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Plantation
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Floraison
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Le genre Cypripedium constitue un groupe de près de 60 espèces proches des autres sabots de Vénus : Paphiopedilum, Phragmipedium, et les moins représentés Mexipedium et Selenipedium… Les Cypripedium ne proviennent pas forcément de milieux tropicaux et certaines espèces ou variétés sont tout à fait adaptées à la culture directement en extérieur dans nos jardins. Ces plantes sont des vivaces rustiques originaires de l'hémisphère nord : Amérique du Nord, Asie tempérée, et le célèbre Cypripedium calceolus européen, seule espèce de Cypripedium présente en Europe.
Les Cypripedium sont des orchidées très résistantes au froid et la plupart tolèrent des gelées intenses à -30 °C ! Si le feuillage est caduc, le rhizome souterrain de ces sabots de Vénus ne demande aucune protection hivernale et aucun entretien quand le substrat est adapté.
Les Cypripedium se reconnaissent grâce à leur gros et grand labelle, creux, en forme de pantoufle. Le cycle de vie est commun, à quelques jours près, à la plupart des espèces : début de croissance végétative (feuillaison) en mars-avril, floraison en mai-juin, défeuillaison en août-septembre, création de la croissance de l'année suivante en octobre-décembre, dormance avec mort de l'ancienne croissance en janvier-mars. Ce cycle doit être affiné en fonction de chaque espèce, mais il est proche à chaque fois. La reprise végétative est rapide, le feuillage est développé totalement en 3 à 5 semaines.
Les premières années, chaque plant va former une seule et unique nouvelle croissance, le nombre de plants stagne. Mais avec l'âge, chaque plant se fortifiant, les Cypripedium peuvent donner 2 (ou plus, mais c'est rare) nouvelles croissances. Le nombre de plants va croître et la plantation se densifier.
La floraison printanière donne 1 à 2 fleurs sur une même tige florale. Certains plants âgés peuvent donner 3 fleurs, mais l'événement est rare en culture.
Le Cypripedium calceolus, seule espèce de Cypripedium poussant naturellement en France (et en Europe), est malheureusement impensable à cultiver. Absolument fantastique avec son énorme fleur qui peut atteindre 0,36 m d'envergure grâce à 2 très longs sépales latéraux vrillés. Les modifications climatiques font remonter cette orchidée vers le Nord ou vers les étages montagnards plus en altitude pour conserver de la fraîcheur toute l'année.
Jason Sturner/CC BY 2.0/Wikimedia
Le substrat est le point primordial de la culture des Cypripedium commercialisés ! En premier lieu, le substrat doit être pauvre en matière organique, le moins fertile possible, et bien drainant.
Par exemple :
Dans tous les cas, le sol doit rester acide, frais et humide, même en été ! En été, le substrat ne doit pas s'assécher. En hiver, il ne doit surtout pas retenir l'eau en laissant le rhizome inondé.
Les abords d'un petit plan d'eau sont souvent un bon emplacement pour conserver fraîcheur et humidité, surtout si le sol est argileux et acide. Le calcaire leur est létal !
L'exposition solaire est principalement de mi-ombre, en orientant les pieds vers le sud-est ou ouest/sud-ouest. Le soleil chaud de plein sud, surtout en été, ne laissera guère de chance au feuillage qui sera irrémédiablement brûlé ! N'orientez pas non plus totalement vers le Nord, les Cypripedium ont quand même besoin d'une bonne dose de soleil.
Ces orchidées ne sont pas faciles à trouver, mais certaines jardineries spécialisées en proposent à partir du printemps. Plantez au printemps (surtout au début), l'important est que la plante ait le temps de former la prochaine pousse annuelle avant l'hiver.
Conseil : pour une première expérience avec ces beautés, commencez par l'espèce Cypripedium reginae, c'est peut-être la plus « facile ».
Un travail de préparation du sol est indispensable pour aménager une zone de culture étendue. Pour rappel, les orchidées terrestres à rhizome s'étendent surtout latéralement, via une nouvelle croissance annuelle.
Même pour un seul plant, la préparation du sol demande au moins 1 m²… Mais il est recommandé de planter plusieurs plants, de constituer des groupes, espacés d'environ 0,20 à 0,30 m les uns des autres. Pour un groupe de 10 orchidées, prévoyez une surface de 6 m² au moins.
Creusez cette surface sur une profondeur de 0,40 à 0,50 m et « tapissez le fond » avec de la pouzzolane, pierre de lave concassée, ou de petits cailloux (gros gravier). Il s'agit de former une couche drainante primaire séparant le substrat des Cypripedium du reste du sol.
Remplissez totalement ce trou d'un mélange de tourbe blonde, de terreau (compost) de feuilles (hêtre ou chêne par exemple) et de terre argileuse du jardin (ou de sable grossier).
Une fois l'aire de culture préparée, plantez simplement chaque pied (avec son substrat, ne l'enlevez pas) en laissant le collet dépasser de la surface. Si le sol semble un peu sec, arrosez immédiatement.
Si le sol paraît un peu nu, associez les Cypripedium à une curiosité botanique, la rhubarbe Rheum alexandrae. Les conditions de culture correspondent, elles n'entreront pas en concurrence, au
Rosalee de la Forêt/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Si les conditions de plantation sont respectées, l'entretien n'est pas compliqué : arrosez, uniquement avec de l'eau de pluie ou de l'eau osmosée, surtout pas d'eau calcaire, en cas de sécheresse. Ceci est notablement à surveiller en été pour éviter tout coup de chaud : une bonne humidité ambiante permet d'amoindrir les dommages de rayons du soleil trop brûlants.
N'apportez pas d'engrais, jamais !
Supprimez la tige florale dès son déclin, et les feuilles quand elles commencent à dépérir.
Au fil des années, si l'aire de culture préparée est colonisée, une extension de cette aire de croissance sera à prévoir.
Supprimez la tige florale en la coupant à 5 cm lorsque la fleur se fane. N'hésitez pas à le faire dès les premiers signes de défleuraison, cela laissera des forces au plant, inutile de perdre de l'énergie pour une fleur fanée…
Les feuilles peuvent aussi être coupées quand la défeuillaison débute, mais vous pouvez aussi les récolter en fin de vie, quand elles ont bruni.
Les orchidées, d'une manière générale, ne connaissent pas de véritables nuisibles ou parasites, mais leur pire ennemi est un non-respect des conditions de culture idéales pour chacune des espèces.
La nécrose des feuilles, qui se manifeste par des taches allongées de couleur brune et des feuilles molles, peut être due à une mauvaise hygrométrie ou des erreurs de luminosité.
Bill Bouton/CC BY-SA 2.0/Wikimedia
Le semis n'est pas envisageable, simplement parce que les insectes pollinisateurs spécifiques à chaque espèce sont absents de notre territoire.
La multiplication des Cypripedium ne se provoque pas, elle se fait naturellement avec une ou deux nouvelles croissances annuelles.
Si la plantation devient trop dense, coupez le rhizome au printemps pour transplanter la nouvelle croissance plus loin.
Toutes les orchidées ont d'importants besoins en eau. Une eau légèrement acide et sans grande minéralisation : l'exploitation d'un récupérateur d'eau de pluie, filtrée, permet des économies sur l'eau d'arrosage et de brumisation.
Utilisez des feuilles de chêne ou de hêtre pour préparer un compost valable pour les Cypripedium.
Attention : ne mettez pas les feuilles mortes de Cypripedium dans un compost, car elles contiennent de l'oxalate de calcium nocif.
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