La chenille processionnaire du pin est une véritable plaie pour les gens sensibles, provoquant des démangeaisons sur la peau et des irritations graves des bronches et des yeux ainsi que sur les animaux (nécrose de la langue, cécité). Les nids blanchâtres, parfois volumineux sont un danger surtout lorsque l’arbre vient à tomber.
Voici quelques conseils pour savoir sur le traitement des chenilles processionnaires.
Zoom sur le cycle de vie de la chenille processionnaire
La ponte du papillon
La ponte du papillon a lieu en juillet sur des branches de conifères tels que le pin noir d’Autriche, le pin laricio de Corse, le pin maritime. Avec le réchauffement climatique, les nids et les pontes du papillon s'implantent aussi de façon occasionnelle sur le pin sylvestre, le pin d’Alep ou le cèdre.
Les chenilles
Les chenilles naissent environ 1,5 mois après, commencent à s’alimenter des aiguilles avoisinantes, puis se déplacent en groupe vers d’autres sources de nourriture parfois jusqu'à les dépouiller complètement, ce qui a pour effet d'affaiblir l'arbre qui devient réceptif à d'autres ravageurs plus sérieux. Elles fabriquent alors des nids précaires pour trouver refuge et effectuer leurs différentes mues.
Les poils urticants
Les poils urticants apparaissent sur les chenilles entre le troisième et cinquième stade larvaire. Ces poils, en forme de harpons et enduits d’une sécrétion urticante ne mesurent que 0,1 à 0,2 mm et se situent sur le dos de la chenille. Lorsque les chenilles sont dérangées ou excitées, elles expulsent ces poils qui créent de vives démangeaisons aux endroits sensibles comme l’intérieur des avant-bras, des poignets, entre les doigts…
Deux autres chenilles en France possèdent des poils urticants : la chenille processionnaire du chêne et le bombyx cul brun.
Mise en garde : évitez bien entendu de toucher les chenilles à mains nues mais aussi les vieux nids emplis de mues (vieilles peaux). Évitez aussi de vous promener dans les forêts de résineux infestés de nids les jours de vent.
La mue des chenilles
C’est à partir d'octobre que les chenilles ayant atteint le quatrième stade larvaire (4 cm de long) fabriquent un nid volumineux, blanchâtre et très isolant pour passer l’hiver. Elles continuent à sortir en procession pour s’alimenter pendant la nuit tant que les températures restent clémentes. Elles sont reliées au nid par un fil qui leur permet d'y retourner avant le jour.
Avec le retour des beaux jours, les chenilles reprennent leur activité, se nourrissent activement la nuit puis subissent leur quatrième mue avant la nymphose. Celle-ci s’effectue après un ultime déplacement, de jour cette fois-ci, qui a lieu entre début janvier et la mi-mai selon les régions. Les chenilles s'enterrent individuellement à une profondeur comprise entre 5 et 20 cm au pied de l'arbre nourricier. Elles tissent un cocon d’où émergera un papillon de nuit quelques mois voire jusqu'à 5 ans plus tard selon les conditions climatiques. Ce dernier vise à se reproduire pendant les 1 à 4 jours de sa vie brève.
1. Détruisez le nid de chenilles processionnaires
La solution la plus couramment adoptée est la destruction du nid de chenilles processionnaires.
Lorsque vous observez des colonnes de chenilles au sol, levez les yeux vers la couronne de conifères tels que les pins ou les cèdres. Le nid se situe souvent très haut en extrémité de rameau.
- Choisissez un jour sans vent, bien froid.
- Sectionnez les rameaux qui portent le nid à l’aide d’un échenilloir et d’une échelle, en prenant soin de vous couvrir au maximum. Évitez tout contact avec la peau et le visage.
- Noyez le nid dans un seau d’eau dans lequel vous aurez ajouté un mouillant comme du liquide vaisselle pendant quelques heures.
- Creusez un trou profond et enterrez le nid ou bien brûlez-le après l'avoir fait sécher.
Note : la destruction des nids par le feu, souvent préconisée, présente un risque d’expulsion de poils lorsque les chenilles sont encore vivantes.
2. Appliquez un traitement contre les chenilles processionnaires
Étant donné l’ampleur de l’infestation de certains massifs forestiers, les pouvoirs publics mettent en œuvre des traitements par hélicoptères ou avions. Il s’agit d’épandre sur les forêts de pins, une bactérie inoffensive pour l’homme, le Bacillus thuringiensis qui transmet une maladie bactérienne aux chenilles. Cette application se fait de préférence en septembre même si elle est efficace à tous les stades larvaires de la processionnaire. L’inconvénient de ce traitement biologique est qu’il tue toutes les chenilles sans discernement.
Le traitement est également possible pour le particulier :
- Des préparations de Bacillus thuringiensis sont disponibles pour le particulier dans les jardineries.
- Les insecticides chimiques se limitent à des interventions de faible ampleur, le particulier peut traiter avec la molécule lambda cyhalothrine.
Conseil : utilisez un pulvérisateur à longue portée de manière à atteindre le nid.
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3. Favorisez les prédateurs naturels de la chenille processionnaire
Les prédateurs sont nombreux mais les utilisations intempestives d’insecticides ont malheureusement fortement réduit leur population. Parmi les insectes de taille, le calosome qui est un carabe de 2 à 3 cm de long dont un simple coup de mandibules suffit à détruire les chenilles. Le coucou, la mésange sont également friands des larves tandis que certaines chauve-souris chassent les papillons durant la nuit.
Installez des nichoirs, plantez des haies, laissez des arbres creux pour favoriser leur habitat.