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Le saintpaulia est joliment surnommé « violette du Cap ». Ce nom vernaculaire fait allusion à l’allure de certaines espèces sauvages, dont la floraison et la rosette de feuilles évoquent les violettes de nos sous-bois. Mais le saintpaulia, qui appartient à la famille des Gesnéracées, n’a rien à voir sur le plan botanique avec celles-ci. Cette plante est adaptée à la chaleur des tropiques et à la pénombre des sous-bois. Ces caractéristiques lui permettent de bien s’adapter à nos intérieurs, qui présentent des conditions similaires… Cela fait de cette plante l’une des plus performantes, capable de fleurir plusieurs fois dans l’année dans nos maisons et de durer de nombreuses années en pots.
Pour cette plante très commune et très appréciée, la sélection variétale est intense et aboutit à la création permanente de nouvelles variétés. Celles-ci se comptent d’ailleurs par milliers : de taille standard (20 à 40 cm de diamètre), semi-miniatures (15 à 20 cm) et miniatures (moins de 15 cm).
Les hampes florales apparaissent à l’aisselle des feuilles, terminées par plusieurs fleurs bleues, roses, blanches, ou plus rarement jaunes ou rouges, simples ou doubles, frangées ou frisées, etc., selon la variété. Quelle que soit la forme et la couleur des pétales, les étamines jaune d’or restent très visibles et contribuent aux qualités décoratives de la plante.
La plupart des variétés, issues de Saintpaulia ionantha, présentent une rosette de feuilles acaule (directement attachée au collet, limite avec les racines, sans tige apparente). Certaines variétés issues d’autres espèces sauvages de saintpaulia (S. rupicola, S. grotei), rares dans le commerce, sont au contraire rampantes et multi-tiges.
Les feuilles persistantes varient du vert clair au vert foncé, sont parfois panachées, charnues et légèrement gaufrées, teintées de rouge au revers, et enfin plus ou moins velues.
Très décoratif en isolé, du fait de son port en rosette, le saintpaulia demeure l’une des plantes d’intérieur fréquemment choisies pour offrir à ses proches. N’hésitez pas à en regrouper plusieurs dans une vasque large et basse, l’abondance des floraisons sera du meilleur effet. Les variétés miniatures peuvent être installées dans une miniserre, une bonbonne de verre ou un terrarium.
Appréciant des températures comprises entre 18 et 25 °C, ne supportant pas moins de 13 °C, le saintpaulia ne peut se cultiver qu'à l'intérieur. L'emplacement choisi doit être bien éclairé, une condition indispensable pour qu'il fleurisse longtemps. Offrez-lui une place derrière une fenêtre, vous vous contenterez de l'éloigner légèrement en été si celle-ci est orientée au sud ou à l'ouest, pour lui éviter les rayons directs les plus intenses qui risqueraient de brûler le feuillage.
Vous devez aussi l'éloigner des radiateurs, car ils dessèchent beaucoup l'atmosphère ambiante. Pour augmenter le taux d'humidité autour de votre saintpaulia, ce qui lui conférera un feuillage magnifique et évitera que les boutons floraux ne se dessèchent, placez la soucoupe sur un plateau garni de billes d'argile et rempli d'eau.
Le saintpaulia peut être acheté et installé dans nos intérieurs tout au long de l'année. Attention cependant à la période hivernale : il ne doit pas subir le froid lors de son transport de la jardinerie à la maison. Si les températures sont très basses, prévoyez une protection thermique.
Choisissez un joli pot, sans réserve d'eau mais muni d'une soucoupe, légèrement plus grand que la motte de la plante achetée. Ne prévoyez pas trop large car les saintpaulias fleurissent mieux quand ils vivent à l'étroit : 15 cm de diamètre maximum pour les variétés les plus volumineuses, 12 cm pour les variétés standards, 8 cm pour les semi-miniatures et miniatures. Disposez la motte et garnissez les interstices d'un terreau pour plantes fleuries, riche en potasse et en phosphates.
Les arrosages doivent être modérés et adaptés aux besoins de la plante. Utilisez une eau à température ambiante ou tiède.
La fertilisation est indispensable du printemps à la fin de l'été, mais elle doit rester modérée. Utilisez un engrais pour orchidées ou un engrais pour plantes fleuries dont vous diminuerez les doses conseillées de moitié. Faites un apport mensuel.
Nettoyez régulièrement vos saintpaulias, pour éviter la propagation de maladies cryptogamiques : enlevez les fleurs fanées ainsi que les feuilles les plus anciennes, à la base de la rosette, quand elles sont abîmées ; dépoussiérez de temps en temps le feuillage.
Au cours de la croissance, ne rempotez un saintpaulia que lorsqu'il paraît vraiment à l'étroit dans son contenant. Procédez au printemps ou en été. Choisissez un pot légèrement plus grand que le précédent. Si la rosette s'est allongée et présente à la base une tige centrale peu esthétique, enterrez celle-ci, elle émettra bientôt de nouvelles racines.
Les principaux parasites pouvant s'attaquer au saintpaulia sont les thrips, les aleurodes (ou mouches blanches) et les pucerons. Si vous repérez ces parasites en nombre important, isolez la plante contaminée et traitez-la avec un insecticide bio, à base de pyrèthre par exemple.
Les maladies les plus à craindre sont les maladies cryptogamiques détériorant le feuillage et les racines, et pouvant même conduire à la mort de la plante (oïdium, pourriture grise). Elles sont bien difficiles à combattre une fois installées dans la plante, mais quelques gestes de prévention peuvent éviter leur apparition.
La méthode de multiplication de loin la plus simple pour le saintpaulia est la bouture de feuille. Elle s'effectue au printemps. Un petit saintpaulia issu de bouture printanière peut fleurir dès l'automne suivant.
Le semis est possible, mais les variétés proposées à la vente étant en grande majorité des hybrides, les plantes issues des graines récoltées risquent d'être différentes de la plante-mère, et peut-être décevantes sur le plan esthétique… ou au contraire très intéressantes, telles sont les lois de l'hybridation !
Comme beaucoup de plantes d’intérieur issues des sous-bois sous climat tropical, le saintpaulia n’apprécie pas l’eau calcaire. Il existe des solutions plus écologiques et économiques que l’achat de bouteilles d’eau de source ou l’utilisation de filtres spécialisés pour obtenir une eau non calcaire.
Vous pouvez par exemple collecter l’eau de pluie et la réserver à l’arrosage de vos plantes. Attention, dans le cas du saintpaulia, cette eau doit être mise à température ambiante de la maison (au moins 15 °C) avant d’être utilisée.
Il est aussi possible de mélanger un peu de vinaigre blanc à votre eau du robinet pour obtenir une eau légèrement acide. Incorporez le vinaigre tout doucement et vérifiez le pH au fur et à mesure en trempant dans l’eau du papier pH (disponible au rayon aquariophilie) pour ne pas descendre au-dessous d’un pH de 6 à 7.
Découverte en 1892 dans les sous-bois de Tanzanie, l’espèce sauvage Saintpaulia ionantha à l’origine de la plupart des variétés actuelles porte le nom de son découvreur, le baron Walter von Saint-Paul-Illaire. Le nom d’espèce, ionantha, fait allusion à la forme de ses fleurs, qui évoquent les violettes. Une vingtaine d’autres espèces sauvages de saintpaulias existent en zone tropicale.
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