production de racines plus près du tronc qui vont permettre à l’arbre de s’alimenter correctement. Le cernage doit s’effectuer 1 à 2 ans avant le déplacement de l’arbre.
- Creusez, en suivant le cercle préalablement dessiné, une tranchée de la largeur de votre bêche, sur 40 cm de profondeur, et seulement en parcourant la moitié du cercle.
Bon à savoir : si votre arbre possède des racines encore peu développées, il est possible de cerner toute la motte en une seule fois.
- Sectionnez les grosses racines au sécateur pour que les coupes soient nettes.
- Remplissez la fosse de tourbe ou de compost et arrosez.
Conseil : effectuez le cernage au cours de l’hiver, en dehors des périodes de gel ou de fortes pluies.
4. Poursuivez le cernage l’hiver suivant
À l’hiver suivant, c’est-à-dire une année après le début du cernage, l’arbre a reconstitué de petites racines absorbantes très denses.
- Creusez l’autre moitié du cercle de la même manière que l’année précédente.
- Pensez à haubaner ou tuteurer votre arbre pendant cette période car les racines servant à ancrer l’arbre au sol ont été sectionnées. Fixez 3 câbles tout autour de l’arbre ou plantez 3 pieux de 8/10 cm de diamètre, à distance du tronc. Pour maintenir ce dernier, utilisez des liens souples en caoutchouc ou en tissu de façon à ne pas blesser l’écorce.
5. Déplacez l’arbre
Transplanter votre arbre à la meilleure période
- Pour les arbres caducs : en sortie d’hiver (mars), avant l’éclosion des bourgeons, ou début octobre pour leur laisser le temps de s’installer avant les grands froids. Évitez les périodes de neige, fortes pluies, dégel qui rendent le sol trop humide. En montagne, les conditions climatiques contraignent à opérer en octobre ou très tard, en avril-mai.
- Pour les conifères et feuillus persistants : plus sensibles aux pertes d’eau, la période la plus favorable est fin août - début septembre. Le cyprès fait exception, il réagit mieux en avril-mai.
- Pour les palmiers : en juillet, sur un sol déjà réchauffé.
Extraire votre arbre
- Pour faciliter la manipulation de l’arbre, attachez les branches souples entre elles et ôtez celles qui gênent.
- Creusez une nouvelle tranchée un peu plus à l'extérieur que précédemment de façon à ne pas blesser les radicelles nouvellement formées et suffisamment large pour accéder aux racines situées sous la motte.
Important : il est souvent nécessaire de déblayer un gros volume de terre tout autour de manière à ne pas trop déranger la motte et sectionner les grosses racines profondes qui gênent l'extraction. Effectuez des coupes nettes à l'aide du sécateur de force ou d'une scie.
- Si l’arbre est de taille importante, il est recommandé de bâtir un bac en bois tout autour de la motte avant de l'extirper.
- Soulevez l'arbre à l'aide d'une grue ou d'un tire-fort en le plaçant sur une bâche ou une toile solide pour faciliter son déplacement. Il existe aussi des transplanteuses munies de pales qui façonnent la motte, extirpent l'arbre et le replacent dans une fosse correspondant exactement au volume de la motte.
Bon à savoir : la conservation de la motte dépend beaucoup de la nature du sol. Un sol sableux se maintiendra beaucoup moins qu'un sol argileux. Les chances de reprise des espèces difficiles comme l'arbre à soie sont alors moindres.
6. Replantez l’arbre
- Creusez à l'avance une fosse dont le diamètre fait au moins 3 fois le diamètre de la motte.
Astuce : cassez les parois de la fosse avec l'angle de la bêche afin que les radicelles ne soient pas stoppées.
- Apportez de l'engrais de fond au contact de la motte (le phosphore et la potasse ne brûlent pas les racines) et soyez généreux sur la quantité de terreau, de fumier bien décomposé ou de compost à mélanger à la terre de remplissage.
- Plantez votre arbre.
- Arrosez régulièrement et en quantité suffisante, 20 à 50 l tous les 20 jours, durant les 2-3 premières années qui suivent.
- Désherbez jusqu'à l'aplomb de la couronne de manière à atténuer le stress de l'arbre. Un paillage est bienvenu.
7. Entretenez votre arbre transplanté
Le tuteurage de l'arbre est obligatoire car ses racines d'ancrage ont disparu. Plantez de préférence 3-4 tuteurs de 8-10 cm de diamètre à distance de la motte puis maintenez le tronc avec des liens souples de manière à ce qu'il puisse légèrement osciller. Ce mouvement stimule la production de racines d'ancrage.
Vous pouvez réduire le houppier par une taille légère (réduction jusqu'à 1/3 du volume des branches) pour supprimer les branches gênantes ou en surnombre. Même si cette taille n’est pas indispensable, elle contribue à réduire la prise au vent notamment chez les persistants. Évitez les grosses coupes qui ont pour effet d'affaiblir l'arbre et veillez toujours à conserver la flèche des jeunes arbres et des conifères.
À noter : il n’est pas rare que des rameaux se dessèchent au cours de la reprise, vous pouvez donc attendre l’été (juin-juillet) ou l’hiver suivant pour effectuer une taille des bois morts. La plante aura ainsi sélectionné elle-même les rameaux à préserver.