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Floraison
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Aucun jardinier ne peut rester insensible à la beauté rare et exotique du lotus sacré ! Sa floraison est un spectacle extraordinaire en été, quand les pieds de lotus sont plantés nombreux dans des étangs ou de grands bassins, comme à l'étang de Font Merle à Mougins (Alpes maritimes), au Parc Floral et Tropical de la Court d'Aron à Saint-Cyr-en-Talmondais (Vendée) ou aux Jardins des Martels à Giroussens (Tarn), où se déroule chaque été un Festival du lotus. Plus modestement, vous pouvez aussi vous offrir un lotus. Il vous faut pour cela disposer d'un bassin, même petit, voire d'un grand contenant installé sur une terrasse ensoleillée ou dans une grande serre… Et lui épargner les gelées les plus sévères, qu'il ne supporterait pas.
Le lotus sacré est en effet une plante frileuse originaire de contrées chaudes. Nelumbo nucifera, de la famille des Nélumbonacées, est parfois appelé lotus d'Orient, lotus des Indes, lotus du Nil ou encore fève d'Égypte. Ces différentes appellations renseignent le jardinier sur son origine géographique, et par conséquent sur certaines de ses exigences culturales. Le lotus sacré pousse à l'état sauvage dans diverses régions chaudes d'Asie, dont l'Inde, la Chine, la Corée, le Japon…, ainsi que dans le nord de l'Australie.
Comptant parmi les fleurs les plus anciennes apparues sur la Terre et n'ayant pas beaucoup évolué depuis son apparition, le lotus sacré est paradoxalement au centre des recherches technologiques les plus récentes… Ce sont ses feuilles qui intéressent au plus haut point les chercheurs, et en particulier leurs propriétés hydrophobes et autonettoyantes, qui leur permettent d'éliminer toutes les salissures, même les plus tenaces. C'est « l'effet lotus » dû à une combinaison de propriétés électriques et physiques à l'échelle du nanomètre, qui fait que les gouttes d'eau ne peuvent pas adhérer à la feuille, roulent sur elle en emportant les salissures. Les chercheurs sont aujourd'hui capables de fabriquer des vitres autonettoyantes s'inspirant de ces propriétés.
Le lotus sacré a aussi surpris les scientifiques il y a quelques années à cause de la longévité exceptionnelle de ses graines. En Chine, ils ont retrouvé des graines de lotus datant de plus de 1 000 ans dans le lit asséché d'un ancien lac. Ils les ont mis en culture… et ils ont réussi à les faire germer ! Cette propriété est sans doute due à la dureté et à l'étanchéité de l'enveloppe qui protège les graines.
Ils ont enfin constaté que les fleurs du lotus sacré sont « thermorégulatrices » : pendant la période de pollinisation, elles génèrent de la chaleur et peuvent augmenter la température ambiante jusqu'à 30 °C ! Il s'agirait d'un mécanisme sélectionné au cours de l'évolution pour attirer les animaux pollinisateurs.
Apprécié pour orner les bassins, le lotus sacré se distingue du nénuphar par la disposition de ses feuilles, qui ne flottent pas (excepté en début de croissance), mais s'érigent bien au-dessus du niveau de l'eau, parfois à 1 ou 2 m de hauteur. Larges et nombreuses, en forme de coupe aux bords ondulés, elles peuvent atteindre 50 cm de diamètre et forment rapidement une touffe impressionnante. Elles disparaissent en hiver, détruites par le gel dès -1 °C, de nouvelles feuilles repoussent au printemps suivant.
En été, les fleurs de 15 à 30 cm de diamètre s'épanouissent juste au-dessus, portées par de longues tiges florales. Elles ne durent que quelques jours, mais se succèdent entre début juillet et fin septembre dans les régions aux étés les plus chauds et ensoleillés. Selon les variétés, elles déclinent toutes les teintes du blanc pur au rose soutenu. Elles s'ouvrent au petit matin, dégageant un agréable parfum, se referment en fin de journée. Quand elles fanent, au bout de quelques jours, les pétales tombent et laissent place à de larges capsules en forme de pomme d'arrosoir, dont chaque alvéole contient une graine. Ces capsules étonnantes font merveille dans les bouquets secs.
Comme le nénuphar et de nombreuses autres plantes aquatiques, le lotus sacré est doté d'un rhizome (une tige souterraine) épais, charnu, et très traçant. S'il se plaît dans une pièce d'eau, il peut devenir envahissant et concurrencer les autres espèces.
Une autre espèce de lotus existe, Nelumbo lutea, originaire de la Colombie et des régions les plus chaudes d'Amérique du Nord. Il ressemble beaucoup au lotus sacré, présente le même type de rhizomes et de feuilles. Les caractéristiques de sa floraison ainsi que ses origines lui valent les noms de lotus jaune ou lotus d'Amérique. Il est beaucoup moins connu que le lotus sacré, mais un peu plus rustique et tout aussi intéressant sur le plan esthétique, avec ses grandes fleurs jaunes s'épanouissant en été à 1 m au-dessus de la surface de l'eau.
Pour bien fleurir, les lotus doivent bénéficier de beaucoup de chaleur pendant la période estivale. Placez le vôtre dans un bassin bien ensoleillé, à l’abri des vents froids.
Pour une variété de grand développement, le bassin doit avoir une surface d’au moins 12 m². Les variétés naines ou de petit développement se contenteront de pièces d’eau plus petites, voire d’un simple conteneur disposé sur une terrasse.
Tous les lotus doivent être immergés, sous 10 à 25 cm pour les variétés les plus petites, 25 à 50 cm pour les plus vigoureuses. Ces derniers peuvent être immergés plus profondément, jusqu’à 2 m, à condition toutefois que les étés ne soient pas trop frais, car une telle profondeur d’eau aurait alors du mal à se réchauffer suffisamment vite.
Plantez le lotus au printemps. Ne vous précipitez pas, attendez que l’eau du bassin se soit réchauffée, en avril ou en mai, voire juin, selon les régions.
Vous pouvez vous procurer votre lotus sous forme de rhizome à planter au printemps, ou bien en conteneur disponible en début d’été. Procédez délicatement pour installer le rhizome dans un grand panier pour plantes aquatiques, car il est très fragile, de même que la jeune pousse qu’il porte.
En bac, choisissez un grand modèle, remplissez d’une couche de 20 cm de fertilisant organique recouverte d’une couche de même épaisseur de terreau pour plantes aquatiques. Plantez le rhizome, ajoutez une couche de graviers, puis remplissez le bac d’eau.
Les lotus ont besoin d’être nourris régulièrement. Ajoutez un engrais retard spécialement conçu pour les plantes aquatiques à la reprise de végétation, en mars ou avril, puis tous les mois, jusqu’en juillet. Enfoncez une pastille dans chaque panier.
Si l’été est très sec, pensez à asperger les feuilles de lotus de temps en temps, car ces plantes adaptées à la chaleur humide peuvent souffrir de la sécheresse.
Les feuilles peuvent être abîmées par la grêle ou par une forte pluie. Ne vous précipitez pas pour les enlever, attendez qu’elles soient suffisamment décomposées pour pouvoir les arracher facilement, sans risquer d’abîmer les tiges.
Dans la plupart de nos régions, les lotus doivent être protégés du gel en hiver. Il suffit généralement de les installer assez profond, sous au moins 60 cm d’eau, pour que la souche ne souffre pas : on considère dans ce cas qu’ils peuvent supporter des températures de -15 °C. Vous pouvez aussi extraire le panier qui contient le lotus et l’installer en véranda ou en serre, dans une grande poubelle remplie d’eau. Une température moyenne de 10 °C suffit.
Les lotus peuvent servir de déjeuner aux ragondins, qui apprécient leurs rhizomes. Si vous habitez dans une région où ils sont fréquents, mieux vaut protéger le bassin avec du grillage le temps que vos lotus se développent bien, pour éviter des dégâts irrémédiables.
En extérieur, les parasites les plus envahissants sont les pucerons noirs. Il est préférable de s'en débarrasser manuellement, sans utiliser de produits phytosanitaires (voir le conseil écologique ci-dessous).
En intérieur, où la culture des lotus est plus délicate, ils peuvent aussi subir des attaques d'araignées rouges et d'aleurodes. Essayez de maintenir une atmosphère humide autour de la plante par des brumisations régulières, cela diminuera ces attaques.
Le lotus se multiplie par semis ou division.
Attention : bien que ce rhizome paraisse solide et vigoureux, cette opération s’avère délicate. Si vous cassez la jeune pousse, qui est très fragile, l’opération sera ratée.
Pour récolter les graines, attendez la maturité de la capsule : vous repérerez ce stade facilement, quand la capsule commencera à pencher vers le sol. Avant le semis, les graines doivent subir un traitement en trois étapes pour pouvoir germer :
Après la germination dans l’eau, vous attendrez que vos nouveaux lotus présentent au moins 5 feuilles avant de les planter en panier dans le bassin ou en bac. Vous les placerez d'abord à faible profondeur, puis vous les enfoncerez progressivement au fur et à mesure du développement des tiges. Ces lotus issus de semis ne fleuriront qu’à partir de l’année suivante.
Il est déconseillé de faire un traitement phytosanitaire contre les pucerons noirs, les parasites les plus fréquents des lotus. Même les produits utilisables en culture biologique ne sont pas anodins, en particulier pour la faune du bassin. Mieux vaut vous débarrasser des pucerons par des méthodes mécaniques. Vous pouvez asperger au jet les feuilles, de manière à chasser les pucerons et les faire tomber dans l’eau où ils se noieront et serviront de nourriture aux poissons. Ou bien immerger les feuilles dans l’eau et les débarrasser doucement de leurs parasites.
Le lotus est connu depuis l’Antiquité en Égypte : il aurait été introduit dans ce pays par les Perses environ 500 ans avant notre ère. Mais il ne doit pas être confondu avec deux espèces de nénuphar, Nymphea caerulea et N. lotus, elles aussi surnommées « lotus sacré » par les Égyptiens, et qui apparaissent stylisées sur de nombreuses fresques et sur les chapiteaux des temples.
Le lotus asiatique est pourvu d’une signification forte, toujours présente dans la culture et les religions de cette partie du monde. C’est la fleur nationale de l’Inde et du Vietnam, mais aussi une fleur sacrée, présente dans tous les temples, pour les religions bouddhique et brahmanique. Dans leur symbolique, il représente la pureté, la légèreté, l’élévation au-dessus de la boue dont il est pourtant issu, et au final l’immortalité.
Le lotus sacré est courant dans l’alimentation de nombreuses populations asiatiques. Tout est consommé : les graines bouillies ou grillées, les jeunes feuilles sautées ou braisées, les rhizomes entrant dans de nombreuses préparations et dont on extrait une farine. Les graines mélangées à du sucre forment une pâte entrant dans la composition de diverses pâtisseries. Les grandes feuilles peuvent servir d’assiettes, les pétales orner les plats, les étamines être séchées pour confectionner des tisanes.
Le lotus sacré entre dans la composition de différents produits cosmétiques et en parfumerie. Les Chinois l’on intégré depuis longtemps dans leur médecine traditionnelle. Le rhizome possède en particulier des propriétés médicinales particulièrement intéressantes de nos jours : anti-diabétique et anti-obésité. Des études récentes ont montré qu’il est très pauvre en acides gras saturés.
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