Protea

Protea en résumé

Dénomination

  • Nom(s) commun(s)

    Protée

  • Nom(s) latin(s)

    Protea

  • Famille

    Protéacée

  • Type(s) de plante

    Arbuste ▶ Arbuste à fleurs

    Plante comestible

Esthétique

  • Couleur des fleurs

  • Couleur des feuilles

  • Végétation Vivace : Plante qui vit plus de deux ans.
    Annuelle : Plante qui vit moins d'un an.
    Bisannuelle : Plante dont le cycle de vie dure deux années. La première année, la plante se développe la seconde année, elle donne fleurs et fruits, puis elle meurt.
    Pour en savoir plus

  • Feuillage Persistant : Le feuillage dure toute l'année.
    Semi-persistant ou semi-caduc : La plante conserve une partie de son feuillage toute l'année.
    Caduc : La plante perd ses feuilles à l'automne.
    Pour en savoir plus

    Persistant
  • Forme

    Buissonnant
  • Hauteur à maturité La hauteur à maturité est la hauteur à laquelle la plante s'élève naturellement quand elle bénéficie des conditions les plus favorables.
    La plante pourra prendre du temps pour atteindre cette hauteur, en fonction de la vitesse de sa croissance.
    La plante pourra aussi ne jamais atteindre sa hauteur à maturité, si elle est taillée régulièrement, ou si elle n'est pas cultivée dans les conditions optimales pour sa croissance.
    Pour en savoir plus

    0,60 à 2 m

Jardinage

  • Entretien Facile : La plante ne nécessite pas de soin particulier, ou des soins très simples.
    Modéré : La plante nécessite des soins réguliers ou un peu de pratique en jardinage.
    Difficile : La plante nécessite des soins importants et un savoir-faire en jardinage.
    Pour en savoir plus

    Difficile
  • Besoin en eau Le besoin en eau de la plante peut être assuré par la pluie, l'humidité naturelle du sol ou l'arrosage. Pour évaluer l'arrosage nécessaire, il faut aussi prendre en compte la température ambiante, à cause de l'évaporation, et de la capacité du sol à retenir l'eau.
    Faible : Pour une plante d'intérieur, arroser tous les mois. Pour une plante d'extérieur, elle supporte bien la sécheresse.
    Moyen : Pour une plante d'intérieur, arroser toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Pour une plante d'extérieur, elle aura besoin d'apports d'eau avant que le sol sèche.
    Important : Pour une plante d'intérieur, arroser plusieurs fois par semaine. Pour une plante d'extérieur, il lui faut des apports d'eau abondants et réguliers.
    Pour en savoir plus

    Moyen
  • Croissance Lente : La plante atteint sa maturité en plusieurs décennies.
    Normale : La plante atteint sa maturité en quelques années.
    Rapide : La plante atteint sa maturité en quelques mois.
    Pour en savoir plus

    Lente
  • Multiplication La multiplication consiste à créer une nouvelle plante soi-même.
    Semis : La plante se reproduit par la plantation de graines.
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    Division : Une partie de la racine (rhizome, tubercule) sert à créer de nouvelles pousses.
    Pour en savoir plus
    Bouturage : Une branche est plantée en terre, où elle produit de nouvelles racines.
    Pour en savoir plus
    Marcottage : La branche n'est pas coupée de la plante mais elle est en partie enfouie dans la terre, où elle développe ses propres racines.
    Pour en savoir plus
    Greffe : Un fragment de plante est implanté sur une autre plante.
    Pour en savoir plus
    Impossible : Il n'est pas possible, pour un particulier, de multiplier sa plante. S'il en veut une autre, il lui faut l'acheter auprès d'un professionnel.

    Semis Bouturage
  • Résistance au froid Résistante (rustique) : Plante résistante au gel.
    À protéger (semi-rustique) : Plante qui supporte la fraîcheur mais qui nécessite une protection contre le gel.
    À rentrer (fragile) : Plante qui craint le froid et qui doit être abritée pendant la saison froide.
    Pour en savoir plus

    Moyenne Fragile
  • Type de sol Sol argileux : Terre lourde et collante quand elle est humide, qui durcit et craquelle en séchant.
    Sol calcaire : Terre claire et crayeuse, sèche l'été et boueuse l'hiver.
    Sol sableux : Terre légère, facile à travailler et qui retient mal l'eau.
    Sol caillouteux : Sol chargé de cailloux et pauvre en matières organiques.
    Humifère : Noire et facile à travailler, elle ressemble à la terre en forêt.
    Terre de bruyère : Sol acide (pH 4 à 5), sableux et riche en humus.
    Terreau : C'est facile, cette terre s'achète en magasin !
    Pour en savoir plus

    Sol sableux Sol caillouteux Terre de bruyère
  • PH du sol Le pH mesure l'acidité du sol.
    Sol alcalin : Le pH est supérieur à 7. Il s'agit principalement des sols calcaires.
    Sol neutre : Le pH est compris entre 6,5 et 7,2. La plupart des plantes y poussent correctement.
    Sol acide : Le pH est inférieur à 7. Il s'agit principalement des terres de bruyère.
    Pour en savoir plus

    Sol neutre Sol acide
  • Humidité du sol L'humidité du sol ne dépend pas de la pluie, mais de la manière dont le sol conserve l'eau ou non.
    Sol drainé : Sol frais mais où l'eau ne stagne pas.
    Sol humide : Sol où de l'eau stagne.
    Sol sec : Sol qui ne retient pas l'eau.
    Sol frais : Sol qui reste constamment humide (mais pas trempé). Pour en savoir plus

    Sol drainé

Emplacement

  • Exposition Soleil : La plante doit avoir du soleil direct toute la journée. En intérieur, c’est directement (moins d’1 m) devant une fenêtre orientée sud ou ouest.
    Mi-ombre : La plante doit avoir du soleil une partie de la journée seulement. En intérieur, c’est devant une fenêtre à l’est ou plus éloignée d’une fenêtre orientée sud ou ouest.
    Ombre : La plante doit être à l'ombre d'autres plantes. En intérieur, c’est le cas des pièces en hiver, des fenêtres au nord ou en partie occultées et quand la plante est loin de la fenêtre (+ de 2 m).
    Pour en savoir plus

    Soleil
  • Utilisation extérieure

    Balcon ou terrasse Couvre-sol Massif ou bordure Haie Plantation isolée Rocaille
  • Plantation Pleine terre : La plante peut être plantée directement dans la terre.
    Bac, pot ou jardinière : La plante peut être plantée dans un bac. (Le volume du bac doit être adapté à la taille de la plante.)
    Pour en savoir plus

    Pleine terre Bac, pot ou jardinière
  • Climat

Plantation

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Floraison

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Taille

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Les protées ou Protea sont des arbustes ou petits arbres originaires d'Afrique australe pour 90 % d'entre eux et de l'est de l'Afrique tropicale pour le reste (Kenya, Tanzanie, Ouganda, Zimbabwe et Éthiopie). Le genre compte environ 115 espèces réparties sur une faible surface. Cette extraordinaire variabilité résulte de la diversité des terrains qui permet aux populations de rester isolées et d'évoluer de manière distincte.

Les arbustes atteignant généralement 1 à 3 m, parfois 8 m de haut, émettent des tiges robustes à partir d'une souche constituée de racines épaisses et profondes. Chez la protée royale, la racine est un lignotuber contenant de l'amidon qui lui permet de repousser facilement après un incendie. Le port est rampant ou dressé. Les feuilles alternes persistantes coriaces sont de taille, de forme et de couleur variables selon l'espèce. La protée royale (Protea cynaroides) est la plus connue d'entre elles car elle s'utilise beaucoup comme fleur coupée et se trouve être l'emblème de l'Afrique du Sud. Elle se présente sous la forme d'un arbuste étalé, ramifié depuis la base, mesurant entre 40 cm et 1,20 m de hauteur. Ses feuilles d'une quinzaine de centimètres sont plus ou moins appliquées contre la tige épaisse verte à pourpre et sont rattachées par un pétiole fin rose. Le limbe satiné vert clair à bleuté s'élargit brusquement et se termine par un bout arrondi. Il présente une nervure centrale et des bords légèrement velus, ondulés chez d'autres espèces.

Les inflorescences, rappelant celles de l'artichaut, se forment à l'extrémité des tiges. Elles se composent de fleurs plumeuses rassemblées en capitule dans un cœur compact entouré de bractées colorées. Celles-ci arborent un éventail de nuances nacrées allant du blanc, jaune, orangé au rouge carmin en passant par le rose. La dimension et la forme de l'inflorescence, conique, sphérique, en vase ou en coupe varient selon l'espèce. Chez la protée royale la coupe est capable d'atteindre 30 cm de diamètre ! Chaque fleuron arbore un bouquet d'étamines et un pistil qui donne cet aspect filamenteux à l'intérieur de l'inflorescence. La floraison se déclare entre avril et octobre selon l'espèce et les conditions climatiques. Il faut environ 35 jours au bouton pour éclore. Dans son habitat, la plante est pollinisée par les oiseaux souimangas, par des scarabées ou encore par des rongeurs. Le Domaine du Rayol (Var) a obtenu des semis spontanés mais ignore encore de quelle manière le pollen fut transporté.

Les bractées persistent autour du fruit pendant 2-3 ans jusqu'à ce qu'un feu se déclare. Le passage de l'incendie conduit à leur ouverture immédiatement suivie de la dispersion des graines. La germination n'est rendue possible que par la présence d'un sol calciné. Ces plantes sont qualifiées de pyrophytes bradyspores car elles assurent la pérennité des graines en les protégeant dans des structures ligneuses qui les mettent à l'abri de la combustion. Les graines en petit nombre ont la taille de grosses noix et sont veloutées chez la protée royale. Elles se maintiennent 2 années dans le fruit si aucun incendie ne vient accélérer leur libération.

Les protées font d'excellentes fleurs à couper pouvant tenir environ 3 semaines en vase. On les conserve aussi sous forme de fleurs séchées. Au XIXe siècle, l'espèce repens servait à obtenir un sirop médicinal grâce au recueil du nectar.

Le nom Protea fut assigné par Carl von Linné en 1771. Le célèbre père de la classification binomiale travailla sur une collection de plantes envoyées depuis le Cap. Protea fait référence au dieu grec Protée doté du don de métamorphose. Linné fut en effet frappé par la variabilité de formes et de couleurs des inflorescences du genre, élaborées à partir d'une même fleur de base. Cynaroides « qui ressemble au Cynarus » fait référence à sa similitude avec l'artichaut muni d'une couronne de bractées – partie consommée – qui entourent un capitule filamenteux, appelé « foin » dans le langage culinaire.

Espèces et variétés de Protea

Protée royale (Protea cynaroides, syn. Leucadendron cynaroides)

Espèce type

Protée royale (Protea cynaroides, syn. Leucadendron cynaroides) Espèce type
  • Variété : Espèce type
  • Végétation : Arbuste étalé persistant de 0,40 à 2 m de haut selon la localité et l'habitat. Feuilles coriaces, ovales, vert satiné, de 15 cm, à longs pétioles fins rougeâtres.
  • Fleurs et fruits : Grandes coupes à bractées pointues et duveteuses roses. Fleurs roses veloutées de blanc. Floraison possible toute l'année, chez nous en juin-juillet.
  • Qualités : Excellentes fleurs à couper. Se cultive bien en pot ou en pleine terre en climat doux. Résiste à -6 °C avec des pointes à -10 °C.

'Mini King'

Protée royale (Protea cynaroides, syn. Leucadendron cynaroides) 'Mini King'
  • Variété : 'Mini King'
  • Végétation : Arbuste très ramifié de 1 m en tous sens.
  • Fleurs et fruits : Bractées cramoisies à pointes saillantes, en octobre-novembre-décembre. Pistil à aiguillon très fin.
  • Qualités : Idéal en véranda ou dans une rocaille. Résiste à -3 °C.

'Little Prince'

Protée royale (Protea cynaroides, syn. Leucadendron cynaroides) 'Little Prince'
  • Variété : 'Little Prince'
  • Végétation : Forme naine de 1 m.
  • Fleurs et fruits : Grosses coupes rose rouge. Floraison entre janvier et juillet.
  • Qualités : Idéal en véranda ou dans une rocaille.

'White Crown'

'White Crown'
  • Variété : 'White Crown'
  • Végétation : Forme naine.
  • Fleurs et fruits : Coupe étoilée blanc verdâtre de taille moyenne.
  • Qualités : Idéal en véranda ou dans une rocaille.

Protée barbue, à feuilles de laurier (Protea neriifolia)

Espèce type

Protée barbue, à feuilles de laurier (Protea neriifolia) Espèce type
  • Variété : Espèce type
  • Végétation : Arbuste de 1,50 à 3 m de haut sur 2 de large. Feuilles étroites pubescentes et rougeâtres au débourrement, virant au vert grisâtre, de 10-15 cm, rappelant celles du laurier rose.
  • Fleurs et fruits : Bractées rose rouge intense à poils noirs en extrémité. Fleurs en gobelets de 10 cm de long. Floraison au printemps ou à l'automne.
  • Qualités : Pousse entre 0 et 1 300 m d'altitude entre Cape Town et Port Elysabeth sur du grès. Espèce souvent cultivée chez nous en climat doux. Résiste entre -4 et -6 °C.

Protea eximia (syn. P. latifolia)

Espèce type

Protea eximia (syn. P. latifolia) Espèce type
  • Variété : Espèce type
  • Végétation : Arbuste dressé jusqu'à 5 m assez peu ramifié mais dense. Feuilles vert argenté ou pourpré, bien ovales ou en forme de cœur.
  • Fleurs et fruits : Têtes bien dégagées au sommet de l'arbuste, de 8-10 cm de large sur 10-15 de long. Bractées fines puis élargies brusquement au sommet (spatulée) rose, autour de fleurs à extrémités pourpres. Floraison culminante au printemps.
  • Qualités : Pousse entre 200 et 1 600 m d'altitude de Worcester à Port Elysabeth et ailleurs, entre 380 et 1 000 mm de pluie. Résiste entre -4 et -6 °C.

'Sylvia'

'Sylvia'
  • Variété : 'Sylvia'
  • Végétation : Comme l'espèce type
  • Fleurs et fruits : Fleurs rose vif à rouges en été.
  • Qualités : Comme l'espèce type

Protea aurea

Espèce type

Protea aurea Espèce type
  • Variété : Espèce type
  • Végétation : Forme un tronc unique, entre 2 et 4,50 m de haut. Feuilles ovales étroites sans pétiole.
  • Fleurs et fruits : Têtes jaune pâle à carmin en forme de volant de badminton. Styles dépassant largement des bractées dans les mêmes tons.
  • Qualités : Vient du sud-ouest de la province du Cap, sur pentes humides et fraîches jusqu'à 800 m d'altitude.

subsp. potsbergensis

subsp. potsbergensis
  • Variété : subsp. potsbergensis
  • Végétation : Feuilles plus larges que le type et faiblement argentées.
  • Fleurs et fruits : Inflorescences pâles rose argenté ou blanc verdâtre.
  • Qualités : Sous-espèce du littoral en voie de disparition.

Protea grandiceps

Espèce type

Protea grandiceps Espèce type
  • Variété : Espèce type
  • Végétation : Arbuste étalé de 1,50 m en tous sens. Larges feuilles ovales vert grisâtre de 10 cm.
  • Fleurs et fruits : Inflorescences oblongues à bractées rose pêche à rouge écarlate, bordées de soies rouges qui protègent les étamines blanches.
  • Qualités : Originaire des hautes montagnes du Cap. Croissance lente.

Protea repens

Espèce type

Protea repens Espèce type
  • Variété : Espèce type
  • Végétation : Arbuste bien ramifié de 3 m en tous sens. Feuilles oblongues à lancéolées de 5 à 15 cm de long, vert moyen, bleuâtres en extrémité.
  • Fleurs et fruits : Inflorescences en V de 8-10 cm de large. Bractées luisantes et gluantes de teinte blanc pur à carmin, à pointes rose rouge. Fleurs duveteuses blanches. Floraison de septembre à décembre.
  • Qualités : Pousse dans les montagnes de Bokkeveld jusqu'à Grahamstown, entre 0 et 1 500 m d'altitude. L'une des plus faciles à cultiver. Exploitées pendant des siècles pour son bois de chauffage et pour son nectar recueilli et bouilli pour faire un sirop à but médical.

'Ruby Bush'

'Ruby Bush'
  • Variété : 'Ruby Bush'
  • Végétation : Comme l'espèce type
  • Fleurs et fruits : Fleurs en coupe à bractées jaune lavé de rose très pointues, noires aux extrémités.
  • Qualités : Fleurs très nectarifères.

'Guerna'

'Guerna'
  • Variété : 'Guerna'
  • Végétation : Comme l'espèce type
  • Fleurs et fruits : Têtes dressées rouge intense, en été.
  • Qualités : Un des premiers cultivars de cette espèce.

Protea hybrides

'Pink Ice'

Protea hybrides 'Pink Ice'
  • Variété : 'Pink Ice'
  • Végétation : Arbuste de 1,80 à 2,50 m de haut et 1,20 à 1,80 m de large.
  • Fleurs et fruits : Têtes en gobelet rose satinées sans les poils noirs de neriifolia. Floraison en automne-hiver.
  • Qualités : Hybride entre P. susannae et P. neriifolia. Le plus cultivé pour la fleur coupée. Parmi les plus rustiques (-6 °C). Pousse en sol acide ou neutre, plein soleil. Le tailler après la floraison.

'Clark's Red'

Protea hybrides 'Clark's Red'
  • Variété : 'Clark's Red'
  • Végétation : Arbuste jusqu'à 2,40 m en tous sens. Feuilles vert grisâtre étroites à bout pointu.
  • Fleurs et fruits : Têtes formant d'étroits entonnoirs rouge vif épanouis toute l'année.
  • Qualités : Cultivar néo-zélandais hybride entre P. repens et P. aurea, très florifère et parmi les plus rustiques : tolère -8 °C. Excellente fleur coupée.

'Susara'

Protea hybrides 'Susara'
  • Variété : 'Susara'
  • Végétation : Arbuste de 2 m en tous sens.
  • Fleurs et fruits : Fleurs en coupe crème à marge rose et bouts noirs.
  • Qualités : Hybride entre P. susannae et P. magnifica. Un des plus robustes en culture. Résiste à -5 °C.

Plantation des Protea

Plantation des <em>Protea</em>

billandkent/CC BY NC ND 2.0/Flickr

Où les planter ?

Les Protea peuvent se cultiver en pot ou en pleine terre dans un sol léger drainant, acide à neutre (pH idéal compris entre 5,5 et 6,5). Des sols sableux, gréseux, schisteux, pauvres en matière organique sont nécessaires. Évitez les sols argileux ou humifères. En pH supérieur à 6,5, ajoutez de la tourbe ou du sulfate de fer.

Les Protea ne tolèrent pas le phosphore. Celui-ci est apporté principalement par la dégradation de la matière organique et bien sûr par les engrais.

Choisissez une exposition très ensoleillée en veillant toutefois à conserver les racines au frais. La plante doit recevoir le soleil au moins 5 h par jour. La protée royale notamment supporte mal la sécheresse du sol. La plantation au sein d'une rocaille est un bon compromis car elle permet aux racines de trouver la fraîcheur sous de gros cailloux. Dans leur milieu naturel, les plantes poussent serrées les unes contre les autres pour se protéger du vent et sur des failles où elles recueillent l'humidité des profondeurs. Un coin abrité d'un mur, une falaise ou la plantation au sein d'une haie peuvent aussi convenir.

Les Protea résistent à de faibles gelées autour de -6 °C mais survivent parfois à des pointes jusqu'à -10 ou -13 °C une fois la plante bien installée ou lorsque le froid s'installe progressivement sans que l'air et le sol soient trop humides.

En France, on trouve de très belles collections de protées au Jardin botanique de Roscoff (Finistère) ou au Domaine du Rayol (Var). La ville de la Roche-sur-Yon mise sur l'utilisation de plantes d'Afrique du Sud comme les protées car ce sont des plantes peu gourmandes en eau, peu envahissantes et relativement rustiques.

Quand planter les Protea ?

Au printemps.

Comment les planter ?

En pot, préparez un mélange de ¾ de terre de bruyère et de ¼ de sable grossier non calcaire. Vous pouvez remplacer le sable par 30 % de perlite ou d'écorces de pin. Préférez les pots en terre cuite qui maintiennent mieux la fraîcheur du substrat grâce à l'évaporation par les pores du conteneur, même si l'eau est plus vite évacuée.

En pleine terre bien drainée, faites éventuellement un apport de terre de bruyère dans le trou de plantation.

Culture et entretien des Protea

Culture et entretien des <em>Protea</em>

david ten have/CC BY NC 2.0/Flickr

Arrosez régulièrement la protée avec de l'eau de pluie pour éviter d'apporter du calcaire. Certaines Protea acceptent cependant de pousser en sols alcalins.

Paillez le pied de la plante avec des feuilles mortes ou mieux encore des aiguilles de pin afin de conserver une légère fraîcheur du sol.

Même si la plante se contente d'un sol pauvre, en pot il est recommandé de faire un apport en surface de sang desséché (engrais azoté sans phosphore ni potassium) au printemps, et en petite quantité. 

Protégez la plante avec un double voile d'hivernage ou rentrez le pot en serre froide au moins durant la nuit, au cours des 2 premiers hivers car une plante jeune se montre plus fragile (-3 à -4 °C pour la protée royale).

En pot, arrosez régulièrement en laissant sécher le substrat sur 1 cm de profondeur entre deux arrosages.

Rempotez la plante lorsque vous observez que la motte est entièrement tapissée par les racines. Opérez au printemps délicatement de façon à ne pas blesser ses racines fragiles. La plante n'aime pas être trop manipulée ou transplantée.

Taille de la protée

Quand tailler ?

Lorsque l'inflorescence a bruni ou au printemps.

Comment tailler ?

Coupez les fleurs fanées en ôtant 5 à 10 cm de tiges. Un recépage total est même recommandé sur des plants âgés très lignifiés comme le ferait un incendie dans le fynbos.

Maladies, nuisibles et parasites

La pourriture des racines est générée par un manque de drainage.

Multiplication de la protée

Multiplication de la protée

awrence's lenses/CC BY NC ND 2.0/Flickr

Bouturage

En fin de printemps, prélevez des rameaux encore verts de 10 à 20 cm de long dont vous trempez la base dans de l'hormone de bouturage. Piquez les bouturages dans un mélange de sable et de terre de bruyère et placez-les à l'étouffée à 25 °C, en couvrant d'un sac plastique maintenu par un élastique autour du pot par exemple.

Semis

Le semis demande beaucoup de patience, car la levée de la dormance des graines réclame le passage du feu. Cependant, les graines peuvent aussi germer après 2 ans de maturation passée à l'intérieur du fruit.

Au printemps, semez dans un substrat contenant de la cendre. Puis cultivez les jeunes plants à l'abri du gel pendant 4 ans. C'est aussi le temps nécessaire pour voir les premières fleurs se former !

Conseils écologiques

Le maintien du fynbos très riche au niveau floristique est réalisé grâce à la régularité des incendies qui surviennent naturellement tous les 10 à 40 ans. Un laps de temps trop important provoque des effets dévastateurs et une perte par le vent et l'eau des nutriments contenus dans les cendres. En conséquence, des brûlages dirigés sont effectués par les autorités sud-africaines tous les 10 à 20 ans. Les plantes deviennent en effet mâtures en moins de 7 ans ce qui permet de renouveler la végétation assez rapidement à partir des semences pour l'essentiel et des rejets de souche pour quelques espèces comme Protea cynaroides, P. nitida et certains Leucadendron. Le feu stimule par ailleurs la croissance des rejets par la richesse en nutriments que contient la cendre. La décomposition de la litière est en effet plus lente dans le fynbos que dans les biotopes méditerranéens de Californie ou d'Australie.

Cette gestion des milieux par des brûlages dirigés est adoptée également aux États-Unis notamment dans les peuplements de séquoias qui ont besoin du feu pour induire la germination des semences et dégager le sous-bois. Les arbres adultes possèdent une écorce ignifugée qui les protège des flammes.

Un peu d'histoire…

La famille des Protéacées peuplait le continent austral du Gondwana il y a 300 millions d'années. En 1810, Brown a divisé la famille en 2 (aujourd'hui 5) sous-familles, celle des Protéoidées concentrée sur l'Afrique du Sud (Protea, Leucadendron, Leucospermum) et celle des Grevilleoidées diffusées plus largement sur l'Amérique du Sud (Embothrium coccineum, Lomatia), l'Australie (Hakea, Banksia, Grevillea, Telopea, Macadamia) et sur des bouts de terre remontés vers l'Asie grâce à la tectonique des plaques (note 1). Madagascar abrite une seule espèce commune avec l'Afrique du Sud. L'Amérique du Sud et l'Australie possèdent en revanche beaucoup d'espèces communes ce qui tend à prouver que la dislocation de ces régions s'est opérée bien après leur séparation de la plaque africaine.

Les Protea font partie de la végétation typique du fynbos en Afrique du Sud. Ce dernier couvre l'ensemble des chaînes montagneuses du sud-ouest de l'Afrique du Sud depuis le niveau de la mer jusqu'à 1 700 m d'altitude. Cette végétation colonise des sols de sables de quartz pauvres en matières organiques et dépasse rarement 3-4 m de haut. La strate arbustive est constituée par les 3 familles suivantes, les Protéacées (Protea), les Éricacées (bruyères) et les Restionacées (restios). De nombreux bulbes composent la strate herbacée tels que les watsonias, les lis, les iris et les amaryllis. Ces milieux sont composés pour 68 % d'espèces endémiques avec souvent des espèces différentes dans chacun des chaînons montagneux.

Les protées attirent l'attention des botanistes qui visitent le Cap dès les années 1600 et beaucoup d'espèces sont introduites en Europe au XVIIIe siècle. Linné enverra en 1772, un de ses étudiants Carl Peter Thunberg (1743-1828) pour explorer la flore sud-africaine jugée parmi les plus riches au monde (note 2). Un herbier est constitué 3 ans plus tard. Les premières graines de Protea sont envoyées en Europe notamment à l'Angleterre mais c'est Joséphine de Beauharnais (1763-1814), épouse de Napoléon Bonaparte qui cultive en France dans les serres de Malmaison, les premières protées. Elle charge ensuite un horticulteur de rapporter de nouvelles graines du Cap.

Note 1 : la distinction de ses 2 sous-familles vient globalement de la déhiscence ou pas de leurs fruits. Chez les Protéoidées, les fruits secs à charnus restent fermés longtemps (indéhiscents), contiennent 1 ou 2 grosses graines dispersées par les animaux et les fleurs sont solitaires. Chez les Grevilloidées, les fleurs sont par paire, les fruits sont généralement des follicules à graines ailées dispersées par le vent.

Note 2 : 2 600 espèces de plantes à fleurs occupent la péninsule du Cap sur une surface de 500 km². Chez nous le département français des Alpes-Maritimes, le plus riche au niveau floristique, offre le même nombre d'espèces sur une surface presque 10 fois plus grande soit 4 000 km².