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Plantation
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L'arganier est une Sapotacée, une famille exclusivement tropicale qui inclut des arbres comme le karité connu pour son beurre hydratant. Il pousse à la pointe sud-ouest de l'Algérie dans la région de la Saoura et surtout sur la vaste zone du Souss au sud-ouest du Maroc autour d'Agadir.
L'arganier est un arbre épineux doté d'une large cime atteignant 8-10 m de haut et d'un tronc tortueux souvent formé de tiges entrelacées. On trouve des formes naines et prostrées induites à la fois par les conditions pédoclimatiques et la pression de broutage. Sa longévité atteint facilement 150 à 250 ans. Les racines s'étendent jusqu'à 30 m de profondeur, ce qui explique sa capacité étonnante à supporter des climats très secs en limite du Sahara et favorise l'infiltration de l'eau de pluie. L'arbre produit aussi des racines aériennes qui captent la brume et la rosée.
Les feuilles coriaces présentent un limbe étroit jusqu'à 3 cm de long, arrondi au sommet et atténué au niveau d'un court pétiole, mais il peut aussi être ovale ou rond. Il comporte une nervure centrale qui rappelle la feuille d'olivier, même si sa couleur est plutôt vert tendre à vert turquoise. Le feuillage recouvert de cire a la capacité de résister longtemps à la sécheresse, d'autant qu'il attire l'eau contenue dans les cellules du tronc. Il ne tombe qu'épisodiquement après avoir roussi, lorsque le déficit en eau devient vraiment trop important. Le resserrement des feuilles au sein de la couronne est aussi une façon de limiter leur exposition aux rayons du soleil.
Les petites fleurs hermaphrodites sont groupées en glomérules jaune verdâtre en mai-juin. Elles sont formées d'une corolle cireuse à 6 pétales entre lesquels s'intercalent 6 étamines et d'un pistil central.
Le fruit charnu et fusiforme est une fausse-drupe jaune brunissant en séchant, mesurant 3 cm de long, appelé « affiache ». Il possède une très courte épine au sommet qui tombe au cours de sa maturation qui s'étend entre avril-mai et septembre-octobre. Sa noix très dure renferme 2-3 amandons pressés pour extraire la fameuse huile d'argan.
MPF/CC BY 2.5/Wikimedia
En climat tempéré, la culture en pot et en serre reste le meilleur moyen d'élever un arganier. Cependant, cette culture demeure très confidentielle et les données sont rares.
Placez l'arganier en plein soleil dans un endroit abrité du gel.
À tout moment, hormis pendant la floraison.
Choisissez un grand pot pour éviter de déranger ses racines que vous remplissez de terre alluvionnaire de préférence (prélevée sur les rives d'un cours d'eau) ou bien de sable mélangé à du terreau, acide ou calcaire.
Évitez d'enterrer le collet et arrosez copieusement pour chasser les poches d'air.
Sagariha/CC BY-SA 4.0/Wikimedia
L'arganier se contente d'un sol pauvre et de peu d'eau lorsque son système racinaire est en mesure de s'étendre. Arrosez peu souvent, mais en profondeur lorsque des pousses apparaissent.
Diminuez l'arrosage pendant l'hiver de façon à lui faire subir une période de dormance.
Apportez de l'engrais organique avant le démarrage de la végétation, à l'automne ou au printemps.
Il n'est pas utile de le tailler sauf pour ôter des branches mortes ou disgracieuses. Procédez à tout moment.
Peu de maladies ou ravageurs affectent l'arganier.
La production, pas toujours régulière, ne démarre qu'au bout de 5-6 ans, avec un maximum de rendement atteint à l'âge de 60 ans. Un hectare d’arganiers produit environ 800 kg de noix, qui ne fourniront que 40 kg d’amandes destinées à l’élaboration de l’huile d’argan (ou huile d'argane). Un arbre porte 10 à 30 kg de fruits par an.
100 kg de fruits mûrs sont requis pour obtenir 1 litre d'huile par le procédé artisanal employé par les femmes berbères depuis des siècles qui demande 15 h de concassage, torréfaction, passage à la meule, malaxage et pressage. Un procédé d'extraction industriel permettrait d'augmenter de 45 % la quantité d'huile produite qui se trouve encore dans les tourteaux (38 kg de fruits/litre). Ces derniers servent toutefois à nourrir le bétail pendant l’hiver.
La production annuelle de cette huile, qui passe par de nombreuses coopératives locales, est estimée entre 2 500 et 4 000 tonnes.
Eva Deuffic
Le semis naturel n'est plus effectif du fait de la pression des pâtures, alors que la germination des graines est relativement aisée. Les semis exigent un sol pluristratifié avec la présence d'une strate végétale herbacée pour les protéger du broutage. Les rejets de souches qui permettraient une régénération du plant sont aussi bien vite broutés.
La culture in vitro de méristèmes (cellules contenues dans les bourgeons) est réalisée pour obtenir des plants en masse, indemnes de virus. Mais les jeunes plants survivent rarement si le cortège de champignons symbiotiques n'est pas inoculé ou si les plants ne sont pas mis rapidement dans la « terre à arganier ».
La récolte des fruits se fait dans la première quinzaine de mars. Faites tremper les graines dans l'eau pendant 1-2 jours avant de semer dans un pot profond. La coque est parfois cassée préalablement de manière à séparer les amandons pour les semer.
Composez un mélange de terre de jardin, terreau et sable ou bien utilisez de la tourbe et enfoncez la graine à 1 cm de profondeur.
Maintenez le substrat humide, mais sans excès et placez la culture entre 21 et 25 °C avec 65 à 75 % d'humidité atmosphérique, sous la lumière du jour.
La germination intervient entre 15 jours et 6 mois. La plante peut ensuite se conduire en bonsaï.
À noter : lors d'une production de masse, le pivot est sectionné au bout de 2 semaines lorsqu'il dépasse de l'alvéole dans laquelle il a été semé afin de favoriser la production de racines latérales qui facilitent la reprise au champ. Au bout de 10 jours, les plantules sont repiquées en pots de 20 cm de haut sur 9 de diamètre et acclimatées pendant 1 mois avant d'être plantées au champ, soit 65 jours après les semis.
L'arganier est une espèce importante pour l'homme comme pour l'écosystème de ces régions subsahéliennes (semi-arides à arides). Elle nourrit les dromadaires autant que les chèvres qui n'hésitent pas à grimper dans l'arbre pour grignoter les jeunes pousses et la pulpe des fruits, tout en laissant le noyau.
Une des particularités de l'arganier est de ne pas avoir de poils absorbants au niveau de ses racines si bien que l'absorption de l'eau et des minéraux nécessite la présence d'un cortège de champignons symbiotiques propres au sol de leur habitat. L'inoculation de ces champignons est donc indispensable à la culture en pot, mais aussi dans son nouvel habitat si l'on souhaite développer sa culture ailleurs.
L'espèce vit en milieu semi-aride frais jusqu'aux zones tempérées du sud (plaine du Souss) en passant par les zones subhumides des montagnes du Haut Atlas. La pluviométrie y est très capricieuse, que ce soit au niveau d'une année ou d'une année à l'autre, passant de 0 mm à plus de 200 mm au niveau d'Agadir, de 200 à 90 mm dans le Haut-Atlas grâce à la fonte des neiges. Les plus belles forêts d'arganiers se situent dans le bassin de Souss entre Agadir et Essaouira, qui bénéficie d'un sol alluvionnaire et de l'influence océanique, ainsi que dans le Haut-Atlas. Sur l'Anti-Atlas et les versants ouverts sur le Sahara, l'arganeraie se limite à quelques taches clairsemées du fait de la faible pluviométrie et d'un sol granitique assez pauvre.
L'écosystème de l'arganeraie se présente sous deux formations assez distinctes : l'arganeraie-verger de plaine de type « forêt trouée » et l'arganeraie-forêt de type « forêt claire de montagne », proche du modèle originel. Dans les deux cas, sa dégradation accélérée s'oriente vers un type de boisement très lâche de type steppe arborée, comme celle des acacias sahéliens. En plaine, sa destruction mène à l'érosion des sols surtout éolienne jusqu'à créer des dunes mobiles tandis qu'en montagne, elle conduit au tassement des sols et à une érosion hydrique intense.
C'est finalement dans l'arrière-pays comme les vallées en ressaut du Haut-Atlas, les montagnes de l'Anti-Atlas d'Aït-Baha à Tafraoute que l'on trouve les formations les plus variées avec parfois une strate sous-jacente remarquable. Celle des dragonniers (Dracaena draco) – fréquents aux Canaries –, dans les hautes falaises de l'Assif Oumaghouz, offre un modèle écologique stable proche du climax. Les autres essences associées dans les forêts d'arganiers sont Acacia gummifera, Balanites aegyptiaca, Launaea arborescens, Periploca laevigata, Senecio anthephorbium, Warionia saharae, Maerua crassifolia, Rhus tripartitum, Withania frutescens, Cytisus albidus, Euphorbia officinarum, Ephedra altissima, Tetraclinis articulata.
L'arganeraie est souvent qualifiée de providentielle pour les régions marocaines les plus déshéritées dont dépendent 2 millions d'habitants, soit 6 % de la population. Elle forme une barrière face au désert grâce à la mosaïque de taches vertes qui parvient à occuper des sols squelettiques sur environ 3 millions d'hectares. Elle lutte ainsi contre la désertification et l'érosion des sols. Elle procure à la fois le bois domestique (cuisine et chauffage), le bois de construction (charpente, outillage), un pâturage essentiel pour les chèvres, moutons, vaches et chameaux à l'exclusion des équidés (320 millions d'unités fourragères équivalent à 320 000 tonnes d'orge) et bien sûr une huile de haute qualité. La brisure de coque sert à la fois de combustible et d'aliments pour les animaux.
L'huile d'argan ambrée et parfumée, obtenue par pression des amandes de la noix d'argan est comestible et diététique grâce à :
Elle intéresse aussi beaucoup la cosmétique du fait de sa teneur en anti-oxydants idéale pour soigner les peaux desséchées, rajeunir l'épiderme, adoucir les cheveux, soigner l'acné, la varicelle, fortifier les ongles cassants, etc. Le limbe de la feuille, la tige et l'épine ont été récemment identifiés comme très riches en flavonoïdes.
L'arganier possède un bois très dur qui lui a valu son appellation de « bois de fer », son nom botanique originel Sideroxylon spinosum, du grec sideros, fer et xylon, bois. Il portera aussi le nom d'Argania sideroxylon avant de devenir Argania spinosa. Le nom d'espèce spinosa qui signifie « épineux » en latin fait référence à l'aspect de ses rameaux. Les noms argania ou arganier dériveraient du nom du village d'Argana situé au nord-est d'Agadir.
L'arganier est un arbre relique de la famille tropicale des Sapotacées. Il est en effet le dernier survivant de cette famille en Méditerranée, témoignant d'une période tertiaire plus humide, tempérée chaude, ayant permis une expansion vers le nord, vers les Canaries reliées à l'Afrique, beaucoup plus vaste qu'aujourd'hui. Son aire couvre désormais des zones semi-arides partant du niveau de la mer jusqu'à 1 500 m d'altitude grâce à sa grande capacité d'adaptation. Il est cultivé en plaine et le long du littoral, mais des forêts claires sauvages subsistent à l'étage collinéen, profitant des brumes fréquentes que l'arbre est en mesure de capter. Il représente la seule espèce du genre Argania, mais peut revêtir différentes formes, droites ou pleureuses, avec des rameaux peu à très épineux portant des feuilles allongées à rondes et des fruits mûrs à différentes périodes.
Cet arbre est mentionné à plusieurs reprises par des auteurs hispano-musulmans ayant voyagé en Afrique du Nord comme les géographes andalous El Bakri (1014-1094) et Al Idrissi (1165-1175), le médecin botaniste égyptien Ibn al-Baitar (1190-1248) dans son Traité des simples, le diplomate-explorateur Léon l'Africain (1486 ?-1535) dans Description de l’Afrique. Les Phéniciens faisaient le commerce de son huile dans les comptoirs établis tout au long de l’océan Atlantique. Cet intérêt permanent pour cet arbre éveilla également la curiosité des Occidentaux comme le botaniste danois Schousboe (1766-1832). C'est un végétal qui revêt de nombreux usages tant forestier, fourrager que fruitier.
Il occupe actuellement selon certaines estimations une surface de 3 millions d'hectares, mais de manière parfois très disséminée en fonction des conditions pédoclimatiques qui sont généralement difficiles (relief accidenté et sécheresses fréquentes, 150 à 400 mm de précipitations annuelles), mais aussi de la pression anthropique (urbanisation, surpâturage, déboisement). Sa surface a ainsi été divisée par deux en un siècle. D'autres chiffres annoncent une surface de 1,5 million d'hectares au début du xxe siècle, réduite à 800 000 ha d'arbres plantés au siècle suivant soit 7 % de la surface du Maroc, ce qui représente une baisse de 600 ha/an.
Plusieurs pays l’ont introduit ou tenté de l’introduire pour ses qualités environnementales et économiques comme Israël, la Lybie et la Tunisie. Sa culture demeure une gageure, car la présence de champignons symbiotiques est indispensable à l'arbre. L'inoculation de champignons sur des plants de pépinière est un procédé que l'on maîtrise de mieux en mieux, mais encore faut-il qu'ils survivent dans les sols. Des essais de culture en France, Angleterre, Pays-Bas et aux États-Unis ont été voués à l'échec. En coopération avec la France, le Maroc tente de valoriser la production d'huile d'argan avec le double objectif de faire vivre les autochtones, mais aussi de maintenir les arbres pour lutter contre la désertification. La prise de conscience de l'importance du maintien de l'arganeraie dans ces terres semi-désertiques s'est faite dès 1925. Le dahir imposa alors des contraintes d'entretien pour jouir librement de l'arganeraie qui mériteraient d'être aujourd'hui bien plus sévères et contrôlées. Des implantations de serres horticoles très gourmandes en eau notamment en amont de Taroudannt (Haut-Souss) accélèrent à la destruction de l'arganeraie sur le site et plus en amont du fait de l'abaissement de la nappe phréatique et de sa salinisation. De nombreux programmes coopératifs sont mis en place de façon à développer l'agroforesterie dans un contexte écologique et valoriser la production d'huile dans les domaines pharmacologiques et cosmétologiques. L'arganeraie marocaine, estimée à 20 millions d’arbres, a été inscrite patrimoine de l'humanité par l'UNESCO afin de favoriser sa conservation.
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