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Plantation
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Floraison
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Récolte
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Le bigaradier a probablement été créé dans le sud de la Chine ; certaines sous-espèces proviennent vraisemblablement du Vietnam, de Birmanie ou encore d'Inde. Ainsi les diverses formes du bigaradier sont natives d'Asie du Sud-Est : c'est donc un végétal subtropical qui demande des soins de climat tempéré-chaud.
Citrus x aurantium est un arbre fruitier, pouvant potentiellement atteindre 10 m de haut, mais souvent cultivé à moins de 4 m, dont toutes les parties végétatives, hors racines, sont exploitées. Bien sûr, le fruit est le plus intéressant, mais les fleurs, les rameaux et les feuilles présentent de nombreux intérêts culinaires, médicinaux et pour la cosmétique.
Les feuilles persistantes sont ovales, alternes, de 8 à 10 cm de long, et ont parfois une épine à l'aisselle (mais moins que d'autres fruitiers à agrumes). Elles sont brillantes, vert foncé sur la face supérieure, plus pâle en dessous. Les feuilles contiennent des glandes sébacées à l'odeur d'huile de petit grain perçue comme agréable.
Le calice des fleurs est en forme de coupe et les pétales charnus, épais, au nombre de cinq, sont intensément blancs. Les fleurs sont plus fortement parfumées que celle de l'oranger et les excroissances de la peau croûtée sont concaves au lieu de convexe. Environ 10 % des fleurs ne contiennent que des étamines, pas de gynécée. La saison principale de floraison est la fin du printemps, surtout en mai. Quand l'automne est doux, une seconde floraison a lieu en octobre, et dure jusqu'en janvier, ou jusqu'à un matin glacial qui stoppe la floraison. Les fleurs sont hermaphrodites et autofertiles.
Le fruit est un peu plus rude et plus sombre que l'orange douce commune. Il est également un peu plus petit, de 7 à 8 cm de diamètre, reste rond et de couleur orange vif lorsqu'il est mûr. La coque extérieure (la peau) peut être décollée relativement facilement. L'intérieur du fruit est divisé en dix à douze segments, de nombreuses variétés contiennent des graines (pépins). La chair est acide, la couche blanche de la coque (mésocarpe, albédo) et la cuticule des segments individuels (endocarpe, quartiers) ont un goût amer. L'axe central du fruit est généralement creux à maturation.
Bon à savoir : les plus grandes plantations de bigaradiers se trouvent dans le Sud de la France, en Calabre et en Sicile. Le centre de l'industrie de production de l'huile de Néroli est le Sud de la France, où l'orange amère est largement cultivée à cette seule fin.
Raul654/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
L'arbre, pour une plantation en pleine terre, a besoin d'un sol sec avec un climat chaud, typiquement le Sud méditerranéen de la France ou aux alentours de Biarritz. Tout autre climat impose de le cultiver en très grand conteneur pour un repli hivernal. Ces conteneurs doivent être de grande taille (1 m de côté au moins) et démontables pour un éventuel rempotage. Le conteneur doit être parfaitement drainé, pour ne pas favoriser la moindre rétention d'eau.
L'oranger amer prospère dans les climats subtropicaux, quasi tropicaux, mais il peut résister à quelques gelées (jusque -8 /-10 °C) pour de courtes périodes. Généralement, il a une tolérance considérable envers les conditions défavorables.
Le bergamotier var. bergamia est très sensible au vent et aux extrêmes de sécheresse ou d'humidité.
Hormis le climat chaud et ensoleillé, le bigaradier se contente d'un sol pauvre (ou riche, peu importe en fait) avec une nappe phréatique élevée et est adapté à un large éventail de conditions de sol pour sa culture.
La plante préfère un pH de sol compris entre 5 et 6, mais tolère un pH dans la gamme 4,8 à 8,3.
Les plants vendus en conteneurs, selon leur période d'achat et la zone climatique, seront plantés en pleine terre au début de l'automne, ou directement mis en serre.
Plantez directement en pleine terre pour les arbres cultivés en extérieur, ou dans un conteneur de bonne dimension (mais transportable, 60 cm de diamètre pour 60 cm de profondeur est un bon choix…) pour les arbres présents en zone climatique moins favorable et nécessitant d'être rentrés pour l'hiver.
Conseil : pour une culture en conteneur et sans orientation professionnelle, juste à des fins ornementales, privilégiez le bouquetier de Grasse, variété la plus petite du bigaradier (moins de 3 m).
weisserstier/CC BY 2.0/Flickr
Dans de bonnes conditions, Citrus aurantium ne demande que peu de soins et reçoit seulement un minimum d'attention. Il a une extraordinaire capacité à survivre sans aucun soin. Vérifiez surtout l'humidité du substrat, en arrosant quand le sol est sec à 3-4 cm de profondeur. En hiver, attendez que le sol soit sec sur 5-6 cm de profondeur.
En culture en conteneur, vous pouvez apporter de l'engrais spécial agrume à la reprise végétative pendant 2 à 3 mois, mais si vous oubliez, ce n'est pas très grave. Dosez à demi-dose de celle conseillée sur l'engrais.
Les racines n'aiment pas être à l'étroit : un rempotage occasionnel (tous les 2-3 ans) doit être prévu dans les cultures en pot. Profitez de ce rempotage pour renouveler le substrat intégralement, pour les réenrichir.
Note : certains bigaradiers en Espagne sont censés être âgés de plus de 600 ans et un arbre dans une serre horticole de Versailles, qui, bien sûr, doit être soigneusement entretenu, aurait été planté dans l'année 1421 !
La croissance lente des bigaradiers n'impose pas de taille. Supprimez simplement le bois mort.
Le bigaradier est soumis à la plupart des ravageurs qui attaquent les arbres fruitiers producteurs d'agrumes !
Ce sont surtout les cochenilles qui sont le principal parasite du bigaradier, venant en cas de sécheresse. Améliorez l'arrosage et l'humidité tout en pulvérisant de l'eau additionnée de savon noir sur le feuillage pour traiter.
Attention : le bigaradier est très sensible à la tristeza, une maladie typique des fruitiers à agrumes. Il n'existe pas de traitement autre que la prévention via la sélection de variétés résistantes. Les plants infestés meurent rapidement et doivent être détruits.
Le temps des récoltes des fruits dans le bassin méditerranéen se situe en plein hiver, en janvier et février.
En culture amateur, les fruits de la première floraison apparaissent plutôt en été.
L'orange amère est généralement trop aigre pour être appréciée en fruit coupé. Elle est surtout utilisée en marmelade.
Un bigaradier porte des fleurs après 3 ans et augmente chaque année jusqu'à ce qu'il atteigne son maximum quand il est âgé d'environ 20 ans.
La quantité de fleurs d'oranger amer dépend de l'âge et de la situation de plantation (100 orangers, à l'âge de 10 ans, occuperont près de 4 000 m² de terrain).
Lors de la saison de floraison printanière en mai-juin, les fleurs sont récoltées deux ou trois fois par semaine, après le lever du soleil. Grâce à un automne doux et des conditions atmosphériques favorables, une autre floraison peut intervenir dès octobre, et cette récolte supplémentaire peut durer jusque janvier, ou jusqu'à une gelée. Ces fleurs d'automne ont beaucoup moins de parfum que celles du printemps et la coutume est de les valoriser à seulement moitié du prix des fleurs de mai.
Le rendement de l'huile extraite des fleurs est fortement influencé par la température et les conditions atmosphériques qui prévalaient au moment de la collecte. Par temps chaud, il peut atteindre jusqu'à 1 400 g par 100 kg de fleurs, mais dans des conditions défavorables, telle qu'une météo humide, froide et changeante, la diminution est considérable. En général, les plus grands rendements sont obtenus à la fin de la première saison de floraison, en raison de la température plus élevée.
Les graines, pour un semis, sont récoltées dans des fruits portés à maturité sur les branches (pas de cueillette des fruits !). Utilisez les graines des fruits estivaux.
Plantez les graines à seulement 1 cm de profondeur, dès leur récolte, juste après les avoir nettoyées et laissées sécher quelques jours en serre tempérée-chaude. La germination a lieu habituellement dans les 2-3 semaines à 13 °C.
La croissance des plantules est lente, très lente… mais ne nécessite quasiment aucun soin. Attention toutefois aux excès d'humidité, tout en ne laissant pas le substrat s'assécher.
Cultivez les plants en serre pendant au moins trois saisons de croissance avant de les passer en plein air.
Plantez en extérieur durant l'été et donnez-leur une certaine protection contre le froid pendant leurs premiers hivers extérieurs.
Bon à savoir : la graine est généralement polyembrionique, deux ou plusieurs plants proviennent de chaque graine et ils sont génétiquement identiques au plant mère, mais ils ne portent généralement pas de virus qui pourraient être présents chez la plante mère !
Les fleurs du bigaradier produisent du nectar pour les abeilles, favorisant la production de miel. Il s'agit donc d'un arbre mellifère.
L'orange amère est généralement trop aigre pour être appréciée en fruit coupé. Au Mexique, cependant, les oranges amères sont coupées en deux, salées, revêtues d'une pâte de piments forts, et mangées.
La plus grande utilisation des oranges amères dans la nourriture est sous forme de marmelade et à cet effet elles n'ont pas d'égal. Les fruits sont largement exportés vers l'Angleterre et l'Écosse pour la fabrication de la marmelade à l'anglaise.
Le jus est apprécié pour son amertume et comme aromatisant sur les poissons et, en Espagne, sur la viande pendant la cuisson. Au Yucatán, il est employé comme le vinaigre. En Égypte et ailleurs, il est fermenté pour faire du vin.
L'huile d'orange amère, extirpée à partir de la peau, sert industriellement pour aromatiser les bonbons, crèmes glacées, produits de boulangerie, les gélatines et puddings, chewing-gum, les boissons gazeuses, liqueurs et produits pharmaceutiques.
L'huile essentielle extraite du zeste de fruits immatures donne une saveur particulière à certaines liqueurs (Cointreau, Grand Marnier et Curaçao pour ne citer que les plus connus).
L'huile de Néroli, distillée à partir des fleurs du bigaradier, a une utilisation industrielle culinaire limitée, contrairement à l'huile « petit grain » (distillée à partir des feuilles), sans terpènes, qui elle est utilisée pour rehausser les saveurs de fruits dans les produits alimentaires (bonbons, sodas au gingembre et divers condiments).
Les fleurs sont indispensables à l'industrie du parfum et sont célèbres, non seulement pour l'huile de Néroli distillée, mais aussi pour l'huile de fleur d'oranger obtenue par extraction via solvant. Avec des conditions météorologiques favorables dans le Sud de la France, 1 000 kg de fleurs donneront 1 000-1 500 g d'huile.
L'huile petit grain et l'huile de la peau mûre sont d'une grande importance dans la formulation des parfums et des cosmétiques. L'huile petit grain est indispensable dans la composition de la célèbre Eau de Cologne.
Le jus aigre de la bigarade est antiseptique, anti-bilieux et hémostatique.
Les Africains appliquent l'orange amère en coupe ouverte sur les ulcères et les zones du corps souffrant de rhumatismes.
En Italie, au Mexique et en Amérique latine en général, des décoctions de feuilles sont données pour leur effet sudorifique, antispasmodique, stimulant, tonique et l'action stomacale. Les fleurs, préparées comme un sirop, agissent comme un sédatif dans les troubles nerveux et induisent le sommeil. Une infusion de l'écorce amère est considérée comme un tonique, stimulant, fébrifuge et vermifuge.
Les jeunes feuilles fraîches contiennent jusqu'à 300 mg d'acide ascorbique pour 100 g. La feuille mature contient de la stachyhydrine.
Une huile obtenue à partir des graines contient de l'acide linolénique et est largement utilisée comme aliment en raison de sa capacité à réduire les niveaux de cholestérol dans le sang.
Le bois est beau, blanchâtre à jaune pâle, très dur, à grain fin, un peu comme le buis. Il est apprécié pour l'ébénisterie et le tournage. À Cuba, il est façonné en battes de base-ball.
Le bigaradier sert de substitut au savon : dans les îles du Pacifique, les fruits écrasés et les feuilles macérées, qui tous deux font mousser l'eau, sont utilisés comme du savon pour laver les vêtements et comme shampooing. Les bigarades sont encore employées pour récurer les planchers et les cuivres.
L'huile de Néroli, mélangée avec de la vaseline, est utilisée en Inde à titre préventif contre les sangsues.
La littérature cite notamment deux synonymes avec Citrus bigaradia et Citrus vulgaris. L'épithète spécifique aurantium rappelle la couleur dorée du fruit.
L'oranger amer était déjà connu au Moyen-Âge en Europe. La première mention dans la région méditerranéenne peut être trouvée dès le Xe siècle dans des écrits arabes.
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