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Floraison
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Le genre Pavonia compte environ 150 espèces de vivaces, arbustes ou sous-arbrisseaux surtout américains, mais aussi d'Afrique tropicale et d'Asie du Sud-Est. En tant que Malvacées, l'aspect de la floraison se rapproche assez de celle des hibiscus hormis le fait que ce soit les multiples sépales étroits (ou bractées), vivement colorés qui attirent le regard. La corolle reste en effet assez discrète, refermée sur la colonne d'étamines saillante qui caractérise si bien la famille. L'espèce P. multiflora est originaire des forêts tropicales du Brésil et se distingue par une floraison continue tout au long de l'année.
L'arbuste dressé atteignant 1,50 à 2,50 m de haut, est assez peu ramifié et génère de longues pousses d'un bel aspect lustré vert sombre. Les longues feuilles alternes de 15-20 cm de long, jusqu'à 6 cm de large, sont lancéolées ou ovoïdes, terminées par une pointe aiguë et flanquées de 2 stipules étroites. Les nervures pennées sont arquées et bien arquées au sein du limbe. Elles présentent parfois des cristaux brillants dus aux exsudats.
Les extrémités des tiges déploient une multitude de fleurs dressées rouge violette, naissant chacune à l'aisselle d'une feuille. Les fleurs sont portées par un pédoncule de 2-3 cm. De nombreux sépales rouges effilés forment un calicule un peu plus long que la corolle pourpre foncé, elle-même entourée d'un calice pourpre à 5 sépales un peu plus courts que les pétales. Le calicule évoque une cage, plus ou moins ouverte selon les cultivars, laissant jaillir une colonne d'étamines quasiment 2 fois plus longue que la corolle. Les 8 styles se soudent pour former une colonne parée d'anthères poudrées de pollen violet clair avant de se déployer sous la forme d'un bouquet de stigmates ronds rouge velouté.
La floraison sous nos climats tempérés s'étend de la fin du printemps au début de l'automne alors qu'elle est quasi continue en zone tropicale.
Le fruit ressemble à celui de l'hibiscus, il s'agit d'un schizocarpe (fruit sec ou peu charnu composé de plusieurs carpelles, soudés au départ, qui se séparent à maturité, appelés méricarpes). Les méricarpes deviennent des akènes à maturité, contenant une seule graine par loge.
Bon à savoir : les feuilles et fleurs de P. makoyana sont utilisées en cataplasme pour cicatriser les plaies en Amérique du Sud.
T. Voekler/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Dans la nature, la Pavonia pousse sous l'ombre partielle des arbres de la forêt brésilienne, dans un environnement humide et chaud. La plante tolère donc bien la faible luminosité de nos intérieurs, mais apprécie tout aussi bien le plein soleil estival si vous prenez soin de l'exposer progressivement aux rayons du soleil. Un bon éclairement derrière une fenêtre ensoleillée (est, sud, ouest) offre davantage de fleurs et un feuillage exubérant.
En pleine terre sous climat tropical, les sols assez riches limono-sableux lui conviennent bien.
Toute l'année en serre.
Plantez la pavonie dans un mélange de tourbe et de sable ou perlite ou dans un bon terreau de culture contenant de l'argile. Versez une couche de graviers au fond du pot.
Joao Medeiros/CC BY 2.0/Wikimedia
La Pavonia n'est pas exigeante, elle tolère assez bien que le substrat sèche entre 2 arrosages.
Elle apprécie cependant une atmosphère tiède et humide. Tout au long de l'année, vaporisez le feuillage à l'eau douce et pas trop froide ou placez le pot sur un lit de graviers humidifiés même si le manque d'humidité affecte peu l'apparence de la plante. Le cas échéant, le bord des feuilles s'enroule légèrement et les feuilles deviennent plus rigides et cassantes.
Sortez le pot progressivement dans un lieu ensoleillé en avril-mai.
Fertilisez avec un engrais pour plantes à fleurs 1 à 2 fois par mois, en diluant 2 fois par rapport à la dose prescrite. Espacez la fertilisation durant l'hiver.
En hiver, maintenez la plante à plus de 15 °C si vous voulez continuer à la voir fleurir.
En fin d'hiver-début de printemps.
Taillez les tiges qui se croisent et rabattez la touffe si vous voulez qu'elle s'étoffe davantage et produise plus de fleurs.
Les cochenilles farineuses et à boucliers, les mouches blanches (aleurodes) ainsi que les acariens sont susceptibles de s'attaquer à la plante.
Appliquez un insecticide ou du savon noir, additionné d'un filet d'huile dans le cas de cochenilles, sur le feuillage et les tiges. Si l'infestation est très importante, il est aisé de rabattre la plante à 2 cm du sol, remplacer le substrat sur 2 cm de profondeur ou même de la dépoter, secouer les racines puis de la rempoter dans un nouveau terreau. La plante repart aisément et peut se remettre à fleurir dans les 2 mois qui suivent.
Michael Wolf/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
En début d'été.
Réalisez des boutures de tête (bois tendre) de 10-15 cm en coupant juste sous un nœud.
Ôtez les feuilles du bas et recoupez celles que vous laissez afin de réduire la transpiration. Trempez la base des boutures dans de l'hormone et piquez celles-ci dans un substrat léger et humide. Une température du sol de 30 °C est idéale.
Placez la culture à l'étouffée en entourant le pot d'un sac en plastique transparent maintenu par un élastique autour du pot. Les feuilles ne doivent pas toucher la feuille plastique.
Transplantez les plants racinés en pots individuels lorsque de nouvelles feuilles se sont formées.
En été.
Réalisez un marcottage aérien en ôtant un anneau d'écorce de 2 cm sur une branche assez grosse. Entourez la plaie d'une feuille plastique remplie de tourbe humide en intercalant un bâton tourné vers le bas dans l'ouverture de la feuille.
Séparez la marcotte de la plante mère, environ au bout de 2 mois, lorsque les racines ont colonisé la poche et transplantez-la dans un pot empli de terreau.
Au printemps.
Séparez les graines de l'enveloppe du fruit et semez-les dans un terreau de semis dans une serre chauffée à 22 °C. Arrosez.
Repiquez les plantules lorsque vous pouvez les manipuler.
Pour lutter contre les acariens ou araignées jaunes ou rouges, pulvérisez de l’eau plus souvent sur le feuillage, surtout au revers des feuilles. Il existe aussi des acariens prédateurs que l’on introduit dans les serres pour éviter de traiter.
Les aleurodes (mouches blanches) peuvent aussi être combattus par Encarsia formosa en lutte biologique.
Bon à savoir : toutes les espèces de Pavonia sont très attractives pour les oiseaux butineurs, les papillons et les abeilles.
Le nom de genre Pavonia a été donné par le botaniste espagnol Antonio José Cavanilles (1745-1804) en l’honneur de son compatriote José Antonio Pavón y Jiménez (1754-1844) célèbre pour son étude de la flore du Pérou et du Chili, associé à Hipólito Ruiz López (1754-1815) entre 1777 et 1788.
Le nom d’espèce multiflora signifie « à nombreuses fleurs » en latin. L’adjectif gledhillii honore David Gledhill, conservateur du Jardin botanique de Bristol en 1989.
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