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Plantation
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Floraison
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Taille
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Jubaea chilensis est le plus gros des palmiers et a bien failli disparaître de son pays en raison de l’exploitation de sa sève sucrée, qui mène à la destruction de l’arbre. Ce palmier majestueux est la seule espèce du genre Jubaea, qui est très proche du genre Jubaeopsis, présent en Afrique.
Jubaea chilensis est le plus rustique des palmiers à feuilles pennées. Il vit sur la côte pacifique du Chili, au pied des Andes, jusqu’à 1 500 m d’altitude (Valparaiso, Aconcagua, O’Higgins), où règne un climat méditerranéen.
Le stipe gris, marqué de larges cicatrices, est très massif et parfaitement cylindrique. Il résiste bien aux incendies et peut atteindre 1,60 m de diamètre à sa base pour 24 m de haut. Il se rétrécit à son sommet, contrairement aux autres palmiers.
La couronne épaisse est constituée de 40 à 50 palmes raides, très divisées et pliées en forme de « V » inversé, de teinte vert sombre et de 3 à 5 m de long. Les pétioles courts et fibreux se détachent rapidement à la mort de la feuille, si bien que le tronc reste net ensuite.
Sa croissance est réputée pour être lente, du moins au cours de la première décennie, et sa floraison tardive, puisqu’elle n’intervient que vers l’âge de 40 à 60 ans. En revanche, l’espèce fructifie bien, puisque les deux sexes sont réunis sur un même sujet.
Les spathes de 1,50 m qui encadrent les inflorescences sont assez larges et terminées par une pointe. Les inflorescences mesurent environ 1,50 m. Les fleurs femelles pourpre à marron-jaune sont encadrées par deux fleurs mâles à la base de l’inflorescence, tandis que seules des fleurs mâles individuelles ou par paire paraissent à l’extrémité. La floraison intervient en novembre au Chili et en début d’été dans l’hémisphère Nord.
Plus de mille fruits se forment sur l’arbre. Il s’agit de drupes ovoïdes de 4-5 cm, de teinte jaune-orange, qui contiennent une seule graine de 2,5 cm, en forme de noix de coco. Appelée coquito au Chili, sa pulpe épaisse et sucrée se consomme, ainsi que le liquide laiteux, très rafraîchissant. La graine est oléagineuse, contenant 67 % de lipides. Elle renferme également 7 à 11 % de protéines, des glucides et des fibres. L’huile, obtenue par pressage de la pulpe, se consomme et sert aussi en médecine pour soigner les hémorroïdes.
Jubaea chilensis produit une sève riche en sucres appelée chicha, exploitée autrefois pour être distillée et produire l’eau-de-vie guarango chez les Indiens Mapuches, ou vin de palme chez les colons, ou être transformée en « miel de palmier » après chauffage. Cet usage intensif a failli conduire à la disparition de l’espèce, autrefois présente à des millions d’exemplaires (5 millions en 1550). Il ne reste aujourd’hui que quelques milliers d’exemplaires.
L’extraction de la sève de coco du Chili est interdite depuis 1971. La production de « miel de palme », employé comme édulcorant, se poursuit aujourd’hui selon une technique qui évite de sacrifier l’arbre. La jubée est inscrite sur la liste rouge de l’UICN comme vulnérable ou en danger d’extinction selon les zones. 36 palmiers sont autorisés à être abattus dans le pays par an en échange de quoi 10 fois plus de jeunes palmiers sont replantés.
Le genre Jubaea est dédié au roi Juba II (-50-24 ap. J.-C.), de l’ancien royaume africain de Numidie (Mauritanie), qui s’intéressait beaucoup à la botanique. Chilensis indique son origine chilienne.
Jardín Botánico Nacional, Viňa del Mar, Chile/CC BY-SA 2.0/Flickr
Jubaea chilensis résiste à -15 °C sur de courtes périodes, voire jusqu'à -17 °C, comme lors de l'hiver 1956 en Languedoc. Il apprécie le plein soleil et les étés chauds.
Dans son habitat naturel, il pousse en sol pauvre et caillouteux, mais si vous voulez stimuler la croissance, un sol profond, fertile et bien drainé sera bienvenu.
Ne le plantez pas trop près de bâtiments, car il est amené à occuper beaucoup de place dans l'avenir !
Plantez-le au printemps ou en été.
Creusez une large fosse et veillez à ne pas enterrer le collet. Vous pouvez même le positionner un peu au-dessus du sol, car ce palmier est très sensible à l'excès d'humidité. Assurez-vous que le sol soit bien drainé. Faites un apport de terreau avec la terre de rebouchage. Formez une cuvette tout autour du pied, puis arrosez afin de bien chasser les bulles d'air.
Les grands sujets transplantés doivent être soutenus par 3-4 tuteurs formant un tipi autour du stipe. Relevez les palmes et liez-les durant le premier été afin de limiter l'évaporation.
East West Trees/CC BY 2.0/Flickr
Fertilisez le sol à l'automne avec un engrais organique. Le cocotier du Chili vit en climat sec de type méditerranéen. Cependant, un arrosage abondant durant les étés chauds accélère sa croissance. Veillez à bien irriguer les gros sujets durant les premières années qui suivent la transplantation.
Protégez les jeunes plants de l'excès d'humidité en hiver, avec une cloche si les hivers sont pluvieux comme en Bretagne.
Une sorte de fonte des semis fait pourrir les jeunes plants. Veillez à ne pas laisser stagner de l'eau et laissez même quelques départs de racines apparents lors de sa plantation.
Le dessèchement des palmes peut être dû :
Les nuisibles qui s'attaquent aux cocotiers du Chili qui poussent en extérieur sont le papillon Paysandisia archon, depuis 1997, et le charançon rouge des palmiers (Rhynchophorus ferrugineus), depuis 2006, qui commettent des dégâts majeurs : des palmes trouées pour le papillon, découpées, séchées ou jaunissantes, pour le charançon. Ces ravageurs, introduits par accident, s'attaquent à toutes sortes de palmiers et conduisent à une mort rapide du sujet, soit un dessèchement total des palmes dès que le cœur est atteint par les larves.
Contre ces deux ravageurs, il existe un processus de lutte biologique sans danger, à base de nématodes microscopiques (Steinernema carpocapsae), sous forme de poudre mélangée à de l'argile, à diluer dans l'eau avant d'être pulvérisée dans le haut du stipe et la couronne humides. Effectuez trois passages à trois semaines d'intervalles de mars à novembre. Une boîte contenant 50 millions de nématodes permet de traiter un à cinq arbres, mais elle ne se conserve que deux semaines au réfrigérateur !
L'application de la glu brevetée par l'INRA Biopalm a un effet préventif essentiellement contre le papillon. Composée majoritairement de substances d'origines végétales (huiles végétales, latex et colophane), elle s'applique sur le sommet du palmier, une fois par an, à l'aide d'un appareil de projection, et forme une barrière physique qui empêche la ponte et affaiblit les insectes qui sortiraient du stipe. Elle s'applique aussi sur les plaies fraîches, visant à limiter l'émission de substances attractives destinées au charançon rouge.
L'Ostrinil® est un insecticide naturel, composé de spores de champignons, qui s'utilise aussi en traitement préventif, à raison d'une fois toutes les trois semaines, de début juin à septembre.
Une mobilisation générale dans les régions infectées est nécessaire au contrôle de ces deux ravageurs, qui progressent très rapidement. Sectionner les hampes de fleurs mâles permet aussi de limiter leur expansion par le biais du pollen, ainsi que la pose d'un collier de glu à la base de la couronne.
Les pucerons, cochenilles et acariens sont des parasites assez classiques, surtout en intérieur, à traiter avec des insecticides ou acaricides.
Le jaunissement des feuilles peut être dû à une carence en fer ou en minéraux (magnésium). Fertilisez avec un engrais complet pour palmiers.
Au Chili, la maturation s’effectue entre février et mai. Récoltez les graines lorsque les fruits chutent et consommez-les en snack. Les fruits parviennent à mûrir en juin dans le sud de la France.
Jardín Botánico Nacional, Viňa del Mar, Chile/CC BY-SA 2.0/Flickr
On peut multiplier Jubaea chilensis par semis. Semez dès la maturité des graines. Celles-ci mettront 3 à 15 mois à germer. La croissance est très lente au début, puis elle s'accélère après la quinzième année. Placez les graines dans de la terre humide entre 5 et 10 °C, durant quelques semaines, avant de les installer en condition chaude, à 27 °C.
Jubaea chilensis est un des palmiers les plus rustiques. Il est bien adapté au climat méditerranéen, sec en été et humide à l’automne et au printemps. Il est encore exceptionnel dans nos jardins, si bien qu’il est rarement attaqué par des ravageurs.
Jubaea chilensis a été introduit en Europe en 1843 et les premiers spécimens français auraient été plantés à Lattes, près de Montpellier, en 1861. On trouve de très beaux sujets à Hyères, Saint-Tropez, autour de Cannes et de Menton, à la villa Thuret d’Antibes, ainsi qu’à Lorient, Morlaix (manoir de Kerozan) et Hendaye (place centrale). Les deux sujets de Lorient comportent des impacts de balles de la Seconde Guerre mondiale.
Le plus vieux Jubaea chilensis connu, baptisé La Capitana, serait âgé de 1 600 ans et mesure 28 m de haut.
L’activité agricole (blé) dans le matorral chilien a contribué à la raréfaction du coco du Chili au XIXe siècle, du fait de la destruction du milieu forestier nécessaire à la survie des jeunes pousses.
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