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Cyperus esculentus, le souchet comestible, de la famille des Cypéracées, est originaire du bassin méditerranéen (Europe méridionale, Afrique du Nord, Proche-Orient). C’est une plante herbacée haute de 40 cm, à tiges dressées et raides formant une touffe de feuilles longues, minces, à section triangulaire, semblables à de l’herbe. Les fleurs à épillets aplatis sont jaune pâle et ne donnent pas de graines. Elles passent pratiquement inaperçues. Sous terre, se trouvent de nombreux et petits tubercules bruns, presque ronds, légèrement allongés, écailleux et aux marques circulaires très visibles, portés par des rhizomes grêles. Ce légume-racine à tubercules est une vivace, cultivée en annuelle car non rustique.
Si cette espèce est originaire du bassin méditerranéen, elle s’est naturalisée dans de nombreuses régions du monde comme en Espagne, dans la région de Valence. On la trouve en abondance en Californie, au Ghana, au Nigeria, au Niger, au Burkina Faso, au Mali, en Côte d'Ivoire où il est appelé « pois sucré » ou « tchoncon ». Elle n’est cultivée qu’à petite échelle, par des particuliers, pour la consommation personnelle ou pour être éventuellement vendue sur les marchés
Dans les régions à climat très doux, cette plante herbacée rhizomateuse se comporte en vivace et peut devenir envahissante voire invasive, surtout si le sol est humide. Elle est alors difficile à éradiquer dans les pelouses et des massifs à cause d’un système racinaire stratifié et en couches, avec des tubercules et des racines fragiles qui sont sujettes à se casser lorsqu'on les tire. Et chaque morceau se bouture, la plante se développe à toute vitesse. Cette plante commence à être une nuisance dans des terres légumières en France, jusqu'en Normandie.
Les tubercules formés à l’extrémité des rhizomes restent en dormance durant l’hiver et engendrent de nouvelles pousses assez tardivement au printemps. Mais dans la plupart de nos régions, il faut en replanter chaque année, en pleine terre ou en pot.
Plus une friandise qu’un vrai légume, le souchet se grignote ou sert à la préparation de plats et de boissons. Sa saveur oscille entre la cacahuète, l’amande et la noisette. Les tubercules s’apprécient crus ou grillés, à l’apéritif, en pâtisserie pour remplacer l’amande. En Italie, on en fabrique une huile de table. Crus, dans les salades, ils apportent une note croquante, très agréable. Moulus, ils remplacent la poudre d’amande.
Dans la région de Valence, en Espagne, où ils ont été introduits par les Arabes, les souchets servent à préparer une boisson rafraîchissante sucrée, un lait végétal connu en Espagne sous le nom « horchata de chufa » (lait de souchet, ou plus précisément orgeat de souchet), proche du sirop d’orgeat. 100 ml d'horchata de chufa contient 66 kcal, 0,5 g de protéines, 10 g de glucides dont 2 g d'amidon et 2 g de matières grasses. Il peut être utilisé comme substitut du lait dans l'alimentation des personnes intolérantes au lactose.
La recette de l'horchata de chufa : lavez les souchets, broyez-les, ajoutez 3 litres d’eau par kg de souchet. Laissez macérer la pâte pendant 24 h, puis filtrez-la. Pressez-la plusieurs fois, en ajoutant et en mélangeant, petit à petit, 2 litres d’eau par kg de souchet. Ajoutez 100 à 150 g de sucre par litre et effectuez un dernier filtrage.
En Afrique, le souchet est consommé frais ou sec comme douceur, au même titre que les arachides ou la noix de coco. On en extrait un jus exquis. On en tire aussi une excellente huile ainsi que de la farine. On le trouve souvent sur les étalages des marchés.
Le souchet a d'excellentes qualités nutritionnelles, avec une composition semblable à l'huile d'olive et un contenu riche en minéraux, en particulier phosphore et potassium. Il est riche en vitamine E, un anti-oxydant. L'huile de souchet contient 18 % d'acides gras saturés (acide palmitique et acide stéarique) et 82 % d'acides gras insaturés (acide oléique et acide linoléique).
Note : les tubercules contenant 20 à 35 % d'huile, C. esculentus a été envisagé comme culture oléagineuse potentielle pour la production de biodiesel.
Joanbanjo/CC BY SA 3.0/Wikimedia
Plantez le souchet au soleil, en sol frais, meuble, profond, léger, riche en humus.
Si vous souhaitez le cultiver en pot, faites un lit de drainage au fond (billes d'argile, gravier…) et ajoutez un substrat composé de 2/3 de terreau et de 1/3 de sable.
Plantez au printemps pour une récolte en automne. Démarrez le semis au chaud, en avril, si vous êtes impatient.
Plantez les tubercules en pleine terre quand les risques de gelées ne sont plus à craindre, en mai.
Dès que le sol est un peu réchauffé, en avril ou mai selon les régions (gare aux gelées tardives), faites tremper les tubercules durant 24 h dans un récipient d'eau avant la plantation afin qu'ils germent plus facilement, et installez-les en poquets de 2 à 4, espacés de 40 cm, sur des rangs distants de 60 cm, dans un sol bien préparé. Recouvrez les tubercules de quelques centimètres de terre fine. Arrosez.
Si vous démarrez la culture sous abri, optez pour la plantation des tubercules en godets de tourbe, afin de les repiquer avec ce contenant.
Plantez en pot, en comptant 3 tubercules pour un pot de 20 cm de diamètre. Arrosez.
SB Johnny/CC BY SA 3.0/Wikimedia
Binez légèrement au pied des plants et supprimez les mauvaises herbes dès que les feuilles ont 5cm de haut. Gardez la terre humide de la plantation à la levée. Arrosez quotidiennement par temps sec car le souchet a de gros besoins en eau. Paillez dès que les touffes mesurent 10 cm.
En pot, conservez la fraîcheur, l'arrosage étant parfois nécessaire deux fois par jour, en été.
Les pucerons peuvent s'intéresser au feuillage. Optez pour la plantation de quelques pieds de capucine, à côté. Ces fleurs seront sacrifiées tellement les pucerons en sont friands, pour la bonne santé du souchet comestible.
Comme beaucoup de plantes à racines ou tubercules comestibles, le souchet attire irrésistiblement les mulots et autres rongeurs. Comme il n'y pas de remède miracle, la culture en grosse potée est la seule solution si votre jardin abrite un peu trop de cette faune. Et pourquoi ne pas adopter un chat ?
De fin octobre à début novembre, avant les premières gelées, arrachez les touffes pour récolter les tubercules, à l’aide d’une fourche-bêche. Laissez-les sécher une petite semaine, étalés, dans une pièce aérée avant de les consommer.
Pour les conserver plusieurs semaines, mettez-les dans des sachets en papier, ou en boîte hermétique, au sec et hors gel. Les tubercules deviennent, au fil du temps, fripés et secs. Il suffit de les tremper dans de l'eau pour les réhydrater et les consommer.
Vorzinek/CC BY SA 3.0/Wikimedia
Le souchet se multiplie par division à l'automne.
Lors de la récolte des tubercules, conservez ceux qui seront nécessaires à la plantation printanière. Conservez-les en sachet de papier ou en boite, dans un local frais, aéré. Il vous suffira de les réhydrater avant de les remettre en végétation.
Note : cette plante ne donne pas de graines sous nos climats.
D'autres astuces permettent de lutter écologiquement contre les pucerons :
Si le nom le plus courant pour cette plante est souchet comestible, on le trouve aussi sous les appellations vernaculaires noisette de terre, amande de terre, gland de terre, souchet tubéreux, souchet sultan, souchet sucré, noix tigrée, pois sucré, chufa…
Ce légume très ancien, originaire du Bassin méditerranéen, est cultivé depuis l’Antiquité en Égypte. Il y fut, pendant longtemps, un élément important de la nourriture, surtout pour concocter des gâteaux. Le souchet a été présent sur les rives du Nil. On trouve sa trace 6 000 ans avant J.C. On a découvert des vases de souchet dans les tombes des pharaons.
On le retrouve au Moyen-âge, et il est encore cultivé de nos jours en Espagne. Les Espagnols en font une boisson traditionnelle : la « Horchata de chufa », un lait végétal. Les premières traces de production du souchet, remonte au VIIIe siècle, quand les arabes amenèrent le souchet en Espagne, trouvant là le climat et le sol idéal, sableux. En Espagne, on peut trouver des horchateria, bars qui proposent du jus frais, des glaces de souchet et des desgranizados (boissons fraîches à la glace pilée).
Si la boisson vient d’Espagne (de Valence, surtout), on en trouve aussi en Amérique latine, au Mexique où, lors de la fête de Xata dia, on célèbre le roi Jacques 1er d’Aragon. Selon une légende, le nom viendrait de Jacques 1er d’Aragon qui, après l’avoir bu, aurait dit à une jeune seervante « Aixo es or, Xata » : ceci est de l’or, petite !
Quelques pays d’Arabie en feraient une petite production.
Aujourd’hui, le lait de souchet est vendu en bouteille de 1 litre dans les magasins bio et même en grande distribution.
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