Arganier

Arganier en résumé

Dénomination

  • Nom(s) commun(s)

    Arganier

  • Nom(s) latin(s)

    Argania spinosa

  • Famille

    Sapotacée

  • Type(s) de plante

    Arbre ▶ Arbre feuillu | Arbre fruitier

    Arbuste ▶ Arbuste Feuillu

    Plante comestible ▶ Arbre fruitier

Esthétique

  • Couleur des fleurs

  • Couleur des feuilles

  • Végétation Vivace : Plante qui vit plus de deux ans.
    Annuelle : Plante qui vit moins d'un an.
    Bisannuelle : Plante dont le cycle de vie dure deux années. La première année, la plante se développe la seconde année, elle donne fleurs et fruits, puis elle meurt.
    Pour en savoir plus

  • Feuillage Persistant : Le feuillage dure toute l'année.
    Semi-persistant ou semi-caduc : La plante conserve une partie de son feuillage toute l'année.
    Caduc : La plante perd ses feuilles à l'automne.
    Pour en savoir plus

    Persistant Semi-persistant
  • Forme

    Buissonnant
    Arrondi, en boule ou ovale
    Ouvert ou divergeant
  • Hauteur à maturité La hauteur à maturité est la hauteur à laquelle la plante s'élève naturellement quand elle bénéficie des conditions les plus favorables.
    La plante pourra prendre du temps pour atteindre cette hauteur, en fonction de la vitesse de sa croissance.
    La plante pourra aussi ne jamais atteindre sa hauteur à maturité, si elle est taillée régulièrement, ou si elle n'est pas cultivée dans les conditions optimales pour sa croissance.
    Pour en savoir plus

    0,60 à 10 m
  • Largeur à maturité

    1 à 6 m

Jardinage

  • Entretien Facile : La plante ne nécessite pas de soin particulier, ou des soins très simples.
    Modéré : La plante nécessite des soins réguliers ou un peu de pratique en jardinage.
    Difficile : La plante nécessite des soins importants et un savoir-faire en jardinage.
    Pour en savoir plus

    Difficile
  • Besoin en eau Le besoin en eau de la plante peut être assuré par la pluie, l'humidité naturelle du sol ou l'arrosage. Pour évaluer l'arrosage nécessaire, il faut aussi prendre en compte la température ambiante, à cause de l'évaporation, et de la capacité du sol à retenir l'eau.
    Faible : Pour une plante d'intérieur, arroser tous les mois. Pour une plante d'extérieur, elle supporte bien la sécheresse.
    Moyen : Pour une plante d'intérieur, arroser toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Pour une plante d'extérieur, elle aura besoin d'apports d'eau avant que le sol sèche.
    Important : Pour une plante d'intérieur, arroser plusieurs fois par semaine. Pour une plante d'extérieur, il lui faut des apports d'eau abondants et réguliers.
    Pour en savoir plus

    Faible , à vaporiser
  • Croissance Lente : La plante atteint sa maturité en plusieurs décennies.
    Normale : La plante atteint sa maturité en quelques années.
    Rapide : La plante atteint sa maturité en quelques mois.
    Pour en savoir plus

    Lente Normale
  • Multiplication La multiplication consiste à créer une nouvelle plante soi-même.
    Semis : La plante se reproduit par la plantation de graines.
    Pour en savoir plus
    Division : Une partie de la racine (rhizome, tubercule) sert à créer de nouvelles pousses.
    Pour en savoir plus
    Bouturage : Une branche est plantée en terre, où elle produit de nouvelles racines.
    Pour en savoir plus
    Marcottage : La branche n'est pas coupée de la plante mais elle est en partie enfouie dans la terre, où elle développe ses propres racines.
    Pour en savoir plus
    Greffe : Un fragment de plante est implanté sur une autre plante.
    Pour en savoir plus
    Impossible : Il n'est pas possible, pour un particulier, de multiplier sa plante. S'il en veut une autre, il lui faut l'acheter auprès d'un professionnel.

    Semis Bouturage
  • Résistance au froid Résistante (rustique) : Plante résistante au gel.
    À protéger (semi-rustique) : Plante qui supporte la fraîcheur mais qui nécessite une protection contre le gel.
    À rentrer (fragile) : Plante qui craint le froid et qui doit être abritée pendant la saison froide.
    Pour en savoir plus

    Moyenne
  • Type de sol Sol argileux : Terre lourde et collante quand elle est humide, qui durcit et craquelle en séchant.
    Sol calcaire : Terre claire et crayeuse, sèche l'été et boueuse l'hiver.
    Sol sableux : Terre légère, facile à travailler et qui retient mal l'eau.
    Sol caillouteux : Sol chargé de cailloux et pauvre en matières organiques.
    Humifère : Noire et facile à travailler, elle ressemble à la terre en forêt.
    Terre de bruyère : Sol acide (pH 4 à 5), sableux et riche en humus.
    Terreau : C'est facile, cette terre s'achète en magasin !
    Pour en savoir plus

    Sol calcaire Sol sableux Sol caillouteux Humus Terreau
  • PH du sol Le pH mesure l'acidité du sol.
    Sol alcalin : Le pH est supérieur à 7. Il s'agit principalement des sols calcaires.
    Sol neutre : Le pH est compris entre 6,5 et 7,2. La plupart des plantes y poussent correctement.
    Sol acide : Le pH est inférieur à 7. Il s'agit principalement des terres de bruyère.
    Pour en savoir plus

    Sol alcalin Sol neutre Sol acide
  • Humidité du sol L'humidité du sol ne dépend pas de la pluie, mais de la manière dont le sol conserve l'eau ou non.
    Sol drainé : Sol frais mais où l'eau ne stagne pas.
    Sol humide : Sol où de l'eau stagne.
    Sol sec : Sol qui ne retient pas l'eau.
    Sol frais : Sol qui reste constamment humide (mais pas trempé). Pour en savoir plus

    Sol drainé Sol sec Sol frais
  • Densité

    0,5 pieds/m²

Emplacement

  • Exposition Soleil : La plante doit avoir du soleil direct toute la journée. En intérieur, c’est directement (moins d’1 m) devant une fenêtre orientée sud ou ouest.
    Mi-ombre : La plante doit avoir du soleil une partie de la journée seulement. En intérieur, c’est devant une fenêtre à l’est ou plus éloignée d’une fenêtre orientée sud ou ouest.
    Ombre : La plante doit être à l'ombre d'autres plantes. En intérieur, c’est le cas des pièces en hiver, des fenêtres au nord ou en partie occultées et quand la plante est loin de la fenêtre (+ de 2 m).
    Pour en savoir plus

    Soleil
  • Utilisation intérieure

    Véranda Serre froide Serre tempérée
  • Utilisation extérieure

    Balcon ou terrasse Verger Bosquet ou forêt Plantation isolée Rocaille Talus
  • Plantation Pleine terre : La plante peut être plantée directement dans la terre.
    Bac, pot ou jardinière : La plante peut être plantée dans un bac. (Le volume du bac doit être adapté à la taille de la plante.)
    Pour en savoir plus

    Pleine terre Bac, pot ou jardinière
  • Climat

Plantation

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Floraison

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Récolte

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Taille

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

L'arganier est une Sapotacée, une famille exclusivement tropicale qui inclut des arbres comme le karité connu pour son beurre hydratant. Il pousse à la pointe sud-ouest de l'Algérie dans la région de la Saoura et surtout sur la vaste zone du Souss au sud-ouest du Maroc autour d'Agadir.

L'arganier est un arbre épineux doté d'une large cime atteignant 8-10 m de haut et d'un tronc tortueux souvent formé de tiges entrelacées. On trouve des formes naines et prostrées induites à la fois par les conditions pédoclimatiques et la pression de broutage. Sa longévité atteint facilement 150 à 250 ans. Les racines s'étendent jusqu'à 30 m de profondeur, ce qui explique sa capacité étonnante à supporter des climats très secs en limite du Sahara et favorise l'infiltration de l'eau de pluie. L'arbre produit aussi des racines aériennes qui captent la brume et la rosée.

Les feuilles coriaces présentent un limbe étroit jusqu'à 3 cm de long, arrondi au sommet et atténué au niveau d'un court pétiole, mais il peut aussi être ovale ou rond. Il comporte une nervure centrale qui rappelle la feuille d'olivier, même si sa couleur est plutôt vert tendre à vert turquoise. Le feuillage recouvert de cire a la capacité de résister longtemps à la sécheresse, d'autant qu'il attire l'eau contenue dans les cellules du tronc. Il ne tombe qu'épisodiquement après avoir roussi, lorsque le déficit en eau devient vraiment trop important. Le resserrement des feuilles au sein de la couronne est aussi une façon de limiter leur exposition aux rayons du soleil.

Les petites fleurs hermaphrodites sont groupées en glomérules jaune verdâtre en mai-juin. Elles sont formées d'une corolle cireuse à 6 pétales entre lesquels s'intercalent 6 étamines et d'un pistil central.

Le fruit charnu et fusiforme est une fausse-drupe jaune brunissant en séchant, mesurant 3 cm de long, appelé « affiache ». Il possède une très courte épine au sommet qui tombe au cours de sa maturation qui s'étend entre avril-mai et septembre-octobre. Sa noix très dure renferme 2-3 amandons pressés pour extraire la fameuse huile d'argan.

Espèce d'arganier

Il n'existe qu'une seule espèce au sein du genre Argania, même si la variabilité morphologique de l'arganier est étonnante.

Arganier (Argania spinosa)

Argania sideroxylon, Sideroxylon spinosum

Arganier (Argania spinosa)
  • Synonymes : Argania sideroxylon, Sideroxylon spinosum
  • Végétation : Tronc court noueux et cime arrondie en parasol, voire pleureuse, jusqu'à 10 m de haut. Écorce grise profondément fissurée en secteurs carrés. Rameaux à longues épines. Feuilles allongées à rondes, alternes persistant le plus souvent.
  • Fleurs et fruits : Floraison en glomérules jaune verdâtre axillaires, en mai-juin, parfois une seconde fois à l'automne si pluvieux. Récolte des noix en septembre.
  • Qualités : Endémique de la région comprise entre les embouchures de l’oued Tensift au nord et de l’oued Souss au sud du Maroc, soit entre 29º et 32º de latitude N. Huile pressée de l'amande. Bois très dur, bon combustible et bois d’œuvre. Longévité de 200-250 ans.

Plantation de l'arganier

Plantation de l'arganier

MPF/CC BY 2.5/Wikimedia

Où le planter ?

En climat tempéré, la culture en pot et en serre reste le meilleur moyen d'élever un arganier. Cependant, cette culture demeure très confidentielle et les données sont rares.

Placez l'arganier en plein soleil dans un endroit abrité du gel.

Quand planter l'arganier ?

À tout moment, hormis pendant la floraison.

Comment le planter ?

Choisissez un grand pot pour éviter de déranger ses racines que vous remplissez de terre alluvionnaire de préférence (prélevée sur les rives d'un cours d'eau) ou bien de sable mélangé à du terreau, acide ou calcaire.

Évitez d'enterrer le collet et arrosez copieusement pour chasser les poches d'air.

Culture et entretien de l'arganier

Culture et entretien de l'arganier

Sagariha/CC BY-SA 4.0/Wikimedia

L'arganier se contente d'un sol pauvre et de peu d'eau lorsque son système racinaire est en mesure de s'étendre. Arrosez peu souvent, mais en profondeur lorsque des pousses apparaissent.

Diminuez l'arrosage pendant l'hiver de façon à lui faire subir une période de dormance.

Apportez de l'engrais organique avant le démarrage de la végétation, à l'automne ou au printemps.

Taille de l'arganier

Il n'est pas utile de le tailler sauf pour ôter des branches mortes ou disgracieuses. Procédez à tout moment.

Maladies, nuisibles et parasites

Peu de maladies ou ravageurs affectent l'arganier.

Récolte

Quand et comment récolter ?

La production, pas toujours régulière, ne démarre qu'au bout de 5-6 ans, avec un maximum de rendement atteint à l'âge de 60 ans. Un hectare d’arganiers produit environ 800 kg de noix, qui ne fourniront que 40 kg d’amandes destinées à l’élaboration de l’huile d’argan (ou huile d'argane). Un arbre porte 10 à 30 kg de fruits par an.

100 kg de fruits mûrs sont requis pour obtenir 1 litre d'huile par le procédé artisanal employé par les femmes berbères depuis des siècles qui demande 15 h de concassage, torréfaction, passage à la meule, malaxage et pressage. Un procédé d'extraction industriel permettrait d'augmenter de 45 % la quantité d'huile produite qui se trouve encore dans les tourteaux (38 kg de fruits/litre). Ces derniers servent toutefois à nourrir le bétail pendant l’hiver.

La production annuelle de cette huile, qui passe par de nombreuses coopératives locales, est estimée entre 2 500 et 4 000 tonnes.

Multiplication de l'arganier

Multiplication de l'arganier

Eva Deuffic

Le semis naturel n'est plus effectif du fait de la pression des pâtures, alors que la germination des graines est relativement aisée. Les semis exigent un sol pluristratifié avec la présence d'une strate végétale herbacée pour les protéger du broutage. Les rejets de souches qui permettraient une régénération du plant sont aussi bien vite broutés.

Bouturage

La culture in vitro de méristèmes (cellules contenues dans les bourgeons) est réalisée pour obtenir des plants en masse, indemnes de virus. Mais les jeunes plants survivent rarement si le cortège de champignons symbiotiques n'est pas inoculé ou si les plants ne sont pas mis rapidement dans la « terre à arganier ».

Semis

La récolte des fruits se fait dans la première quinzaine de mars. Faites tremper les graines dans l'eau pendant 1-2 jours avant de semer dans un pot profond. La coque est parfois cassée préalablement de manière à séparer les amandons pour les semer.

Composez un mélange de terre de jardin, terreau et sable ou bien utilisez de la tourbe et enfoncez la graine à 1 cm de profondeur.

Maintenez le substrat humide, mais sans excès et placez la culture entre 21 et 25 °C avec 65 à 75 % d'humidité atmosphérique, sous la lumière du jour.

La germination intervient entre 15 jours et 6 mois. La plante peut ensuite se conduire en bonsaï.

À noter : lors d'une production de masse, le pivot est sectionné au bout de 2 semaines lorsqu'il dépasse de l'alvéole dans laquelle il a été semé afin de favoriser la production de racines latérales qui facilitent la reprise au champ. Au bout de 10 jours, les plantules sont repiquées en pots de 20 cm de haut sur 9 de diamètre et acclimatées pendant 1 mois avant d'être plantées au champ, soit 65 jours après les semis.

Conseils écologiques

L'arganier est une espèce importante pour l'homme comme pour l'écosystème de ces régions subsahéliennes (semi-arides à arides). Elle nourrit les dromadaires autant que les chèvres qui n'hésitent pas à grimper dans l'arbre pour grignoter les jeunes pousses et la pulpe des fruits, tout en laissant le noyau.

Une des particularités de l'arganier est de ne pas avoir de poils absorbants au niveau de ses racines si bien que l'absorption de l'eau et des minéraux nécessite la présence d'un cortège de champignons symbiotiques propres au sol de leur habitat. L'inoculation de ces champignons est donc indispensable à la culture en pot, mais aussi dans son nouvel habitat si l'on souhaite développer sa culture ailleurs.

L'espèce vit en milieu semi-aride frais jusqu'aux zones tempérées du sud (plaine du Souss) en passant par les zones subhumides des montagnes du Haut Atlas. La pluviométrie y est très capricieuse, que ce soit au niveau d'une année ou d'une année à l'autre, passant de 0 mm à plus de 200 mm au niveau d'Agadir, de 200 à 90  mm dans le Haut-Atlas grâce à la fonte des neiges. Les plus belles forêts d'arganiers se situent dans le bassin de Souss entre Agadir et Essaouira, qui bénéficie d'un sol alluvionnaire et de l'influence océanique, ainsi que dans le Haut-Atlas. Sur l'Anti-Atlas et les versants ouverts sur le Sahara, l'arganeraie se limite à quelques taches clairsemées du fait de la faible pluviométrie et d'un sol granitique assez pauvre.

L'écosystème de l'arganeraie se présente sous deux formations assez distinctes : l'arganeraie-verger de plaine de type « forêt trouée » et l'arganeraie-forêt de type « forêt claire de montagne », proche du modèle originel. Dans les deux cas, sa dégradation accélérée s'oriente vers un type de boisement très lâche de type steppe arborée, comme celle des acacias sahéliens. En plaine, sa destruction mène à l'érosion des sols surtout éolienne jusqu'à créer des dunes mobiles tandis qu'en montagne, elle conduit au tassement des sols et à une érosion hydrique intense.

C'est finalement dans l'arrière-pays comme les vallées en ressaut du Haut-Atlas, les montagnes de l'Anti-Atlas d'Aït-Baha à Tafraoute que l'on trouve les formations les plus variées avec parfois une strate sous-jacente remarquable. Celle des dragonniers (Dracaena draco) – fréquents aux Canaries –, dans les hautes falaises de l'Assif Oumaghouz, offre un modèle écologique stable proche du climax. Les autres essences associées dans les forêts d'arganiers sont Acacia gummifera, Balanites aegyptiaca, Launaea arborescens, Periploca laevigata, Senecio anthephorbium, Warionia saharae, Maerua crassifolia, Rhus tripartitum, Withania frutescens, Cytisus albidus, Euphorbia officinarum, Ephedra altissima, Tetraclinis articulata.

Propriétés et usages

L'arganeraie est souvent qualifiée de providentielle pour les régions marocaines les plus déshéritées dont dépendent 2 millions d'habitants, soit 6 % de la population. Elle forme une barrière face au désert grâce à la mosaïque de taches vertes qui parvient à occuper des sols squelettiques sur environ 3 millions d'hectares. Elle lutte ainsi contre la désertification et l'érosion des sols. Elle procure à la fois le bois domestique (cuisine et chauffage), le bois de construction (charpente, outillage), un pâturage essentiel pour les chèvres, moutons, vaches et chameaux à l'exclusion des équidés (320 millions d'unités fourragères équivalent à 320 000 tonnes d'orge) et bien sûr une huile de haute qualité. La brisure de coque sert à la fois de combustible et d'aliments pour les animaux.

L'huile d'argan ambrée et parfumée, obtenue par pression des amandes de la noix d'argan est comestible et diététique grâce à :

  • sa valeur nutritionnelle participant au développement cérébral des enfants ;
  • sa teneur en tocophérols qui réduit son oxydation ;
  • sa teneur en acide linoléique, acide gras insaturé anticancérigène et connu pour réduire les maladies cardio-vasculaires ;
  • sa teneur en vitamines E (320 mg/kg) et A.

Elle intéresse aussi beaucoup la cosmétique du fait de sa teneur en anti-oxydants idéale pour soigner les peaux desséchées, rajeunir l'épiderme, adoucir les cheveux, soigner l'acné, la varicelle, fortifier les ongles cassants, etc. Le limbe de la feuille, la tige et l'épine ont été récemment identifiés comme très riches en flavonoïdes.

Un peu d'histoire…

L'arganier possède un bois très dur qui lui a valu son appellation de « bois de fer », son nom botanique originel Sideroxylon spinosum, du grec sideros, fer et xylon, bois. Il portera aussi le nom d'Argania sideroxylon avant de devenir Argania spinosa. Le nom d'espèce spinosa qui signifie « épineux » en latin fait référence à l'aspect de ses rameaux. Les noms argania ou arganier dériveraient du nom du village d'Argana situé au nord-est d'Agadir.

L'arganier est un arbre relique de la famille tropicale des Sapotacées. Il est en effet le dernier survivant de cette famille en Méditerranée, témoignant d'une période tertiaire plus humide, tempérée chaude, ayant permis une expansion vers le nord, vers les Canaries reliées à l'Afrique, beaucoup plus vaste qu'aujourd'hui. Son aire couvre désormais des zones semi-arides partant du niveau de la mer jusqu'à 1 500 m d'altitude grâce à sa grande capacité d'adaptation. Il est cultivé en plaine et le long du littoral, mais des forêts claires sauvages subsistent à l'étage collinéen, profitant des brumes fréquentes que l'arbre est en mesure de capter. Il représente la seule espèce du genre Argania, mais peut revêtir différentes formes, droites ou pleureuses, avec des rameaux peu à très épineux portant des feuilles allongées à rondes et des fruits mûrs à différentes périodes.

Cet arbre est mentionné à plusieurs reprises par des auteurs hispano-musulmans ayant voyagé en Afrique du Nord comme les géographes andalous El Bakri (1014-1094) et Al Idrissi (1165-1175), le médecin botaniste égyptien Ibn al-Baitar (1190-1248) dans son Traité des simples, le diplomate-explorateur Léon l'Africain (1486 ?-1535) dans Description de l’Afrique. Les Phéniciens faisaient le commerce de son huile dans les comptoirs établis tout au long de l’océan Atlantique. Cet intérêt permanent pour cet arbre éveilla également la curiosité des Occidentaux comme le botaniste danois Schousboe (1766-1832). C'est un végétal qui revêt de nombreux usages tant forestier, fourrager que fruitier.

Il occupe actuellement selon certaines estimations une surface de 3 millions d'hectares, mais de manière parfois très disséminée en fonction des conditions pédoclimatiques qui sont généralement difficiles (relief accidenté et sécheresses fréquentes, 150 à 400 mm de précipitations annuelles), mais aussi de la pression anthropique (urbanisation, surpâturage, déboisement). Sa surface a ainsi été divisée par deux en un siècle. D'autres chiffres annoncent une surface de 1,5 million d'hectares au début du xxe siècle, réduite à 800 000 ha d'arbres plantés au siècle suivant soit 7 % de la surface du Maroc, ce qui représente une baisse de 600 ha/an.

Plusieurs pays l’ont introduit ou tenté de l’introduire pour ses qualités environnementales et économiques comme Israël, la Lybie et la Tunisie. Sa culture demeure une gageure, car la présence de champignons symbiotiques est indispensable à l'arbre. L'inoculation de champignons sur des plants de pépinière est un procédé que l'on maîtrise de mieux en mieux, mais encore faut-il qu'ils survivent dans les sols. Des essais de culture en France, Angleterre, Pays-Bas et aux États-Unis ont été voués à l'échec. En coopération avec la France, le Maroc tente de valoriser la production d'huile d'argan avec le double objectif de faire vivre les autochtones, mais aussi de maintenir les arbres pour lutter contre la désertification. La prise de conscience de l'importance du maintien de l'arganeraie dans ces terres semi-désertiques s'est faite dès 1925. Le dahir imposa alors des contraintes d'entretien pour jouir librement de l'arganeraie qui mériteraient d'être aujourd'hui bien plus sévères et contrôlées. Des implantations de serres horticoles très gourmandes en eau notamment en amont de Taroudannt (Haut-Souss) accélèrent à la destruction de l'arganeraie sur le site et plus en amont du fait de l'abaissement de la nappe phréatique et de sa salinisation. De nombreux programmes coopératifs sont mis en place de façon à développer l'agroforesterie dans un contexte écologique et valoriser la production d'huile dans les domaines pharmacologiques et cosmétologiques. L'arganeraie marocaine, estimée à 20 millions d’arbres, a été inscrite patrimoine de l'humanité par l'UNESCO afin de favoriser sa conservation.