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Plantation
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Le genre Phyllostachys fait partie de la famille des Poacées, autrement dit des graminées : comme celles qui composent le gazon ! Il comporte près de quatre-vingts espèces de bambous persistants d'origine chinoise, généralement de grande taille. La végétation rhizomateuse du phyllostachys lui permet de s'étaler rapidement et de former des bosquets denses et touffus. Au jardin, pour apprécier au mieux sa beauté, il faut contrôler son caractère traçant dès la plantation, ou le contenir dans un grand bac ! Il fait preuve d'une très bonne rusticité, résistant à des températures négatives jusqu'à -20 à -25 °C. Ce qu'il craint par-dessus tout, c'est l'humidité hivernale.
Le phyllostachys forme une touffe dense au port gracieux, élancé et ondoyant. Ce grand bambou peut mesurer de 2 à plus de 24 m de hauteur selon l'espèce choisie. Sa croissance rapide, voire spectaculaire, permet à certaines espèces de s'allonger d'un mètre en un jour (Phyllostachys bambusoides) ! La période de croissance des nouvelles pousses se produit entre le début du printemps et la fin de l'été (avril à début septembre).
Ce bambou forme un véritable réseau souterrain aux longs rhizomes traçants. Ces rhizomes possèdent des nœuds pourvus de racines et de bourgeons qui donnent de nouveaux rhizomes ou des tiges aériennes, nommées chaumes (ou cannes). Ces derniers sont également marqués de nœuds réguliers. Les espaces entre-nœuds sont légèrement creusés. Selon l'espèce et la variété, le chaume peut décliner de nombreuses teintes de vert, mais aussi être doré, noir, brun, taché de pourpre ou de brun, strié… Les rameaux de feuilles prennent naissance au niveau des nœuds du chaume, comme chez tous les bambous. Mais le genre Phyllostachys se distingue des autres bambous car il émet deux rameaux (parfois un troisième plus petit) par nœud. Les feuilles sont effilées, rugueuses et mesurent une vingtaine de centimètres de longueur. Généralement vert foncé lustré, elles offrent un revers glauque.
Le phyllostachys fleurit très rarement, après plusieurs années, voire plusieurs décennies de culture, sous forme de petits épis rappelant ceux des céréales. La floraison épuise en général le bambou qui dessèche et meurt ensuite.
Les utilisations ornementales du phyllostachys sont multiples. Elles varient cependant en fonction de ses besoins spécifiques en termes d'exposition et de drainage du sol. Ce grand bambou, parfois géant, se plaît en pleine terre comme en pot. Quand il est planté en masse, sa végétation touffue, décorative toute l'année, permet de constituer rapidement un écran végétal pour limiter un terrain, briser les vents, arrêter les regards et les bruits. Isolé, il peut apporter une touche de naturel aux berges d'un bassin.
Mauricio Mercadante/CC BY NC SA 2.0/Flickr
Installez-le au soleil ou à mi-ombre légère à l'abri des courants d'air froids et desséchants. Le soleil permet d'accentuer les coloris des chaumes.
Le phyllostachys, comme tous les bambous, a une préférence pour les sols fertiles, frais mais parfaitement drainés, plutôt neutre ou légèrement calcaire ou alcalin. Ses racines supportent mal l'humidité persistante, surtout en hiver.
Plantez-le de préférence au printemps (de mars à juin) ou en tout début d'automne afin que la terre soit bien réchauffée ou encore chaude de l'été. Comme toutes les graminées, la reprise est plus difficile en sol froid et humide.
En climat froid (montagnard et continental), privilégiez la plantation printanière.
Comme pour un arbuste, réservez-lui un espace vital d'au minimum 1 m de diamètre.
Désherbez et ameublissez le sol. Prévoyez impérativement une barrière anti-rhizomes car ce bambou est traçant. Pas question de lui laisser monopoliser l'espace ! Achetez en jardinerie un rouleau anti-rhizomes, d'une hauteur moyenne de 70 cm. Creusez une tranchée profonde et inclinée légèrement vers l'extérieur qui délimitera l'emplacement réservé au bambou. Insérez la barrière dans la tranchée en la laissant légèrement dépasser (1 à 2 cm) afin de surveiller les rhizomes tentant une « échappée ».
Creusez un trou d'au moins 2 à 3 fois le volume de la motte. En sol pauvre, amendez le sol avec une fumure organique ou de l'engrais de fond. Améliorez le drainage avec un apport de graviers ou de petits cailloux. Placez la motte en faisant coïncider sa surface avec celle du sol. Comblez et tassez légèrement avant d'arroser copieusement. Paillez pour limiter l'évaporation de l'eau et les arrosages.
Ce type de culture permet de contrôler l'expansion du phyllostachys.
Vérifiez la présence de trous de drainage au fond du bac. Choisissez ce dernier dans un matériau assez lourd car la hauteur de ce grand bambou favorise la prise au vent et peut faire basculer des potées trop légères. Fuyez les contenants à « col resserré » qui transforment les rempotages en casse-tête quand cela ne termine pas par la casse du pot !
Placez une couche de billes d'argile au fond du pot (¼ de la hauteur du contenant). Comblez avec un substrat fertile et léger composé à de 2/3 de terre de jardin (ou de terreau pour rosiers) et de 1/3 de perlite (ou de sable grossier).
© Horticolor – Lyon
À la belle saison, le phyllostachys apprécie les arrosages réguliers et copieux. Hormis certaines espèces, il supporte mal la sécheresse qui fait se recroqueviller ses feuilles et plomber leur « teint ». En hiver, les précipitations suffisent car le phyllostachys supporte mal l'humidité en cette saison.
Pour développer de belles cannes et un beau feuillage, le phyllostachys apprécie l'apport d'un engrais riche en azote au début du printemps. Choisissez un engrais de fond qui se libère lentement (type corne broyée).
Maintenez le sol frais pendant toute la période de croissance. Réduisez les apports d'eau en hiver. Rapprochez le bac des murs de l'habitation pour éviter les courants d'air froids. En région froide, protégez les racines en enveloppant le pot avec du voile d'hivernage.
Fertilisez mensuellement d'avril à août pour encourager la croissance de nouvelles pousses et d'un beau feuillage.
Rempotez au printemps, tous les 2 ou 3 ans en fonction du développement du bambou et surfacez dans l'intervalle.
Éliminez régulièrement à la base les vieux chaumes desséchés pour aérer les touffes et laisser la place aux nouveaux chaumes. Laissez en place les feuilles sèches qui constituent un paillage naturel et gratuit des souches.
Le phyllostachys est peu sensible aux maladies lorsque les conditions de culture lui conviennent. Ses jeunes pousses peuvent toutefois susciter la gourmandise des limaces et des escargots.
Ses feuilles sèches sont appréciées des mulots et autres campagnols qui s'en font des abris douillets. Dans ce cas, limitez cette colonisation en nettoyant régulièrement le pied du phyllostachys.
© Horticolor – Lyon
Son caractère traçant permet de le multiplier facilement. Procédez au début du printemps.
Dégagez délicatement à la bêche la terre autour d'un rhizome dépourvu de chaumes. Si le rhizome est surmonté de chaumes, taillez ces derniers en conservant le premier bouquet de feuilles de la base. Sectionnez au sécateur des portions munies d'au moins 3 nœuds. Replantez aussitôt à l'emplacement choisi ou en bac. Enterrez le rhizome, bourgeons vers le haut, sous 10 cm de terre. Terminez par un arrosage copieux.
L'apparition de nouveaux chaumes peut mettre de un ou deux mois jusqu'à un an. N'oubliez pas de maintenir un sol frais.
Certaines espèces de phyllostachys permettent de végétaliser rapidement des terres arides ou dégradées où peu de végétaux acceptent de pousser. Ces bambous vont protéger les sols de l'érosion et favoriser la vie bactérienne sous la surface grâce à leur puissant système racinaire. Il faut seulement toujours garder un œil sur eux car ils font partie, par leur caractère traçant, des plantes invasives dont le défaut majeur est de diminuer la biodiversité locale.
Le nom générique phyllostachys est composé de deux mots grecs : le préfixe φυλλοv (Phyllon) qui signifie « feuille » et στάχυς (stachus) qui veut dire épi.
Les botanistes ont souvent été confus pour déterminer à quel genre appartenaient certains bambous très ressemblants. Par exemple, Phyllostachys aurea porte parfois le nom de Sinoarundinaria aurea.
Les introductions en Europe des principales espèces de Phyllostachys (aurea, bambusoides, nigra, viridiglaucescens) remontent au XIXe siècle. Phyllostachys nigra est le premier bambou rustique arrivé en Europe en 1825.
Depuis des millénaires, la civilisation chinoise a su exploiter toutes les parties du bambou et plus particulièrement celles du phyllostachys. Certaines de ces utilisations se sont généralisées aux régions tempérées qui conviennent à la culture des phyllostachys. Les jeunes pousses (appelées turions) de toutes les espèces de phyllostachys sont comestibles offrant une saveur tantôt amère, tantôt douce. Leur cœur se déguste après les avoir fait bouillir ou griller. Grâce à leurs qualités esthétiques mais aussi leur légèreté et leur résistance à la tension, à l'humidité et aux variations de température, les cannes de phyllostachys servent de matériau de choix pour les tuteurs, les manches d'outils, les instruments de musique, les cannes à pêche, la vannerie, la vaisselle, l'ameublement intérieur et extérieur. La richesse en cellulose des tiges permet la fabrication de pâte à papier. Les fibres des tiges trouvent également un débouché dans l’industrie textile où elles se métamorphosent dans des tissus soyeux aux propriétés antibactériennes. L'abondant feuillage se transforme en litière ou en paillis pour le jardin.
En médecine chinoise, le chaume des phyllostachys (notamment nigra), riche en silice colloïdale reminéralise l'organisme, augmente la synthèse du collagène et la reconstitution des cartilages. Une décoction de feuilles rétablit les transits accélérés.
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