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Plantation
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Floraison
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Les Phragmipedium, orchidées à croissance monopodiale, s'observent en Amérique centrale et du Sud. Certaines des plus belles variétés ont été obtenues à partir d'espèces natives de la cordillère des Andes. Ces orchidées sud-américaines vivent en forêts humides et on peut les trouver fixées aux arêtes rocheuses qui surplombent les rivières.
Ces orchidées appelées « sabots de Vénus américains » et qui appartiennent au même groupe de sabots de Vénus que les Paphiopedilum, Cypripedium et Selenipedium, produisent un rhizome rampant et des feuilles épaisses et charnues. La tige florale émerge toujours au centre de la plus jeune pousse et porte une ou plusieurs fleurs à l'aspect unique. Le labelle a pris la forme d'une poche qui piège les insectes afin de faciliter la pollinisation. En effet, le caractère principal distinctif de ces espèces est constitué par un très fort développement de leurs labelles retroussés formant une « poche » plus ou moins fermée.
Remarque : si ce genre est facile à cultiver, son prix peut cependant être prohibitif. Il comprend à peine plus d'une vingtaine d'espèces, dont certaines très rares, et il est particulièrement recherché par les collectionneurs et les horticulteurs pour les superbes hybrides qu'il permet d'obtenir.
Proche du genre Paphiopedilum, le Phragmipedium est cependant originaire d'Amérique alors que le premier vit en Asie. La plupart des Phragmipedium sont terrestres. Sur un court rhizome, la tige dressée est dotée d'une couronne de feuilles basales vert pâle à vert foncé de forme allongée. Les tiges florifères qui partent de la hampe principale se terminent par une inflorescence en racème ou en panicule. Les fleurs, dont les dimensions varient d'une espèce à l'autre, sont toutes munies de grandes bractées. Certaines espèces possèdent des pétales et des sépales semblables, de petite taille et très colorés ; d'autres ont des sépales plus longs que les pétales ; les couleurs vont du jaune au brun et du rouge au rose. Elles fleurissent surtout entre la fin de l'hiver et le début du printemps, mais aussi pendant toute l'année. Les nuances de couleur de ces orchidées vont du blanc au marron foncé en passant par toutes les nuances de jaune et de rouge.
Orchi/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Leurs aires de distribution étant très étendues, les conditions climatiques subies par les espèces botaniques de Phragmipedium sont très variables, mais contrairement à beaucoup d'espèces cultivées, elles sont souvent marquées par un caractère plus tempéré. Notamment, les Phragmipedium se contentent de températures comprises entre 12 et 22 °C.
En revanche, ne possédant pas de pseudo-bulbes qui permettraient un stockage de l'eau, ces espèces supportent très difficilement une longue période de sécheresse. Cependant, elles ne nécessitent qu'une humidité ambiante modérée.
Les genres Paphiopedilum et Phragmipedium se cultivent de la même façon, avec une température minimum de 15 °C les plus froides nuits d'hiver. Ces plantes doivent toujours être protégées du soleil direct et humidifiées en permanence pendant toute l'année.
Bon à savoir : le choix, à l'achat, d'un plant en fleurs permet de connaître assez précisément les diverses périodes de culture (si le plant est en fleurs au moment de l'achat, il y a de fortes chances qu'il refleurisse l'année suivante au même moment : cela détermine les autres périodes à respecter pour ces orchidées).
Ces périodes sont variables en fonction de l'espèce.
Les Phragmipedium semblent beaucoup apprécier la laine de roche. Utilisez aussi un mélange de tourbe en granulés, de morceaux d'écorce de sapin et de billes de polystyrène, mais il est possible d'ajouter de la perlite, de la pouzzolane, de la fibre de coco ou du charbon organique. Le substrat doit avoir de préférence un pH neutre à acide.
En raison des dimensions atteintes par certaines espèces, prévoyez de très grands pots (20 cm de diamètre au moins).
Orchi/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Phragmipedium vit généralement en montagne, où la différence thermique est forte : dans la journée, la température peut aller jusqu'à 38 °C ; la nuit, elle descend à 7 °C avec des chutes à -1 °C. Des variations difficiles à obtenir en serre, mais tous les spécialistes s'accordent à conseiller des températures estivales de 16 à 29 °C et hivernales de 13 à 26 °C (les plus basses correspondent à la nuit).
En ce qui concerne l'exposition à la lumière, placez les Phragmipedium à feuilles longues à une lumière plus intense que les Phragmipedium à feuilles courtes, sans oublier que les orchidées ne supportent pas la lumière directe du soleil.
L'humidité est primordiale : elle doit être constante (dans la nature, de l'ordre de 95 % ; en appartement, 50 % suffisent) et les racines du Phragmipedium bien aérées. Afin de faciliter l'apport d'humidité en permanence, placez des coupelles remplies de billes d'argile et d'eau sans submerger les billes. Les apports d'eau doivent être constants, une fois par semaine en hiver, deux au printemps et en été, avec de préférence de l'eau de pluie ou de l'eau du robinet décantée au moins 48 h. En cas de doute sur la quantité, contrairement aux autres genres, exagérez l'apport en eau.
Le Phragmipedium a besoin d'une excellente circulation d'air, par exemple avec un ventilateur (indispensable pour protéger les plantes des bactéries, notamment) dans le cas des espèces à feuilles longues, plus sensibles que les Phragmipedium à feuilles courtes.
Dans la mesure où la croissance des espèces du genre est rapide, rempotez le Phragmipedium tous les deux ou trois ans.
Pour assurer le succès de la culture, il est conseillé de fertiliser les plants par cycles de quinze jours ainsi divisés : 1 g/L d'engrais équilibré de mars à septembre ; engrais favorisant la floraison d'octobre à décembre ; interruption de la fertilisation de janvier à février.
Taillez le Phragmipedium dès les premiers signes de défleuraison, cela laissera des forces au plant, inutile de perdre de l'énergie pour une fleur fanée…
Supprimez la tige florale en la coupant à ras des feuilles lorsque la fleur se fane pour les espèces monoflorales.
Pour les espèces multiflorales, laissez la tige florale en place aussi longtemps que des fleurs sont produites.
Les orchidées, d'une manière générale, ne connaissent pas de véritables nuisibles ou parasites, mais leur pire ennemi est un non-respect des conditions de culture idéales pour chacune des espèces.
La nécrose des feuilles, qui se manifeste par des taches allongées de couleur brune et des feuilles molles, peut être due à une mauvaise hygrométrie ou des erreurs de luminosité.
Parmi les parasites qui menacent le plus souvent les espèces de Phragmipedium, il est possible d'éliminer les cochenilles, qui apparaissent souvent sur des plantes insuffisamment saines, avec des produits adaptés (par exemple à base d'huile de paraffine, qui les asphyxie).
Pour lutter contre les pourritures nobles (Botrytis) qui menacent les fleurs, la meilleure solution consiste à améliorer la circulation d'air, y compris par l'emploi d'un ventilateur.
Arn and Bent Larsen/CC BY-SA 2.5 dk/Wikimedia
La multiplication est quasiment impossible pour l'amateur, sauf si le plant donne naturellement une plantule par extension. Le semis est à réserver aux professionnels !
Toutes les orchidées ont de gros besoins en eau, une eau légèrement acide et sans grande minéralisation : l'exploitation d'un récupérateur d'eau de pluie, filtrée, permet des économies sur l'eau d'arrosage et de brumisation.
Ne mettez pas les feuilles mortes dans un compost, car elles contiennent de l'oxalate de calcium nocif.
En Angleterre, les horticulteurs de l'époque victorienne ont été les premiers à faire des essais d'hybridation avec Phragmipedium. Ils ont obtenu des plantes très intéressantes avec des fleurs magnifiques, dans les tons kaki de la forêt équatoriale, à l'exception d'une espèce à labelle rosâtre. La partie la plus attrayante de la fleur est constituée de deux pétales rubanés s'en écartant comme de très longues moustaches. C'est chez P. caudatum qu'ils sont le plus développés.
Les premières expériences d'hybridation s'étaient déroulées dans la plus complète ignorance des lois de la génétique. Les obtenteurs avaient dû constater à regret que les hybrides de Phragmipedium étaient stériles. Mais dans les deux dernières décennies du XXe siècle, ces plantes ont éveillé un nouvel intérêt pour deux raisons : d'abord à cause de la découverte dans la cordillère des Andes d'une nouvelle espèce, Phragmipedium besseae, qui produit de superbes fleurs d'un rouge clinquant inattendu dans ce groupe d'orchidées pastel ; ensuite parce qu'une meilleure compréhension de la génétique a permis d'adapter ces plantes qui ne pouvaient avoir de descendance. Le résultat se mesure aujourd'hui aux nombreuses créations d'hybrides, de formes, de tailles et de coloris inédits, obtenus grâce au croisement de P. besseae avec les autres espèces de Phragmipedium connues.
Phragmipedium besseae : cette espèce récemment découverte (1981) a ouvert la voie à la création d'une série d'hybrides nouveaux aux couleurs jusqu'alors inconnues chez Phragmipedium. Endémique des contreforts des Andes (Pérou, Équateur), cette orchidée plutôt lithophyte produit une fleur unique rouge vif stupéfiante. Les différentes nuances de rouge et d'orange apparues ensuite chez les hybrides ont encore accru l'intérêt que les amateurs du monde entier portent à ce Phragmipedium. L'espèce souche est très difficile à cultiver, mais ses descendants issus de croisements interspécifiques réussissent très bien en atmosphère chaude et humide, parmi d'autres genres tels que Paphiopedilum ou Phalaenopsis. Comme tous leurs semblables, ils fleuriront plusieurs semaines d'affilée.
Phragmipedum longifolium, la plus grande espèce, a des tiges qui atteignent 1,50 m. Ces orchidées terrestres ne sont pas limitées du point de vue de leur taille puisqu'elles ne risquent pas de tomber d'un arbre. Cette espèce a donc besoin de place pour s'épanouir. Comme son nom l'indique, elle possède de très longues feuilles épaisses qui poussent vers le haut jusqu'à ce que leur poids les recourbe. La tige florale atteint aisément les deux mètres de haut. Elle croît sans cesse, produisant constamment de nouveaux boutons à son extrémité. Il lui arrive même de se diviser. Les fleurs, elles, vivent moins longtemps, mais leur succession assure une floraison continue aux spécimens matures pendant plus de 18 mois, parfois 2 ans. Ainsi, elle donne des fleurs continuellement, mais jamais plus de deux ou trois sur le même rameau. Dès qu'une fleur tombe, elle est remplacée par une autre et la floraison s'enchaîne ainsi sans interruption, parfois pendant deux ans. Les gros spécimens donnent de nouvelles pousses et des fleurs en permanence. Si vous pouvez leur garantir toute la place et la chaleur dont elles ont besoin, n'hésitez pas à cultiver ces orchidées.
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