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Plantation
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Floraison
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Cette plante est totalement aquatique, sa souche doit être immergée en permanence, sous une eau stagnante ou dans un courant faible. Le nénuphar a fait l’objet d’une sélection intense depuis le XIXe siècle et nous offre aujourd’hui une multitude d’hybrides parfaitement rustiques dans nos régions, permettant le fleurissement de tous les bassins, quelle que soit leur profondeur.
Les variétés hybrides naines ou miniatures peuvent se développer et fleurir dans un simple bac installé sur la terrasse ou dans un tout petit bassin, plantées sous une profondeur d’eau de 0,25 m seulement. La plupart des variétés sont adaptées à des pièces d’eau de taille moyenne, acceptant une profondeur de 0,40 à 0,80 m. Quelques espèces et variétés, moins fréquentes, développent un appareil végétatif assez grand pour être placées sous 1,20 m de profondeur.
La partie souterraine de la plante, à planter dans un panier ou directement dans la terre argileuse du bassin, est constituée d’un rhizome tubéreux : une tige souterraine munie de racines et de pousses feuillées, et gorgée de réserves nutritives qui lui confèrent un aspect renflé. Les feuilles flottantes émises au bout de longs pétioles, sont en forme de cœur, vertes sur le dessus et plus ou moins pourpres au revers. Leur taille varie de 8 à 23 cm de diamètre. Quand elles sont très nombreuses, elles se développent les unes sur les autres et perdent ce caractère flottant. Elles disparaissent à la fin de l’automne, mais la souche émet de nouvelles pousses dès que les températures remontent, au printemps suivant.
Les hampes florales sont émises plus tard, entre juin et octobre selon les variétés, et portent chacune une fleur solitaire, au niveau de la surface de l’eau ou un peu au-dessus, qui dure quelques jours, s’ouvre le matin et se ferme le soir. Les fleurs se renouvellent tout au long de la saison, avec une baisse de floraison au cœur de l’été, plus ou moins marquée selon la variété. Leur diamètre varie de 5 à 15 cm. Les coloris proposés sont des plus variés : tous les tons de rose et de rouge, du blanc pur au rouge cramoisi, divers tons de jaune, abricot, saumon, cuivre, etc. À la fin de la floraison, les fleurs s’enfoncent dans l’eau, se transforment en fruits globuleux qui se détachent après maturation et hivernent au fond de l’eau.
La couleur bleue n’est pas disponible chez les espèces et variétés rustiques, mais fréquente chez les nénuphars exotiques, plus difficiles à cultiver car ils ne supportent pas des températures inférieures à 10 °C et doivent être rentrés au chaud en hiver. Certains nénuphars exotiques n’ouvrent leurs fleurs que la nuit.
Les nénuphars sont essentiellement décoratifs : ils n’ont pas de fonction oxygénante à proprement parler. Leurs feuilles flottantes permettent toutefois aux poissons de se mettre à l’ombre et de se cacher… et aux grenouilles d’y prendre un peu de repos, pour les plus grandes d’entre elles. Cette ombre évite l’échauffement de l’eau ; de plus, cette plante très gourmande prélève des éléments nutritifs, ce qui limite la prolifération des algues dans le bassin.
Le nénuphar jaune, Nuphar lutea, originaire de nos contrées (Europe, Afrique du Nord, Asie septentrionale), fait partie de la pharmacopée chinoise : son rhizome contient une substance analgésique, antiseptique et sédative. Les vrais nénuphars d’Égypte, Nymphea caerulea et N. lotus, sont aussi connus depuis l’Antiquité pour les propriétés médicinales de leur rhizome et de leurs fleurs.
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Installez votre nénuphar dans un bassin bien ensoleillé : il doit recevoir les rayons du soleil pendant un minimum de 6 heures par jour pour fleurir abondamment. Il est préférable de le placer à l’abri du vent et d’éviter la proximité d’un jet d’eau qui nuirait à sa croissance. Si la taille de votre bassin le permet, vous pouvez associer plusieurs nénuphars et jouer sur les couleurs. Prévoyez une surface moyenne de 1 m2 pour chacun d’eux.
Sur la terrasse, l’exposition doit aussi être bien ensoleillée. Utilisez un grand contenant, du type barrique en bois doublée de liner en plastique, de 1 m de diamètre et 0,40 m de profondeur au minimum. Il ne recevra évidemment qu’un nénuphar.
Les nénuphars exotiques donnent les meilleurs résultats cultivés dans de tels contenants, placés dans une serre d’hiver ou une grande véranda orientée au Sud. Ils peuvent toutefois prendre place à l’extérieur, dans les mêmes conditions que les nénuphars rustiques, à condition d’être rentrés en hiver.
Il peut être mis en place entre la mi-mars et la fin du mois de septembre.
Il faut attendre le mois de mai, voire juin en région continentale, pour planter les nénuphars exotiques.
En bassin artificiel, les nénuphars sont plantés dans des poches de terre aménagées au fond du bassin ou dans des paniers spécialement conçus pour les plantes aquatiques. Vous pouvez aussi utiliser de grands pots en plastique (50 cm de diamètre pour les plus grandes variétés, 25 cm pour les nénuphars nains) à condition qu’ils soient percés de trous, ce qui permettra une bonne humidification de la terre qu’ils contiennent. La plantation en paniers et en pots, très maniables, permet de limiter plus facilement l’expansion des nénuphars.
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Les nénuphars rustiques ne demandent qu'un entretien réduit. Il est inutile de protéger le rhizome ou de le sortir de l'eau pendant l'hiver, quelle que soit votre région, car il est parfaitement rustique.
Les nénuphars exotiques demandent les mêmes soins que les espèces et variétés rustiques. Ils ont toutefois besoin d'une fertilisation plus fréquente : apportez de l'engrais de longue durée trois fois dans la saison : au printemps, en début d'été et en fin d'été.
Quand ils sont cultivés en extérieur, vous devez les hiverner :
Les nénuphars sont prisés des pucerons noirs, qui peuvent pulluler en fin de printemps et recouvrir les tiges et les hampes florales au-dessus de l'eau. Ils ne sont pas dangereux pour la plante, mais en très grand nombre, ils l'affaiblissent en se nourrissant de sa sève et peuvent lui transmettre des maladies. La solution la plus simple pour vous en débarrasser est de maintenir pendant quelques minutes les feuilles sous l'eau, le temps de les noyer.
Les nénuphars peuvent être victimes d'attaques de galéruque, un petit coléoptère dont les larves creusent des galeries dans les feuilles. Les femelles pondent quand les températures augmentent, fin mai-début juin. Les œufs sont faciles à repérer, de couleur jaune et regroupés en petits paquets. Détruisez-les régulièrement en les écrasant, vous éviterez les proliférations. Si vous n'y parvenez pas, il existe des traitements bio spécialement conçus pour les bassins, à base de Bacillus thuringiensis, à appliquer sur les feuilles.
La pyrale du nénuphar peut aussi faire quelques dégâts, qui nuisent rarement à l'esthétique ou à la santé des plantes. Si tel est le cas toutefois, traitez au Bacillus thuringiensis. L'œuvre de la chenille constitue une belle « leçon de choses » à montrer aux enfants : elle découpe un morceau de feuille ovale, très régulier, et s'en sert de couverture, ce qui lui permet de se cacher efficacement. C'est dans cette cachette que la nymphe fait sa métamorphose.
Les moisissures et pourritures, qui se manifestent par des taches jaunes sur les feuilles, virant bientôt au noir et faisant mourir les feuilles, sont souvent le signe de conditions de culture défavorables. Certaines variétés sont plus sensibles que d'autres, les blanches semblent les plus résistantes. Une fois la pourriture installée, il est bien difficile de sauver la plante, même avec des traitements cryptogamiques. Il vaut mieux agir en préventif : installer le bassin au soleil, ne pas planter trop serré, ne pas recouvrir le bourgeon terminal de terre à la plantation, vérifier le pH de l'eau qui ne doit pas être trop acide ou trop basique, etc.
Les ragondins peuvent faire des dégâts importants dans vos nénuphars si vous habitez dans une région où ces animaux sont présents en nombre.
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Le semis est une opération délicate réservée aux professionnels, et en particulier aux hybrideurs, car cette étape est indispensable à l'obtention de nouvelles variétés. Seule la division de rhizome est à la portée des jardiniers amateurs. Moyennant quelques précautions, elle donne de très bons résultats.
Vous devez diviser vos nénuphars quand ils commencent à moins fleurir, et que les feuilles se multiplient et se chevauchent à la surface de l'eau, généralement tous les 3 ou 4 ans. N'attendez pas trop longtemps, car les nénuphars deviennent vite envahissants… Si vous les laissez se développer quelques années de trop, vous ne retrouverez plus votre panier, qui aura éclaté sous la pression des racines, mais un enchevêtrement de rhizomes et de racines bien difficile à découper en morceaux.
Les périodes les plus favorables sont le printemps et la fin de la floraison, mais il vaut mieux attendre celle-ci pour aller chercher les paniers au fond de l'eau… Travailler dans une eau assez chaude est plus agréable !
Après avoir sorti le panier de l'eau, sortez délicatement le rhizome. Passez-le sous l'eau pour bien distinguer le rhizome principal, les rhizomes secondaires, les racines et les bourgeons.
Les nénuphars exotiques comportent des sortes de bulbes émettant des bulbilles au cours de leur développement. Ce sont ces bulbes et bulbilles qu'il faut séparer et replanter.
Il est conseillé de surveiller régulièrement le pH de l'eau au début de l'installation du bassin, quand l'écosystème n'est pas encore établi : faire un test toutes les semaines. Il vaut mieux continuer à le surveiller par la suite dans le cas des bassins de petite taille, à l'équilibre plus précaire du fait de leur faible volume d'eau : tester l'eau chaque année en début de saison.
Une eau trop acide (pH inférieur à 8) peut favoriser la pourriture des rhizomes de nénuphar, alors qu'une eau trop basique (pH supérieur à 8) peut entraîner le développement d'algues filamenteuses qui vont asphyxier le bassin. Des tests colorimétriques à base de réactifs chimiques sont disponibles en magasins spécialisés : les plus simples se présentent sous forme de simples bandes, les plus précis en fioles contenant divers réactifs liquides.
Si l'eau est trop acide, vous pouvez ajouter de la dolomie, une roche calcaire réduite en poudre. Elle est disponible chez les pépiniéristes spécialisés dans les nénuphars. Si l'eau est au contraire trop basique, vous pouvez laisser tremper dans l'eau de la tourbe blonde (maintenue dans un filet).
Deux espèces de nénuphar étaient sacrées dans l'Égypte ancienne : Nymphea caerulea et N. lotus, surnommées « lotus sacré » par les Égyptiens, et stylisées sur de nombreuses fresques et sur les chapiteaux des temples. Ouvrant leurs fleurs le matin et les refermant le soir, ces nénuphars représentaient sur Terre le dieu du soleil, Râ. Leurs rhizomes étaient utilisés pour leurs propriétés médicinales et consommés cuits, comme nos pommes de terre.
Ne confondez pas ces nénuphars d'Égypte avec le vrai lotus, Nelumbo nucifera, lui aussi apprécié des Égyptiens. Et faites appel à vos souvenirs d'enfance : la notoriété du nénuphar bleu (Nymphea caerulea) est parvenue jusqu'à nous, sous forme de bande dessinée ! C'est le fameux « lotus bleu » des aventures de Tintin…
L'orthographe du mot « nénuphar » a évolué au cours des siècles et a donné lieu à des polémiques entre linguistes distingués. De 1762 à 1935, l'Académie française écrivait « nénufar », puis elle est passée au « ph », pour se rapprocher de l'appellation botanique Nymphea. Mais en 1990, elle a proposé de revenir à l'écriture première, plus conforme à l'origine arabo-persane du mot, et en remontant plus loin, au mot sanscrit nehn-ufar signifiant « la fleur de lotus bleu ». Finalement, les rectifications orthographiques du français de l'année 1990 ont épargné le nénuphar qui a gardé son « ph » grec.
La plupart des nénuphars proposés en jardineries et en magasins spécialisés sont des variétés hybrides issues de la sélection horticole. C'est Joseph Bory Latour-Marliac qui se lança le premier dans l'hybridation entre la seule espèce alors disponible en Europe, aux fleurs blanches, et d'autres espèces rustiques provenant d'Amérique du Nord, dans le but d'obtenir des coloris inédits. En 1875, il ouvrit la première pépinière spécialisée dans les nénuphars et commença à proposer diverses variétés, allant du jaune paille au rouge cramoisi.
Ses spécimens firent sensation à l'Exposition universelle de 1889 (où fut aussi présentée la tour Eiffel). Les nénuphars hybrides obtinrent le premier prix dans leur catégorie et attirèrent l'attention de Claude Monet, immédiatement sous le charme de leurs couleurs étonnantes. Cette découverte est à l'origine du fleurissement des bassins de Giverny… et des fameux tableaux Les Nympheas. Claude Monet commanda de nombreux nénuphars à Joseph Bory Latour-Marliac, certaines variétés disponibles à cette époque sont encore vendues de nos jours.
La pépinière de Latour-Marliac existe toujours, au Temple-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne. Elle a changé de propriétaire mais continue d'être une référence dans le domaine des nénuphars (et des lotus), tant pour le choix de variétés proposées que pour les conseils prodigués.
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