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Le droséra est une plante vivace herbacée poussant dans les zones marécageuses et les tourbières du monde entier. Ces milieux particulièrement hostiles pour les végétaux, car quasiment dépourvus d'éléments nutritifs disponibles dans le sol, ont conduit au cours de l'évolution à l'apparition d'un mode de nutrition tout à fait original dans le monde végétal : ce sont des plantes carnivores capables de piéger et de digérer des insectes.
Il existe différents types de plantes carnivores, caractérisées par leurs pièges, sensitifs, à colle, à urne, à trappe… Les droséras ont transformé leurs feuilles en pièges à colle. Chaque feuille est recouverte de petits tentacules collants, généralement rougeâtres, d'autant plus colorés que l'emplacement est ensoleillé. Les insectes (moucherons et même mouches) attirés par ces tentacules qui ressemblent à de la rosée, viennent se poser sur la plante et se font piéger. Les feuilles s'enroulent alors doucement sur leur proie, les sucs digestifs contenus dans les tentacules sont libérés et leur permettent de digèrent progressivement la proie.
Selon leur climat d'origine, les droséras perdent ou non leur feuillage en hiver. Les plus rustiques sont caduques et produisent un « hivernacle », une sorte de gros bourgeon garni d'une bourre isolante pour l'hiver. Il s'ouvre au printemps pour laisser place à de nouvelles feuilles. L'aspect des feuilles est des plus variés : la rosette peut aller de 5 à 20 cm de diamètre, être compacte ou désordonnée ; les feuilles filiformes ou larges et terminées en spatules.
Les fleurs roses, mauves ou blanches selon les espèces, sont émises en été, au bout de grandes hampes florales de manière à bien se détacher du feuillage. Les droséra sont en effet des plantes qui se reproduisent avec l'aide des insectes. Cette grande hampe évite qu'ils se fassent piéger par les feuilles en venant butiner les fleurs. Celles-ci se présentent en grappe et s'épanouissent l'une après l'autre sur la grappe, en partant de la base.
Appréciées pour leur originalité plus que pour leurs qualités esthétiques, les droséras et les autres plantes carnivores sont longtemps restées cantonnées à un milieu d'amateurs éclairés. Elles sont devenues aujourd'hui banales en jardineries, proposées à tous les jardiniers au printemps. Certaines espèces sont en effet faciles à cultiver, en intérieur ou en extérieur selon leur rusticité, à condition d'éviter certaines erreurs rédhibitoires !
Arnstein Ronning/CC BY 2.0/Flickr
Vous devez recréer le type de sol d'une tourbière, vous ne pouvez donc en aucun cas utiliser la terre de votre jardin ou un terreau ordinaire : le plus simple consiste à acheter un terreau spécial plantes carnivores, généralement composé de 2/3 de tourbe blonde et d'un tiers de sable non calcaire, de perlite ou de vermiculite. Vous pourrez l'utiliser pour faire un petit massif au jardin (au moins 30 cm de profondeur) pour les espèces les plus rustiques, ou bien garnir un pot large et profond (20 à 40 cm de hauteur et de profondeur pour une comme pour 2 ou 3 plantes) pour les espèces à protéger du gel.
Choisissez une situation ensoleillée, mais pas brûlante au jardin.
Les plantes cultivées en intérieur devront être placées en situation très bien éclairée, juste derrière une fenêtre exposée sud ou sud-ouest en hiver, sorties sur le rebord de la fenêtre en été.
Procédez au printemps ou en début d'été.
Veillez à ce que la motte de terreau soit bien humide avant de dépoter. Si vous plantez plusieurs droséras, placez-les en quinconce et espacez-les de 10 à 20 cm selon l'envergure de l'espèce. Arrosez bien après la plantation de manière à détremper le substrat.
Deux gestes sont à proscrire absolument si vous voulez conserver vos droséras : ne vaporisez pas d'eau sur le feuillage, cela diluerait le contenu des tentacules et empêcherait la plante de se nourrir ; n'utilisez ni l'eau du robinet, ni de l'eau minérale, bien trop riches en sels minéraux, et n'apportez jamais d'engrais, elle mourrait de cet excès de nourriture !
Arrosez souvent : le substrat doit être maintenu humide en hiver, et même détrempé en été. Utilisez de l'eau de pluie à température ambiante ou de l'eau déminéralisée (celle qui est utilisée pour les fers à vapeur et les batteries). Si les droséras sont cultivés en pot, la soucoupe doit toujours être remplie d'eau pendant la saison chaude, mais vidée en hiver.
Rempotez tous les quatre ou cinq ans : il n'est pas nécessaire de changer de pot, mais tout le terreau doit être renouvelé.
Les droséras peuvent être attaqués par les pucerons… Un comble pour ces plantes carnivores ! L'attaque peut devenir sérieuse et conduire à la formation de fumagine, ce champignon qui se nourrit des déjections des insectes parasites et forme une couche noire sur les feuilles, particulièrement inesthétique.
Si les pucerons sont peu nombreux, enlevez-les au pinceau que vous pourrez imbiber d'un peu de colle issue des pièges, vous les attraperez plus facilement.
Si l'attaque est plus importante, plongez toute la plante dans un bain d'eau chaude pendant plusieurs heures. Les pucerons devraient se noyer dans le bain !
En intérieur, les droséras peuvent aussi être envahis d'aleurodes (mouches blanches). Une solution d'eau et de savon de Marseille très dilué pulvérisée sur le feuillage donne de bons résultats.
Au jardin, les limaces visitent parfois les cultures de droséras. Capturez-les avec des pièges à bière placés à proximité et que vous renouvellerez souvent.
Anne SORBES/CC BY NC SA 2.0/Flickr
Il est facile de multiplier le droséra en séparant de la plante mère les jeunes pousses apparues autour de la touffe. Procédez au printemps ou en été.
Commencez par dépoter la plante, puis, à l'aide d'une pince à épiler, tirez doucement sur chaque nouvelle pousse jusqu'à démêler et séparer ses racines de celles du reste de la plante. Procédez prudemment pour ne pas abîmer les racines fragiles. Rempotez dans un nouveau contenant : un godet de 8 cm de diamètre.
Certaines espèces de droséras, comme le droséra du Cap par exemple, émettent des graines en abondance et le semis est aisé. Il est d'ailleurs fréquent de voir des semis spontanés au jardin ou dans les larges pots. Les graines sont mûres en fin de floraison, quand elles commencent à tomber.
Semez les graines directement après la récolte, en terrine sur un substrat spécial plantes carnivores. Saupoudrez-les sur le substrat. Arrosez.
Placez la terrine à l'intérieur, en situation bien éclairée et chauffée (20 °C). Au bout de quelques semaines, les premières plantules apparaîtront. Repiquez les plantules en godets individuels dès qu'ils auront poussé de quelques centimètres. Vous les installerez dans leur pot définitif au printemps suivant.
Les droséras à feuilles rondes sont des plantes typiques de nos tourbières, constituées d'énormes couches de végétaux accumulées au fil des siècles du fait des conditions particulières (marécageuses, acides et fraîches) qui empêchent la décomposition totale de ces végétaux. Ces écosystèmes sont très fragiles, car dès que l'une de ces conditions n'est plus réalisée, le mécanisme d'accumulation des végétaux partiellement décomposés s'interrompt… Et la tourbe ne se forme plus.
Du fait de l'exploitation de ces tourbières pour extraire la tourbe, mais aussi à cause des opérations de drainage pour rendre ces terres à l'agriculture ou à l'urbanisation, la surface totale des tourbières en France a diminué de moitié au cours des cinquante dernières années, et la tendance – identique dans le monde entier – est loin de s'inverser aujourd'hui. Cela constitue une grande perte pour la biodiversité car ces écosystèmes abritent une flore et une faune aussi variées qu'originales.
Si la culture des plantes carnivores se fait sur de la tourbe blonde, qui est leur milieu naturel, celle des autres plantes ne nécessite aucunement ce type de substrat. Faisons donc l'effort de rechercher des terreaux sans tourbe pour ne pas favoriser, même au petit niveau du jardinage amateur, cette disparition lente des tourbières.
La découverte et l'étude des plantes carnivores ont permis aux scientifiques d'étayer leur compréhension des mécanismes de l'évolution dans le monde vivant. C'est en effet au cours de millions d'années d'évolution que ce système de nutrition a progressivement été perfectionné chez les espèces les plus différentes, aux quatre coins de la planète, qui avaient toutes pour caractéristique de survivre dans un milieu où leurs racines ne pouvaient pas puiser les sels minéraux et autres éléments nutritifs habituellement disponibles.
Les droséras, dont certains scientifiques font remonter l'apparition au crétacé, comptent parmi les plantes carnivores les plus élaborées, capables de capturer puis de digérer leurs proies directement sur les feuilles. Mais il existe dans la nature des espèces aux mécanismes moins sophistiqués, comme par exemple les roridulas de Madagascar et d'Afrique du Sud, elles aussi pourvus de poils collants sur les feuilles, mais qui ont besoin de l'aide d'une punaise pour se nourrir : les punaises présentes sur la plante consomment les moucherons que la plante a piégés, et ce sont leurs déjections que la plante assimile, incapable de digérer elle-même les insectes. C'est sans doute par ce genre d'étape que les ancêtres des droséras sont passés.
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