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Plantation
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Floraison
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Le genre Mangifera comporte 10 espèces d'arbres persistants originaires d'Inde et d'Asie du Sud-Est, de la famille des Anacardiacées. Ces arbres ont la particularité de présenter des jeunes feuilles pendantes bien colorées de rouge ce qui aurait pour effet de protéger les tissus tendres à la fois des rayons du soleil et des pluies violentes. Autre originalité, les fruits ont un gros noyau comportant trois germes dont deux résultent de la pollinisation tandis que le troisième est issu du plant-mère. La suppression des deux premiers lors de la germination permet d'obtenir un clone de cette dernière.
L'arbre au tronc massif mesure jusqu'à 30 m de haut et forme une large couronne sphérique au feuillage dense lustré vert profond. Dans les régions pluvieuses, le tronc peut atteindre 1,50 m de diamètre sur 40 m de haut tandis qu'il dépasse rarement 10 m de haut au Sahel. Un latex blanchâtre potentiellement allergène s'écoule des pousses taillées et une résine s'écoule du tronc lorsqu'on le blesse. Les racines peuvent s'étendre jusqu'à 8 m de profondeur, ce qui explique sa résistance à la sécheresse. Elles se développent de façon importante également horizontalement de manière à profiter de la moindre pluie et des apports nutritifs, formant un plateau de 1,80 m autour du tronc sur 1,20 m de profondeur.
Le manguier peu rustique fait une élégante plante d'intérieur d'autant que ses nouvelles feuilles tendres présentent une étonnante coloration rose bronze puis rouge foncé avant de verdir. Elles poussent de surcroît vers le bas formant une sorte de toupet plumeux à l'extrémité de chaque branche tandis que les feuilles âgées vert profond demeurent horizontales. Les feuilles alternes et lancéolées, parfois ondulées, mesurent 12 à 30 cm de long sur 3 à 5 cm de large. Elles diffusent une odeur de térébenthine lorsqu'on les froisse comme chez le copalme d'Amérique et sont toxiques lorsqu'elles sont consommées en quantité par le bétail. Le manguier vit plus de 300 ans.
La floraison parfumée très abondante est constituée de panicules terminales blanchâtres ou orangées, de 20 à 50 cm de long. Elle est généralement déclenchée par 2-3 mois de sécheresse. Chaque panicule porte 2 à 5 milliers de fleurs de 3 à 10 mm, à la fois mâles et hermaphrodites. Une grosse partie des fleurs tombent prématurément et, parmi celles qui sont fécondées, seul 1 % parviennent à former des fruits. La pluie contrarie la fécondation. La pollinisation croisée est assurée par des insectes comme les abeilles, les thrips, les fourmis et les pucerons, mais aussi par les chauves-souris. Seules 3-4 mangues se forment par panicule. Malgré cela, le manguier est un arbre généreux portant souvent plus d'un millier de fruits.
Les fruits sont des drupes réniformes, ellipsoïdes ou rondes de 20 cm de long sur 10 cm de large en moyenne. Les jeunes mangues ont une peau fine lisse et résistante, verte plus ou moins foncée avant de se colorer de jaune, orange, rouge ou violet (côté ensoleillé). Certaines variétés de mangues pèsent plus de 2 kg. La chair juteuse jaune doré et plus ou moins fibreuse entoure un noyau adhérent, plat ovoïde blanc fibreux ou pubescent, de 4-7 cm de long, de consistance kératineuse.
Attention : il faut rester prudent avec la sève blanchâtre puis jaune qui s'écoule du pédoncule des fruits car elle peut entraîner des réactions allergiques violentes chez certaines personnes. Il est recommandé de laver le fruit puis de changer de couteau lorsque vous pelez puis coupez la chair du fruit.
Wie146/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Le manguier fructifie davantage dans les zones d'humidité variable, semi-arides car d'une part il nécessite 2 à 3 mois de saison sèche et d'autre part, des précipitations supérieures à 2000 mm d'eau par an entraînent de nombreux problèmes phytosanitaires.
Il pousse dans des sols très divers mais préfère des sols profonds limono-sableux, frais mais bien drainés. Des inondations prolongées lui sont fatales.
Vu sa faible rusticité (minima entre 4 et 10 °C), il convient de le cultiver en pot dans la plupart des régions françaises. La zone la plus septentrionale de culture du manguier se situe en effet à Malaga en Espagne.
Au printemps de préférence.
Choisissez un pot large et profond. Remplissez-le d'un terreau drainant.
Placez le pot sur une soucoupe remplie de graviers humides de manière à maintenir une bonne humidité atmosphérique.
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La période sèche provoque une dormance qui permet d'induire la floraison. Modérez l'arrosage pendant les 2-3 mois d'hivernage puis reprenez un arrosage copieux dès la fin de la floraison (chez nous en été) et jusqu'à la récolte (fin d'été).
Veillez à protéger la plante de la pluie pendant la floraison si elle a lieu.
En été, placez la plante à l'ombre d'un arbre durant l'après-midi et si possible près d'un bassin. Fertilisez en période de croissance avec un engrais riche en azote et potasse, puis de type 1-1-2 en période de production.
Rentrez l'arbuste dès que les températures descendent en dessous de 5 °C la nuit, dans une pièce très lumineuse et chauffée pendant l'hiver.
Attention : lorsque les arbres sont en fleurs, il n'est pas rare que les gens souffrent de démangeaisons autour des yeux, de gonflement du visage et de difficultés respiratoires. Le pollen n'est pas responsable car les grains adhèrent entre eux mais probablement l'huile essentielle vaporisée par les fleurs, qui contient de l'alcool de sesquiterpène, du mangiférol, de la cétone, de la mangiférine.
Contentez-vous d'éclaircir le houppier en fin d'hiver afin que la lumière pénètre bien.
Sous les tropiques, beaucoup de nuisibles s'attaquent au manguier comme l'oïdium, l'anthracnose, la bactériose du manguier, les acariens, les cécidomyies, les thrips…
En appartement, veillez surtout à maintenir une atmosphère humide autour du pot pour éviter les acariens. Sortez la plante près d'un plan d'eau ou près d'autres feuillages afin qu'elle bénéficie de l'humidité ambiante.
La mangue développe une saveur plus ou moins prononcée de térébenthine, son goût varie énormément selon le stade de récolte et selon les cultivars. Elle possède des minéraux, la teneur la plus élevée chez les fruits en vitamine A, des vitamines C, B1 et B2. Elle se consomme fraîche, en salade, en jus, en glace, sous forme de confiture ou de chutney. On la surnomme la « pêche des tropiques ». La mangue verte s'utilise comme épice dans le nord de l'Inde et à la Réunion. Les jeunes feuilles sont cuites et consommées en Indonésie et aux Philippines.
La production d'un manguier perdure plus de 300 ans et débute vers sa sixième année. Les mangues mûrissent 3-4 mois après la floraison.
Les mangues mûres peuvent être congelées entières ou pelées, tranchées et emballées avec 10 % de sucre et surgelées dans des sacs étanches.
Bon à savoir : dénoyautée, la mangue verte est coupée en tranches et mise à sécher avant d'être réduite en poudre. Elle remplace le tamarin avec une note plus subtile de résine légèrement acidulée. Elle assaisonne généralement les légumes, participe au mélange d'épices tikka destiné à cuire la viande au barbecue chez les Indiens ou encore compose le rougail mangue qui accompagne le cari à la Réunion. La poudre de mangue attendrit la viande.
Scot Nelson/CC BY 2.0/Flickr
Pour obtenir un manguier chez soi, rien de plus simple que de semer un noyau surtout si l'on n'espère pas manger de mangues un jour !
Le noyau de mangue ne supporte pas d'être séché ou congelé, aussi il est important de le semer juste après avoir mangé la mangue en espérant que celle-ci n'ait pas séjourné trop longtemps à basse température durant le transport.
L'hiver est une bonne période car le chauffage de la maison permet d'activer la germination et d'obtenir un beau plant en fin d'été.
Pour faciliter la germination, ôtez l'enveloppe du noyau (qui est assez facile à découper). Prenez garde à ne pas blesser l'amande lors de cette opération.
Puis placez la graine dans une boîte transparente enveloppée dans du coton humide ou directement dans un pot rempli de terreau riche et drainant. Refermez le récipient ou le pot avec du film transparent percé de quelques trous. Maintenez le coton ou le terreau constamment humide.
Placez le tout au soleil et à la chaleur comme le dessus d'un radiateur ou derrière une vitre ensoleillée. La germination de la radicule intervient en quelques jours. Plantez alors rapidement la graine mise en boîte dès qu'elle mesure 5 cm, dans un grand pot rempli d'un riche terreau en prenant soin de ne pas la casser. Enterrez le noyau de 3-4 cm de terre. La tige apparaît au bout de quelques jours. Maintenez le pot humide sans faire stagner de l'eau dans la soucoupe. Vous obtenez une jolie plante d'appartement que vous pouvez pincer pour étoffer sa ramure.
La production d'un manguier de semis devient importante au bout de 10 ans.
Au moment de la pousse de printemps, réalisez une greffe en fente ou à l'anglaise :
L'arbre greffé fleurit abondamment au bout de 3-4 ans. Les rendements sont alors susceptibles d'atteindre 20 tonnes par hectare.
Le feuillage sert occasionnellement de fourrage en période de pénurie mais il faut agir avec prudence car les vieilles feuilles peuvent se montrer très toxiques.
Le bois gris ou jaune clair est léger, facile à travailler et s'emploie de façon occasionnelle lorsque l'arbre est trop vieux pour la construction des maisons ou de caisses, ainsi que pour la cuisson sous forme de charbon de bois.
L'écorce de l'arbre possédant 16 à 20 % de tanin fut employée pour le tannage des peaux. Elle donne un colorant jaune ou, associé au curcuma et à la chaux, une teinte rose à rose vif.
Lors de pénuries alimentaires en Inde, les graines rôties ou bouillies sont consommées. Après trempage afin de supprimer l'astringence due aux tannins, les grains sont ensuite séchés et réduits en poudre, mélangés avec de la farine de blé ou de riz pour faire du pain ou des puddings.
La graisse extraite du noyau peut remplacer le beurre de cacao dans le chocolat.
La peau pourrait être utilisée comme source de pectine. La gomme rouge brun légèrement résineuse du tronc est utilisée pour recoller la vaisselle en Afrique tropicale. En Inde, elle remplace la gomme arabique.
Les utilisations médicales sont également nombreuses, les fruits riches en vitamine C (44 mg/100 g) combattent le scorbut mais une consommation excessive de mangues associée à un abus de boissons peut entraîner de violentes diarrhées. Les feuilles riches en tanins sont fébrifuges, diurétiques, combattent les maux de gorge, de la bouche, la bronchite, l'asthme, la diarrhée… Les fleurs soignent le cœur, les vers, la dysenterie tandis que la poudre de noyau agit sur les diarrhées et les hémorroïdes.
Le manguier (Mangifera indica) provient de la région indo-birmane arrosée par la mousson. Sa culture attestée en Inde depuis plus de 4 000 ans s'est largement étendue aux régions subtropicales. Elle représente près de 50 % de la production mondiale de fruits tropicaux après la banane, et le principal fruit consommé en région sahélienne. Son aire de production se situe notamment dans les pays émergents comme l'Inde (50 % de la production mondiale) suivie par la Chine, la Thaïlande, le Mexique (premier pays exportateur) et l'Indonésie mais un très faible pourcentage est exporté (2 %). Les pays industrialisés comme les États-Unis, Israël, l'Australie se concentrent sur la recherche de nouvelles variétés plutôt que sur la production.
Le nom Mangifera vient du latin ferre, qui signifie « porter » et de mango qui dérive du tamoul mangaï parlé dans le sud de l'Inde. Ce terme véhiculé par les navigateurs portugais désigne plus précisément la mangue encore verte. Ces derniers devaient négocier des fruits verts sur les marchés de Kerala lors du commerce des épices vers l'Europe vers 1498. La mangue mûre se nomme manpalam ou mambazham.
La mangue est le fruit national de l'Inde, du Pakistan, des Philippines et le manguier est l'arbre national du Bangladesh. Les feuilles et les fleurs font souvent partie de rituels lors de cérémonies. Le manguier symbolise le bien en Inde.
Autrefois, les vaches indiennes étaient nourries aux feuilles de manguier afin que leur urine renferme de la mangiférine (xanthonoside) qui servait de colorant jaune, mais la consommation excessive du feuillage finissait par leur être fatale.
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