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Les styrax sont des arbres (dans leurs pays d’origine) ou des arbustes à feuilles caduques et au port étalé originaires d’Asie (Japon, Chine, Corée…) appartenant à la famille des Styracacées qui compte plus d’une centaine d’espèces. Une seule, Styrax officinalis (aliboufier) est naturellement présente dans l’est du bassin méditerranéen et en France principalement dans le Var et les Bouches-du-Rhône.
L’aliboufier pousse spontanément dans des bois clairsemés et sur les rives de cours d’eau. Il ne croit pas vite mais peut vivre plus de 100 ans. C’est un arbuste au port tortueux et étalé qui peut toutefois atteindre 3 à 7 m de hauteur. Il est aussi élégant car ses branches se recourbent vers leur extrémité et il porte un joli feuillage. Son écorce gris-brun est lisse mais s’écaille en vieillissant. Les jeunes poussent sont pubescentes (= portant des poils) ainsi que le dessous duveteux et blanchâtre de ses feuilles ovales. Leur dessus est d’abord vert tendre puis devient plus foncé.
Sa floraison intense et parfumée qui apparaît en mai-juin est magnifique. L’aliboufier se couvre alors de petites fleurs blanches en forme de campanules à 5 pétales regroupées en petits bouquets pendant à l’extrémité de rameaux de l’année. Ces fleurs donneront en juillet août des drupes blanc-verdâtre contenant une graine très dure.
En tant qu’arbre d’ornement, cultivé le plus souvent en isolé étant donné son aspect très décoratif, on utilise plutôt de nos jours divers cultivars de l’espèce Styrax japonica qui donnent des floraisons plus abondantes avec des fleurs plus grosses et qui peuvent avoir un port différent (nain, pleureur, à grosses feuilles…). Certaines variétés étant bien adaptées à la culture en pot.
Outre son usage comme arbre d’ornement au jardin, Styrax officinalis est utilisé, principalement à travers sa résine riche en acide benzoïque, le benjoin, pour divers usages médicaux et en cosmétique.
En effet, la résine de styrax qui s’écoule naturellement par des blessures du tronc (ou par des incisions pratiquées sur celui-ci) s’épaissit et durcit au contact de l’air pour donner une gomme ambrée appelée benjoin qui est utilisée depuis l’Antiquité.
geneva_wirth/CC BY NC 2.0/Flickr
Le plus pratique pour vous est de planter un arbuste acheté en conteneur. En effet, les semis sont possibles mais difficiles à réussir car les graines doivent d'abord subir une scarification longue et délicate pour pouvoir germer (voir la partie multiplication).
Choisissez-le un peu grand car la croissance des styrax est lente.
En pleine terre, vous choisirez un emplacement exposé au soleil ou en mi-ombre. Le sol doit être frais et riche en humus et bien drainé, plutôt acide ou très légèrement calcaire.
Choisissez un emplacement abrité car bien que le styrax soit rustique, il craint les gelées printanières tardives pour ses fleurs et ses jeunes rameaux.
Vous pouvez également le planter en bac ou en pot (surtout les variétés de petite taille) car sa croissance est lente.
Plantez de préférence votre styrax en pleine terre à l'automne ou à défaut au printemps.
Pour un rempotage, effectuez-le de préférence en automne.
Pour un plant en conteneur, creusez un trou d'environ 2 fois la motte si votre terre est assez riche. Sinon, faites un trou d'environ 0,80 à 1 m en tous sens que vous comblerez ensuite avec un mélange de terre, de tourbe ou de compost bien décomposé et de sable. N'oubliez pas de placer un tuteur avant de reboucher le trou de plantation.
Arrosez copieusement après la plantation et maintenez le sol frais en été pendant les 2 à 3 années suivantes.
Pour un plant cultivé en pot, rempotez-le dans un pot légèrement plus grand que le conteneur et remplissez les vides avec un mélange de terreau et sable.
David A. Hofmann/CC BY NC ND 2.0/Flickr
Durant les 3 à 4 premières années de culture :
Ensuite, les styrax ne demandent pas de soins particuliers s'il est cultivé à un emplacement qui lui convient.
Si vous décidez de tailler un peu votre styrax, faites-le en fin d’hiver, entre février et avril, avant reprise de la végétation.
Ôtez le bois malade, cassé ou mort s’il y en a ainsi qu’éventuellement les branches dirigées vers l’intérieur et se croisant.
Les styrax n’ont pas de maladies ou de parasites habituels connus.
James Gaither/CC BY NC ND 2.0/Flickr
Vous pouvez multiplier assez facilement votre styrax par bouturage. Les semis sont possibles mais difficiles à réussir car les graines doivent subir au préalable une double stratification.
Effectuez le bouturage au mois d'août. Prélevez des portions de rameaux de bois semi-aoûtés qui n'ont pas encore entièrement lignifiés.
Si vous voulez essayer de pratiquer un semis de styrax, commencez par faire tremper au printemps les graines pendant 48 h environ dans de l'eau tiède. Puis recouvrez-les de 1 cm environ de terreau maintenu humide et placez l'ensemble sous des lampes fluo pendant 1 mois. Ensuite, placez-les 3 mois au réfrigérateur entre 3 et 5 °C pour réaliser une stratification par le froid. Une fois celle-ci terminée, placez ces graines sous châssis à partir de mai. La germination doit se produire au bout de 2 à 3 semaines.
Repiquez les plantules à 3 à 4 feuilles en pépinière abritée jusqu'à l'automne où vous pourrez les installer à leur place définitive.
Paillez largement autour du pied avec un paillis organique, ce qui aura pour effet :
Connu par les Romains, le styrax était déjà utilisé pour son parfum et le benjoin pour ses vertus médicinales en traitement des infections respiratoires. Ils lui attribuaient aussi des propriétés bénéfiques pour lutter contre certains troubles digestifs et menstruels. Aussi le benjoin produit par le styrax entrait-il dans la composition de divers baumes et antidotes de divers poisons.
De même, l’usage du benjoin brûlé comme de l’encens est très ancien.
Ré-introduit en Europe et en France lors des croisades, styrax et benjoin ont été largement utilisés dans notre pharmacopée traditionnelle depuis le Moyen-âge.
De nos jours, on utilise encore le benjoin en phytothérapie sous forme de teinture (extrait alcoolique de styrax officinalis) pour ses propriétés antiseptiques, antispasmodiques et cicatrisantes dans le traitement des affections respiratoires des voies hautes. Il entre également dans la composition de fumigations et de baumes réparateurs pour des atteintes cutanés…
On le retrouve également dans la composition de diverses préparations cosmétiques (crèmes pour les mains, huiles pour le bain…).
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