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Plantation
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Floraison
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L'anacardier fait partie de la famille des Anacardiacées comme le pistachier apprécié aussi pour ses noix, le manguier, le faux poivrier (Schinus terebinthifolia), le mombin (Spondias mombin) et le sumac. Le genre Anacardium possède 20 espèces toutes tropicales.
L'anacardier est un arbre persistant à la cime dense et évasée, descendant parfois jusqu'au sol et atteignant 6 à 15 m de haut. Il émet une profonde racine pivotante ainsi que d'importantes racines latérales de surface qui lui permettent d'exploiter le maximum de ressources. Elles sécrètent un sucre gommeux très âcre tandis que le tronc secrète une gomme, « le baume de cajou », voisin de la gomme arabique.
Les feuilles alternes pourvues d'un court pétiole mesurent 15-20 cm de long et jusqu'à 10 cm de large. Le limbe ovale vert brillant est de consistance coriace et rugueuse, muni de 6 à 10 paires de nervures pennées vert clair ou rougeâtres bien marquées. L'odeur de térébenthine au froissement est caractéristique.
Pendant la saison sèche, l'extrémité des rameaux produit des panicules denses de petites fleurs très parfumées blanches teintées de rose, devenant jaunes à verdâtres selon la qualité du terrain. L'inflorescence compte en moyenne une fleur hermaphrodite (avec organes mâles et femelles) pour 6 fleurs mâles. La fleur recouverte de larges bractées légèrement pubescentes comprend 5 sépales et 5 pétales entourant 10 étamines (et un pistil).
La fructification de l'anacardier est très particulière et décorative. Lors de la nouaison, le pédoncule qui porte la fleur enfle, devient spongieux et juteux et se colore de jaune, orange ou rouge. Il donne ce que l'on appelle la « pomme de cajou », qui évoque un petit poivron de 65 mm de long. Comestible tout comme la noix en demi-lune qui se forme à son extrémité, ce fruit désaltérant riche en vitamines C (5 fois plus que l'orange) demeure cependant peu connu des Occidentaux. Seule la noix une fois décortiquée, grillée et salée est exportée et proposée comme aliments pour apéritif. L'amande possède une pellicule blanche consommable alors que la coque de la noix qui l'entoure est toxique, d'un goût âcre et exige certaines précautions lors de la cueillette. Il s'agit d'un akène tandis que la pomme de cajou est un faux fruit (non issu du grossissement de l'ovaire). La récolte est généralement abondante une année sur deux du fait du phénomène d'alternance.
La coque de la noix est constituée de deux coquilles, la coque externe de couleur verte et fine, l'interne (mésocarpe) de couleur brune et dure. Entre les deux suinte une substance caustique, le « baume cajou », utilisé dans l'industrie et autrefois en médecine pour soigner les eczémas, ulcères et psoriasis (la matière active est le cardol).
Dr. Raju Kasambe/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Cette espèce a besoin d'un climat chaud (absence de gel), mais tolère une grande amplitude climatique pouvant s'étendre entre 500 et 4 000 mm de pluie par an. Une culture rentable exige cependant de 1 000 à 2 000 mm de précipitations annuelles et une saison des pluies de 4 à 6 mois. La saison sèche est aussi obligatoire pour déclencher la floraison.
L'anacardier apprécie les sols profonds et meubles, sableux ou graveleux. Il s'emploie même à végétaliser les dunes côtières pour éviter l'érosion même si la récolte est presque nulle. En revanche il craint les horizons durcis qui empêchent la pénétration des racines.
Choisissez le plein soleil pour installer votre arbre avec un espacement de 10 à 15 m dans le cas d'un verger.
Chez l'amateur vivant en région tempérée, une culture en pot reste possible à condition de choisir un pot large et profond qui évite de le transplanter souvent et qui lui permette d'étendre son système racinaire.
Au début de la saison des pluies lorsque les précipitations dépassent 50-100 mm.
En pot, le rempotage peut se faire au printemps voir à l'automne avant de rentrer le plant en serre ou en véranda.
La transplantation est très mal tolérée, aussi il est recommandé de planter de jeunes sujets (2 mois) ou d'effectuer soi-même le semis.
Nettoyez bien le terrain, décompactez le sol en profondeur et apportez une fumure de type compost ou fumier bien décomposé (20 kg par arbre). Creusez un trou de 50 cm en tous sens en décompactant bien les parois et le fond de la fosse. Attendez 3-4 semaines avant de planter.
Plantez votre sujet âgé de 2 mois maximum en prenant soin de ne pas sectionner le pivot. Placez le tuteur et évitez d'enterrer le collet, a fortiori le point de greffe, et formez une légère butte avec de la terre enrichie de compost.
Pour une culture en pot, préparez un mélange de sable et de terreau et procédez délicatement au rempotage.
Biswarup Ganguly /CC BY 3.0/Wikimedia
Maintenez le terrain exempt de mauvaises herbes pendant les 2 premières années. Une culture intercalaire de soja, arachide, sorgho, maïs, igname, etc. peut cependant être réalisée. L'entretien de la fertilité du sol se fait par apport d'engrais de préférence organique de type 20-10-10 à la dose de 400 g par arbre la première année puis 600 g la deuxième.
La fructification peut débuter au bout de 3 ans avec un semis ou un plant greffé, mais la pleine production commence vers 7 à 8 ans.
Bon à savoir : la présence de ruches augmente les rendements, ajoute une production de miel et décourage les voleurs potentiels.
L'anacardier n'aime pas les températures inférieures à 10 °C. Conservez-le dans un endroit chauffé et lumineux : salon, véranda, serre tempérée ou chaude… Vous pourrez le sortir l'été venu.
Prenez soin d'arroser le plant régulièrement après le rempotage. Respectez une période de repos avec très peu d'arrosage pour induire la floraison. Celle-ci intervient généralement au bout de 3 ans en pleine terre, mais peut être plus précoce en serre.
Fertilisez le plant avec un engrais complet depuis le démarrage de la végétation jusqu'à la fructification. Stoppez dans tous les cas lorsque de nouvelles pousses ne sont plus en vue.
Il n'est pas conseillé de tailler les sujets mâtures afin qu'ils fleurissent correctement. Ôtez simplement le bois mort ou les rameaux malades.
En revanche, une taille de formation est pratiquée pendant les premières années, juste avant la saison des pluies (ou la reprise de la végétation) pour encourager le houppier à monter : supprimez les branches horizontales ou qui se croisent tout en conservant la flèche.
En pot, veillez à offrir un substrat sain et bien drainé pour éviter les maladies. Sortez la plante autant que possible afin d'éviter les milieux confinés et offrir le maximum d'ensoleillement et de chaleur à la plante.
En zone tropicale en plus des attaques d'insectes, les maladies les plus virulentes sont les rouilles (Cryptosporiopsis, Cephaleuros virescens), l'anthracnose (Colletotrichum gloeosporioides), l'oïdium (Oïdium anacardium), la bactériose (Xanthomonas axonopodis pv. Anacardii), le flétrissement de l'anacardier (Laetiporus sp et Ganoderma spp). Leur impact dépend de la zone de culture et les traitements sont difficiles à appliquer.
La période de récolte s'étend sur 4 à 6 mois qui varient selon les régions climatiques, si bien que la disponibilité mondiale s'étale sur les 12 mois de l'année. La récolte des fruits entiers se fait tous les jours voire 2 fois par jour pour éviter leur détérioration rapide, lorsqu'ils viennent de tomber au sol. Utilisez des gants pour éviter des dermatites dues au contact avec l'urushiol sur les fruits. Un sol nettoyé des feuilles mortes avant récolte évite les pertes.
La pomme de cajou est ensuite rapidement séparée par simple torsion de la noix qui est mise à sécher à l'air libre de manière à passer d'une humidité de 12-15 % à 4-6 % avant le stockage. Les rendements varient de 60 kg/ha (3e année de plantation) à 1 tonne (à partir de la 9e année), soit une moyenne mondiale de 800 kg/ha. La production oscille entre 15 et 25 kg de noix brutes par an par arbre et selon l'âge (au Sénégal).
La pomme doit être mangée rapidement ou cuite, séchée, mise dans l'alcool ou mise à fermenter. On ne doit pas l'associer au lait du fait de la présence de cyanure.
Il faut veiller à ne pas laisser de pulpe sur la noix qui est mise à sécher pendant 3-4 jours sur un sol propre, dur et à l'ombre. Le plein soleil aurait pour conséquence d'imprégner l'amande d'huile toxique !
Une fois refroidies par le soir, les noix sont mises en sac de jute dans des entrepôts bien aérés et sont envoyées en usine de traitement pour être grillées et décortiquées. La manière artisanale de les préparer consiste à les étaler sur une tôle au-dessus d'un feu qui enflamme violemment la résine (attention aux fumées toxiques). Après 5 minutes, les noix sont « éteintes » et refroidies dans le sable avant d'être fendues une par une au massicot et débarrassées manuellement du tégument. Le procédé ne nécessite pas de salage de l'amande qui peut être consommée telle quelle après décorticage, mais cette préparation longue et fastidieuse explique le prix élevé des noix de cajou artisanales. Il existe d'autres procédés comme le bain de vapeur suivi d'un séchage à l'air libre pour faciliter le décorticage. L'enlèvement manuel de la pellicule amère se fait après passage au four. Les noix retriées, mises sous vide peuvent être exportées comme noix apéritives ou apportées au moulin pour être pressées et donner une huile cosmétique pour peaux sèches.
Meneerke bloem/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
L'anacardier se propage souvent par semis sélectionnés ou par greffage de variétés. Les semis donnent des résultats assez variables à pommes rouges ou jaunes. Le bouturage et marcottage sont aussi possibles.
Le trempage des noix dans l'eau est conseillé pendant 2-3 jours pour éliminer le baume qui pourrait détruire l'amande. Semez uniquement les graines qui coulent. Leur durée germinative est de 3-4 mois seulement. Renouvelez l'eau régulièrement (au moins toutes les 2 heures).
Semez au printemps et en intérieur. Semez les graines seule ou par 2 ou 3, en les enfonçant de 6-10 cm de profondeur. Prévoyez 1,5 à 2 kg de noix/ha. Placez la culture sous ombrière située à 2 m de hauteur si c'est à l'extérieur sinon dans une pièce normalement éclairée, à plus de 10 °C. La noix va se ramollir et moisir avant d'émettre sa radicule.
En pépinière, le semis se fait dans des sacs plastiques d'au moins 30 cm de haut sur 12 de diamètre afin d'éviter de la manipuler.
Positionnez la graine avec son point d'attache dirigé vers le haut pour faciliter la germination qui prend 15-20 jours. Sous les tropiques, gardez les plantules sous ombrière jusqu'à ce qu'elles possèdent 3-4 feuilles puis procédez progressivement à leur exposition au plein soleil.
La mise en pleine terre se fait au bout de 2 mois sinon vous pouvez continuer à cultiver le petit arbre en pot et le rentrer avant que les températures nocturnes descendent en dessous de 10 °C. La croissance en pot est d'environ 50 cm au cours de la première année.
La greffe offre des plants plus homogènes que le semis, que ce soit sur de jeunes porte-greffes (sur plantule d'au moins 2 semaines, greffe à réaliser entre octobre et mai) ou sur des rejets de souches de vieux arbres rabattus entre septembre et décembre et greffés entre décembre et avril (meilleures périodes testées au Bénin).
Effectuez une greffe en fente :
L'anacardier est souvent planté pour fixer les dunes et lutter contre l'avancée du désert du fait de sa résistance à la sécheresse, la grande étendue de son système racinaire et aux embruns. Il sert également de brise-vent pour les cultures. Sa couronne à feuillage dense fournit un bel ombrage au cours de la saison sèche. Enfin, ses rameaux et ses feuilles sont une source de nourriture pour les herbivores.
Le bois léger et blanc de l'arbre a une saveur très âcre. Il sert de combustible, tel quel ou sous forme de charbon de bois, mais aussi de bois d'œuvre, tandis que l'écorce est une source de tannins et de teinture jaune. Ses rameaux feuillés ainsi que la membrane des noix sont parfois donnés comme fourrage au bétail.
La résine phénolique contenue dans la coque, constituée de 90 % d'acide anacardique et 10 % de cardol, possède d'intéressantes propriétés à usage industriel. Désignée sous le nom anglais de Cashew nut shell liquid (CNSL), elle sert dans la fabrication d'encres, de vernis, de peintures résistantes à la chaleur et à la corrosion, s'emploie comme imperméabilisant ou élément de friction dans l'aéronautique (frein, embrayage). Elle présente aussi un effet insecticide, mais doit être manipulée avec précaution, car irritante pour la peau et toxique. Les déchets de coque sont souvent brûlés pour alimenter les fours industriels qui servent à griller les noix. Une pyrolyse serait néanmoins préférable à cause des fumées émises, nocives pour l'homme et l'environnement.
La pomme de cajou possède aussi un effet répulsif sur les insectes. En Afrique, elle est coupée en 4 dans une pièce pour éloigner les moustiques ou bien plongée dans l'eau d'une mare pour éviter le développement des larves. Elle est aussi donnée aux lépreux. En Guinée-Bissau, le vin de cajou est obtenu par fermentation de la pomme de cajou. Celle-ci a un goût de pomme aigre-doux et âpre qui sert à confectionner des conserves, jus de fruits et vinaigre. Elle constituait l'objet principal de récolte avant la mécanisation du traitement des noix. Les Amérindiens obtenaient une bière après brassage dans l'eau, à usage rituel et médicinal. Les jeunes rameaux et feuilles peuvent se consommer comme un légume.
À Madagascar, les feuilles d'anacardier utilisées sous forme de bains de vapeur localisés servent à traiter les hémorroïdes. Aux effets anti-inflammatoires, s'ajoute une action antidiabétique de la noix de cajou (qui empêche l'élévation du glucose sanguin et la résistance à l'insuline).
L'amande peut être consommée crue, entière ou broyée pour aromatiser les plats de viande, les mets végétariens et les salades même si on a plus l'habitude de la servir grillée et salée comme des cacahuètes. Pressée, elle donne une huile précieuse comestible, mais surtout utilisée en cosmétique ou pharmacologie, riche en acides gras mono- et poly-insaturés (24 et 8 g contre 8 g de saturés) qui aident à réduire le taux de cholestérol, en différentes vitamines B, en oligoéléments : potassium (668 mg), phosphore (466 mg), magnésium (252 mg), calcium (38 mg). Les amandes contiennent 49,3 g de lipides, 20,5 g de glucides et 18,6 g de protides, 3,5 g de fibres, représentent une valeur énergétique de 636 kcal/100 g de noix. Les cas d'allergie à la noix de cajou sont très rares malgré la présence d'oléorésines et toxines (urushiol), en revanche le retrait manuel des coques peut causer des brûlures à cause de l'acide. Ceci sert parfois à brûler les verrues et les cors.
Le terme anacardium vient du grec et signifie « sur le cœur ».
L'anacardier était déjà cultivé par quelques tribus amérindiennes entre le nord-est du Brésil et le Mexique et dans les Caraïbes avant l'arrivée des Occidentaux. Les Espagnols et Portugais s'empressèrent de le diffuser dans d'autres parties du monde notamment en Afrique tropicale (Mozambique en 1578), en Asie du Sud-Est et en Inde dans le Kerala.
La production mondiale de noix de cajou s'élève à 2,2 millions de tonnes/an environ avec l'Afrique de l'Ouest et notamment la Côte d'Ivoire premier exportateur mondial, devant l'Inde et le sud-est de l'Asie (Vietnam, Cambodge, Indonésie). Jusqu'aux années 1980, le Mozambique et l'Inde étaient les principaux producteurs avant que l'Afrique de l'Ouest développe sa culture (Côte d'Ivoire, Nigeria, Bénin, Guinée-Bissau, Sénégal et Ghana) ainsi que le Sud-est asiatique (Vietnam, Cambodge, Indonésie) et Brésil. Le souci reste que la plupart des noix produites en Afrique sont décortiquées en Inde ou au Vietnam qui bénéficient d'une forte valeur ajoutée, avant d'être exportées vers les États-Unis (150 000 t) et l'Europe (110 000 t). Son marché s'est fortement développé en Inde (200 000 t), devenue le premier pays consommateur, mais aussi en Chine, dans les Émirats arabes et en Russie.
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