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Plantation
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Le genre Monstera compte 45 espèces de lianes imposantes, toutes originaires des forêts tropicales d'Amérique ainsi que des Antilles. L'extraordinaire vigueur des tiges qui finissent par se lignifier et les nombreuses racines aériennes permettent à la plante de se hisser le long des troncs d'arbre jusqu'à 20 m de haut. La plante en vient à se comporter en véritable épiphyte car ses longues racines adventives (nées sur les tiges) puisent l'humidité ambiante de l'air et les minéraux dans les détritus retenus le long des troncs. Les Monstera font partie de la famille des Aracées tout comme le philodendron, un proche cousin du genre ou l'arum.
Monstera deliciosa est l'espèce la plus répandue pour la décoration d'intérieur. Elle arbore d'immenses feuilles luisantes, vert foncé, perforées, devenant profondément découpées à maturité. Le limbe mesure entre 50 et 100 cm de long sur 40 à 70 de large. Il se rattache à la tige par un pétiole long de 30 à 50 cm. Cependant, les feuilles passent par un stade juvénile où les petits limbes entiers sont en forme de cœur et sont plaqués contre la plante hôte. Ils se perforent progressivement évoluant vers la forme adulte pennatilobée munie d'un vigoureux pétiole. Lorsque la plante commence à s'élever en hauteur, elle développe des racines aériennes de la grosseur d'un crayon qu'il faut éviter de couper. Le pincement des extrémités permet de stopper leur croissance.
La floraison, rare en appartement, se présente sous la forme de cornets, verdâtres ou blancs, constitués par une spathe épaisse d'aspect velouté. La spathe parfois caduque atteint 25 cm de long et possède une forme de capuchon, dévoilant lors de son ouverture un épi blanc jaunâtre, le spadice. Ce dernier, mesurant 10-15 cm sur 3 de diamètre, comporte des fleurs hermaphrodites très serrées et recouvertes d'une écaille hexagonale.
Pendant que l'infrutescence se développe jusqu'à former un cylindre de 20-25 cm de long sur 5 de diamètre, la spathe prend un aspect cartonné brun grisâtre et se détache. Les fruits vert violacé forment des articles juxtaposés couverts d'une épaisse écaille hexagonale. Après une année de maturation, ils peuvent être consommés. Très appréciés par les populations locales, ils portent le nom de « fruits délicieux » ou « cérimans ». Sous l'écaille verte ou violacée se détachant facilement se cache une baie juteuse et sucrée aux saveurs mêlées d'ananas, de banane et de poire. Attention, les fruits immatures sont toxiques, irritants et aigres du fait d'une forte teneur en acide oxalique. La dégustation des fruits doit être assez minutieuse de façon à bien choisir les articles mûrs et à ôter les minces brindilles noires, vestiges des étamines, situées entre chaque article. La fructification n'a pas besoin de fécondation car les fruits sont parthénocarpiques. Par conséquent, il est rare de trouver des graines. Celles-ci ont la taille d'un pois et présentent la particularité comme diverses plantes de la famille des Aracées (Philodendron et Rhaphidophora) de ramper sur le sol pour trouver une zone ombragée qui se trouve être le pied d'un arbre. Ce phénomène encore mal connu, appelé skototropisme, permet à la plante de trouver un support pour grimper. Les premières feuilles se tournent vers l'arrière pour faire face à la lumière avant de gagner les zones éclairées en hauteur.
La conservation du fruit n'est pas facile mais on peut en faire des jus servant parfois à parfumer les vins mousseux, de la confiture ou des glaces. Les infusions de feuilles ou racines sont un remède contre l'arthrite en usage au Mexique tandis qu'on obtient une potion de ses racines, utilisée contre les morsures de serpent en Martinique. Les racines aériennes servent de cordage au Pérou et à fabriquer des paniers grossiers au Mexique. Les fleuristes utilisent les grandes feuilles lustrées du Monstera pour leurs compositions florales. Attention, les feuilles de M. deliciosa et adansonii sont toxiques et le contact de la sève peut provoquer des irritations cutanées et de graves brûlures dans la bouche si elles sont ingérées.
Monstera vient du latin monstrum qui signifie « monstrueux, prodigieux » en référence au gigantisme de la plante et deliciosa, « délicieux » évoque la saveur délicieuse de ses fruits.
Note : l'ovaire des Monstera renferme deux loges contrairement à celui du genre Epipremnum, peuplant les îles du Pacifique et la région malaise, qui n'en contient qu'une.
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Le Monstera se cultive aisément en pot, dans une pièce pas forcément très éclairée car il faut éviter le soleil direct du moins en été.
En zone tropicale et subtropicale, la plante est très répandue dans les jardins abrités des embruns, pour son aspect ornemental et ses fruits délicieux. On la trouve cultivée en pleine terre dans la région de Menton et en Bretagne.
Prévoyez de la faire grimper sur un tuteur en fibres de coco, un claustra ou le long d'un mur et n'hésitez pas à la tailler si nécessaire afin de regarnir la base. Une plante bien développée peut aller s'enraciner dans un autre pot grâce à ses racines aériennes (ne pas les couper !) et bénéficier d'un supplément nutritif.
En hiver, la plante supporte des températures fraîches de l'ordre de 10 °C même si sa croissance est ralentie. Elle se plaît parfaitement dans une pièce à 20 °C à condition de contrôler son arrosage.
Plantez le Monstera au printemps ou en été.
Prévoyez un substrat riche (moitié terreau, moitié terre de jardin) ou un mélange de terre de bruyère, de terreau de feuilles et d'un peu de fumier décomposé.
Choisissez un grand pot percé, de 2-3 l pour commencer afin de laisser aux racines tout le loisir de se développer. N'oubliez pas d'installer une couche de billes d'argile dans le fond afin d'assurer un bon drainage.
edgeplot/CC BY-NC-SA 2.0/Flickr
Entretenez l'humidité du substrat sans que les racines trempent dans l'eau de la coupelle. La surface du terreau doit sécher entre 2 arrosages.
Nettoyez et rafraîchissez le feuillage en été avec un chiffon humidifié avec une eau non calcaire et tiède ou pulvérisez la plante entière ainsi que le support fibreux afin que les racines s'y agrippent. Une petite astuce consiste à couper l'eau avec de la bière pour appliquer sur le feuillage et le faire briller.
Si la température hivernale descend à 10 °C, diminuez l'arrosage.
Rempotez le Monstera tous les 1 à 2 ans dans un pot légèrement plus grand ou contentez-vous de surfacer le pot avec du terreau neuf si votre pot est déjà grand. Opérez en début de printemps lorsque les racines ont tapissé toute la motte.
Si vous la rempotez tous les ans avec du terreau neuf et que vous souhaitez modérer sa croissance, il n'est pas nécessaire de la fertiliser davantage. Dans le cas contraire, apportez de l'engrais liquide pour fleurs tous les 15 jours du printemps à l'automne ou incorporez au terreau 1 à 2 fois par an, des capsules d'engrais à libération lente. Si la plante est maintenue à 20 °C en hiver, continuez à la fertiliser toute l'année.
Les jeunes plantes peuvent se mettre à l'extérieur pendant l'été, à l'ombre d'un arbre. En revanche, évitez de déplacer les plantes adultes.
Plutôt au printemps.
N’hésitez pas à pincer l’extrémité des tiges lorsqu’il devient trop encombrant. Cette action a aussi pour effet de rajeunir la plante qui se regarnit la base.
Le Monstera est rarement malade ce qui explique son succès mais il peut cependant être parasité par l'araignée rouge lorsque l'air est trop sec et par la cochenille.
Un excès d'eau ou un manque d'engrais font jaunir quelques feuilles.
Des brunissures sur les feuilles traduisent un manque d'humidité ambiante ou le fait que la plante est trop à l'étroit dans son pot.
L'absence de perforations dans les feuilles témoigne d'un manque de vigueur dû à un manque d'eau ou de fertilisants. Faites raciner les racines aériennes dans du compost.
En grande production, le criquet (Romalea microptera) s'attaque à la plante en saison sèche en Floride, consommant les feuilles entières. Différentes maladies fongiques (Pythium, Phytophtora, Leptosphaeria sp., Macrophoma philodendri, Pseudomonas cichorri...) et bactériennes (Erwinia) provoquent des pourritures.
Les fruits sont assez peu commercialisés pour diverses raisons : une maturation lente et pas toujours homogène, une conservation difficile et une durée de consommation assez courte. À une époque, les fruits cultivés en Floride étaient envoyés aux épiceries fines de New York et Philadelphie. Le Queensland en Australie réalise une petite production destinée à la vente.
Lorsque les écailles commencent à se bomber à la base du fruit, la cueillette peut être réalisée. La maturation de la totalité du fruit gagne le sommet en 5-6 jours à température ambiante.
Pour faire mûrir la totalité de l’infrutescence en une seule fois, enveloppez le fruit dans du papier journal ou du plastique. Une fois mûr, le fruit se conserve 1 semaine au réfrigérateur. La chair se détache alors facilement de l’axe floral.
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L'amateur peut facilement la multiplier par marcottage aérien, par bouture ou division de touffe mais les rendements sont faibles. En production, le Monstera est le plus souvent issu de culture in vitro de tissus ou de semis. La séparation de rejets est aussi faisable.
Effectuez des boutures de tête munies d'au moins 2 feuilles au printemps. Piquez-les dans un pot de 10 cm rempli d'un mélange à 50 % de tourbe et 50 % de sable. Entourez le pot d'une poche plastique retenue par un élastique et placez à 25 °C sous une lumière forte mais tamisée.
Repiquez la bouture dès que naissent de nouvelles feuilles dans le substrat recommandé pour la plante adulte. Les espèces à petites feuilles s'enracinent plus facilement.
La fructification peut intervenir 4 à 6 ans après.
À tout moment de l'année, placez un conteneur humide à proximité des racines aériennes situées vers l'extrémité des tiges. Elles ne tarderont pas à venir puiser dans le substrat. Lorsqu'elles seront suffisamment ancrées, vous sectionnerez la tige en amont.
Le Monstera est une de nos plus grandes plantes d’intérieur dont la présence permet d’augmenter le taux d’humidité d’une pièce. D’autre part, la plante est capable d’absorber des polluants tels que le formaldéhyde présent dans les colles, peintures, mouchoirs en papier, les fournitures de bureau, la fumée de tabac de la maison mais il faut savoir que cet effet est démontré dans les conditions du laboratoire où l’air soumis à des doses élevées de polluants est injecté dans un milieu confiné. L’absorption du polluant se fait grâce aux bactéries du sol. Cet effet n’est pas confirmé dans les conditions de culture ordinaire. À ce jour, seul le passage forcé de l’air au sein du substrat de la plante conduit à une épuration notoire, techniques utilisées dans les parkings souterrains (note 1).
Note 1 : Conclusions du 8 juin 2010 établies à l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur en présence de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’énergie) et de la Faculté de Pharmacie de Lille qui mène le programme Phytair.
La description du genre Monstera fut réalisée par Michel Adanson (1727-1806), en l’honneur de qui le botaniste autrichien Heinrich Wilhelm Schott (1794-1865) baptisa Monstera adansonii en 1830. La plante fut mise en culture en Angleterre en 1752, pour atteindre Singapour en 1877 et l’Inde en 1878. La Société d’Horticulture du Massachusetts exhiba ses fruits en 1874 et 1881. À partir de là, son succès alla grandissant en tant que plante verte d’intérieur utilisée pour orner les halls, les grandes surfaces vitrées…
Monstera deliciosa s’est naturalisé dans beaucoup de régions tropicales et notamment dans l’est de l’Australie. Il est considéré aujourd’hui comme une peste végétale présente à proximité des villes, dans le New South Wales depuis 2003.
La plante porte différents noms évocateurs comme la plante gruyère (Swiss cheese plant), ou la plante ouragan (hurrican plant) à cause de ses feuilles perforées qui laisseraient passer le vent sans endommager la plante. Au Mexique, elle se nomme pina anona (ananas-anone), en Guadeloupe, « liane percée », en Martinique, siguine couleuvre et tout simplement « arum du pays » en Guyane.
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