Chiendent

Chiendent en résumé

Dénomination

  • Nom(s) commun(s)

    Chiendent

  • Nom(s) latin(s)

    Agropyron repens, Cynodon dactylon

  • Famille

    Poacées, ex Graminées

  • Type(s) de plante

    Plante ornementale ▶ Herbes et graminées

    Plante comestible ▶ Plante à tisane | Autres plantes médicinales

Esthétique

  • Couleur des feuilles

  • Végétation Vivace : Plante qui vit plus de deux ans.
    Annuelle : Plante qui vit moins d'un an.
    Bisannuelle : Plante dont le cycle de vie dure deux années. La première année, la plante se développe la seconde année, elle donne fleurs et fruits, puis elle meurt.
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    Vivace
  • Feuillage Persistant : Le feuillage dure toute l'année.
    Semi-persistant ou semi-caduc : La plante conserve une partie de son feuillage toute l'année.
    Caduc : La plante perd ses feuilles à l'automne.
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    Persistant
  • Forme

    Étalé ou tapissant
    Buissonnant
  • Hauteur à maturité La hauteur à maturité est la hauteur à laquelle la plante s'élève naturellement quand elle bénéficie des conditions les plus favorables.
    La plante pourra prendre du temps pour atteindre cette hauteur, en fonction de la vitesse de sa croissance.
    La plante pourra aussi ne jamais atteindre sa hauteur à maturité, si elle est taillée régulièrement, ou si elle n'est pas cultivée dans les conditions optimales pour sa croissance.
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    0 à 1 m
  • Largeur à maturité

    050-0,60 m

Jardinage

  • Entretien Facile : La plante ne nécessite pas de soin particulier, ou des soins très simples.
    Modéré : La plante nécessite des soins réguliers ou un peu de pratique en jardinage.
    Difficile : La plante nécessite des soins importants et un savoir-faire en jardinage.
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    Facile
  • Besoin en eau Le besoin en eau de la plante peut être assuré par la pluie, l'humidité naturelle du sol ou l'arrosage. Pour évaluer l'arrosage nécessaire, il faut aussi prendre en compte la température ambiante, à cause de l'évaporation, et de la capacité du sol à retenir l'eau.
    Faible : Pour une plante d'intérieur, arroser tous les mois. Pour une plante d'extérieur, elle supporte bien la sécheresse.
    Moyen : Pour une plante d'intérieur, arroser toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Pour une plante d'extérieur, elle aura besoin d'apports d'eau avant que le sol sèche.
    Important : Pour une plante d'intérieur, arroser plusieurs fois par semaine. Pour une plante d'extérieur, il lui faut des apports d'eau abondants et réguliers.
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    Faible
  • Croissance Lente : La plante atteint sa maturité en plusieurs décennies.
    Normale : La plante atteint sa maturité en quelques années.
    Rapide : La plante atteint sa maturité en quelques mois.
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    Rapide
  • Multiplication La multiplication consiste à créer une nouvelle plante soi-même.
    Semis : La plante se reproduit par la plantation de graines.
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    Division : Une partie de la racine (rhizome, tubercule) sert à créer de nouvelles pousses.
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    Bouturage : Une branche est plantée en terre, où elle produit de nouvelles racines.
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    Marcottage : La branche n'est pas coupée de la plante mais elle est en partie enfouie dans la terre, où elle développe ses propres racines.
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    Greffe : Un fragment de plante est implanté sur une autre plante.
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    Impossible : Il n'est pas possible, pour un particulier, de multiplier sa plante. S'il en veut une autre, il lui faut l'acheter auprès d'un professionnel.

    Semis Bouturage
  • Résistance au froid Résistante (rustique) : Plante résistante au gel.
    À protéger (semi-rustique) : Plante qui supporte la fraîcheur mais qui nécessite une protection contre le gel.
    À rentrer (fragile) : Plante qui craint le froid et qui doit être abritée pendant la saison froide.
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    Résistante
  • Type de sol Sol argileux : Terre lourde et collante quand elle est humide, qui durcit et craquelle en séchant.
    Sol calcaire : Terre claire et crayeuse, sèche l'été et boueuse l'hiver.
    Sol sableux : Terre légère, facile à travailler et qui retient mal l'eau.
    Sol caillouteux : Sol chargé de cailloux et pauvre en matières organiques.
    Humifère : Noire et facile à travailler, elle ressemble à la terre en forêt.
    Terre de bruyère : Sol acide (pH 4 à 5), sableux et riche en humus.
    Terreau : C'est facile, cette terre s'achète en magasin !
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    Humus
  • PH du sol Le pH mesure l'acidité du sol.
    Sol alcalin : Le pH est supérieur à 7. Il s'agit principalement des sols calcaires.
    Sol neutre : Le pH est compris entre 6,5 et 7,2. La plupart des plantes y poussent correctement.
    Sol acide : Le pH est inférieur à 7. Il s'agit principalement des terres de bruyère.
    Pour en savoir plus

    Sol alcalin Sol neutre
  • Humidité du sol L'humidité du sol ne dépend pas de la pluie, mais de la manière dont le sol conserve l'eau ou non.
    Sol drainé : Sol frais mais où l'eau ne stagne pas.
    Sol humide : Sol où de l'eau stagne.
    Sol sec : Sol qui ne retient pas l'eau.
    Sol frais : Sol qui reste constamment humide (mais pas trempé). Pour en savoir plus

    Sol drainé Sol frais
  • Densité

    2-3 pieds/m²

Emplacement

  • Exposition Soleil : La plante doit avoir du soleil direct toute la journée. En intérieur, c’est directement (moins d’1 m) devant une fenêtre orientée sud ou ouest.
    Mi-ombre : La plante doit avoir du soleil une partie de la journée seulement. En intérieur, c’est devant une fenêtre à l’est ou plus éloignée d’une fenêtre orientée sud ou ouest.
    Ombre : La plante doit être à l'ombre d'autres plantes. En intérieur, c’est le cas des pièces en hiver, des fenêtres au nord ou en partie occultées et quand la plante est loin de la fenêtre (+ de 2 m).
    Pour en savoir plus

    Soleil
  • Utilisation extérieure

    Prairie Talus
  • Plantation Pleine terre : La plante peut être plantée directement dans la terre.
    Bac, pot ou jardinière : La plante peut être plantée dans un bac. (Le volume du bac doit être adapté à la taille de la plante.)
    Pour en savoir plus

    Pleine terre
  • Climat

Plantation

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Floraison

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Récolte

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Sous la dénomination de chiendent se cachent en fait deux plantes qui diffèrent par la taille de leurs chaumes et l'apparence de leurs épis. Ces deux espèces sont des « herbes » vivaces de la famille des Poacées (autrefois nommées Graminées). Elles ont en commun un système racinaire impressionnant tant par leur vigueur et capacité de colonisation que par les vertus médicinales qu'elles renferment.

Chaque pied de chiendent développe en effet une grande quantité de tiges souterraines, le « rhizome », qui peut s'étendre sur 1 m de longueur. Celui-ci s'enracine au fur et à mesure de la croissance. La plante forme un réseau dense dans le sol.

Le chiendent est ainsi une plaie pour les jardiniers et les agriculteurs puisqu'il « étouffe » les cultures. Pire, chaque opération du travail du sol (coups de bêche ou passages du motoculteur) fragmente les rhizomes du chiendent et le bouture. Chaque éclat donne un nouveau pied de la plante.

Cette capacité colonisatrice a pourtant des avantages : le chiendent permet de lutter contre l'érosion des sols. Et, plus communément, il compose spontanément, un gazon épais, rustique et sain, qui supporte parfaitement le piétinement.

Détesté par les jardiniers, le chiendent fait pourtant le bonheur des phytothérapeutes. Les rhizomes de ce végétal sont en effet riches, entre autres, en amidon, en sels de potassium, en triticines… Autant de substances qui lui confèrent des propriétés dépuratives, émolliente et diurétiques. Les analyses ont également montré que le chiendent possède une huile essentielle à agropyrène douée de vertus antibiotiques et antibactériennes. Par ailleurs, comme ces racines contiennent quelques glucides, elles composent une tisane légèrement sucrée fort rafraîchissante.

Espèce de chiendent

Agropyron repens syn. Elymus repens, Elytria repens

Petit chiendent, chiendent officinal, chiendent rampant, chiendent des boutiques, gramen, agropyre, blé rampant, laitue de chien, herbe aux deux bouts.

Agropyron repens syn. Elymus repens, Elytria repens
  • Noms communs : Petit chiendent, chiendent officinal, chiendent rampant, chiendent des boutiques, gramen, agropyre, blé rampant, laitue de chien, herbe aux deux bouts.
  • Végétation : Cette plante particulièrement commune (elle pousse partout, mais surtout aux abords des terres cultivées) émet des pousses souterraines blanches très allongées. Elle est très rampante. Les chaumes sortent de terre tout au long des rhizomes sans faire de touffes. Ses épis ressemblent à ceux du ray-grass : aplatis, ils sont composés d'épillets courts placés sur deux rangs opposés.
  • Hauteur : 40-100 cm.
  • Floraison : Mai-octobre.

Cynodon dactylon

Gros chiendent, chiendent pied-de-poule

Cynodon dactylon
  • Noms communs : Gros chiendent, chiendent pied-de-poule
  • Végétation : Même système racinaire traçant que le chiendent officinal, mais s'en distingue par le fait qu'elle présente des souches deux fois plus grosses. Ses tiges sont couchées à leur base. Elles portent des feuilles étroites et courtes, d'un vert bleuté. Ses épis sont très particuliers : au nombre de 4 à 7, très étroits, ils partent d'un même point d'attache pour s'écarter à la façon de doigts grêles. D'où le surnom de « chiendent pied-de-poule » que possède cette espèce.
  • Hauteur : 10-40 cm.
  • Floraison : Juillet-septembre.

Cynodon dactylon 'Santana'

Variété qualifiée de « chiendent amélioré » et commercialisée comme plante à gazon.

Variété qualifiée de « chiendent amélioré » et commercialisée comme plante à gazon.
  • Noms communs : Variété qualifiée de « chiendent amélioré » et commercialisée comme plante à gazon.
  • Végétation : Elle présente un très joli feuillage vert vif, très fin. D'origine tropicale, ce chiendent peut rentrer en dormance et jaunir dans les régions méditerranéennes. Il ne faut pas s'en inquiéter : la plante reprend sa belle couleur verte dès que les températures dépassent 15 °C.
  • Hauteur : 10-40 cm.
  • Floraison : Juillet-septembre.

Semis et plantation du chiendent

Semis et plantation du chiendent

Andrey Zharkikh/CC BY 2.0/Flickr

Au vu de la difficulté à se débarrasser des racines de chiendent sauvage lorsque cette plante s'installe dans le jardin, il est déconseillé de semer ou planter volontairement cette adventice. Sauf dans le cas où vous souhaiteriez obtenir une pelouse rustique et très résistante au piétinement. Voici donc des conseils de culture du gros chiendent, Cynodon Dactylon.

Où l'installer ?

Cynodon Dactylon peut pousser dans absolument tous les sols, au soleil de préférence. La plante apprécie tout particulièrement les terrains argileux, frais et compacts, neutres à basiques.

Ce chiendent est parfaitement rustique puisqu'il supporte des températures inférieures à -21 °C.

Quand semer le chiendent ?

Cette pelouse se sème impérativement lors d'une période restreinte : fin avril et tout le mois de mai.

Comment le semer ?

Les semences de chiendent sont très fines. Elles se sèment à la volée, à raison de 8 à 10 g pour 100 m². Arrosez bien le terrain après le semis.

Culture et entretien du chiendent

Culture et entretien du chiendent

Matt Lavin/CC BY-SA 2.0/Flickr

Une pelouse de chiendent ne demande aucun entretien. Résistante à la sécheresse, elle peut supporter 2 à 3 semaines sans arrosage (et plus encore lorsqu'elle est constituée de plantes spontanées).

Maladies, nuisibles et parasites

Le chiendent ne fait pas l'objet d'attaques de maladies ni de ravageurs.

Récolte du chiendent

Quand et comment récolter ?

La racine de chiendent, fraîche comme sèche, est comestible.

Un simple coup de griffe dans le jardin suffit pour récupérer les tiges souterraines du chiendent. Celui-ci se récolte au fur et à mesure des besoins, toute l'année.

La conservation du chiendent

Les rhizomes du chiendent peuvent se conserver environ une année après leur séchage.

Multiplication du chiendent

Multiplication du chiendent

Matt Lavin/CC BY-SA 2.0/Flickr

Le chiendent se multiplie très (trop !) facilement par bouturage.

  • Arrachez quelques brins, au printemps ou en automne-hiver.
  • Placez-les sur le sol (à raison de 4 par m²).
  • Versez quelques poignées de terre par-dessus pour avoir l'assurance que la plante s'installe et se développe très rapidement.

Conseils écologiques

Une des questions les plus courantes des jardiniers est : « comment se débarrasser du chiendent ». Il n'existe aucune solution miracle. Pour limiter son invasion, on recommande toutefois de limiter le travail du sol, de n'utiliser que des instruments à dents (fourche-bêche, grelinette, croc…).

Il faut semer des mélanges d'engrais verts dans les parcelles envahies : vesce, sarrasin, chanvre. Le seigle est particulièrement recommandé, car il aurait un effet allélopathique négatif (c'est-à-dire un mauvais voisinage) sur le chiendent.

Propriétés et usages

Usages culinaires

La racine de chiendent, fraîche comme sèche, est comestible. La plante a autrefois fait partie des plantes de « disette » : les racines séchées et broyées se mêlaient à la farine pour composer des « pains de famine » tandis que, hachées et grillées, elles composaient un ersatz de café. Le chiendent était parfois utilisé pour confectionner un alcool dont la recette s'est perdue, mais qui était réputé pour sa qualité. On dispose toutefois encore de la recette de la bière de chiendent, reproduite ci-dessous :

Bière de chiendent

  • 1 kg de rhizome de chiendent lavés et hachés
  • 200 g de baie de genièvre
  • 12 g de levure de bière
  • 400 g de sucre

Disposez les rhizomes sur un plateau. Arrosez-les d'un peu d'eau tiède, sans les recouvrir (juste pour les maintenir humides). Au bout de quelques jours, des pousses blanches apparaissent sur les fragments de chiendent. Lorsqu'elles font environ 1 cm de hauteur, versez les plantes dans un baril en bois (ou un seau en plastique d'une contenance de 10 L) avec le genièvre, la levure et le sucre. Arrosez avec 1,4 L d'eau chaude et remuez bien. Le lendemain, ajoutez encore 1,4 L d'eau chaude en remuant puis, 3 jours plus tard, de nouveau 1,6 L d'eau. Fermez alors le récipient avec un couvercle doté d'un trou d'aération et laissez reposer une semaine. Soutirez alors la bière qui est consommable (et prête à être embouteillée), 2 jours plus tard.

Le chiendent a également d'autres usages. Il servait au XIXe siècle à confectionner des brosses que l'on trouve toujours commercialisées aujourd'hui (même si d'autres fibres végétales ont remplacé celles des rhizomes de chiendents). La plante sauvage a servi également de fourrage, notamment pour les moutons. Ses racines étaient aussi données aux chevaux, comme de l'avoine (c'est-à-dire à raison de 2 à 3 kg fournis le matin et le soir) et avaient la réputation de rendre le poil de ses animaux brillant et lustré.

Usages vernaculaires

Les si particulières racines du chiendent sont à l'origine d'une expression, un rien désuète, et, peut-être, de l'étymologie du nom de la plante. En effet, le côté inextricable de ces herbes, la difficulté à les extirper du sol, explique le fait que l'on désignait par « chiendent » tout embarras, complication, toute situation insoluble : « vous vous rendez-compte du chiendent ? », « c'est un vrai chiendent ! ».

L'étymologie du mot chiendent n'est pas vraiment définie. Certains auteurs expliquent la référence canine de cette plante par le fait que ces animaux mangent les feuilles pour se purger (un autre surnom du végétal est d'ailleurs « laitue des chiens »).

Une autre hypothèse : les extrémités des tiges souterraines de la plante sont extrêmement pointues, comme celles… des dents de chien !

Un peu d'histoire…

Spontané et poussant communément dans diverses zones du globe, le chiendent est connu et utilisé depuis la nuit des temps. Il s'agit ainsi d'une plante sacrée en Inde où il sert d'offrande à Ganesh, le dieu de la Sagesse (représenté comme un éléphant à 4 bras). Le « durva » fait d'ailleurs partie de la médecine ayurvédique où la plante est, entre autres vantée pour son goût sucré qui « rafraîchit le corps quand il a le feu ».

Les Grecs le recommandaient également pour ses vertus diurétiques. Dioscoride le prescrivait ainsi pour éliminer les calculs urinaires. Au fil du temps, le chiendent a été prisé pour lutter contre la fièvre et la goutte. Au XIXe siècle il était le remède miracle « pour renouveler l'organisme ». Aujourd'hui encore, il entre dans la composition de divers médicaments traitant les inflammations rénales, les rhumatismes, les troubles de la vésicule biliaire et de l'intestin.

Depuis fort longtemps (les Gaulois le vénéraient), on attribue au chiendent de nombreux pouvoirs magiques. Il posséderait ainsi des pouvoirs de désenvoûtement : son infusion aspergée dans un lieu le débarrasserait des mauvaises influences. Ce qui est en lien avec le symbolisme que l'on attribuait à la plante : le chiendent donnerait l'occasion d'accroître ses forces psychiques, en les purifiant et en les libérant par l'épreuve de la douleur.

Bien plus léger et anecdotique, garder sur soi un brin de chiendent, permettrait de renouveler à volonté les amant(e)s.