Blé

Blé en résumé

Dénomination

  • Nom(s) commun(s)

    Blé

  • Nom(s) latin(s)

    Triticum

  • Famille

    Poacées

  • Type(s) de plante

    Plante ornementale ▶ Herbes et graminées

    Plante comestible ▶ Autres légumes

Esthétique

  • Couleur des feuilles

  • Végétation Vivace : Plante qui vit plus de deux ans.
    Annuelle : Plante qui vit moins d'un an.
    Bisannuelle : Plante dont le cycle de vie dure deux années. La première année, la plante se développe la seconde année, elle donne fleurs et fruits, puis elle meurt.
    Pour en savoir plus

    Annuelle
  • Feuillage Persistant : Le feuillage dure toute l'année.
    Semi-persistant ou semi-caduc : La plante conserve une partie de son feuillage toute l'année.
    Caduc : La plante perd ses feuilles à l'automne.
    Pour en savoir plus

    Caduc
  • Forme

    Ouvert ou divergeant
    Élancé ou colonnaire
  • Hauteur à maturité La hauteur à maturité est la hauteur à laquelle la plante s'élève naturellement quand elle bénéficie des conditions les plus favorables.
    La plante pourra prendre du temps pour atteindre cette hauteur, en fonction de la vitesse de sa croissance.
    La plante pourra aussi ne jamais atteindre sa hauteur à maturité, si elle est taillée régulièrement, ou si elle n'est pas cultivée dans les conditions optimales pour sa croissance.
    Pour en savoir plus

    0,60 à 1,50 m

Jardinage

  • Entretien Facile : La plante ne nécessite pas de soin particulier, ou des soins très simples.
    Modéré : La plante nécessite des soins réguliers ou un peu de pratique en jardinage.
    Difficile : La plante nécessite des soins importants et un savoir-faire en jardinage.
    Pour en savoir plus

    Facile
  • Besoin en eau Le besoin en eau de la plante peut être assuré par la pluie, l'humidité naturelle du sol ou l'arrosage. Pour évaluer l'arrosage nécessaire, il faut aussi prendre en compte la température ambiante, à cause de l'évaporation, et de la capacité du sol à retenir l'eau.
    Faible : Pour une plante d'intérieur, arroser tous les mois. Pour une plante d'extérieur, elle supporte bien la sécheresse.
    Moyen : Pour une plante d'intérieur, arroser toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Pour une plante d'extérieur, elle aura besoin d'apports d'eau avant que le sol sèche.
    Important : Pour une plante d'intérieur, arroser plusieurs fois par semaine. Pour une plante d'extérieur, il lui faut des apports d'eau abondants et réguliers.
    Pour en savoir plus

    Moyen
  • Croissance Lente : La plante atteint sa maturité en plusieurs décennies.
    Normale : La plante atteint sa maturité en quelques années.
    Rapide : La plante atteint sa maturité en quelques mois.
    Pour en savoir plus

    Rapide
  • Multiplication La multiplication consiste à créer une nouvelle plante soi-même.
    Semis : La plante se reproduit par la plantation de graines.
    Pour en savoir plus
    Division : Une partie de la racine (rhizome, tubercule) sert à créer de nouvelles pousses.
    Pour en savoir plus
    Bouturage : Une branche est plantée en terre, où elle produit de nouvelles racines.
    Pour en savoir plus
    Marcottage : La branche n'est pas coupée de la plante mais elle est en partie enfouie dans la terre, où elle développe ses propres racines.
    Pour en savoir plus
    Greffe : Un fragment de plante est implanté sur une autre plante.
    Pour en savoir plus
    Impossible : Il n'est pas possible, pour un particulier, de multiplier sa plante. S'il en veut une autre, il lui faut l'acheter auprès d'un professionnel.

    Semis
  • Résistance au froid Résistante (rustique) : Plante résistante au gel.
    À protéger (semi-rustique) : Plante qui supporte la fraîcheur mais qui nécessite une protection contre le gel.
    À rentrer (fragile) : Plante qui craint le froid et qui doit être abritée pendant la saison froide.
    Pour en savoir plus

    Résistante
  • Type de sol Sol argileux : Terre lourde et collante quand elle est humide, qui durcit et craquelle en séchant.
    Sol calcaire : Terre claire et crayeuse, sèche l'été et boueuse l'hiver.
    Sol sableux : Terre légère, facile à travailler et qui retient mal l'eau.
    Sol caillouteux : Sol chargé de cailloux et pauvre en matières organiques.
    Humifère : Noire et facile à travailler, elle ressemble à la terre en forêt.
    Terre de bruyère : Sol acide (pH 4 à 5), sableux et riche en humus.
    Terreau : C'est facile, cette terre s'achète en magasin !
    Pour en savoir plus

    Sol calcaire Sol sableux
  • PH du sol Le pH mesure l'acidité du sol.
    Sol alcalin : Le pH est supérieur à 7. Il s'agit principalement des sols calcaires.
    Sol neutre : Le pH est compris entre 6,5 et 7,2. La plupart des plantes y poussent correctement.
    Sol acide : Le pH est inférieur à 7. Il s'agit principalement des terres de bruyère.
    Pour en savoir plus

    Sol alcalin Sol neutre
  • Humidité du sol L'humidité du sol ne dépend pas de la pluie, mais de la manière dont le sol conserve l'eau ou non.
    Sol drainé : Sol frais mais où l'eau ne stagne pas.
    Sol humide : Sol où de l'eau stagne.
    Sol sec : Sol qui ne retient pas l'eau.
    Sol frais : Sol qui reste constamment humide (mais pas trempé). Pour en savoir plus

    Sol drainé Sol frais
  • Densité

    120 à 150 pieds/m²

Emplacement

  • Exposition Soleil : La plante doit avoir du soleil direct toute la journée. En intérieur, c’est directement (moins d’1 m) devant une fenêtre orientée sud ou ouest.
    Mi-ombre : La plante doit avoir du soleil une partie de la journée seulement. En intérieur, c’est devant une fenêtre à l’est ou plus éloignée d’une fenêtre orientée sud ou ouest.
    Ombre : La plante doit être à l'ombre d'autres plantes. En intérieur, c’est le cas des pièces en hiver, des fenêtres au nord ou en partie occultées et quand la plante est loin de la fenêtre (+ de 2 m).
    Pour en savoir plus

    Soleil
  • Utilisation extérieure

    Prairie Plantation isolée Potager
  • Plantation Pleine terre : La plante peut être plantée directement dans la terre.
    Bac, pot ou jardinière : La plante peut être plantée dans un bac. (Le volume du bac doit être adapté à la taille de la plante.)
    Pour en savoir plus

    Pleine terre
  • Climat

Plantation

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Floraison

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Récolte

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Le blé, de son nom latin Triticum, fait partie des céréales à paille annuelles dont les feuilles à préfoliaison enroulée font plus de 6 à 8 mm de large. Les tiges sont des chaumes cylindriques creux élevés, à feuilles alternes planes. Le chaume porte une inflorescence qui est un épi d'épillets. L'épi est enflé, tétragone à sub-tétragone, dense à l'axe solide. Chaque épillet comporte 2 à 5 fleurs par étage d'épi.

Cette Poacée est assez exceptionnelle dans le monde végétal : la fécondation a lieu dans la fleur avant même qu'elle ne s'ouvre et ne s'épanouisse, de sorte qu'il y a une autofécondation à l'intérieur même du bouton floral pour environ 95 % des plants. Ceci explique la grande quantité de graines contenues dans un épi. Les 5 % non autofécondés ont permis certaines hybridations naturelles. Le grain de blé est un fruit sec simple, dont les graines ne se libèrent pas seules (fruit indéhiscent) et dont la paroi adhérente protège des influences extérieures, mais nécessite un battage avant utilisation. La carène est la forme du grain, variable d'une espèce à l'autre, la glume contient des glumelles qui enferment la fleur et ensuite le grain.

Le blé est un pilier de notre alimentation. Il permet de fabriquer farine, pain, biscuits, barres de céréales, soupes, pâtes alimentaires, semoules… D'un point de vue économique et agricole, deux types de blés sont les plus importants :

  • le blé dur, Triticum turgidum sous espèce durum, surtout cultivé dans les régions chaudes et sèches. Blé très riche en gluten, utilisé pour produire les semoules et les pâtes alimentaires ;
  • le blé tendre (ou froment) Triticum aestivum, de loin le plus important, davantage cultivé en France, au Canada, en Europe du Nord, principalement pour faire la farine panifiable utilisée pour le pain.

Cette céréale a de manière globale une résistance au froid comprise entre -10 et -15 °C. Il est donc possible de la cultiver partout sauf en montagne où le froid et le relief posent problème.

Très simple de culture, un petit carré au jardin donne tout de suite un air campagnard fort agréable. 9 à 11 mois plus tard, vous récolterez de beaux épis jusqu’à 1,50 m de haut, de bons grains pour faire une farine à pain, des pâtes à tarte, pizza. Conservés en l'état, les épis font de belles décorations en vase pour bouquets secs ou verts.

Espèces de blé

La culture de cette céréale revient à l'ordre du jour dans les jardins particuliers, cependant bon nombre d'espèces sont commercialisées et il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Outre le blé dur et le blé tendre, vous pouvez trouver :

  • l'épeautre, blé tendre plus rustique de plus en plus demandé, produit surtout en agriculture biologique ;
  • l'engrain ou petit épeautre, blé tendre plus rustique dont la culture est à très faible rendement ;
  • le blé du Khorasan ou Kamut (marque de commerce) qui est l'ancêtre du blé dur, on le trouve beaucoup dans les épiceries bio en graines ou en farine.

Le nom de « blé » est un terme générique qui désigne plusieurs céréales appartenant au genre Triticum. Ce genre inclut des milliers d'espèces, variétés et hybrides. Pour une approche ciblée, les six types présentés ci-dessous sont les plus représentatifs de la diversité.

Note : qu'il soit d'hiver ou de printemps, la saison de semis du blé n'a pas beaucoup d'importance. Seuls les grands céréaliers sont tenus de respecter ces indications pour obtenir un rendement maximal.

Blé d'hiver

Blé dur (Triticum turgidum)

Blé d'hiver Blé dur (Triticum turgidum)
  • Espèce : Blé dur (Triticum turgidum)
  • Aspect : Feuillage et épis d'un beau vert légèrement argenté.
  • Grains : Épi droit, très groupé, long et fin, très barbu. Compact.
  • Qualités : Surtout cultivé dans les régions chaudes et sèches. Rustique à fort rendement.

Froment, blé tendre (Triticum aestivum)

Blé d'hiver Froment, blé tendre (Triticum aestivum)
  • Espèce : Froment, blé tendre (Triticum aestivum)
  • Aspect : Port dressé robuste et solide à feuilles vert foncé longues et larges.
  • Grains : Épi dressé, long et large, charnu et densément fourni. Compact.
  • Qualités : Le plus important de tous, davantage cultivé sous moyennes latitudes (nord de la France). Très fort rendement. Utilisé dans la fabrication des bières blanches.

Blé d'hiver et de printemps

Touzelle, blé commun (Triticum sativum)

Blé d'hiver et de printemps Touzelle, blé commun (Triticum sativum)
  • Espèce : Touzelle, blé commun (Triticum sativum)
  • Aspect : Très dressé au feuillage et épis d'un vert bleuté magnifique.
  • Grains : Épi droit, long et fin, vert-jaune à maturité, sans barbe. Compact.
  • Qualités : Blé précoce dont l'épi est sans barbe. Rendement élevé, le plus beau et plus pur froment.

Blé de printemps

Épeautre, blé des Gaulois (Triticum spelta)

Épeautre, blé des Gaulois (Triticum spelta)
  • Espèce : Épeautre, blé des Gaulois (Triticum spelta)
  • Aspect : Profond enracinement, feuilles fines vert-jaunâtre, ensemble épi feuillage dressé.
  • Grains : Épi long, grêle, dressé à axe fragile. Le grain conserve son écorce après battage. Peu compact.
  • Qualités : Très utilisé en agriculture biologique, pousse sur sols secs et pauvres. Résistant aux attaques fongiques. Rendement faible, d'où sa culture axée sur le bio.

Engrain, petit épeautre (Triticum monococcum)

Blé de printemps Engrain, petit épeautre (Triticum monococcum)
  • Espèce : Engrain, petit épeautre (Triticum monococcum)
  • Aspect : Allure dressée désordonnée, ensemble tige, feuilles épis d'un beau vert devenant subitement jaune en début de maturation.
  • Grains : Les épillets contiennent un seul grain d'où le nom français d'engrain pour « un grain ». Non compact.
  • Qualités : Principalement cultivé en Provence et en agriculture biologique. Seule céréale à n'avoir subi aucune modification génétique depuis son origine.

Blé de Galice, blé de Pologne (Triticum polonicum)

Blé de printemps Blé de Galice, blé de Pologne (Triticum polonicum)
  • Espèce : Blé de Galice, blé de Pologne (Triticum polonicum)
  • Aspect : Bel aspect à feuilles vert franc, croissant plus horizontalement. Bel ensemble doré à maturité.
  • Grains : Très gros épis lâches fortement barbus. Retombants à maturité. Compact.
  • Qualités : Malgré son nom il n'a jamais été cultivé en Pologne, il s'agit d'une confusion restée en l'état. Ancienne variété revenant en culture grâce à sa rusticité.

Semis du blé

Semis du blé

Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr

Le blé ne se multiplie que par semis, très simple à réaliser, en place, sans avoir à le repiquer ni à le retravailler après germination. Les données comme « blé d'hiver » ou « blé de printemps » ne sont pas restrictives. Ainsi, un blé de printemps peut être semé en hiver et vice-versa. Seuls les grands céréaliers respectent ces dates, tenus par une obligation de fort rendement.

Les données suivantes concernent le semi de 1 m² de blé.

Où semer le blé ?

En pleine terre, dans un sol travaillé et amendé à exposition ensoleillée. Le sol doit avoir un pH neutre ou calcaire, jamais acide. L'amendement doit être léger pour éviter le risque de verse dû à un enracinement pauvre.

Bon à savoir : la verse est un effet de groupe qui amène à l'affaissement d'une partie des plants cultivés dont l'enracinement est faible.

Quand le semer ?

Le blé d'hiver se sème à l'automne, durant le mois d'octobre, pendant lequel le temps est humide, mais pas encore trop froid. Il a un meilleur rendement que les blés de printemps.

Les variétés de blés dites « de printemps » se sèment en février-mars.

Comment le semer ?

Comptez entre 120 et 150 plants par m² : 120 si votre hiver a un froid « doux », 150 si le froid est plus intense. Cette différence permet de combler l'éventuelle perte due à un froid excessif.

À noter : ce nombre de graines est généralement la quantité contenue dans un épi bien plein.

Les variétés de blé tendre qui se sèment en automne ont besoin de connaître les rigueurs de l'hiver pour se développer normalement. Les blés durs sont surtout semés en février-mars.

Si vous avez copieusement amendé le terrain pour cultiver des légumes auparavant, contentez-vous d'ameublir le sol. Si le blé est destiné à être planté sur une parcelle jamais cultivée ou jamais fertilisée, apportez 500 g de compost par m².

Attention : trop de compost peut faire verser le blé à cause d'un enracinement sur un sol rendu trop souple.

  • Délimitez un carré de 1 m sur 1 m. Tracez 4 lignes espacées de 20 cm.
  • Semez les grains espacés de 2 à 3 cm en les enterrant d'environ 2 cm.
  • Recouvrez doucement avec un râteau ou à la main et tassez légèrement.
  • Arrosez copieusement, mais sans ruissellement.

Les graines germent avant l'hiver et développent un système racinaire suffisant pour résister à la mauvaise saison.

Culture et entretien du blé

Culture et entretien du blé

Fernando Valenzuela/CC BY 2.0/Flickr

Entretien des rangs

Après la germination de votre blé, semez entre les rangs du trèfle blanc ou violet pour couvrir le sol et entretenir sa fertilité puisque les trèfles fixent l'azote de l'air. Cela apporte un effet visuel charmant.

À la fin de l'hiver, quand le blé forme des touffettes herbacées (mars), sarclez le sol pour butter et encourager votre blé à taler (émettre plusieurs tiges). À partir de cet instant, la croissance devient plus active et peut atteindre 5 mm par jour. Les tiges se redressent et prennent une position tendant vers la verticale. Cette phase se termine à l'épiaison, théoriquement en juin, juillet.

Arrosage

Les arrosages doivent être raisonnables au début, une légère humidité constante suffit. Plus la plante se développe, plus elle demande d'eau. Un manque d'eau est nuisible à la production d'épis. En début de maturation des épis, stoppez pratiquement les apports d'eau.

Suivez régulièrement le sol de vos lignes plantées afin de réagir si besoin.

Désherbage

Évitez à tout prix l'usage de désherbants. La pratique manuelle semble souvent longue et fastidieuse, elle est néanmoins bien plus conseillée pour la faune, la flore et votre santé lors de la consommation de votre récolte.

Fertilisation

Sur un sol correctement amendé avant semis, aucune fertilisation n'est nécessaire en cours de culture.

Protection

Dès que les épis blondissent, surveillez les oiseaux. Il est prudent d'acheter un petit filet (2 m × 2 m) à l'avance, car s'ils se jettent sur votre beau blé, le pillage peut être éclair. Tendez ce filet sur 4 piquets et attachez-le sur une ficelle faisant le tour de la culture pour éviter que les oiseaux ne se faufilent dessous.

Maladies, nuisibles et parasites

La rouille brune

Elle est causée par un champignon, le Puccinia triticina et le Puccinia glumarum. Les apparitions se produisent en mai ou juin. Cependant, on peut observer des pustules en automne. L'hivernation a lieu sous forme de mycélium dans les plantes. La maladie se reconnaît à la présence de points duveteux arrondis, bruns, se trouvant en particulier à la face supérieure des limbes qu'ils ne perforent pas. Ils sont entourés d'une auréole décolorée et de pustules réparties au hasard. Les organes atteints sont les feuilles et les graines. Traitez à l'aide d'un fongicide systémique adapté à ce type de champignon.

La carie du grain

Tilletia tritici c'est la seule qui existe en France. Dans cette maladie, les pièces florales ne sont pas touchées, seul le grain est atteint. Il est déformé, plus ou moins arrondi, de couleur gris foncé, plein de poussière noire, il exhale une odeur nauséabonde. L'épi prend un aspect général caractéristique déformé.

Bien avant la maturité, les grains cariés se reconnaissent aisément à leur forme arrondie et à leur couleur vert foncé anormale. Il faut observer attentivement la végétation pour détecter un léger raccourcissement des plantes, accompagné par une augmentation des ramifications à brins mous, des épis grêles ou stériles. Les seuls moyens de lutte sont le traitement préventif des semences par trempage ou poudrage. L'arrachage des plants adultes atteints. L'utilisation d'espèces plus rustiques diminue le risque.

Les charançons

Les femelles pondent leurs œufs à l'intérieur des grains, les larves se développent à l'intérieur à des températures de 30 à 32 °C, donnant lieu à une nouvelle génération en 25 jours. En dessous de 12 °C, ils ne peuvent plus se reproduire. Un séjour de trois mois à 5 °C entraîne la mort de toutes les formes, ce qui est donc une protection efficace.

Les triboliums

Les insectes du genre Tribolium sont des coléoptères appelés ténébrions. Ils se nourrissent de grains lorsque la température est d'environ 30 à 35 °C. La durée de leur cycle est de 18 à 25 jours. Ce prédateur est prolifique, avec 400 à 600 œufs pondus par femelle.

La lutte contre ces deux principaux ravageurs doit être chimique, avec un insecticide systémique dès les premiers individus constatés.

Autres ravageurs

Les oiseaux aiment particulièrement se nourrir des grains lorsque les épis mûrissent. Protégez la culture à l'aide d'un filet.

Les rongeurs font de gros dégâts principalement après récolte si le blé n'est pas bien protégé contre eux.

Récolte

Quand et comment récolter ?

Les grains de blé atteignent leur maturité fin juillet. Lorsque la tige sèche et que l'épi se courbe vers le bas, c'est le moment de la moisson. Quand tiges et épis ont bien jauni, prélevez régulièrement quelques grains pour contrôle : votre blé est mûr lorsque l'ongle ne peut plus pénétrer dans le grain.

Par beau temps sec, récoltez à la faucille bien aiguisée ou à la cisaille, coupez à 10 cm du sol. Il est aussi possible d'arracher les plants.

La conservation et le tri du blé

Liez la récolte en gerbes puis rentrez le tout à l'abri. Suspendez les gerbes ou rangez-les debout, au sec et à l'abri des rongeurs. Le blé se conserve très bien ainsi.

Vient ensuite le temps du battage, c’est-à-dire la séparation du grain des épis. Pour décortiquer du blé en petite quantité, malaxez l'épi entre vos doigts, en remontant de la base côté tige au sommet.

Pour une plus grande quantité, coupez les épis bien secs au sécateur et placez-les dans un sac en grosse toile ou un drap. Fermez hermétiquement et battez énergiquement pour faire sortir le grain.

Il faut ensuite le vanner, opération qui consiste à séparer la balle (enveloppe) du grain. Sur un tamis de maçon, par exemple, faites tourner les grains face à un léger courant d'air ou un sèche cheveux pour faire envoler la balle et ainsi conserver uniquement le grain.

Pour fabriquer de la farine à partir de vos grains récoltés et nettoyés des impuretés, munissez-vous d'un moulin à café ou d'un bon mixer. Laissez tourner le temps qu'il faut pour obtenir une poudre fine la plus régulière possible. Si besoin, tamisez l'ensemble avec une passoire de cuisine. Votre farine est prête, il ne vous reste plus qu'à l'utiliser !

Multiplication du blé

Multiplication du blé

Dag Terje Filip Endresen/CC BY 2.0/Flickr

Le blé se multiplie uniquement par semis, voir la partie « Semis du blé ».

Conseils écologiques

La paille a de nombreuses utilisations, comme biomasse pour le carburant, mais surtout pour les couvertures en chaume et comme paillis dans le jardin. Après votre récolte, conservez cette paille au sec pour un usage futur.

Les pollinisateurs apprécient leurs fleurs, évitez les pulvérisations à ce moment de croissance.

Propriétés et usages

Évolution génétique

Le stock des chromosomes s'est multiplié chez les blés cultivés et s'est hybridé naturellement avec celui d'autres graminées. Les blés sauvages sont diploïdes : ils ont, comme la plupart des espèces, un stock chromosomique double (2 fois 7 chromosomes), la moitié d'origine paternelle, l'autre moitié d'origine maternelle. Au cours de l'évolution de cette plante, ce stock chromosomique s'est multiplié par deux, produisant des blés tétraploïdes comme le blé dur. Il s'est parfois même multiplié par trois (blés hexaploïdes à 42 chromosomes) dans le cas du blé tendre.

En même temps, une partie du patrimoine d'au moins deux autres espèces de graminées sauvages encore mal identifiées s'est métissée de façon fortuite avec celle des blés. Ce patrimoine a été maintenu grâce à l'autofécondation, ce qui a donné de nouvelles qualités. C'est ainsi que fut acquise par le froment la capacité de synthèse des éléments du gluten qui rend la farine panifiable, chose impossible auparavant.

Classement des farines

Les farines sont classées selon leur teneur en minéraux. Plus le type est élevé, plus elles sont nutritives, mais moins elles sont blanches. Ainsi :

  • La T45 est une farine à pâtisserie, appelée fleur de farine.
  • La T55 est la farine blanche la plus utilisée au quotidien.
  • La T65 est blanche sans additifs.
  • T80 et T110 sont des farines grises.
  • La T150 est une farine complète.

Apports nutritionnels pour 100 grammes de blé complet

Valeur énergétique : 374 cal

Protéines : 75 g

Lipides : 1,85 g

dont :
  • acides gras saturés : 0,27 g
  • acides gras mono-insaturés : 0,15 g
  • acides gras polyinsaturés : 0,81 g

Glucides : 13,19 g

Fibres alimentaires : 0,6 g

Calcium : 142 mg

Fer : 5,2 mg

Magnésium : 25 mg

Phosphore : 260 mg

Potassium : 100 mg

Sodium : 29 mg

Zinc : 0,85 g

Cuivre : 0,18 mg

Sélénium : 39,7 µg

Un peu d'histoire…

Originellement cultivée dans le croissant fertile de la Mésopotamie il y a environ 12 000 ans, cette céréale fut importée en France par deux voies distinctes : au nord par le Danube, au sud par la Méditerranée.

En latin, épeautre se dit « far », c'est de là que vient le mot farine.

C'est à Linné, en 1753, qu'est due la première subdivision du genre Triticum en 5 espèces. T. aestivum (blés barbus de printemps), T. hybernum (blés sans barbes d'hiver), T. turgidum, T. spelta et T. monococcum. Dans une édition ultérieure de 1762, Linné ajoute une nouvelle espèce, T. polonicum.