Selon les rosiers que vous cultivez et le climat où vous vivez, les protections à mettre en place pour l’hiver ne sont pas les mêmes.
Contrairement à ce que l'on imagine parfois, la plupart des rosiers sont des arbustes rustiques qui supportent sans broncher le gel et les températures jusqu’à - 10 °C, voire - 15 °C. C’est notamment le cas de la grande majorité des rosiers arbustes.
Toutefois certaines variétés sont moins rustiques (c'est-à-dire supportent moins le froid) que d’autres. C’est notamment le cas :
- principalement des rosiers thé et hybrides de thé et des rosiers de Chine ;
- dans une moindre mesure des rosiers moschata et Noisette ;
- et généralement des rosiers grimpants.
Selon le climat et la variété des rosiers, mais aussi selon leur mode de culture (en pleine terre ou en pot), les méthodes de protection diffèrent :
- Dans les régions où la température hivernale ne descend habituellement pas au-dessous de - 10 °C, les rosiers convenablement plantés avec point de greffe bien enterré ne nécessitent pas de protection hivernale, sauf espèces peu rustiques ou sujets nouvellement plantés.
- Dans les autres cas, il sera nécessaire de « butter » les rosiers, voire de les envelopper d’un voile d’hivernage.
Cette fiche pratique vous explique quand et comment intervenir pour protéger les rosiers en hiver.
1. Rendez les rosiers plus résistants au froid
Selon sa variété, un rosier est naturellement plus ou moins rustique, toutefois deux précautions sont susceptibles de le rendre plus résistant au froid :
- Stoppez dès la mi-juillet tout apport d’engrais azoté favorisant la croissance de jeunes rameaux qui n’auraient pas le temps de s’aoûter (se durcir) suffisamment pour résister au froid.
- Pour la même raison, dès la mi-septembre, cessez de couper les fleurs fanées, ce qui favoriserait également la croissance de jeunes rameaux.
2. Taillez vos rosiers légèrement en novembre
Dans les régions où la neige tombe en abondance, effectuez une taille légère de vos rosiers en novembre pour éviter aux branches trop longues de casser sous le poids de la neige accumulée :
- Taillez les branches d’environ un tiers, pas davantage, la taille courte est à réserver au mois de mars.
- N’effectuez cette taille que sur des rosiers adultes (3 ans minimum).
- Profitez-en pour supprimer les branches mortes ou trop grêles, ce sera autant de travail en moins pour le printemps.
- Taillez en particulier les rosiers tiges, les rosiers pleureurs et les rosiers cultivés en pot, cela facilitera la protection par emballage souvent nécessaire à ces rosiers (voir ci-dessous).
À savoir : désinfectez soigneusement votre sécateur à l’alcool à 90 ° entre la taille de deux rosiers afin d’éviter toute transmission de maladies.
3. Veillez à ce que le point de greffe soit bien protégé
Le point de greffe est l’endroit où démarrent les branches d’un rosier : c’est la partie du rosier la plus sensible au froid, à protéger tout particulièrement, tandis que la partie aérienne du rosier est beaucoup plus résistante.
Si vos rosiers ont été convenablement plantés, selon les indications d’un rosiériste, leur point de greffe est normalement enterré d’environ 5 à 10 cm.
Vérifiez que le point de greffe soit bien enterré
Pour tous vos rosiers, même les plus rustiques :
- Vérifiez avant l’hiver que le point de greffe est toujours bien enterré.
- Dans le cas contraire, si la terre s’est tassée, ramenez de la terre en quantité suffisante au pied du rosier à l’aide d’une binette.
Cette simple précaution est suffisante dans bien des cas pour que vos rosiers passent l'hiver sans encombre.
Si nécessaire, buttez vos rosiers
Dans certains cas, il est nécessaire de renforcer la protection du point de greffe :
- Hivers rudes avec températures descendant habituellement au-dessous de - 10 °C.
- Rosiers peu rustiques (hybrides de thé, rosiers de Chine, rosiers Noisette, rosiers moschata, rosiers grimpants).
- Tous les rosiers nouvellement plantés, au cours de la saison écoulée, même les plus rustiques.
Pour renforcer la protection du rosier, un simple buttage suffit presque toujours :
- Fin novembre, choisissez un jour sec afin de ne pas apporter de la terre humide au pied du rosier.
- Commencez par supprimer tout feuillage malade et brûlez-le.
- Formez ensuite autour du pied du rosier un monticule de terre d’environ 15 à 20 cm de hauteur en vous aidant d’une binette.
- Utilisez de la terre prise dans un autre endroit du jardin, ou encore de la tourbe, mais surtout pas du compost qui pourrait brûler le rosier.
Important : au mois de mars, n’oubliez pas de défaire les buttes en étalant la terre autour du rosier.
Pour une protection supplémentaire, paillez le rosier
Si les conditions climatiques sont extrêmes, paillez pour plus de sûreté les rosiers qui ont été buttés :
- Recouvrez la butte de paille de froment vendue en jardinerie sous forme de pellets (offrant l'avantage de ne pas s'envoler au vent).
- Ou confectionnez autour du rosier un manchon cylindrique avec du grillage à poule et bourrez-le de paille. Vous enlèverez cette protection dans le courant du mois de mars, lorsque les risques de très grands froids seront écartés, faute de quoi vous risqueriez un réveil trop rapide de votre rosier.
Note : ne paillez jamais vos rosiers avec des écorces de pin, qui pourraient leur être fatales.
Cas particulier : protégez le point de greffe des rosiers tige ou pleureurs
Sur les rosiers tiges et les rosiers pleureurs, le point de greffe est aérien, donc très exposé au froid et à protéger absolument, alors que le buttage est exclu. Dans ce cas :
- Entourez le point de greffe d’un matériau isolant : papier journal, paille, foin…
- Emballez l’ensemble des parties aériennes du rosier, point de greffe compris, dans un voile d’hivernage (voir ci-dessous).
4. Emballez certains rosiers dans du voile d’hivernage
A priori la protection du point de greffe est suffisante dans la plupart des cas. La protection par des parties aériennes du rosier n’est nécessaire que pour :
- les rosiers tige ou pleureurs ;
- les rosiers très sensibles au froid cultivés dans des conditions climatiques extrêmes ;
- les rosiers cultivés en pot, s'ils sont particulièrement frileux ou cultivés en région très froide.
Pour emballer vos rosiers :
- Encapuchonnez les parties aériennes dans un voile d'hivernage maintenu par des liens en raphia.
- Utilisez exclusivement du voile d’hivernage vendu en jardinerie et surtout pas du plastique, susceptible de provoquer de la condensation et des moisissures.
- Ne mettez en place le voile d'hivernage que le plus tard possible, quand les températures baissent dangereusement.
- Enlevez-le le plus tôt possible, quitte à le remettre plus tard si nécessaire : utile lors de froid très rigoureux, il devient nocif dès que la température devient moins rude.
- Choisissez une journée nuageuse pour enlever le voile, afin d'éviter un coup de soleil à votre rosier.
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5. Précautions supplémentaires pour les rosiers cultivés en pots
Cultivés en pot, les rosiers souffrent davantage du gel et des grands froids. Dans tous les cas, prenez quelques précautions :
- Si possible, déplacez les pots dans un endroit abrité du vent et bien ensoleillé.
- Isolez le pot du sol en glissant des cales en bois (ou un morceau de polystyrène) en-dessous.
- Vérifiez bien entendu que le point de greffe soit bien enterré et ramenez de la terre au besoin.
- Paillez le dessus du pot, par exemple avec des pellets de paille de froment.
Si la température menace d’atteindre les - 10 °C ou si le rosier est particulièrement frileux :
- Emballez la partie aérienne du rosier dans un voile d’hivernage.
- Emballez le pot dans du plastique à bulles.