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Plantation
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
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Floraison
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Le genre Erythronium peuple les régions tempérées d'Eurasie et d'Amérique du Nord. Il se compose d'une trentaine d'espèces de vivaces à tubercules en majorité nord-américaines, avec seulement trois espèces asiatiques et une seule européenne : Erythronium dens-canis. On rencontre cette dernière entre 0 et 2 300 m, assez fréquemment dans les Pyrénées et de manière plus localisée dans l'arc alpin (Jura, Préalpes savoyardes, Dauphiné et Alpes-Maritimes) et dans l'ouest du Massif Central (Aubrac). Elle pousse dans les landes et les pelouses plus ou moins boisées par des feuillus (hêtres et chênes pédonculés en mélange, charmes, bouleaux ou châtaigniers), confinées dans les vallons ou les affleurements calcaires mais aussi dans les landes océaniques à callunes et ajoncs nains (Ulex minor).
L'Erythronium doit son nom vernaculaire « dent de chien » à la forme de son tubercule blanc qui rappelle une grande canine. Il donne naissance à des caïeux tout aussi blancs et allongés. Les anglophones la nomment trout lily, « lis de truite » en raison des jolies marbrures qui ornent les feuilles de la plupart des espèces. Le feuillage paraît au printemps en même temps que la tige florale. Les feuilles opposées basales, en nombre réduit, mesurent une vingtaine de centimètres et présentent un limbe ové-elliptique d'un vert plus ou moins foncé, parfois glauque, marbré de rouge brun ou de blanc, avec un pétiole embrassant la tige.
Les Erythronium fleurissent entre mars et juin selon l'altitude et l'espèce. La tige florale comporte une fleur unique chez les espèces eurasiatiques et de l'Est américain et plusieurs fleurs chez les espèces ouest-américaines. Chez E. dens-canis, la tige florale de 10 à 40 cm, porte une grande fleur lilas, rose, blanche ou jaune, munie de 6 pétales effilés dirigés vers l'arrière (réfléchis). La fleur d'abord dressée se tourne ensuite vers le sol à maturité. Les 3 sépales sont pétaloïdes comme chez toutes les Liliacées. Les 6 anthères (extrémités des étamines) violettes ou jaunes très longues encadrent le pistil blanc terminé par 3 stigmates. Chez d'autres espèces, les fleurs colorées de jaune, blanc ou rose, parfois piquetées ou auréolées de jaune évoquent de petits lis très élégants avec leur corolle en pagode.
Le fruit est une capsule ovoïde à 3 angles. Elle contient des graines portant une excroissance appelée élaïsome dont le rôle est d'attirer les fourmis chez toutes les espèces excepté celles de l'Ouest américain. Les insectes emportent les graines dans la fourmilière et nourrissent leurs larves avec cet organe riche en lipides et protéines. Le reste de la graine contenant le germe est mis au rebut dans la zone de déchets et bénéficie ainsi d'un milieu idéal pour germer. Il s'agit d'un bel exemple de mutualisme entre une espèce animale et végétale.
Les feuilles d'E. californicum se consomment bouillies comme un légume, ainsi que le bulbe. Elles s'utilisent aussi sous forme de cataplasme sur une enflure ou sur un ulcère pour accélérer la cicatrisation. Les Indiens d'Amérique s'en servaient comme antibiotique ou contre les maux de poitrine. (Flore printanière de Gisèle Lamoureux).
Erythronium vient du grec erythros, rouge, évoquant la couleur pourpre des fleurs et les marbrures rougeâtres du feuillage. Dens-canis, d'origine latine, signifie « dent de chien » comme la forme de son tubercule ou plus exactement des bourgeons souterrains d'un blanc éclatant qui se forment autour du tubercule.
Les espèces dens-canis, asiatiques et les hybrides sont plus faciles à cultiver que les autres espèces difficiles à acclimater hors de leur habitat.
La dent-de-chien ne supporte pas les gelées tardives ni les températures extrêmes du climat méditerranéen ou de haute montagne. Elle préfère le soleil mais pousse aussi bien sous une ombre légère dans des sols modérément secs à humides. Une plantation au nord lui convient bien, en sous-bois clair ou en rocaille ombragée.
Plantez-la dans un sol humifère pas trop riche dont le pH est compris entre 4,5 et 7,5.
Le tubercule peut aussi se planter dans une auge assez profonde remplie d'une bonne terre humifère.
Entre fin août et début septembre, plantez des bulbes fraîchement arrivés en jardineries.
Travaillez le sol sur 20 cm en tous sens et ajoutez des graviers dans le fond si le sol est argileux et du compost pour rendre la terre humifère. Plantez des bulbes frais à 10-15 cm de profondeur et placez un tuteur pour repérer l'emplacement. Une plantation de masse procure un effet sensationnel parmi un parterre de fleurs des elfes par exemple.
En pot, installez une couche de graviers au fond afin d'assurer un bon drainage et utilisez une terre humifère. Vous pouvez les associer avec des petits bulbes printaniers de type crocus ou tulipes botaniques.
David A. Hofmann/CC BY NC ND 2.0/Flickr
La culture ne demande aucun entretien. Pendant l'été, le bulbe supporte une légère sécheresse puisqu'il s'agit de sa période de repos. Paillez le sol avec des feuilles mortes pour maintenir une certaine fraîcheur.
Attendez que les feuilles fanent avant de les couper.
Évitez ensuite de déranger le tubercule.
Les limaces sont les principales ennemies de l'Erythronium. Veillez à protéger la plante au printemps.
La rouille est un champignon qui crée des pustules orangées au revers du feuillage lorsque le sol est trop sec.
La pourriture de la souche intervient en sol trop humide l'hiver.
Kropsoq/CC BY SA 3.0 migrated/Wikimedia
La multiplication des tubercules est assez lente ce qui explique leur prix élevé et le semis assez délicat surtout que le nombre de graines est assez faible.
En fin d'été, déterrez délicatement le tubercule puis séparez des caïeux que vous replantez sans attendre.
Le semis est très lent et délicat car l'embryon n'a pas fini de se développer dans la graine lors de sa dissémination, tout au moins chez les espèces suivantes : E. japonicum, E. americanum, E. grandiflorum, E. albidum et E. rostratum.
De plus, dans la nature, le genre Erythronium, hormis chez les espèces de l'ouest de l'Amérique du Nord, a développé un mutualisme avec les fourmis pour favoriser la germination des graines.
Chez l'espèce Erythronium japonicum, les graines sont dispersées dans la nature de la mi-mai à la mi-juin alors que l'embryon est immature. Celui-ci réclame une période chaude durant l'été pour finir de se développer à l'automne. La germination se réalise en novembre mais l'émergence des graines n'est visible qu'en avril lors de la fonte des neiges. Ces étapes ont conduit les chercheurs à établir des protocoles de germination qui diffèrent selon les espèces.
Cependant l'astuce suivante donne d'assez bons résultats :
Au milieu de l'été, semez les graines dans de la tourbe et enveloppez le pot dans une poche plastique fermée que vous placez à 20 °C pendant plusieurs semaines. La chaleur permet ainsi à l'eau d'être facilement absorbée par la semence.
Placez ensuite le pot au réfrigérateur ou en serre froide. La levée s'effectue alors au printemps.
Repiquez les plantules dans un mélange drainant lorsqu’elles peuvent se manipuler aisément. Plantez les tubercules en pleine terre dès qu'ils atteignent quelques centimètres.
La floraison demande 4-5 ans afin que le tubercule ait engrangé suffisamment de réserves.
L'Erytronium est une plante menacée dans son habitat qu'il convient de protéger et de ne pas cueillir. Pour éviter de porter atteinte à son habitat, les Suisses conseillent de réaliser les travaux forestiers en automne et de ne pas diviser les stations par des routes forestières.
Autrefois, les tubercules de l'espèce E. japonicum se récoltaient pour son amidon utilisé comme liant dans les sauces ou pour enrober les légumes avant de les frire (tempura). Aujourd'hui, la plante est protégée car elle est considérée comme vulnérable, voire en danger d'extinction selon les zones, en raison des collectes sauvages de la plante et sans doute des pratiques forestières. L'amidon est désormais extrait de la pomme de terre.
Des rumeurs affirment que l'amidon de cette espèce possède des propriétés extraordinaires utilisées en médecine chinoise mais la plante serait en réalité confondue avec le bulbe de Tulipa edulis. Son utilisation dans la confection des wagashi (pâtisseries japonaises) et notamment dans le katakuri-rakugan serait également erronée, il s'agirait en réalité du bulbe de lis.
En France, l'espèce E. dens-canis est protégée dans les Landes et la région de Franche-Comté, sa cueillette est réglementée en Isère et elle apparaît sur la liste rouge des plantes en danger en Suisse.
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