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Equisetum hyemale multiplie les noms usuels : prêle d'hiver – qui s'explique par la persistance de ses tiges en hiver, contrairement à celles de la prêle des champs –, jonc des Hollandais, mais aussi prêle des tourneurs, prêle des ébénistes, prêle à polir… Ces trois dernières dénominations évoquent un usage ancestral de la prêle d'hiver : ses tiges étaient utilisées par les ébénistes pour polir le bois, du fait de leur forte teneur en cristaux de silice, un minéral dur, au fort pouvoir abrasif. Elles servaient aussi à récurer les casseroles et les étains.
La prêle d'hiver est en effet fréquente à l'état naturel dans presque toute l'Europe – quoique moins distribuées en zone méditerranéenne et dans l'ouest de la France – comme dans les zones tempérées d'Amérique et d'Asie. Elle se rencontre dans les lieux humides et sablonneux, en plaine comme en montagne. Elle est parfaitement rustique dans toutes les régions de France, supportant même de passer une partie de l'hiver prise dans la glace. Parce qu'elle a été longtemps utilisée par les hommes, il est difficile de faire la distinction entre les localités réellement spontanées et les localités d'introduction volontaire ancienne.
Disposant de longs rhizomes, des tiges souterraines émettant racines et tiges aériennes à chaque nœud, la prêle d'hiver a tendance à devenir envahissante dans les milieux qui lui conviennent, où les rhizomes traçants s'allongent et se divisent. La forte teneur en silice des tiges rend la plante très résistante aux herbicides.
Si la prêle d'hiver fait aujourd'hui partie des plantes de nos jardins, c'est du fait de ses qualités esthétiques très « tendance ». Sobre et graphique, présente tout au long de l'année, elle s'intègre admirablement aux jardins japonais et autres jardins « zens » appréciés de beaucoup de jardiniers, en particulier en ville où la place est restreinte.
Elle est devenue ces dernières années une plante incontournable pour la végétalisation des bassins. En bordure des étangs naturels, elle contribue en outre à l'épuration de l'eau et au maintien des berges. Elle peut aussi être cultivée en massif, à condition de bénéficier d'un sol maintenu toujours humide. Elle peut alors être associée à des fougères ou des helxines qui apprécient les mêmes situations.
Elle permet aussi de réaliser des compositions végétales très originales dans de grands bacs à réserve d'eau, à installer sur le balcon ou la terrasse. Quand elle se plaît au jardin et se multiplient d'année en année, elle s'avère enfin une bonne pourvoyeuse de bouquets au style contemporain, avec ses tiges rigides à l'excellente tenue en vase.
En revanche, elle n'est que rarement utilisée pour faire du « purin » de prêle, les jardiniers lui préférant généralement la prêle des champs. D'après ceux qui l'ont utilisée pour cet usage, elle présente pourtant les mêmes qualités de fortifiant végétal, celles-ci semblant dues essentiellement à la présence de silice.
Les tiges non ramifiées sont épaisses, très raides, d'un beau vert, sombre, mais lumineux. Elles se développent à partir d'un rhizome souterrain et atteignent 0,60 m de hauteur. Elles sont particulièrement esthétiques quand elles sont nombreuses et bien serrées… Un résultat obtenu après quelques années de culture. Chaque tige est composée d'articles séparés par des rangées d'écailles qui forment des anneaux blanc crème bordés de deux lignes brun-noir, tous les 3 à 10 cm.
Les prêles d'hiver, comme toutes les autres espèces de prêles, ne produisent pas de fleurs. Ces plantes parfois qualifiées de « fossiles vivants » ont très peu évolué depuis leur apparition, il y a 400 millions d'années, avant les premières plantes à fleurs. Les espèces que nous connaissons aujourd'hui sont les ultimes représentantes d'une grande famille, celle des Équisétacées, qui prospérait au carbonifère (il y a 300 millions d'années). Cette famille était alors représentée par de grands arbres qui composaient d'immenses forêts avec les fougères géantes.
De nos jours, ces dernières représentantes de la famille ne sont que des petites herbes, qui ont gardé le même mode de reproduction archaïque que les arbres du carbonifère. Comme les fougères, elles se reproduisent par des spores. Elles sont contenues dans des sortes de cônes orangés à brunâtres, dits épis sporifères, qui apparaissent au sommet de certaines tiges du printemps à la fin de l'été. Les spores sont émises dans l'air, mais la fécondation se fait dans l'eau, au sol, ce qui explique le caractère inféodé à l'eau de ces plantes.
La prêle d’hiver apprécie les terrains humides à trempés, moyennement riches et à tendance acide, légers de préférence. Elle se développe particulièrement bien en sols sablonneux. Elle peut être installée en massifs (à condition de les arroser très régulièrement) ou en bordure de bassin, entre 0 et 10 cm de profondeur.
Elle apprécie le soleil, mais supporte une exposition mi-ombragée, voire ombragée, et peut être plantée dans un sous-bois humide. Elle s’accommode aussi d’une situation ensoleillée, à condition d’être bien arrosée si elle est en massif.
Son rhizome traçant peut la rendre envahissante en situation favorable. Si vous disposez d’un grand jardin ou si vous l’installez dans un grand bassin, vous pouvez la laisser libre de se développer à sa guise. Sinon, plantez-la dans un contenant que vous enterrerez dans le sol ou installez une barrière anti-rhizome.
Choisissez pour votre massif de prêles un endroit protégé du vent et surtout en dehors des lieux de passage, car les tiges sont très cassantes. Cela ne nuit pas à la plante, qui repart facilement de la base, mais à ses qualités esthétiques.
Procédez au printemps (avril-mai) ou en fin d’été (septembre).
La beauté de la prêle d’hiver tient à ses tiges bien droites. Il faut donc éliminer celles qui sont cassées ou tordues en les coupant à 10 cm de la base. Coupez aussi celles qui sont sèches.
Les rhizomes traçants ont tendance à émettre des tiges en dehors de la zone qui leur est impartie. Dans ce cas, arrachez les tiges mal placées, c’est une opération facile qui vous permet de contrôler la plante.
La prêle n’a pas de parasites ou de maladies.
Equisetum hyemale se multiplie par division. Découpez des morceaux de rhizome comportant tiges et racines en bordure de touffe. Replantez-les à un autre endroit.
Vous pouvez diviser la prêle d’hiver tout au long de la belle saison, d’avril à septembre. Évitez seulement les périodes les plus chaudes, peu propices à la reprise en massif.
Lancez-vous dans la préparation d'extrait fermenté de prêle (communément – mais improprement – appelé « purin ») en laissant tremper 1 kg de tiges de prêle dans 10 l d'eau de pluie. La fermentation durera de quelques jours à deux semaines, selon la température ambiante. Pour limiter le développement de maladies cryptogamiques (dues à des champignons parasites), vous pulvériserez la solution ainsi obtenue, tous les 15 jours au printemps, sur les jeunes plants des espèces sensibles.
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