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Sous la dénomination de chiendent se cachent en fait deux plantes qui diffèrent par la taille de leurs chaumes et l'apparence de leurs épis. Ces deux espèces sont des « herbes » vivaces de la famille des Poacées (autrefois nommées Graminées). Elles ont en commun un système racinaire impressionnant tant par leur vigueur et capacité de colonisation que par les vertus médicinales qu'elles renferment.
Chaque pied de chiendent développe en effet une grande quantité de tiges souterraines, le « rhizome », qui peut s'étendre sur 1 m de longueur. Celui-ci s'enracine au fur et à mesure de la croissance. La plante forme un réseau dense dans le sol.
Le chiendent est ainsi une plaie pour les jardiniers et les agriculteurs puisqu'il « étouffe » les cultures. Pire, chaque opération du travail du sol (coups de bêche ou passages du motoculteur) fragmente les rhizomes du chiendent et le bouture. Chaque éclat donne un nouveau pied de la plante.
Cette capacité colonisatrice a pourtant des avantages : le chiendent permet de lutter contre l'érosion des sols. Et, plus communément, il compose spontanément, un gazon épais, rustique et sain, qui supporte parfaitement le piétinement.
Détesté par les jardiniers, le chiendent fait pourtant le bonheur des phytothérapeutes. Les rhizomes de ce végétal sont en effet riches, entre autres, en amidon, en sels de potassium, en triticines… Autant de substances qui lui confèrent des propriétés dépuratives, émolliente et diurétiques. Les analyses ont également montré que le chiendent possède une huile essentielle à agropyrène douée de vertus antibiotiques et antibactériennes. Par ailleurs, comme ces racines contiennent quelques glucides, elles composent une tisane légèrement sucrée fort rafraîchissante.
Andrey Zharkikh/CC BY 2.0/Flickr
Au vu de la difficulté à se débarrasser des racines de chiendent sauvage lorsque cette plante s'installe dans le jardin, il est déconseillé de semer ou planter volontairement cette adventice. Sauf dans le cas où vous souhaiteriez obtenir une pelouse rustique et très résistante au piétinement. Voici donc des conseils de culture du gros chiendent, Cynodon Dactylon.
Cynodon Dactylon peut pousser dans absolument tous les sols, au soleil de préférence. La plante apprécie tout particulièrement les terrains argileux, frais et compacts, neutres à basiques.
Ce chiendent est parfaitement rustique puisqu'il supporte des températures inférieures à -21 °C.
Cette pelouse se sème impérativement lors d'une période restreinte : fin avril et tout le mois de mai.
Les semences de chiendent sont très fines. Elles se sèment à la volée, à raison de 8 à 10 g pour 100 m². Arrosez bien le terrain après le semis.
Matt Lavin/CC BY-SA 2.0/Flickr
Une pelouse de chiendent ne demande aucun entretien. Résistante à la sécheresse, elle peut supporter 2 à 3 semaines sans arrosage (et plus encore lorsqu'elle est constituée de plantes spontanées).
Le chiendent ne fait pas l'objet d'attaques de maladies ni de ravageurs.
La racine de chiendent, fraîche comme sèche, est comestible.
Un simple coup de griffe dans le jardin suffit pour récupérer les tiges souterraines du chiendent. Celui-ci se récolte au fur et à mesure des besoins, toute l'année.
Les rhizomes du chiendent peuvent se conserver environ une année après leur séchage.
Matt Lavin/CC BY-SA 2.0/Flickr
Le chiendent se multiplie très (trop !) facilement par bouturage.
Une des questions les plus courantes des jardiniers est : « comment se débarrasser du chiendent ». Il n'existe aucune solution miracle. Pour limiter son invasion, on recommande toutefois de limiter le travail du sol, de n'utiliser que des instruments à dents (fourche-bêche, grelinette, croc…).
Il faut semer des mélanges d'engrais verts dans les parcelles envahies : vesce, sarrasin, chanvre. Le seigle est particulièrement recommandé, car il aurait un effet allélopathique négatif (c'est-à-dire un mauvais voisinage) sur le chiendent.
La racine de chiendent, fraîche comme sèche, est comestible. La plante a autrefois fait partie des plantes de « disette » : les racines séchées et broyées se mêlaient à la farine pour composer des « pains de famine » tandis que, hachées et grillées, elles composaient un ersatz de café. Le chiendent était parfois utilisé pour confectionner un alcool dont la recette s'est perdue, mais qui était réputé pour sa qualité. On dispose toutefois encore de la recette de la bière de chiendent, reproduite ci-dessous :
Bière de chiendent
Disposez les rhizomes sur un plateau. Arrosez-les d'un peu d'eau tiède, sans les recouvrir (juste pour les maintenir humides). Au bout de quelques jours, des pousses blanches apparaissent sur les fragments de chiendent. Lorsqu'elles font environ 1 cm de hauteur, versez les plantes dans un baril en bois (ou un seau en plastique d'une contenance de 10 L) avec le genièvre, la levure et le sucre. Arrosez avec 1,4 L d'eau chaude et remuez bien. Le lendemain, ajoutez encore 1,4 L d'eau chaude en remuant puis, 3 jours plus tard, de nouveau 1,6 L d'eau. Fermez alors le récipient avec un couvercle doté d'un trou d'aération et laissez reposer une semaine. Soutirez alors la bière qui est consommable (et prête à être embouteillée), 2 jours plus tard.
Le chiendent a également d'autres usages. Il servait au XIXe siècle à confectionner des brosses que l'on trouve toujours commercialisées aujourd'hui (même si d'autres fibres végétales ont remplacé celles des rhizomes de chiendents). La plante sauvage a servi également de fourrage, notamment pour les moutons. Ses racines étaient aussi données aux chevaux, comme de l'avoine (c'est-à-dire à raison de 2 à 3 kg fournis le matin et le soir) et avaient la réputation de rendre le poil de ses animaux brillant et lustré.
Les si particulières racines du chiendent sont à l'origine d'une expression, un rien désuète, et, peut-être, de l'étymologie du nom de la plante. En effet, le côté inextricable de ces herbes, la difficulté à les extirper du sol, explique le fait que l'on désignait par « chiendent » tout embarras, complication, toute situation insoluble : « vous vous rendez-compte du chiendent ? », « c'est un vrai chiendent ! ».
L'étymologie du mot chiendent n'est pas vraiment définie. Certains auteurs expliquent la référence canine de cette plante par le fait que ces animaux mangent les feuilles pour se purger (un autre surnom du végétal est d'ailleurs « laitue des chiens »).
Une autre hypothèse : les extrémités des tiges souterraines de la plante sont extrêmement pointues, comme celles… des dents de chien !
Spontané et poussant communément dans diverses zones du globe, le chiendent est connu et utilisé depuis la nuit des temps. Il s'agit ainsi d'une plante sacrée en Inde où il sert d'offrande à Ganesh, le dieu de la Sagesse (représenté comme un éléphant à 4 bras). Le « durva » fait d'ailleurs partie de la médecine ayurvédique où la plante est, entre autres vantée pour son goût sucré qui « rafraîchit le corps quand il a le feu ».
Les Grecs le recommandaient également pour ses vertus diurétiques. Dioscoride le prescrivait ainsi pour éliminer les calculs urinaires. Au fil du temps, le chiendent a été prisé pour lutter contre la fièvre et la goutte. Au XIXe siècle il était le remède miracle « pour renouveler l'organisme ». Aujourd'hui encore, il entre dans la composition de divers médicaments traitant les inflammations rénales, les rhumatismes, les troubles de la vésicule biliaire et de l'intestin.
Depuis fort longtemps (les Gaulois le vénéraient), on attribue au chiendent de nombreux pouvoirs magiques. Il posséderait ainsi des pouvoirs de désenvoûtement : son infusion aspergée dans un lieu le débarrasserait des mauvaises influences. Ce qui est en lien avec le symbolisme que l'on attribuait à la plante : le chiendent donnerait l'occasion d'accroître ses forces psychiques, en les purifiant et en les libérant par l'épreuve de la douleur.
Bien plus léger et anecdotique, garder sur soi un brin de chiendent, permettrait de renouveler à volonté les amant(e)s.
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