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Plantation
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Floraison
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Le géranium herbe à Robert, Geranium robertianum, fait partie des vrais géraniums et non de ces plantes de balcon originaire d'Afrique du Sud, les Pelargonium que l'on nomme communément « géraniums ». Ces derniers appartiennent aussi à la famille des Géraniacées, mais possèdent une base ligneuse et des fleurs zygomorphes (à symétrie bilatérale) qui les différencient nettement du genre Geranium.
L'herbe à Robert est une plante herbacée indigène en Europe. On la trouve souvent au pied des murs, dans les sols retournés, les zones à gravats, les talus semi-ombragés, les bords de chemin, mais aussi en sous-bois jusqu'à 1 800 m d'altitude. Elle se comporte souvent comme une plante pionnière dans les sols frais ensoleillés ou secs et mi-ombragés.
Bien qu'originaire de l'hémisphère nord, elle est devenue cosmopolite, certainement introduite en raison de ses vertus médicinales. La plupart du temps, elle se ressème avant de mourir à l'entrée de l'hiver. Elle se comporte aussi en bisannuelle, voire en vivace avec le pouvoir de marcotter si le climat le permet. Elle s'arrache très facilement en tirant sur la tige, car ses racines fines blanchâtres restent superficielles.
Sa taille varie de 10 jusqu'à 50 cm de haut et forme une touffe lâche constituée de tiges grêles rondes, rougeâtres et velues, renflées au niveau des noeuds. Le feuillage composé vert clair possède une allure de fougère doté d'un limbe palmé avec 3 ou 5 lobes eux-mêmes découpés en segments avec un revers vert gris tomenteux. Une forte odeur âcre permet de reconnaître l'herbe à Robert aisément lorsqu'on la frôle et de la distinguer notamment de la ciguë (Conium maculatum), une ombellifère très toxique.
Le feuillage ourlé de pourpre devient souvent totalement rouge en fin d'été-début d'automne ou si le milieu est très ensoleillé. 2 ou 3 feuilles dotées d'un long pétiole fin et une inflorescence naissent souvent d'un même noeud.
Les fleurs de 1,5 à 2 cm de large, paraissent entre avril et septembre et de façon assez diffuse par grappes de 2, fixées au bout d'un long pédoncule. Le calice forme une urne munie de 5 sépales striés et mucronés, surmontée par la corolle formée de 5 pétales roses ou violacés, lavés de blanc. 10 étamines à anthères orange et un long pistil complètent la fleur. Lorsque les pétales tombent, le pistil forme une sorte de bec un peu plus long que la taille du calice, très caractéristique. Il possède 5 carpelles et 5 stigmates pourpre orangé.
Le fruit est une capsule légèrement ridée dont les extrémités des 5 carpelles ont la particularité de se détacher de l'axe central, de la base au sommet, de se recourber formant une sorte d'arabesque qui éjecte la graine jusqu'à 6 m de distance.
Alpsdake/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Le géranium herbe à Robert s'implante facilement dans des sols forestiers riches en matière organique et dans tout type de terre humifère riche, bien drainée voire sèche et pauvre.
Il apprécie une exposition ombragée à mi-ombragée ou même ensoleillée à condition que le sol reste frais.
Bon à savoir : l'herbe à Robert possède certaines vertus comme celles de repousser les moustiques en raison de sa forte odeur âcre. Elle peut ainsi se semer près des fenêtres ou s'utiliser pour se frotter la peau comme répulsif.
Les graines conservent leur faculté germinative pendant 1 an seulement, aussi il est conseillé de semer les graines rapidement après l'achat. La forme sauvage de l'herbe à Robert est plutôt considérée comme une adventice que l'on cherche à refréner en coupant les tiges fanées aussi le semis spontané a lieu tout au long de la saison végétative. La levée prend plus ou moins de temps.
Les cultivars comme 'Celtic White' réclament plus d'attention. Ils sont semés dans une terrine au chaud (15 à 20 °C) entre janvier et mars de manière à avancer le repiquage.
Pour un semis en pleine terre, aérez le sol et faites un léger apport de compost. Semez aussi clair que possible, recouvrez d'une fine couche de terre et tassez avec le dos du râteau avant d'arroser.
Les semis réalisés dans une terrine sont repiqués au stade 3 feuilles en godets individuels. Attendez ensuite l'absence de gelées pour installer les plants en pleine terre ou dans des jardinières. Installez une couche de drainage au fond du pot puis remplissez-le de terre légère mélangée à du terreau.
H. Zell/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Il est inutile d'entretenir la culture en pleine terre.
La culture en pot exige un arrosage plus ou moins suivi en fonction de l'exposition, du volume du pot et de la plante. Tâchez de maintenir le sol frais en étalant un paillage.
La plante peut être arrachée une fois qu'elle a fini de fleurir, il est probable qu'un semis naturel se soit alors déjà opéré pour une floraison l'année suivante.
Très peu de parasites affectent l'herbe à Robert hormis les limaces et escargots friands des jeunes semis.
L'oïdium induit un poudrage blanc sur le feuillage en cas de forte humidité atmosphérique. Déplacez la plante vers un milieu plus aéré et rabattez les feuilles contaminées.
Jac. Janssen/CC BY 2.0/Flickr
Les graines peuvent se récolter avant leur éjection de la capsule en manipulant celle-ci avec précaution une fois que la paroi du fruit est brune et sèche. Placez-les dans une poche de papier fermée, à la chaleur afin que les graines soient expulsées puis ôtez les capsules avant de les stocker dans un endroit sec.
Réalisez le semis au printemps directement en pleine terre ou dans une terrine remplie de terre légère humidifiée.
Si vous conservez la plante en pot à l'abri pendant l'hiver, elle se comporte comme une vivace qu'il est alors facile de marcotter en enterrant quelques tiges basses. Séparez les jeunes marcottes lorsque qu'elles paraissent bien ancrées dans le sol en prélevant si possible une motte de terre.
Semez l'herbe à Robert dans des jardinières au bord de vos fenêtres pour empêcher les moustiques d'entrer !
Vous pouvez également vous frotter la peau avec ses feuilles comme répulsif.
L'herbe de Robert est citée par la célèbre abbesse Hildegarde de Bingen (1098-1179) comme plante médicinale. L'infusion de plante entière sans les racines, cueillie au moment de la floraison, est hémostatique, antispasmodique, astringente, hypoglycémiante, tonique, diurétique et cicatrisante.
Elle aidait ainsi à lutter contre la dysenterie, les hémorragies utérines, les maux de dents, les maux de gorge (en gargarisme), l'engorgement des seins ou des mamelles (en cataplasme). L'huile essentielle est antiseptique et stimule les défenses immunitaires.
La plante doit contenir un minimum de 10 % de tanin pour être vendue comme plante médicinale en France. Les feuilles fraîches hachées peuvent se mettre sur des blessures et les peaux irritées. Ses racines servaient à tanner le cuir.
Dans le Poitou, elle est surnommée la « fourchette du diable » à cause des fruits formant de longues pointes. Selon la légende, les sorcières plantaient ce Geranium devant leur maison, car les fleurs se tournaient en direction des intrus.
Geranium maculatum est aujourd'hui plus utilisé en phytothérapie que G. robertianum. Cette plante américaine était connue des Amérindiens pour soigner les maux de gorge, les aphtes et les inflammations des gencives. Elle s'emploie aujourd'hui contre les hémorroïdes, les irritations du côlon et pour stopper les petites hémorragies externes.
Geranium robertianum L. est indigène de l'Europe, de certaines régions de l'Asie, de l'Amérique du Nord, et de l'Afrique du Nord. Cette espèce a été introduite dans de nombreuses autres régions tempérées du monde comme plante ornementale et médicinale. Geranium robertianum s'est naturalisé et est devenu une espèce envahissante aux états-Unis, en Amérique du Sud, en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Canada, en Afrique du Sud et à la Réunion. Les graines sont transportées par les animaux ou par l'homme grâce à leurs poils collants tandis que la plante peut s'étendre par ses stolons.
Geranium robertianum porte encore les noms vernaculaires de géranium Robert, de bec-de-grue, d'herbe rouge, de fourchette du diable ou d'herbe tangue à la Réunion (le tangue étant un petit mammifère à odeur forte consommée sur l'île), en anglais « stinky Bob » (traduction de « Robert le puant »).
Le terme Geranium vient du grec geranos qui désigne la grue, robertianum viendrait de ruber, qui signifie « rouge » ou de Saint Rupert, évêque de Salzbourg du VIIe siècle, découvreur des propriétés hémostatiques de la plante.
Selon la classification botanique établie par Carl von Linné, les 3 genres Geranium, Erodium et Pelargonium formaient un genre unique celui des Geranium. Puis Charles-Louis L'Héritier de Brutelle (1746-1800) établit la distinction en fonction du nombre d'anthères, car les filets restent au nombre de 10. L'Erodium a 5 anthères, le Pelargonium 7 anthères et le Geranium 10. Le terme geranos évoque la grue, pelargos la cigogne, erodios le héron. Les fruits sont comparables à quelques différences près. Les 5 carpelles du Geranium restent retenus par le haut et se roulent en arc tandis que ceux de l'Erodium se détachent et se roulent en tire-bouchon, les pétales de l'Erodium sont irréguliers, ceux du géranium sont réguliers.
Le pollen de Geranium robertianum possède une paroi externe de pollen particulière, constituée exclusivement d'ectexine, sans couche d'endexine.
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