
Le cèphe est un petit insecte plus fréquent dans les pépinières qu’en dehors. Mais ses larves s'attaquent aux très jeunes pousses de poirier dans lesquelles la femelle aura pondu un œuf. Les dégâts provoqués par cet hyménoptère sont le plus souvent minimes, mais ils perturbent la croissance régulière de l’arbre parasité.
Pour le reconnaître parmi d’autres causes d’atteinte des pousses terminales, voici comment lutter contre le cèphe du poirier.
Zoom sur le cèphe du poirier
Le cèphe du poirier (Janus compressus) ressemble à une petite guêpe avec 2 ailes membraneuses. L’adulte a un prothorax volumineux articulé avec le mésothorax.
La femelle pond un œuf dans une très jeune pousse de poirier. Il en sortira une larve blanche et incurvée qui se développera en se nourrissant de sève.
Pour favoriser ce nourrissement, la femelle pratique des coupes de forme hélicoïdale sur l’écorce de la partie de rameau située au-dessus de l’œuf : cela a pour effet de tarir la circulation de la sève vers l’extrémité du rameau, qui se fane alors rapidement et pend « en drapeau ».
Bon à savoir : les œufs éclosent lorsque le rameau attaqué est complètement desséché.
La larve demeure en dessous du point piqué. Elle creuse ensuite une mine dirigée vers le bas et effectue son cycle annuel à l’intérieur de la nouvelle pousse.
S’il n’y a pas d’intervention, elle y demeure jusqu’au printemps suivant, période où elle se nymphose pour donner un nouvel adulte.
1. Diagnostiquez une attaque de cèphe du poirier
Le cèphe du poirier s’attaque presque exclusivement aux poiriers. On ne le trouve ainsi que très rarement présent chez les pommiers.
Les dégâts qu'il provoque ressemblent, au début, à ceux causés par le feu bactérien. En mai-juin, vous pouvez constater sur votre poirier :
- un flétrissement soudain de jeunes pousses qui se recourbent en crosse ;
- les feuilles qui noircissent, fanent puis se dessèchent.
En observant bien, avec une loupe si nécessaire, un rameau flétri et recourbé en crosse, vous pouvez apercevoir des traces de blessures (petites nécroses noires) disposées en spirales autour du début de la portion de tige flétrie. Ces traces sont caractéristique d'une attaque par un cèphe du poirier.
Bon à savoir : le plus souvent, les dégâts sont peu étendus ; cependant, ils entravent le développement harmonieux de votre fruitier car ils concernent de nouvelles pousses.
2. Luttez curativement et préventivement contre le cèphe du poirier
En général, une attaque de cèphe du poirier ne nécessite pas l’application d’un traitement phytosanitaire. Une lutte par des méthodes éradicatrices physiques permet à la fois une action curative immédiate et une action préventive contre une nouvelle attaque l’année suivante.
L’élimination puis la destruction par le feu des jeunes pousses infestées suffit habituellement à éradiquer l’attaque. Pour cela, coupez ces pousses à partir d’une dizaine de centimètres en dessous du point de piqûre, lequel qui correspond à peu près au départ de la flétrissure.
Bon à savoir : les sansonnets et les étourneaux sont des prédateurs naturels des cèphes.