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Plantation
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Floraison
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Le genre Paphiopedilum est originaire d'Asie du Sud, à partir du sous-continent indien, au sud de la Chine, mais aussi de la Nouvelle-Guinée, des îles Salomon et des îles Bismarck. La plupart des hybrides populaires sont créés à partir d'espèces provenant de Birmanie et de Thaïlande.
Leurs aires de distribution étant très étendues, les conditions climatiques subies par les espèces botaniques sont très variables mais, contrairement à beaucoup d'espèces cultivées, elles sont souvent marquées par un caractère plus tempéré. En revanche, ne possédant pas de pseudo-bulbes qui permettraient un stockage de l'eau, ces espèces, bien que ne nécessitant qu'une humidité ambiante modérée, supportent très difficilement une longue période de sécheresse.
Les espèces de Paphiopedilum vivent naturellement parmi les couches d'humus terrestres sur le sol de la forêt, tandis que quelques-unes sont de véritables épiphytes et quelques autres sont lithophytes, c'est-à-dire implantées sur des escarpements rocheux.
Le feuillage tesselé permet aux Paphiopedilum de se camoufler sous la lumière tamisée du sol forestier. Lorsque les pousses âgées meurent, de plus récentes prennent le relais. Chaque nouvelle pousse fleurit seulement une fois, produisant une grappe, entre les feuilles succulentes charnues.
Les Paphiopedilum, surtout les espèces avec un très beau feuillage souvent moucheté, tacheté, tesselé, sont des plantes d'intérieur décoratives. Ces orchidées terrestres sont sciaphiles, c'est-à-dire, prospérant toujours à l'ombre.
Une seule fleur naît à l'extrémité d'une tige, généralement grande et érigée. D'autres types, à feuillage uni, ont des fleurs plus lourdes et plus arrondies. Les nuances de couleurs de ces orchidées vont du blanc au marron foncé en passant par toutes les nuances de jaune et de rouge. Les fleurs uniques ou en nombre restreint peuvent atteindre plus de 20 cm d'envergure portées bien en évidence par une hampe florale rigide.
Les variétés à feuilles tesselées fleurissent pratiquement en toutes saisons, mais plus souvent au printemps et en été, et les fleurs durent de longues semaines. La plupart des types à feuilles unies fleurissent en hiver et au printemps.
Le trait caractéristique des « paphios » est le sabot, qui est un labelle modifié. La forme varie d'une espèce à l'autre, les pétales peuvent être courts, étroits ou larges. Dans certains cas, ils sont exceptionnellement longs, horizontaux ou retombants. Le sépale dorsal généralement tacheté est un trait dominant des Paphiopedilum. Ce caractère principal distinctif de ces espèces est constitué par un très fort développement de leurs labelles retroussés formant une « poche » plus ou moins fermée. Cette poche piège les insectes afin de faciliter la pollinisation.
Les racines sont épaisses et charnues. Les plantes en pot forment une boule serrée des racines qui, quand elles sont démêlées, peuvent mesurer jusqu'à 1 m de long.
Note : le groupe des sabots-de-Vénus, incluant les genres Paphiopedilum, Phragmipedium et Cypripedium, mais encore Mexipedium et Selenipedium, constitue, dans le monde des orchidées, un ensemble botanique bien distinctif et représente l'un des stades les plus primitifs de l'évolution des orchidacées.
Maja Dumat/CC BY 2.0/Flickr
Ces orchidées demandent une température minimale de 16 °C, de l'humidité, de l'ombre, un arrosage régulier, et ce toute l'année.
La culture en intérieur leur convient, et elles peuvent être placées à côté de Phalaenopsis.
En général, les orchidées préfèrent la lumière diffuse, surtout l'été quand l'ensoleillement est intense. Exposées au soleil direct, les feuilles risquent de roussir très vite. Pendant l'hiver, comme le rayonnement solaire est moins virulent et la météo moins clémente sous nos latitudes, il est inutile d'ombrager artificiellement vos plants, il faut au contraire leur offrir la meilleure luminosité alentour.
Placez-les dans un pot aussi petit que possible, rempotez-les souvent dans le même pot pour raviver les qualités du substrat.
Une bonne ventilation est absolument essentielle. N'oubliez pas que la température doit être liée à l'hygrométrie ambiante : vos plantes supporteront mieux une température de moins de 10 °C en étant sèche, comme elles supporteront une légère surchauffe à 30 °C si l'humidité ambiante et la circulation de l'air sont importantes.
Conseil : comme tous les types d'orchidées dont la répartition est continentale, les exigences climatiques peuvent être diverses même si les individus sont regroupés sous le terme Paphiopedilum. Pour certaines espèces identifiées beaucoup plus rares (et donc plus onéreuses), n'oubliez pas de rechercher spécifiquement les conditions climatiques naturelles. Certains Paphiopedilum lithophytes (espèces botaniques uniquement) ont été notamment trouvés sur des roches exposées au plein soleil sous des latitudes tropicales.
Le choix, à l'achat, d'un plant en fleurs permet de connaître assez précisément les diverses périodes de culture.
Ces périodes sont variables en fonction de l'espèce (origine géographique, feuilles tesselées ou non, espèce multiflore ou non, altitude).
Orchidées essentiellement terrestres, les Paphiopedilum réclament donc un substrat différent des substrats commercialisés pour les épiphytes. Un léger apport de terreau constitue donc un plus.
En revanche, le substrat doit rester très drainant et donc aéré afin de ne pas permettre à l'eau de stagner.
De plus, contrairement à de nombreuses autres orchidées, les sabots-de-Vénus prospèrent dans des milieux calcaires et sont donc ravis d'un léger apport calcaire tous les 2 mois sous forme de poudre de dolomies (si votre eau est calcaire, ceci est inutile).
Pour les espèces lithophytes, de simples billes d'argile, ou mieux de la pouzzolane, peuvent suffire à composer le substrat, tout en veillant au drainage.
Dick Culbert/CC BY 2.0/Flickr
Tout comme les Phalaenopsis, les Paphiopedilum ne possèdent pas d'organes de stockage de l'eau (pseudo-bulbes), ils n'ont donc pas de période sèche marquée et réclament une humidité ambiante moyenne mais constante. Le principe de base étant que la plante ne doit jamais être ni détrempée ni sèche. Attention toutefois, comme toutes les autres orchidées, celles-ci ont horreur de l'eau stagnante d'une soucoupe qui entraîne un pourrissement.
Utilisez simplement l'eau du robinet pour les arrosages, en prenant soin de laisser l'eau courante se déchlorer en la laissant stagner 24 à 72 h dans un récipient ouvert (évaporation du chlore par échange gazeux). Les paphios aiment avoir un peu de calcaire : l'eau du robinet convient donc bien pour les arrosages. Mais elles craignent bien sûr le chlore, les racines y sont sensibles.
De même, n'ayant pas d'organes de stockage de nutriments, les sabots-de-Vénus réclament un apport régulier d'engrais. En revanche, il convient de ne pas trop concentrer celui-ci, cela aurait pour conséquence de brûler les racines. Un apport dilué tous les mois s'avère largement suffisant, avec un engrais équilibré (NPK 5-5-5 par exemple).
En fonction de la croissance de l'individu et de l'épuisement du substrat, un rempotage tous les 2 ans semble une bonne fréquence. Celui-ci sera réalisé dans un pot relativement petit, ces orchidées appréciant de se sentir un peu à l'étroit pour bien se développer, surtout chez les lithophytes qui poussent souvent dans de simples fissures de rocher.
Attendez la fin de la floraison pour rempoter.
Supprimez la tige florale du Paphiopedilumen la coupant à ras des feuilles lorsque la fleur se fane.
Les orchidées, d'une manière générale, ne connaissent pas de véritables nuisibles ou parasites, mais leur pire ennemi est un non-respect des conditions de culture idéales pour chacune des espèces.
Les affections qui menacent les Paphiopedilum sont d'origines diverses :
Parmi les parasites qui menacent le plus souvent les espèces de Paphiopedilum, il est possible d'éliminer les cochenilles, qui apparaissent souvent sur des plantes insuffisamment saines, avec des produits adaptés (par exemple à base d'huile de paraffine, qui les asphyxie).
Pour lutter contre les pourritures nobles (botrytis) qui menacent les fleurs, la meilleure solution consiste à améliorer la circulation de l'air.
Enfin, bien qu'ils soient rares, les virus peuvent affecter les plantes, ce qui se traduit par une rupture dans la couleur des fleurs. Dans ce cas, la seule solution consiste à brûler la plante, car il n'existe pas de remède contre cette infection.
David Eickhoff/CC BY 2.0/Flickr
La multiplication est quasiment impossible pour l'amateur, sauf si le plant donne naturellement une plantule par extension.
Dans un tel cas (qui reste globalement assez rare), attendez au moins 18 mois (et que le nouveau plant ait au moins 5-6 feuilles) pour le séparer par division du pied mère.
Ne mettez pas les feuilles mortes dans un compost, car elles contiennent de l'oxalate de calcium nocif.
Attention : les espèces du genre Paphiopedilum sont légèrement toxiques. Les toxines sont concentrées dans les feuilles et les tiges. Le principal ingrédient actif est cristallisé dans de l'oxalate de calcium. La consommation de ces parties de la plante peut provoquer des nausées, des vomissements et de la diarrhée. En outre, en raison de la présence de quinoïdes composés dans la plante, il existe des possibilités d'allergies de contact.
Étymologiquement, le genre Paphiopedilum (masculin) vient du grec Paphios, ville de l'île de Chypre dans laquelle un temple avait été érigé au culte de Vénus, et de pedilon, qui signifie « chausson, pantoufle ».
Le nom du genre a été créé par Ernst Hugo Heinrich Pfitzer en 1886.
Dès le XIXe siècle, les premiers orchidiculteurs ont essayé d'acclimater les espèces himalayennes de haute altitude, en particulier Paphiopedilum insigne, Paphiopedilum spicerianum, Paphiopedilum villosum et Paphiopedilum fairrieanum. Celles-ci se vendaient autrefois et se vendent encore par quantités énormes sur le marché des fleurs coupées.
Un second engouement a eu lieu avec les spectaculaires paphios de Bornéo. Car si les espèces à fleurs multiples de Bornéo ont une croissance assez lente, la floraison en apothéose, particulièrement chez Paphiopedilum rothschildianum (qui peut attendre 18 ans pour sa première floraison !) et Paphiopedilum sanderianum, récompense largement le collectionneur pour sa patience.
Une troisième vague de découverte a relancé les recherches en hybridations, lesquelles ont permis de créer de nouvelles plantes surprenantes, qui n'ont qu'une ressemblance lointaine avec les orchidées originales.
Comme pour d'autres genres qui ont connu engouement commercial, les Paphiopedilum, forts de plus de 80 taxons (espèces et hybrides naturels) botaniques, se sont enrichis de milliers d'hybrides, tous plus colorés les uns que les autres et qui sont l'objet de la convoitise des orchidophiles à grand coup de milliers d'euros.
Bien évidemment, ces espèces ont aussi payé un lourd tribut aux « chasseurs d'orchidées » et bien souvent les formes les plus rares des botaniques ne subsistent plus dans leurs milieux naturels.
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