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La croix-de-Malte est une plante qui s'est largement propagée en dehors de sa zone d'origine, initialement présente autour du bassin de la mer Méditerranée, une région tempérée chaude et subtropicale. Devenue une plante envahissante aux États-Unis, elle vit aussi au sud de l'Asie et en Australie. Tribulus terrestris parvient à croître dans des climats arides et aux sols pauvres. Pourtant, on la rencontre encore dans des zones humides. Les capacités d'adaptation de la croix-de-Malte sont nombreuses, tant que le climat n'est pas trop froid.
Un réseau de radicelles provenant de la racine pivotante permet à la croix-de-Malte de profiter de l'humidité du sol, par laquelle la plante peut survivre dans des conditions très arides. Les tiges rayonnent à partir de la couronne sur un diamètre très variable selon les conditions, d'environ 10 cm à plus de 1 m. Les tiges en forme de branche venant de la couronne sont densément poilues. Les feuilles sont opposées, composées et pennées, et également densément poilues.
Les fleurs mesurent de 4 à 10 mm de large, avec 5 pétales jaune citron, 5 sépales, et 10 étamines. La période floraison peut être longue, d'avril à octobre dans les meilleures conditions, où elle peut devenir envahissante dans les lieux non cultivés et les sites perturbés. Les graines peuvent avoir une durée de vie atteignant 7 ans !
Une semaine après, chaque fleur est suivie par un fruit qui tombe facilement en cinq éléments, des nucules (un fruit sec indéhiscent comme les faînes par exemple). Les nucules issues des fruits sont dures et portent 2 à 4 épines acérées, de 10 mm de long et 4-6 mm de large.
Bon à savoir : ces nucules ressemblent étonnamment à des cornes de chèvre ou de taureaux. Ces piquants sont suffisamment acérés et durs pour perforer des pneus de vélo ou de tondeuse à gazon et, bien sûr, causer des dommages à tout pied nu qui marcherait dessus.
Dans chaque nucule, les graines sont empilées l'une sur l'autre, séparées par une membrane dure. Comme une adaptation aux climats secs, la plus grosse graine germe en premier, tandis que les autres peuvent attendre jusqu'à ce que plus d'humidité soit disponible avant de germer.
Les épines des nucules pointent vers le haut, où elles collent aux pieds et à la fourrure des animaux : cela permet à la croix-de-Malte une dispersion sur une large échelle, mais cela provoque aussi des dommages au bétail domestiqué et dégrade la laine.
Bernard DUPONT/CC BY-SA 2.0/Flickr
Optez pour un terrain nu, pauvre, exposé au soleil, sans concurrence végétale, à croissance rapide : la croix-de-Malte n'aime pas la concurrence. Le sol peut être très sec ou humide, peu importe, les Tribulus s'adaptent.
Attendez la saison chaude pour repiquer une croix-de-Malte, ou une période légèrement humide pour planter les graines (juste 2 cm sous le sol).
Pour un plant avec des racines, creusez un trou d'environ 10 cm plus large que la motte et recouvrez simplement.
Pour une graine, enfoncez-la de 2-3 cm sous la surface, dans un sol humide.
Llez/CC BY SA 3.0/Wikimedia
La croix-de-Malte ne nécessite pas d'entretien notable, tant la plante est capable de s'adapter seule. Évitez les apports d'engrais, les tribules aiment les sols pauvres.
Contrôlez l'expansion de la croix-de-Malte en supprimant des plants complets, racines incluses.
Mise en garde : attention aux fruits, il faut vraiment être prudent lors d'une taille !
Deux charançons, Microlarinus lareynii et M. lypriformis, originaires d'Inde, France et Italie, peuvent être introduits comme agent de biocontrôle. Les deux espèces de charançons sont disponibles à l'achat auprès de fournisseurs biologiques, mais l'achat et la libération ne sont pas souvent recommandés, car les charançons recueillis auprès d'autres zones ne survivent pas forcément lorsqu'ils sont délocalisés. Les mesures phytosanitaires envers les insectes donnent de bons résultats pour supprimer ces deux envahisseurs bien spécifiques qui s'attaquent aux fruits et aux tiges.
Miwasatoshi/CC BY SA 4.0/Wikimedia
La division est la méthode facile pour multiplier la croix-de-Malte, mais il est aussi possible de planter des graines en récoltant les nucules. Attendez pour cela que les nucules soient tombées à terre. Conservez-les quelques semaines pour une complète maturation. Mettez les capsules sur une couche de terre pauvre sèche pour l'hiver, et dès que la température s'élève constamment au-dessus de 25 °C (ou en serre chaude), arrosez abondamment au point de noyer les graines : l'opération n'est à réaliser qu'une seule et unique fois, laisser ensuite sécher totalement en plaçant le pot de culture au soleil.
La germination intervient avant un mois (plus il fait chaud, plus la germination a lieu rapidement).
Bon à savoir : les nucules recueillies peuvent survivre plusieurs années au sec et à l'abri de la lumière. Toute humidité pourrait induire la germination.
La croix-de-Malte est proposée dans le commerce pour améliorer les performances physiques, en particulier pour la musculation sportive, idée induite par la présence de saponines. Les racines et les fruits sont exploités à cette fin : les racines pour améliorer la libido et les fruits pour leur effet protecteur, affectant positivement la vitalité.
Un composant spécifique, la tribulosine, pourrait (conditionnel !) agir comme un cardioprotecteur, mais ce composé n'a pas encore été testé chez les humains.
Note : aucune étude scientifique n'est parvenue à justifier cette affirmation commerciale…
Dans la recherche animale, les fruits de Tribulus semblent protéger les organes (principalement le foie et les reins) de dommages oxydatifs à des doses raisonnablement faibles et agir aussi comme anti-stress, confirmant le statut de Tribulus terrestris comme un adaptogène.
Malgré ces promesses comme adaptogène chez les rats (sujet de laboratoire) et rehausseur de libido, les études portant sur Tribulus dans les performances sportives ont toutes échoué à prouver ces supposés avantages. La plante semble éventuellement saine, sans danger notable à petites doses mais avec une utilisation limitée sans aucune preuve scientifique (en fait, la totalité des études scientifiques se sont révélées négatives).
Attention : les personnes atteintes de maladies hormono-dépendantes, comme le cancer du sein ou de la prostate, ne doivent pas utiliser les extraits de Tribulus !
D'origine grecque, le mot tribule signifie « châtaignier d'eau », traduit en latin par tribulos. Le nom latinisé en Tribulus signifiait à l'origine « une arme hérissée », mais dans l'Antiquité, le mot désignait déjà cette plante.
Il a été rapporté que les graines ou nucules ont été utilisées dans des armes meurtrières, enduites avec du jus d'Acokanthera venenata en Afrique australe.
Dans la médecine traditionnelle chinoise et dans la culture ayurvédique, Tribulus terrestris est admis être un tonifiant.
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