Comment se débarrasser des larves de hanneton

Sommaire

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Autrefois, les larves de hanneton provoquaient de véritables ravages sur les cultures. Cela est aujourd'hui heureusement plus rare, probablement grâce à l’évolution des méthodes de labour.

Elles demeurent toutefois encore un sujet de préoccupation pour de nombreux jardiniers dans certaines régions, et semblent même en légère recrudescence depuis le début des années 2000.

Voici donc les méthodes pour se débarrasser des larves de hanneton.

Zoom sur les larves de hanneton

Description

Il existe plusieurs espèces de hanneton dans nos contrées. Leurs cycles et donc leurs périodes de ravage sont différents.

L'espèce la plus courante est le hanneton commun (Melolontha melolontha), qui compte les plus grands de ces coléoptères. Son cycle dure 3 ans, à cheval sur 4 années civiles, et la larve de son dernier stade mesure jusqu’à 4,5 cm. C’est au cours des 2e et 3e années (2e et 3e stade larvaire) qu’a lieu l’essentiel des dégâts. À ces époques, leur larve de couleur blanc jaunâtre est arquée, avec une grosse tête marron foncé, dotée de mandibules puissantes. Ses 3 paires de pattes sont relativement longues, jaunes et velues.

Le hanneton de la Saint-Jean (Amphimallon solstitialis), un peu plus petit, n’a un cycle de reproduction que de 2 ans. Il apparaît de juin à août, et notamment autour du 24 juin, date de la Saint-Jean, d'où son nom. C’est au cours de la 2e année de son cycle que sa larve de 2,5 cm maximum produit les dégâts.

Quant au triennal des sables (Anoxia villosa), il est très proche du hanneton commun et a également un cycle de 3 ans. Mais, comme son nom l’indique, il ne peut pondre que dans un sol très sablonneux.

Enfin, la dernière espèce, le hanneton horticole (Phyllopertha horticola), est la plus petite des 4. Ce hanneton se reconnaît grâce à son thorax vert. C’est le seul dont le cycle ne dure qu’un an.

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Cycles

Pour le hanneton commun, le plus répandu, le cycle dure 36 mois, répartis sur 4 années civiles :

  • La première année, les adultes sortent de leur hibernation pendant 2 à 3 semaines, fin avril-début mai. Ils prennent leur envol au crépuscule vers des arbres pouvant être situés à plusieurs kilomètres. Suit une période de 2 à 3 semaines durant laquelle ils se nourrissent de feuilles, s’accouplent. Puis les femelles pondent des œufs en paquets, dans le sol de divers terrains, de préférence chauds et meubles (potager, gazon, cultures...), et ceci dans un proche périmètre. Pour cela, elles s’enfouissent jusqu’à 10 à 20 cm sous terre.
    Elles ressortent de terre 2 à 3 jours après pour s’envoler et se nourrir pendant 2 à 3 semaines sur les arbres. À la suite de quoi, elles recommencent un 2e cycle de ponte. En cas de conditions climatiques particulièrement favorables, il peut y avoir un 3e cycle de nourrissement et ponte.
    Les œufs pondus éclosent après 6 semaines environ, donnant le 1er stade de larves. Au bout de 2 mois, vers août septembre, ces larves muent pour donner des larves de 2e stade. Celles-ci s’arrêtent de se développer vers mi-octobre et s’enfoncent plus profondément sous terre, jusqu’à 30 à 40 cm, pour se protéger du froid durant leur hibernation.
  • Au printemps de la 2e année, les larves reprennent leurs activités en remontant à une dizaine de cm sous la surface pour s’alimenter activement. C’est là qu’elles produisent les 1ers gros dégâts.
    Durant le mois de juin a lieu une 2e mue donnant naissance à des larves de 3e stade qui sont particulièrement voraces, et ceci jusqu’à l’automne. D’où une 2e phase de gros dégâts.
    Puis, comme l’année précédente, les vers blancs s’enfouissent plus profondément à partir de l’automne.
  • Au 2e printemps suivant, vers mi-avril, les larves de 3e stade remontent vers la surface. Mais elles se nourrissent peu et leur période d’activité est assez courte car elles nymphosent en juin.
    Parvenues à leur développement complet, les larves s’enfouissent de nouveau et façonnent une loge ou s’accomplira la métamorphose. Au bout de 2 mois, en août, celle-ci donnera un hanneton adulte. Mais celui-ci demeure enfoui jusqu’au printemps de l’année suivante.
  • Ce n’est qu’au 3e printemps suivant que les insectes adultes sortent du sol pour prendre leur 1er envol. Et ainsi le cycle peut recommencer.

Espèces attaquées et dégâts

Nombreux sont les végétaux dont les racines peuvent être mangées ou rongées par les vers blancs du hanneton : maïs et céréales, légumineuses, salades, fraisiers, betteraves ou pommes de terre (chez qui racines et tubercules sont dévorés), arbustes fruitiers ou d’ornement ainsi que massifs de fleurs ou pelouse de gazon, peuvent subir leurs attaques.

Le niveau de dégâts pouvant être provoqués par ces vers blancs dépend de leurs bonnes ou mauvaises conditions de croissance, qui peuvent ou non les fragiliser. Par exemple, un été trop sec fragilisera les végétaux lors des attaques des larves. De même pour un sol trop pauvre. Un sol sablonneux, plus meuble, facilitera leur expansion.

Les végétaux attaqués flétrissent ou perdent leurs feuilles sans raison apparente et brutalement. Si vous les arrachez, vous constaterez que les racines ont été dévorées.

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1. Diagnostiquez la présence de larves de hanneton pour vous en débarrasser

Si l’observation du vol initial de hannetons vous a échappé, c’est en creusant le sol en été, à une 10aine de cm de profondeur et près des racines de plantes souffrantes, que vous découvrirez la présence éventuelle de ces gros vers blancs caractéristiques.

Attention : ne confondez pas les larves de hanneton avec d’autres gros vers blancs assez semblables qui sont des larves de cétoine dorée. Celles-ci sont surtout présentes dans des composts, où leur participation à la dégradation de débris végétaux est bénéfique. En aucun cas elles ne produisent de dégâts dans les cultures ! Elles se distinguent des larves de hanneton par leur tête petite, leur abdomen volumineux par rapport à la tête, leurs pattes courtes et enfin leur couleur plus blanche que jaunâtre.

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2. Méthode 1 : Luttez mécaniquement contre les larves de hanneton

Binez

Le plus souvent, les larves de hanneton ne nécessitent pas de traitement important. En général, une élimination physique régulière suffit à contenir les dégâts.

Dès les premiers réchauffements de la terre en profondeur, les larves remontent dans la couche superficielle du sol afin de se nourrir de racines. Sensibles à la déshydratation et aux chocs, elles deviennent, durant tout l’été, très vulnérables à des binages manuels ou mécaniques.

En cas de présence constatée, répétez régulièrement les binages, en supprimant à la main les larves ainsi exhumées du sol. Puis brûlez-les ou offrez-les en pâture dans une soucoupe aux divers oiseaux et hérissons qui en sont friands.

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Posez des pièges à hanneton

Vous pouvez également, durant les périodes de vol des insectes adultes, essayer de confectionner un piège à hanneton avec une source lumineuse, assez intense pour être vue de loin, couplée à un système de capture (genre gros entonnoir fixé au goulot d’une bouteille vide d’eau minérale).

Installez le piège le soir et videz-le le matin. Ces insectes adultes étant coriaces, n’hésitez pas ensuite à les écraser pour les tuer avec certitude.

Note : cette solution, théoriquement séduisante d’après l’observation des hannetons voletant le soir autour des lampadaires, ne marche pas à tous les coups, car ces insectes volants ont des comportements parfois imprévisibles.

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Méthode 2 : Luttez biologiquement contre les larves de hanneton

Avec des nématodes

Pour une pelouse où l'action mécanique n’est pas possible, sauf si vous acceptez de la supprimer partiellement dans toutes les surfaces jaunies, vous pouvez traiter en arrosant les taches apparues avec une suspension de petits nématodes microscopiques (Heterorhabditis bacteriophora) qui dévorent les vers blancs (vendus par internet en sachets de différentes quantités). Le traitement n’est pas préventif, car il n’agit qu’en présence des larves sous la surface du sol.

Attention, le terrain doit être maintenu humide 1 semaine environ avant l’application, puis 2 semaines après, car ces nématodes ne survivent pas dans un terrain sec.

Important : commandez votre sachet de nématodes 1 semaine avant la date prévue de traitement pour pallier les aléas de livraison. Un sachet se conserve environ 15 jours.

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Avec un champignon

Vous pouvez également, en prévention comme en traitement, ensemencer votre sol infesté avec des spores de Beauveria brongniartii, un champignon qui tue les larves grâce à ses toxines.

Mais l’usage de ce traitement fongique n’est pas autorisé en France pour le moment. Cependant, il est employé sous dérogation à La Réunion, pour combattre le ver blanc de la canne à sucre.

Important : les suspensions de Bacillus thuringiensis, actives contre les larves (chenilles) de lépidoptères (chenille processionnaire du pin, pyrale du buis, noctuelle, teigne...), ne le sont pas contre les larves de coléoptères.

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