Sujets connexes
Plantation
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Floraison
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Taille
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Depuis quelques années, le baobab africain (Adansonia digitata) fait son entrée dans la catégorie des bonsaïs. Ses semences sont également diffusées pour les gens qui veulent tenter la culture de cet arbre mythique.
Le genre Adansonia, cousin des Bombax et Ceiba (fromager), réunit 8 à 9 espèces dont 6 sont originaires de Madagascar, une du Nord-ouest australien et une d'Afrique centrale. Dans la nature, l'Adansonia occupe les savanes, les régions semi-désertiques sèches, les forêts caduques, sur des sols sablonneux, calcaires ou volcaniques. À Madagascar, on le trouve sur des sols rouges latéritiques riches en fer. Les baobabs font partie de la famille des Bombacacées selon la classification classique, des Malvacées selon la classification phylogénétique.
L'espèce africaine Adansonia digitata s'est naturalisée dans quasiment tout le continent africain depuis le sud du Sahara semi-désertique jusqu'au Transvaal septentrional. Le baobab est ce que l'on appelle un « arbre-bouteille » car le tronc mou appelé « caudex » est spongieux, d'aspect succulent. Vous pouvez y planter un couteau sans difficulté. Il mesure de 3 à 10 m de diamètre pour 25 à 30 m de haut et se termine par une ramification assez chétive comparativement au tronc, rappelant des racines. Cet aspect inspire l'idée que l'arbre pousse à l'envers et tire sa force du ciel. Les jeunes arbres ont plutôt une forme élancée terminée par quelques rameaux car la succulence, constituée de fibres serrées tendres capables d'emmagasiner de l'eau, apparaît beaucoup plus tard. Chez de gros sujets, l'écorce de 2,5 cm d'épaisseur offre un aspect lisse gris argenté ou violacé. Une entaille dans celle-ci présente une surface marbrée rouge et blanche avec une gomme exsudant.
La longévité des baobabs est assez difficile à estimer du fait de l'absence de cernes de croissance dans le bois. D'autre part le tronc de vieux arbres se met parfois à décroître nettement, peut-être sous l'effet du climat. On estime entre 1 000 et 2 000 ans leur durée de vie quand les sujets ont eu la chance de ne pas être foudroyés ou détruits par des éléphants en quête d'eau. Leur tronc peut contenir jusqu'à 90 m3 d'eau.
Les feuilles composées présentent un long pétiole terminé par 3, 6, 7 ou 9 folioles disposées comme les doigts de la main. Les folioles en forme de lance sont à bord lisse, vert lustré sur le dessus, velues au revers et mesurent 4 à 15 cm de long et jusqu'à 5 cm de large. Les feuilles sont absentes durant toute la saison sèche qui peut durer 9 mois sur 12. L'arbre entre alors en repos végétatif.
La floraison paraît au début de la saison des pluies et durant la nuit. De grandes fleurs solitaires de 15 cm de diamètre, d'un blanc éclatant (rouges ou jaunes chez d'autres espèces) pendent aux branches au bout d'un pédoncule pouvant mesurer jusqu'à 1 m de long ! Cette position caractéristique de l'espèce digitata permet aux chauves-souris et autres petits mammifères de les polliniser. Chaque fleur ne vit qu'une nuit émettant un puissant parfum pour les attirer.
Les fruits sont des baies, parfois sphériques mais le plus souvent ovoïdes mesurent 12 à 40 cm de long sur 7 à 17 cm de diamètre. On les surnomme les « pains des singes » car les singes ou les lémuriens à Madagascar s'en nourrissent. L'enveloppe ligneuse couverte d'un fin duvet vert brunâtre ou gris jaunâtre renferme une pulpe blanche ou rosâtre visqueuse, compartimentée par 10 cloisons fibreuses. Près d'une trentaine de graines ayant la taille et l'apparence d'un haricot (12 mm) remplissent la coque. Leur coloris brun foncé est plus ou moins marbré de rouge foncé.
Les utilisations du baobab sont multiples au Sahel. On en compte une trentaine. L'écorce est raclée sur les 2-3 premiers mètres du tronc afin d'extraire les fibres du liber pour la confection de cordages, objets tressés ou papier. C'est pourquoi nombre de baobabs au sein des villages ont un tronc auquel il manque une tranche de l'écorce. L'arbre s'en remet assez bien si l'on attend quelques années pour répéter l'opération. Les feuilles, riches en fer et calcium sont séchées et moulues pour entrer dans la préparation de sauces vendues sous l'appellation « lalo » (couscous de mil au Sénégal). Les fleurs fraîches sont aussi consommées. En début de saison des pluies, les pousses feuillues sont données au bétail. La pulpe des fruits diluée dans l'eau sert de breuvage riche en vitamine B1 et C. Les graines contenant 48 % de protéines et 15 % de lipides servent de farine notamment pour nourrir les enfants. Fermentée, cette farine développe une saveur d'amande. Une huile jaune est extraite des graines. Les cendres de la coque servent à la confection de savon. Une teinture rouge est extraite des racines. Le bois spongieux ne sert pas pour la construction, en revanche il peut être mâché pour apaiser la soif. Lorsque le tronc est creux, il sert de réservoir d'eau au Soudan, de grenier à provisions, parfois même de sépulture. Les préparations médicinales à base de feuilles et de fruits sont nombreuses notamment pour lutter contre le paludisme, la fièvre en général, la diarrhée, les inflammations de l'intestin et du foie, les vers (filaire), etc. La gomme est un désinfectant des blessures et sert à calmer les rages de dents. L'adansonine contenue dans les graines est un antidote à la strophantine (hétéroside cardiotonique contenu dans le Strophantus gratus). Les graines peuvent se sucer comme des bonbons et sont appréciées dans l'artisanat des bijoux. Les plantules avec leurs racines sont consommées comme des asperges, etc.
Le nom de genre Adansonia fut attribué au baobab par Carl von Linné en 1753 afin d'honorer la mémoire de Michel Adanson (1727-1806), naturaliste français auteur d'un mémoire illustré sur le baobab intégrant bien d'autres plantes et coquillages du Sénégal. Digitata vient du latin signifiant « digité » en référence à la forme des feuilles palmées comme les doigts d'une main.
Le baobab pousse dans les régions tropicales semi-arides et subhumides où les précipitations varient entre 250 et 1 500 mm et jusqu’à une altitude de 1 500 m en Afrique orientale. L’ensoleillement y dépasse 3 000 h par an. La température varie durant la saison sèche de 20 à 30 °C et durant la saison humide qui se situe entre juin et octobre, de 31 à 39 °C. Sa culture sous nos latitudes exige donc de le maintenir en intérieur durant la saison hivernale car il ne tolère aucune gelée.
Tous substrats même calcaires lui conviennent avec cependant une préférence pour des sols profonds, humides mais très bien drainés, et pas trop acides. Un sol fertile mais pauvre en phosphate est recommandé.
Le baobab exige un emplacement très lumineux.
Les jeunes plants sont exportés, généralement depuis le Sénégal, sans substrat pour des raisons de sûreté sanitaire. Les branches et racines sont enrobées de paraffine pour limiter l’évapotranspiration durant le transport. Le tronc de nature succulente peut ainsi résister de 3 à 5 mois en attendant d’être planté.
Plantez-le lorsque les températures montent en avril-mai afin qu’il puisse émettre des feuilles.
Note : vous pouvez aussi composer un mini-bosquet de baobabs.
Si vous disposez d’une serre chauffée, plantez votre baobab en pleine terre en creusant un trou de 60 cm de profondeur sur 30 cm de côté. Ajoutez une pelletée de compost que vous mélangez à la terre puis arrosez copieusement.
Privilégiez l'arrosage du baobab durant la saison estivale où les branches portent les feuilles que vous pouvez même vaporiser. Un excès d'eau se détecte par le jaunissement du feuillage. Grâce à son tronc succulent, un manque d'arrosage n'est bien entendu pas un problème. Attendez que le sol sèche sur 1 ou 2 cm de profondeur avant d'arroser à nouveau.
Commencez à fertiliser en avril-mai et poursuivez jusqu'à la chute des feuilles avec un engrais complet de type 6-6-6 + oligoéléments.
Placez le baobab en extérieur tant que les températures nocturnes ne descendent pas en dessous de 15 °C. Attention malgré tout à l'excès de pluie qui pourrait le faire pourrir. Le baobab peut aussi être maintenu en intérieur toute l'année.
Cessez l'arrosage à l'automne dès que les feuilles tombent et attendez le printemps suivant pour recommencer un arrosage progressif. Comme pour les géraniums (Pelargonium), il est aussi possible de conserver le pied en racines nues, à 20 °C, durant la période de repos où l'arbre n'a plus de feuilles, soit à partir de début novembre.
Rempotez environ tous les 2 ans, fin mai-début juin. Le baobab possède une sorte de bulbe muni de quelques radicelles qui s'allonge au fil des ans. Dans le cas d'une culture en pot à bonsaï, le rempotage oblige à faire ressortir ce bulbe du pot de plus en plus, ce qui donne un caractère esthétique supplémentaire à cet arbre-bouteille.
La taille du baobab n'est pas nécessaire mais elle se pratique plutôt durant la saison végétative.
Le baobab accepte bien la taille comme toutes les plantes grasses. Il suffit de laisser sécher la plaie au soleil afin de bien cicatriser les tissus. Les grosses plaies notamment au niveau des racines peuvent s'enduire de bouillie bordelaise (sulfate de cuivre) pour éviter la pourriture.
Sur les bonsaïs, pour changer l'orientation du tronc et des branches, préférez haubaner plutôt que ligaturer.
Sans période sèche, les racines du baobab pourrissent et l'arbre meurt.
Les acariens s'attaquent parfois au feuillage en intérieur lorsque l'air est sec. Ils créent un jaunissement des limbes couvert de toiles très fines ressemblant à des toiles d'araignées. Vaporisez souvent le feuillage, appliquez un acaricide si nécessaire.
Lip Kee/CC BY-SA 2.0/Flickr
Le baobab se multiplie par semis au printemps. Les graines se récoltent dès que la coque s’ouvre ou peuvent être achetées dans de nombreuses jardineries. Nettoyez la pulpe autour des graines avant de les faire sécher en vue de leur conservation au sec.
Les graines restent viables de nombreuses années mais la germination est parfois longue. En effet, dans la nature, les graines passent par l’estomac des éléphants pour lever leur dormance ! Plusieurs techniques sont toutefois possibles :
La germination prend généralement 1 semaine. La plantule croît de 30 cm dans l’année. Au bout de 2 ans, elle peut atteindre 2 m. La croissance se ralentit fortement et n’est plus que de 3 cm par an au cours des 50 années qui suivent.
Le baobab forme un bonsaï très graphique, facile à vivre, demandant très peu de soin surtout en période hivernale.
Le baobab ne peut passer inaperçu aux yeux des voyageurs qui parcourent l’Afrique. L’arbre est d’ailleurs sacré auprès des Africains qui s’interdisent de le couper. Il sert très souvent « d’arbre à palabres » sur les places des villages, un lieu de rassemblement où sont décidées les choses importantes de la vie des villageois.
Lorsque David Livingstone (1813-1873) fait la découverte d’un baobab près des chutes Victoria, il le considère comme la huitième merveille du monde. Il ne laisse pas indifférent même si sa forme étrange suscite parfois l’horreur. Certains le considèrent en effet comme l’arbre le plus laid du monde, « ayant tout dans le tronc et rien dans la tête » !
Le célèbre aventurier marocain Ibn Battuta (1304-1377), parti pour la Mecque et dont le voyage dura 29 ans, offre les premiers écrits sur le baobab datant de 1352. Il raconte qu’il eut la surprise de trouver un tisserand malien se reposant au creux de cet arbre. Le baobab figure ensuite dans de nombreux récits d’explorateurs comme le navigateur portugais Gomes Eanes de Zurara (1405 ?-1493 ?), le diplomate Léon l’Africain (1490 ?-1550 ?), l’herboriste vénitien Prosperos Alpini (1553-1617). Ce dernier découvre ses fruits vendus sur le marché du Caire sous le nom bu hobab à l’origine du mot baobab, et qui signifie « fruits aux très nombreuses graines ». Certains auteurs pensent que ce nom dérive d’un terme africain qui désigne un arbre très âgé. Cependant l’arbre porta le nom de calebassier entre le XVe et XVIIe siècle en raison de ses fruits rappelant les calebasses mais c’est finalement le terme baobab qui est retenu par Adanson lorsqu’il décrit l’espèce. Le baobab est devenu l’emblème du Sénégal.
Liens rapides
Tout le guide pratique jardinage
Tout le guide pratique
Le sol
Jardiner sans jardin
Choisir ses plantes
Outils et matériel
Semer et planter
Multiplier les plantes
Entretien des plantes
Désherbage
Calendrier du jardinage
Faire faire son jardin
Sujets connexes