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Floraison
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La canne à sucre est une plante vivace de la famille des Poacées. Elle est originaire des régions tropicales et subtropicales du globe, mais son point de départ semble être l'archipel de Mélanésie d'où elle fut disséminée. Elle ressemble à notre roseau des marais avec lequel elle a beaucoup de points communs, mais la canne à sucre a un développement beaucoup plus important puisque ses tiges peuvent atteindre 5 m de haut.
Cultivée en intérieur, son pot limitera le développement racinaire et aérien, bien que plus le contenant soit important plus la plante sera grande et belle. Il est par conséquent conseillé de lui offrir un beau bac rempli d'un substrat riche et humide allié à une situation fortement lumineuse telle qu'une véranda. Pour les passionnés ou les curieux, la culture de canne à sucre peut très bien se faire dans un petit pot afin de voir la plante évoluer, surtout qu'il est à présent possible de se procurer de nombreux hybrides dont certains à feuilles panachées ou à tiges noires.
Les plants sont facilement disponibles à la fin de l'été ou au début de l'automne. Si vous n'en trouvez pas dans votre jardinerie habituelle, vous pouvez certainement les commander soit dans cette même jardinerie, soit sur Internet. Il arrive aussi qu'on trouve des cannes dans certaines épiceries asiatiques.
Comme le roseau, la canne à sucre développe un système racinaire très puissant qui donne naissance aux touffes de tiges aériennes. Ce sont ces tiges qui stockent le sucre. Les feuilles font de 2 à 10 cm de large pour 60 à 150 cm de long, rattachées à la tige par une gaine et disposées de façon alterne et opposée. Elles ont de petites dents sur leurs bords, et ne coupent que dans un sens. Il faut donc les manipuler avec précaution ou muni de gants. La plante développe ainsi une grande surface foliaire.
Le bourgeon terminal de la tige peut passer du stade végétatif au stade reproducteur, il donne alors une inflorescence, appelée flèche. Ce phénomène est lié à la durée du jour et à l'hygrométrie, variant d'une variété à l'autre. L'inflorescence est une panicule pyramidale composée d'un grand nombre d'épillets à une fleur. La formation de cette inflorescence provoque un arrêt de croissance des tiges et favorise momentanément la synthèse du saccharose (sucre).
De ses origines tropicales, elle n'en est pas moins facile à cultiver en régions à hivers doux, certains hybrides supportant -5 à -7 °C. Son puissant système racinaire fait de la canne à sucre une excellente plante anti-érosion. En climats froids, elle fera une splendide compagne luxuriante à vos végétaux d'intérieur, à condition que la luminosité soit forte de même que la chaleur et l'hygrométrie.
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
Pour un développement harmonieux de la touffe, plantez votre canne à sucre dans un bac de grand volume ou en pleine terre dans le Sud. La luminosité doit être maximale, l'hygrométrie et l'humidité du sol aussi.
Les mois de mai et juin sont propices à la plantation qu'elle se fasse en pot ou en terre.
La canne à sucre peut se contenter d'un sol maigre, mais pour la voir resplendir, plantez-la dans un mélange riche, léger et drainant de pH neutre à acide. Préparez-lui un substrat à base de 1/4 terre franche, 1/4 terreau horticole, 1/4 pouzzolane ou perlite, 1/4 compost ou terre de bruyère.
Mélangez bien les différents éléments puis rempotez en prenant soin de légèrement enterrer le collet (2 cm) afin que le plant soit bien stable. Le contact de la terre avec la base favorise l'enracinement et le bourgeonnement de la touffe.
Arrosez abondamment.
Conseil : n'hésitez pas à utiliser un plateau d'humidification. Cela offre le même avantage que les billes d'argiles dans la coupelle basse, mais la réserve d'eau étant plus importante, le suivi sera moindre et l'évaporation meilleure.
Le drainage est important, il consiste en général, sur un terrain plat, à créer un élément de relief pour éviter la stagnation d'eau au niveau racinaire. Plantez légèrement « butté » dans un sol travaillé profondément, amélioré du même substrat. Faites une large cuvette de rétention d'eau. Arrosez abondamment la plante.
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
L'humidité du substrat ou du terrain doit être constante d'avril à octobre/novembre. Pendant l'hiver, maintenez les arrosages, mais plus espacés. Toute l'année, brumisez les feuilles de la canne cultivée en intérieur. En pleine terre, paillez généreusement la base de la touffe pour conserver l'humidité en chaude période et pour protéger les racines du froid l'hiver.
Fertilisez régulièrement votre plante pour qu'elle reste touffue et verte. Un manque de nutriments entraîne une perte du feuillage bas, sans toutefois porter atteinte à la vie de la canne. En pleine terre, épandez une fois par mois de mai à septembre un engrais en granulés fortement dosé en azote (N). En pot, l'engrais doit être plus spécifique, de bon équilibre NPK et riche en oligo-éléments.
Au fur et à mesure de sa croissance, certaines espèces de canne à sucre perdent leurs feuilles basses. Ne vous inquiétez pas, cela commence par un jaunissement puis les feuilles sèchent complètement. Vous pouvez les ôter dès qu'elles changent de couleur pour conserver à l'ensemble sa belle allure. Si une tige devient trop nue, il vous est possible de la couper au ras.
Sous nos latitudes, il y a très peu de chances pour que votre plante fleurisse régulièrement. La floraison est déclenchée par deux paramètres indissociables : chaleur et hygrométrie. Votre canne montera à fleurs lorsque sa physiologie lui indiquera le meilleur moment pour ça. Il faut une année de culture avant que la plante soit à même de fleurir, et cette floraison dure 2 à 3 mois.
Après 5 à 6 ans, vous devrez renouveler votre plante. Votre canne à sucre aura atteint un stade d'évolution complet, il faudra la régénérer par division ou bouturage pour à nouveau la voir resplendir.
La stagnation d'eau peut, comme pour toute plante, étouffer les racines et retarder le développement de la canne.
Au niveau des racines : principalement des larves de coléoptères (vers blancs), mais aussi termites et nématodes attaquent les racines en creusant des galeries ou pour s'alimenter.
Les tiges et feuilles : elles sont attaquées par des insectes piqueurs comme les cochenilles ou les cicadelles. En plus de dégâts occasionnés, ces insectes peuvent transmettre des maladies bactériennes ou virales. Des lépidoptères foreurs, creusent les tiges, ils constituent une des principales menaces. Les chenilles phyllophages occasionnent des dégâts, mais ceux-ci ne sont généralement pas très conséquents.
Contre les problèmes racinaires, utilisez des éléments de substrat « propres » (terreau stérilisé en sac, compost bien mûr) et pour les plants en terre, videz occasionnellement vos eaux de vaisselle au pied de votre canne à sucre. Cela dissuade fortement les prédateurs.
Contre les insectes des tiges et feuilles, l'huile de Neem utilisée de façon préventive protégera votre plante. Répétez la pulvérisation une fois par mois en période douce et chaude.
Coupez une tige près de la base ou à mi-hauteur puis effeuillez-la. Cette opération nécessite le port de gants résistants, car les grandes feuilles sont coupantes comme des lames de rasoir. Ensuite, coupez en sections de 15/20 cm. Vous pouvez alors mastiquer un morceau de canne au délicieux goût sucré, un peu comme un bâton de réglisse. De plus, cela est excellent pour la dentition !
Dans le cas de culture ornementale, rien n'est vraiment à récolter, sauf pour le plaisir !
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
Deux types de multiplication sont pratiqués avec des taux de reprises hors du commun ! La division de touffe et le bouturage.
Attendez le printemps pour la division :
Sélectionnez de vigoureux plants de canne à sucre. De là, vous pourrez bouturer à votre aise :
Les feuilles sèches de canne à sucre font un excellent paillage pour le jardin. Étalées au sol, elles évitent le phénomène de boue dans les allées passantes. Elles font également un très bon compost.
Utilisez une pompe à CO2 : chez la plupart des plantes, le processus de la photosynthèse met en jeu des molécules possédant trois atomes de carbone. C'est ce qu'on appelle la « photosynthèse en C3 ».
La canne à sucre fait exception à ce processus. Lors de la photosynthèse, elle produit des molécules à quatre atomes de carbone. Comme le maïs, le sorgho et certaines plantes désertiques, la canne à sucre fait partie des plantes de « type C4 ». Grâce à leur métabolisme spécial, ces plantes montrent une meilleure capacité à absorber le gaz carbonique et elles peuvent ainsi connaître des taux de croissance extrêmement élevés.
Confiné dans une pièce close, un plant de canne à sucre peut littéralement pomper tout le gaz carbonique qui s'y trouve. Un exploit hors de portée des plantes de type C3.
La canne à sucre est cultivée avant tout pour le sucre contenu dans ses tiges, le saccharose, qui a la propriété de cristalliser. Mais d'autres modes de valorisation sont de plus en plus évoqués comme la production de carburant, d'énergie ou le rôle de protection de l'environnement grâce à la biodiversité qui se développe dans les champs de cannes ainsi que le poumon d'oxygène qu'elles représentent.
Les coproduits de la transformation du sucre sont exploités comme matières premières de carburant, d'énergie électrique, pour l'alimentation du bétail, comme fertilisants. De la « mélasse », on extrait le rhum.
Sur le plan mondial, la filière canne à sucre est de plus en plus intéressée par d'autres produits de valorisation que le sucre. Depuis quelques années et dans plusieurs pays, les recherches tentent d'améliorer la rentabilité de la canne à sucre. Certains produits, comme l'éthanol au Brésil, la pulpe en Inde et en Chine, l'électricité dans beaucoup d'autres régions, sont déjà mis au point.
L'utilisation de la biomasse de la canne à sucre comme source d'énergie est de plus en plus évoquée au sein de l'Organisation commune de marché du sucre. À l'échelle mondiale, 80 % de la « bagasse » est employé pour fournir l'énergie des usines sucrières et beaucoup de pays sucriers utilisent déjà la totalité de leur bagasse dans la cogénération, la synthèse d'éthanol, etc.
Ce sont les Hindous qui ont découvert la façon de tirer des cristaux de sucre du jus d'un roseau sauvage. Ils ont appelé ces cristaux « Sarkara », mot qui veut dire « pierre ». Les mots saccharose et sucre viennent de là.
Depuis qu'Alexandre le Grand, Roi de Macédoine, découvrit en Inde ces roseaux à sucre, leur culture et leur usage se sont développés vers l'Arabie et l’Égypte où ils devinrent « roseaux d'Égypte ». Plus tard, au Moyen-Âge, les croisés les découvrirent et rapportèrent l'usage du sucre en Europe où sa rareté faisait qu'il n'était distribué que par les apothicaires, pour des usages médicaux.
En France nous consommons en moyenne 25 kg de sucre par an et par personne. Une partie de ce sucre provient de la canne à sucre. Cultivée dans les départements d'Outre-mer, elle est une plante marquante de ces îles. Elle permet aujourd'hui la production de plus de 260 000 tonnes de sucre par an.
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