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Plantation
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Floraison
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Récolte
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L'Alpinia, aussi appelée gingembre rouge ou galanga d'Inde, est une plante tropicale de la famille des Zingibéracées, tout comme le gingembre ou l'Hedychium.
Elle naît d'un rhizome tubéreux épais, très aromatique et robuste. Des pousses solides persistantes, constituées de la superposition des feuilles comme chez le canna, culminent entre 1 et 4 m de hauteur. Les feuilles alternes lancéolées ou oblongues disposées de part et d'autre de cette fausse tige, appelée stipe ou pseudo-tige, arborent des tons vert foncé brillant rappelant la feuille de bananier. Le limbe, pourvu d'un pétiole court ou absent, est parcouru de nervures peinées. Il apparaît enroulé au cœur de la fausse-tige dans le sens de la longueur avant de se déployer.
La floraison intervient sur les pseudo-tiges au cours de leur deuxième année de croissance, ce qui exclut la possibilité que fleurissent des plantes subissant le gel des parties aériennes. La période propice est l'été, d'août à octobre sous nos latitudes, alors qu'elle s'étend tout au long de l'année en climat tropical humide. L'inflorescence se présente à l'extrémité des fausses tiges sous la forme d'un épi, d'une grappe ou d'une panicule en fonction de l'espèce. Elle est souvent très ornementale, offrant un aspect exotique très voyant, rouge, rose, jaune ou orange.
Chaque ramification de l'inflorescence porte 1 à 3 fleurs zygomorphes. Celles-ci sont généralement assez discrètes et fugaces, de couleur blanche chez l'espèce Alpinia purpurata.
La fleur résulte d'une différenciation particulièrement complexe caractérisant la famille. Chaque fleur est précédée d'une bractéole plus ou moins développée selon l'espèce et livre un calice large tubulaire ou campanulé (doté d'un pédoncule) avec des segments écartés. La corolle forme un tube cylindrique terminé par 3 lobes, dont celui du milieu prend parfois la forme d'un capuchon. Les 6 étamines sont disposées sur 2 cercles. Une seule d'entre elles est fertile, les 2 autres internes étant soudées pour former une sorte de labelle horizontal ou recourbé vers le sol, plus ou moins voyant selon l'espèce. Les 2-3 autres étamines externes transformées également en staminodes ont une apparence de pétale. Le pistil très massif est unique.
Le fruit est une capsule ronde ou ovoïde, déhiscente, parfois charnue, s'ouvrant par 3 valves.
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
L'Alpinia a besoin de la chaleur et de l'humidité d'un climat tropical pour fleurir. En climat tempéré, seul un jardin d'hiver bénéficiant d'une ambiance chaude entre 15 et 24 °C brumisée permet d'obtenir une floraison. Le rhizome peut cependant résister à des froids plus intenses, parfois même jusqu'à -7 ou -10 °C selon l'espèce.
On peut aussi l'extraire du sol afin de lui faire passer l'hiver dans une pièce fraîche, enfouie dans de la tourbe ou de la vermiculite sèche.
Rentrer le pot dans une pièce chauffée est une autre option, mais il ne faut pas s'attendre à voir la plante fleurir. Son feuillage reste malgré tout très intéressant.
La plante pousse en situation mi-ombragée sous les tropiques. Si vous la cultivez dans la maison, placez-la sous une luminosité maximale, mais tamisée et brumisez le feuillage tous les jours.
Le sol doit être riche humifère, drainant et frais.
Bon à savoir : en production, la plante est cultivée en plein champ en terrain riche et bien drainé.
Plantez le rhizome au printemps avant l'émission de feuilles si vous installez l'Alpinia dans un massif en pleine terre.
Plantez l'Alpinia dans un large pot rempli d'un substrat riche et léger, c'est-à-dire un bon terreau mélangé à de la terre de jardin. N'oubliez pas de placer une bonne couche de drainage au fond du pot.
La plante peut ensuite être intégrée avec son pot dans un trou creusé au sein d'un massif mi-ombragé, près d'un bassin par exemple, pour profiter de la beauté de son feuillage luxuriant.
Apportez une bonne dose de matière organique compostée au trou de plantation, creusé dans un sol sableux ou argileux de pH neutre à acide. Prévoyez un emplacement de 1 à 2 m de diamètre.
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
En pot, fertilisez toutes les 2 semaines avec un engrais liquide ou utilisez de l'engrais à libération lente sous forme de capsules ou de bâtonnets.
En pleine terre, fertilisez chaque printemps avec un généreux apport de compost ou fumier composté.
En culture intérieure, brumisez le feuillage tous les jours.
Pour conserver le feuillage d'Alpinia vittata dans une véranda, maintenez à 13 °C minimum en période de repos et 16 °C minimum en période active.
Rempotez lorsque les racines débordent du pot, au printemps de préférence.
Lorsque le climat est frais, les cannes se dessèchent à l'automne ; vous pouvez les rabattre à ce moment-là et ajouter une bonne couche de feuilles mortes au pied ou bien attendre le printemps.
Coupez les tiges à quelques centimètres du sol de manière à ce que toute la sève se dirige vers les nouvelles pousses.
Aucun parasite ou maladie n'affecte sérieusement les galangas (Alpinia). Attention malgré tout aux acariens (araignées rouges) qui grisent le feuillage en atmosphère trop sèche.
Les taches sur les feuilles ou le pourrissement des racines sont dus à un manque de drainage.
Le rhizome de galanga se récolte après la saison des pluies en arrachant la plante. Il est vendu frais pour être râpé ou infusé ou bien séché et pulvérisé.
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La division de touffe est le moyen le plus facile de multiplier la plante surtout s'il s'agit de cultivars. Des semis spontanés peuvent aussi avoir lieu.
Sortez la motte et divisez le rhizome avec un couteau aiguisé ou un greffoir.
Les plants issus de division de plantes en végétation sont rempotés aussitôt et rabattus si vous voyez que les feuilles mollissent. Cela signifie que les racines sont insuffisantes pour alimenter la partie aérienne.
Brumisez souvent le feuillage à l'eau tiède pour éviter l'apparition d'acariens. Une autre solution consiste à poser le pot sur un lit de graviers humides sans que les racines baignent dans l'eau ou de placer la plante parmi d'autres plantes à larges feuilles.
Alpinia purpurata est l'espèce cultivée pour la fleur coupée, car elle se maintient longtemps en vase.
Elle est récoltée quand l’inflorescence est ferme et ouverte au tiers supérieur, tout au long de l'année en zone tropicale.
Évitez de stocker les fleurs à plat, car l'épi a tendance à se déformer rapidement. Mettez-les dans un grand vase rempli d'eau. La tenue de la fleur en vase est estimée à 2-3 semaines en fonction du climat. En climat tempéré, les feuilles se roulent au bout de 3 jours, mais l'inflorescence tient 2 semaines sans fléchir. Les fleurs peuvent s'employer dans les compositions exotiques en coupant les tiges assez courtes que l'on dissimule sous du feuillage.
Pour améliorer la tenue des fleurs, immergez-les complètement dans une baignoire pendant quelques minutes avant de les mettre en vase.
Le gingembre rouge (Alpinia purpurata) est abondamment cultivé pour la fleur coupée notamment en Guadeloupe, Martinique, Guyane et à La Réunion. Les fleurs servent parfois à réaliser les colliers traditionnels portés dans les îles du Pacifique.
La description de l'espèce datant de 1904 fut réalisée par l'allemand Karl Moritz Schummann (1851-1904) et avant cela par le chirurgien et naturaliste français Eugène Vieillard (1819-1896), en 1866, sous le nom de Guillainia purpurata, à l'occasion de son voyage en Nouvelle-Calédonie.
L'espèce Alpinia zimberet, surnommée « à-tout-maux » en Martinique, est célèbre comme plante « répondant à tous les maux », montrant des propriétés digestives, hypotensives, diurétiques, antiulcéreuses et antioxydantes. Sa teneur en perpinéol, cinéol et bornéol lui vaut ses vertus stomachiques.
Une tisane préparée avec une poignée de feuilles ou fleurs infusées 10 min dans 1/2 l d'eau bouillante ou une décoction versée dans le bain facilitent la digestion et préviennent la grippe.
Des applications ont aussi été trouvées dans la lutte contre les virus du sida et contre le diabète.
Son huile essentielle est utilisée pour soigner les mycoses dues à Candida albicans, Aspergillus niger, Trichophyton mentagrophytes et son action contre certaines enzymes pourrait trouver des applications pour prévenir le vieillissement de la peau.
La feuille d'Alpinia zimberet sert aussi à envelopper les boulettes de riz gluant garni, appelé zongzi en Chine et servis lors de la fête des « bateaux dragons » ou bien les gâteaux mochis dégustés durant la fête du nouvel An. Les feuilles s'emploient également comme fines herbes pour assaisonner les nouilles.
Le grand galanga, gingembre thaï ou gingembre du Laos (Alpinia galanga) est une épice assez douce. Elle se trouve plus facilement dans les épiceries asiatiques que le petit galanga (A. officinarum), réputé plus aromatique.
Ce dernier est aussi une plante médicinale dont l'huile essentielle est expectorante, antibactérienne, digestive, anti-inflammatoire, tonique et qui stimule l'appétit.
Son rhizome, épicé et légèrement citronné, apparaît comme un mélange de cannelle, de rose et de camphre et s'utilise un peu comme le gingembre. Il s'emploie frais ou sec, râpé dans les poissons, potages ou légumes, les volailles cuisinées notamment avec le lait de coco. Il figure dans les recettes sud-asiatiques, mais aussi dans des potions aphrodisiaques vendues au Maroc sous le terme khoudanjal. Il est composé d'amidon, de flavonoïdes et d'huiles essentielles.
La plante se cultive en Chine, en Thaïlande et en Indonésie et s'est révélée en Europe vers les années 1990, bien qu'elle y soit connue au moins depuis le IXe siècle. Elle figure en effet dans la liste des épices achetées par l’abbaye de Corbie en Picardie.
Le médecin philosophe perse Avicenne (980-1037) loue également les vertus thérapeutiques de ce rhizome venu de Chine. Le Ménagier de Paris, livre culinaire du XIVe siècle, le mentionne comme ingrédient de l'hypocras, mais son usage diminue à la Renaissance. Il semble que son emploi comme encens fut connu des Égyptiens d'après Plutarque (46-125), l'historien grec.
Le genre Alpinia, créé en 1810, comprend environ 230 espèces. William Roxburgh, son auteur, voulut rendre hommage à Prospero Alpini (1553-1617), professeur de botanique à Padoue. Ce dernier édita une flore égyptienne « De Plantis Ægypti » après avoir passé 3 ans dans le pays. Il décrivit plusieurs plantes exotiques telles que le caféier et le baobab. Le terme « galanga » vient de l'arabe khoulandjan ou khalangian qui dériverait du chinois liang-kiang, nom désignant le gingembre moyen.
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