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Plantation
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Floraison
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Contrairement à une idée reçue à son sujet, cette espèce de plantes tuberculeuses vivaces n'est pas très difficile à cultiver pourvu que soient respectés certaines règles et usages. Il leur faut un sol riche, l'utilisation régulière d'engrais, l'ombrage du soleil, une température minimale de 22 °C pendant la journée et 19 °C la nuit. Sont aussi nécessaires une période de repos bien définie et un suivi contre les organismes nuisibles, de préférence en prévention. Avec ces quelques exigences, à peu près 80 % de toutes les espèces d'Amorphophallus peuvent être cultivées avec succès.
Ce sont des végétaux recherchés pour leur taille impressionnante, leur floraison spectaculaire et rare. Les plantes en culture font 2 m maximum pour les plus grandes. Chaque année dans leur région d'origine sort du sommet du tubercule une feuille solitaire. Son limbe peut atteindre 4 m de large et le pétiole 4 m de hauteur chez les plus grandes espèces. Cette feuille ressemble à un petit arbre. Le limbe, qui s'étale horizontalement au sommet du pétiole, est divisé en de nombreuses folioles. Toutes les espèces croissent à partir d'un tubercule souterrain dont la forme est variable de l'une à l'autre. Quand ce tubercule a emmagasiné suffisamment de réserves, le développement de cette feuille est précédé par la formation d'une inflorescence unique.
Les plantes de la variété Amorphophallus titanum ne fleurissent pour la première fois qu'au bout de 10 ans et il leur faut ensuite de 4 à 6 ans pour refleurir. En France, elle a lieu de la fin du printemps à la fin d'été. L'inflorescence des Amorphophallus est constituée d'une spathe qui enveloppe un spadice, épi de fleurs avec un axe charnu un peu à la manière des fleurs d'Anthurium. La spathe peut avoir différentes couleurs, du brun pourpre au blanc verdâtre. Bien d'autres espèces que l'Amorphophallus titanum fleurissent chaque année.
La pollinisation chez ces végétaux dioïques relève d'un grand art, savamment maîtrisé pour arriver à se reproduire. À maturité, les fleurs femelles dégagent une odeur de putréfaction, ceci dans le but d'attirer les mouches et abeilles. Les insectes entrent à la base de la fleur et sont retenus à l'intérieur de celle-ci. En cherchant la sortie, ils se chargent de pollen et ce n'est que le lendemain qu'un passage va s'ouvrir pour leur permettre de s'échapper et d'aller féconder une autre fleur, ceci évitant l'autofécondation. Ainsi le tour est joué !
Les fruits sont des baies globuleuses rouges, orange, blanches, jaunâtres ou bleues suivant l'espèce. Cultiver cette plante chez soi peu sembler être un véritable défi, car la floraison est lente à venir. La beauté et l'originalité du feuillage en font toutefois une réelle curiosité, surtout si vous disposez un Amorphophallus au milieu d'autres plantes telles que palmiers, dracénas, philodendrons…
Eric Bronson/CC BY 2.0/Flickr
Plantez-le obligatoirement dans un pot qui doit faire au minimum deux fois la taille du bulbe pour des raisons évidentes de développement racinaire.
Une exposition lumineuse non ensoleillée est à privilégier. Une température ambiante de 22 °C doit être constante.
La plantation ne se fait pas vraiment à une période stricte, mais plutôt en fonction de la disponibilité des bulbes. Ils sont commercialisés nus, sans racines ni feuilles sauf parfois une petite pointe émergente au centre.
Le sommet d'un tubercule d'Amorphophallus doit toujours être bien en dessous de la surface du sol. En effet, les racines émergent par le haut pour maintenir le tubercule afin qu'il puisse supporter la longue feuille ou l'inflorescence à venir. Les premières racines poussent très vite et horizontalement. Une fois qu'elles ont atteint leur pleine longueur, elles commencent à se contracter pour stabiliser le tubercule. Le développement épuise la plupart ou la totalité du tubercule, donc la base de la plante tend à pendre dans le trou vide où se trouvait le tubercule. Cette structure entière est très instable et a un grand besoin de ces racines contractiles.
Le pH peut être variable sans jouer sur la santé de la plante. Le substrat doit être léger, riche en nutriments, rétenteur d'eau sans excès, surtout sans argile. Le mélange conseillé pour cette culture est à préparer à l'aide de 50 % de terreau horticole de très bonne qualité, 25 % de perlite ou pouzzolane, 25 % de compost, humus ou terre de bruyère. Ajoutez à votre mélange un engrais à libération lente, 3 g/L de substrat. Ne drainez pas le sol à l'aide de graviers ; si vous voulez drainer, n'utilisez que des éléments tels que de l'écorce, afin que le fond du pot soit constitué d'une matière restant nutritive.
Empotez votre bulbe comme conseillé, arrosez copieusement et placez-le à l'endroit qui lui est réservé.
Greg Scales/CC BY 2.0/Flickr
Certaines espèces sont très résistantes à l'excès d'eau à l'exception de celles qui ont des tubercules allongés. Comme bien des végétaux, les Amorphophallus sont tout de même sensibles aux excès, raison pour laquelle ils ont besoin d'être cultivés dans des sols drainants. Certains tubercules montrent habituellement une légère pourriture superficielle, même quand ils ne sont pas trop arrosés. Ces petites taches sèchent généralement lorsque la racine est en dormance.
Ces plantes sont très résistantes à des conditions sèches, jusqu'à 3 semaines sans eau.
Brumisez le feuillage ainsi que le pétiole et posez le pot sur une couche de billes d'argiles humides sans contact avec le fond du pot. Cela augmente le taux d'hygrométrie en intérieur chauffé ou l'air est souvent assez sec.
L'excès d'engrais peut être fatal aux racines. Fertilisez avec modération, mais de façon régulière, une fois par mois en période végétative. L'engrais idéal doit avoir une teneur élevée en phosphate (par exemple : 15-30-15) qui stimule la croissance du tubercule, car en fin de compte la santé d'un arum titan est mesurée par l'augmentation de la taille de son bulbe. Celui-ci peut augmenter du triple de son poids par saison.
La dormance peut se dérouler de deux façons distinctives :
Les deux principaux ravageurs des Amorphophallus sont les nématodes et les cochenilles racinaires. Surveillez régulièrement l'état de santé des tubercules afin de réagir promptement en cas de problème, bien que le choix le mieux adapté soit un traitement préventif en début de croissance.
Les cochenilles racinaires, une fois en colonies, sont très résistantes aux pesticides chimiques superficiels. Aucun mécanisme de contrôle biologique n'existe encore. Par conséquent, la meilleure solution est d'utiliser un insecticide systémique.
Les infections par nématodes sont facilement reconnaissables. De petites verrues hémisphériques apparaissent au niveau du tubercule. L'utilisation de matières désinfectées lors de l'empotage réduit très fortement une éventuelle attaque. Traitez préventivement en cas de doute à l'aide d'un produit adapté à ce type de nuisibles.
Larry Wentzel/CC BY 2.0/Flickr
Le semis de graines fraîches est possible, mais se procurer ces graines sous nos latitudes n'est pas envisageable. La multiplication par division des tubercules se fait assez simplement.
La plupart des espèces produisent facilement des rejets chaque année de croissance. Ces rejets, encore fixés au tubercule principal, doivent être séparés au moment de la replantation pour une nouvelle saison ou en période de dormance si vous ne dépotez pas spécialement votre Amorphophallus.
Pour certaines espèces, les rejets sont déjà autonomes lorsque la plante termine sa période végétative avant de se mettre en repos. Il y en a toujours un petit pourcentage qui peuvent persister pendant des années sans croissance. Si vous constatez une mauvaise vitalité chez certains plants, ne les jetez pas, car il se peut qu'après un temps de stagnation, la végétation se décide à démarrer.
Brumisez copieusement et régulièrement le feuillage à l'eau de pluie pour ne pas laisser de traces sur ce splendide feuillage.
Lors du rempotage, utilisez de préférence un terreau désinfecté. Rien de mieux pour éviter une attaque d'insectes racinaires.
Les tubercules d'Amorphophallus konjac sont employés pour faire un épaississant et une gélatine comestible.
Ceux de l'espèce Amorphophallus campanulatus sont très utilisés pour la cuisine en Asie.
Ces plantes sont originaires d'Asie, d'Afrique de l'Ouest et des îles du Pacifique.
Amorphophallus signifie « phallus difforme » en raison de la présence d'un spadice central de couleur crème enveloppée à sa base d'une spathe vert pourpre à l'extérieur et violette à l'intérieur.
C'est un botaniste italien, Odoardo Beccari, qui découvrit l'espèce Amorphophallus titanum en 1878.
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