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Plantation
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Floraison
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La sagittaire, généralement appelée flèche d’eau, doit ces deux dénominations à la forme de ses feuilles émergées, mais elle porte un autre nom – pomme de terre des cygnes ou des marais –, qui fait allusion à un usage nutritif de cette plante originaire des diverses zones tropicales et tempérées du globe, en Europe, Asie et Amérique. Effectivement, les sagittaires ont été appréciées pendant longtemps pour les qualités nutritives de leurs tubercules.
Chaque année à l’arrivée de l’automne, les Amérindiens fouillaient la vase pour les récolter. Consommés tels quels puis transformés en farine, ils contribuaient à nourrir la tribu pendant tout l’hiver. Ils servaient aussi à préparer des infusions pour nettoyer les blessures. Les Iroquois en faisaient une préparation végétale utilisée pour fertiliser le maïs. Les Kalmouks de la Volga, installés au bord de la mer Caspienne, comptaient aussi sur cette ressource disponible dans la nature pour se nourrir pendant leurs périodes de chasse, sans avoir besoin d’emporter des réserves.
Les tubercules de sagittaire font toujours partie de l’alimentation au Japon et en Chine où les sagittaires sont cultivées pour cet usage. Au Japon, ils entrent dans la composition de l’Osechi, cet ensemble des plats traditionnels consommés lors des fêtes du Nouvel An.
Dans nos jardins, la culture de la sagittaire se fait dans un but décoratif, même si la récolte des tubercules est possible en théorie. Elle peut se pratiquer au printemps ou en début d’automne, quand le feuillage commence à faner et que les tubercules ont emmagasiné le maximum de réserves nutritives. Mais sous nos climats, cette récolte restera anecdotique, mieux vaut laisser les tubercules aux canards qui en sont très friands !
Le principal intérêt de la sagittaire tient dans ses feuilles en forme de flèche, plus ou moins étroites selon les espèces, qui se dressent entre 0,40 et 0,80 m au-dessus de l’eau. D’autres feuilles en forme de cœur allongé, elles aussi décoratives, flottent à la surface de l’eau. La sagittaire présente un troisième type de feuilles, immergées et de forme rubanée, qui n’ajoutent rien sur le plan décoratif mais qui présentent un grand atout pour l’équilibre du bassin : elles sont oxygénantes et même déphosphatantes, à tel point qu’on utilise cette plante dans la technique du lagunage, qui consiste à épurer les eaux usées en les faisant transiter dans des bassins plantés de diverses plantes aquatiques. L’ensemble du feuillage de cette plante caduque disparaît en automne après avoir viré au jaune et se développe à nouveau au printemps à partir de la souche immergée.
Un autre atout esthétique de la sagittaire est sa floraison estivale (entre juillet et septembre selon les espèces), à condition toutefois qu’elle ne soit pas plantée trop profondément : les hampes ramifiées se parent de jolies fleurs blanches à cœur jaune ou pourpre, organisées en grappe. Les fleurs femelles, les plus grandes, sont situées à la base de la grappe, les fleurs mâles, plus discrètes, au sommet. Ces fleurs à trois pétales se transforment parfois en fruits évoquant de petites noix. Ils flottent bien et contribuent ainsi à multiplier la plante.
Comme la plupart des plantes de bassin, la sagittaire ne présente pas de difficulté de culture. Son principal défaut est au contraire son caractère vigoureux qui peut parfois la rendre trop envahissante. Il faut donc régulièrement la contenir. Cette plante est d’ailleurs considérée comme potentiellement invasive dans certains départements français. Cette caractéristique est due à son rhizome vigoureux, une tige souterraine qui produit chaque année une vingtaine de tubercules pouvant donner naissance à de nouvelles plantes.
La plupart des sagittaires proposées pour la plantation des bassins préfèrent une situation ensoleillée. Seules la sagittaire gramineuse et sa variété panachée, ainsi que la sagittaire 'Benni Silk Stocking' supportent la mi-ombre.
Toutes doivent être installées en sol marécageux, restant toujours humide. Vous pouvez les placer sous une profondeur d'eau de 5 à 20 cm, ne la dépassez pas, cela diminuerait leur floraison. Diminuez un peu la profondeur de plantation pour les espèces et variétés les plus petites.
Procédez au printemps, après les dernières gelées et quand l'eau du bassin a commencé à se réchauffer (avril à juin selon la région).
La plupart de nos bassins étant constitués d'une coque préformée en polyéthylène ou séparés du sol par une bâche en PVC ou en caoutchouc synthétique, la plantation des espèces aquatiques ne se fait pas en pleine terre, comme dans la nature, mais dans des paniers ajourés spécialement conçus pour cet usage.
Phillip Merrit/CC BY-NC-SA 2.0/Flickr
Comme la plupart des plantes aquatiques, la sagittaire ne demande que peu d’entretien. Si les pieds de sagittaire sont installés près de la berge, vous n’aurez aucune difficulté à effectuer les quelques gestes nécessaires. Si au contraire, ils ne sont pas à portée de main, procurez-vous un ciseau pour bassin, munis d’un long manche et qui coupe et attrape en même temps.
La sagittaire peut subir des attaques de pucerons noirs, mais sans dommage pour ses qualités esthétiques, il est donc inutile de traiter.
Récoltez en mars ou avril les petits tubercules émis à proximité de chaque pied. Fouillez la vase autour des pieds de sagittaire. Vous trouverez les petits tubercules (de la grosseur d'un œuf et de couleur violacée) à l'extrémité de tiges souterraines, comme celles de la pomme de terre.
Vous les replanterez dans des paniers garnis de terreau aquatique recouvert de gravillons, que vous disposerez à d'autres endroits du bassin.
Les sagittaires peuvent être plantées à raison de 3 par m² : n'allez pas au-delà de trois pieds, voire un seul, si vous voulez de la diversité dans votre bassin. En effet, le nombre total de plantes à installer dans un bassin est limité par leur caractère envahissant : pour une surface de 10 m², prévoyez un ou deux nénuphars, deux ou trois plantes oxygénantes et trois à cinq plantes hélophytes décoratives (dont les racines se développent dans un sol gorgé d'eau mais dont les systèmes reproducteur et végétatif restent hors de l'eau). Suivez ensuite l'entretien pour que les plantes aquatiques n'envahissent pas le bassin : la surface de l'eau doit rester libre de feuilles couvrantes aux 2/3. Cela préserve le bon équilibre de tout l'écosystème que le bassin abrite.
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