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L'Encephalartos est une plante primitive aux allures de fougère arborescente. Il forme pendant de très longues années une grosse touffe feuillée jusqu'à 2-3 m de diamètre près du sol sur un « tronc » sphérique qui grossit en diamètre. Puis le stipe, appelé aussi caudex, s'allonge parfois en conservant le diamètre de la boule jusqu'à atteindre 3 à 15 m de haut couronné par les feuilles. Il est formé de la superposition des pétioles disposés en spirale comme dans le cas des palmiers ou des fougères arborescentes, ce qui explique sa croissance généralement lente.
Cette grosse tige, dite « pachycaule », capable de mesurer 40 à 100 cm de diamètre, peut aussi être souterraine, s'enfonçant dans le sol grâce à un stipe contractile qui permet au méristème caulinaire de rester sous la surface du sol. Il arrive que des rejets paraissent à la base d'un stipe qui a disparu formant ainsi une large souche. La racine est épaisse, charnue, voire tubéreuse. Des racines adventives naissent parfois sous forme de moignons à la base des rejets qui se forment en profondeur ou en hauteur sur le stipe.
Les feuilles persistantes et raides portent de part et d’autre du rachis des folioles assez coriaces parfois dentelées ou ciselées, terminées par une épine. La couleur des feuilles varie du gris clair au vert foncé. Les espèces réputées pour leur couleur argentée due à la cire qui recouvre les feuilles peuvent être plus vertes si elles sont élevées dans une serre humide ou plantées à l'ombre ou si vous les touchez avec le doigt. Les nouvelles feuilles émergent du cœur en même temps (on parle de flush), formant une couronne souvent plus argentée que les feuilles anciennes, voire pourpres. Les Encephalartos vivent souvent plusieurs centaines d'années.
Le genre est dioïque puisque les inflorescences mâles et femelles, souvent assez spectaculaires, se présentent sur des plants différents. Des cônes mâles paraissent seuls ou jusqu'à 4 en même temps, diffusant le pollen, tandis que les cônes femelles fusent au nombre de 1 à 3, mesurant jusqu'à 60 cm de long pour un poids de 36 kg. Ces cônes sont formés de feuilles modifiées appelées strobiles. Les cônes mâles ressemblent plus à des épis de maïs et les cônes femelles à des ananas. L'aspect de ces cônes permet souvent de distinguer les différentes espèces d'Encephalartos. La pollinisation se fait habituellement par les insectes notamment par les coléoptères et par le vent ou l'homme. Une forte odeur de vinaigre règne après que les cônes mâles ont commencé à flétrir.
Les fruits sont formés par les cônes femelles épaissis qui renferment après fécondation des graines recouvertes d'une chair comestible (le sarcotesta) souvent très colorée sous des écailles beige ou orange.
GorissenM/CC BY-SA 2.0/Flickr
Les plantes tolèrent peu le gel (-7 à -15 °C pour les plus résistantes) et nécessitent une serre chaude pour se maintenir. Cependant, il est permis d'observer des sujets en pleine terre (E. transvenosus, princeps, lehnmanii…) dans les jardins botaniques du sud de l'Europe comme en Espagne, Portugal ou Italie.
Ces plantes réclament avant tout un sol bien drainé comportant des éléments grossiers au ¾ et un peu d'humus ou d'argile.
Le plein soleil ne signifie pas la même chose sous un climat tropical ou subtropical qu'en climat méditerranéen. L'humidité y est beaucoup plus importante, souvent supérieure à 1 000 mm/an. Les formes lehmannii, transvenosus, trispinosa, horridus tolèrent assez bien des climats côtiers relativement secs à faibles gelées comme le climat méditerranéen ou sud-atlantique. Dans les zones plus désertiques, prenez soin d'installer l'Encephalartos exposé uniquement au soleil du matin ou sous une ombre légère toute la journée.
Dans une serre, le maximum de luminosité est souvent recommandé.
Au printemps de préférence.
Les substrats pour Encephalartos et autres Cycadales sont généralement constitués ainsi :
Le stipe ayant tendance à s'enfoncer dans le sol, évitez de le planter trop surélevé pour le faire paraître plus grand !
Enterrez environ 75 % de la hauteur du stipe, voire plus s'agissant de jeunes sujets, afin de favoriser son installation. La croissance est ensuite beaucoup plus rapide, car le stipe bénéficie d'une température plus constante échappant aux coups de chaud et de froid. Le mélange doit bien sûr présenter un très bon drainage soit une excellente porosité.
Évitez de laisser stagner de l'eau dans la coupelle sous le pot, car les racines sont très sensibles à l'excès d'humidité. La pourriture gagne insidieusement le stipe sans que le feuillage montre de signes alarmants jusqu'au jour où tout sèche subitement. Le caudex est alors complètement pourri.
Les plants élevés en conteneur ont tendance à grandir en hauteur avant d'avoir atteint le diamètre adulte du stipe. Les plants présentent alors un stipe assez fin qui a tendance à se courber.
En faisant pousser des sujets dans un petit conteneur, on obtient des bonsaïs.
Note : la qualité d'un plant offert à la vente s'exprime par le diamètre du stipe et non par sa hauteur, car des plants élevés en pot peuvent s'allonger avant de croître en largeur donnant une fausse idée de leur âge, mais aussi de la qualité des racines. Dépotez délicatement la plante avant l'achat pour vérifier la présence d'une motte bien constituée qu'il sera ensuite facile de rempoter classiquement.
Creusez un trou 3 fois plus large que la motte, de 60 cm de profondeur. Remplissez le trou d'eau et comptez le temps que met l'eau à s'évacuer. 1 à 2 h est une bonne durée, au-delà ajoutez des éléments grossiers (sable de rivière, graviers…) ou plantez sur une butte pour améliorer le drainage. Dans un climat pluvieux comme celui de la Floride, les espèces à feuillage argenté sont toutes plantées sur butte.
Leonora (Ellie) Enking/CC BY-SA 2.0/Flickr
Lors de la réception d'un plant d'Encephalartos, les conditions de reprise demandent une certaine attention. Si les racines ne dépassent pas 2,5 cm de long, commencez par rempoter la plante :
Les espèces à feuillage argenté sont xérophytes et souffrent facilement d'un excès d'eau. Préférez des arrosages moins fréquents, mais copieux à de fréquents arrosages en surface. Enfoncez le doigt à la surface du pot ; la terre doit être sèche sur 2 à 5 cm de profondeur selon la taille du plant, avant de procéder à un nouvel apport.
En pleine terre, utilisez un fertilisant complet, de préférence à libération lente (agissant sur 3-6 ou 12 mois), de type N-P-K : 3-1-3 ou 3-1-2 + oligoéléments (magnésium, fer…). Épandez l'engrais sous toutes les feuilles à au moins 15 cm du stipe et non au sein de la couronne.
En pot, vous pouvez utiliser de l'engrais dilué à l'eau d'arrosage, uniquement pendant la croissance de nouvelles feuilles comme chez les palmiers.
La naissance d'une nouvelle couronne de feuille indique parfois une carence en oligo-éléments lorsqu'elle est jaune. Il suffit de fertiliser la plante pour remédier au problème. En revanche, une couleur vert pourpre fréquente chez les espèces argentées ne doit pas vous alarmer.
Les cochenilles farineuses ou à bouclier sont les principaux parasites en serre. Traitez la plante avec une huile.
Dans la nature, les larves de papillons de nuit et les charançons creusent des galeries dans le stipe ou les cônes tandis que certaines fourmis et termites s'attaquent aux racines induisant de la pourriture.
La pourriture des racines est l'autre principal ennemi. Soignez le drainage, espacez les arrosages et soyez très délicats lors des rempotages. Saupoudrez les blessures de fongicide et d'hormone de croissance en cas de doute.
Wendy Cutler/CC BY 2.0/Flickr
Les plants, même jeunes, peuvent présenter des rejets qui partent de sous le stipe ou le long de celui-ci. Certains sujets n'en produisent pas du tout, mais on ignore la raison. Le fait d'ôter les rejets stimule souvent la production de davantage de rejets les années qui suivent. Ces rejets sont forcément du même sexe que le pied mère, mais ils permettent une multiplication beaucoup plus aisée et rapide que le semis.
Le semis implique la présence de parents de sexes différents fleuris au même moment, mais aussi des soins particuliers pour réussir la germination.
Le pollen peut cependant se conserver pendant plusieurs mois au réfrigérateur puis être mélangé à de l'eau distillée que l'on fait gicler entre les écailles du cône femelle pour fertiliser les ovules.
Attendez que des moignons racinaires se forment à la base des rejets pour les séparer du pied mère ou bien que leur caudex mesurent 7 à 10 cm de diamètre pour faciliter leur enracinement.
L'enracinement prend facilement 6 à 12 mois dans un endroit chauffé (sans chaleur sous les pots). Ne pas s'inquiéter si les feuilles n'apparaissent pas, l'important réside dans la production de racines. Les nouvelles feuilles naissent généralement 1 à 2 ans après la séparation du pied mère.
Lorsque les racines occupent tout le pot (minimum 7-10 cm de long), rempotez dans un pot plus grand et plus profond avec le mélange décrit plus haut. Prévoyez un conteneur suffisamment grand pour n'avoir à rempoter que tous les 2-3 ans. Le parfait enracinement d'un rejet peut prendre 5 à 10 années, ce qui explique le prix élevé de ce genre de plante.
Arrosez avec précaution et placez la plante de façon très progressive vers le plein soleil.
La floraison de l'Encephalartos peut demander 25 ans, mais le spécimen d'E. woodii planté dans les serres de Glasnevin en 1905 n'a toujours pas fleuri. Il faut dire qu'il est resté en pot un siècle durant, jusqu'en 2005.
Lorsque le cône femelle atteint sa maturité, il peut se séparer facilement du stipe. Il est alors préférable de tirer dessus avec une main gantée afin d'extraire les graines situées sous les écailles plus facilement.
Même si l'embryon se développe immédiatement après la fécondation au sein de la graine, celle-ci nécessite une période de repos de 3 à 7 mois avant de pouvoir germer. En attendant, il est conseillé de stocker les semences, une fois débarrassées de la pulpe qui les entoure. Rangez-les à l'obscurité et dans un bas de nylon ou une armoire sèche pour assurer une bonne ventilation.
Pour vérifier que les graines sont fertiles, faites-les tremper pendant 2-3 jours pour ôter la chair, puis plongez-les dans l'eau et jetez celles qui flottent.
Pendant le mois qui précède le semis, vaporisez régulièrement les graines pour éviter qu'elles ne se dessèchent avant de les plonger dans l'eau pendant 24 h.
Semez-les ensuite dans un grand pot ou des godets individuels remplis d'un mélange constitué de 1 part de tourbe grossière pour 2 parts de perlite.
Posez les graines sur leur flan en laissant la moitié de la graine à l'air. Une chaleur de fond permet d'accélérer la germination. Arrosez ou vaporisez tous les 2 ou 3 jours.
La germination prend entre 3 à 6 mois avec un taux de réussite variant de 25 à 50 % pour un amateur. Dès que la première feuille s'est endurcie, repiquez la plantule dans un pot plus grand afin que la racine ne sorte pas du fond du pot. Le contact avec les tuyaux chauffants pourrait la faire pourrir.
Toutes les espèces d'Encephalartos sont menacées de disparition, même si les populations sont stables. Ces plantes rares continuent d'être extraites par des collectionneurs sans scrupules, ou par les populations indigènes qui en font un usage médicinal. Leur habitat forestier est souvent défriché pour exploiter le bois ou pour installer des cultures annuelles comme au Mexique. Les plantes sont arrachées en raison de l'urbanisation galopante en Afrique du Sud ainsi que de la demande croissante de ce type de plantes très rares qui se vendent à prix d'or.
Le commerce de l'Encephalartos est très réglementé et les rejets prélevés dans la nature sont réservés aux instituts de recherche. Il est strictement défendu de prélever des graines, a fortiori des sujets dans la nature pour constituer un jardin de collection. En effet, la plupart des espèces sont inscrites dans la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction).
Cependant, des pépiniéristes ont obtenu des hybrides et parviennent à les multiplier pour le public. Cette culture reste très délicate et réclame 5 à 10 ans avant de pouvoir mettre une plante sur le marché et assurer une parfaite reprise.
Attention : les plantes bon marché et feuillues n'ont souvent pas un enracinement suffisant et périclitent de façon soudaine après quelque temps.
Les colonies de la cyanobactérie Nostoc punctiforme sont présentes à l'intérieur du tissu racinaire. Elles sont capables de fixer l'azote de l'air tandis que les radicelles s'enflent pour abriter un champignon mycorhizien dont on ignore le véritable rôle. Ces organismes forment probablement une symbiose avec la plante.
Attention : les graines sont parfois très toxiques. Ainsi, les babouins se délectent de la partie charnue et crachent le « noyau ». Les rongeurs, oiseaux, scarabées et parfois les babouins se nourrissent aussi des graines, mais les hommes s'abstiennent généralement de les consommer, étant donné leur possible toxicité.
Le nom Encephalartos est composé des racines grecques kephali, « tête » et artos, « pain ». C'est une référence à la farine obtenue avec le cœur du tronc de certaines espèces, consommée par les Hottentots par exemple. Le nom vernaculaire « broodboom » en Afrikans signifie « arbre à pain ».
La moelle présente juste sous la couronne de feuilles contient en effet de l'amidon de grande qualité qui, après avoir fermenté 2 mois dans le sol puis enveloppé dans une peau de bête, servait à confectionner une pâte à pain cuite sur les braises d'après Thunberg (1772) et Paterson (1779) qui ont étudié les populations autochtones. L'espèce woodii a été nommée en l'honneur de John Medley Wood, le conservateur du Jardin botanique de Durban et directeur de l'Herbarium du Gouvernement du Natal. Ferox vient du latin et fait référence aux folioles coriaces très épineuses de l'espèce.
Le genre Encephalartos réunit aujourd'hui une soixantaine d'espèces. Il a été créé par le botaniste allemand Johann Georg Christian Lehmann (1792-1860) en 1834 alors qu'avant, tous ces végétaux aux allures de cycas, excepté les Cycas, faisaient partie du genre Zamia. L'idée a mis du temps à être acceptée par certains botanistes, mais aujourd'hui, de nouveaux genres ont même été créés comme Macrozamia et Lepidozamias pour désigner les plantes australiennes.
L'ordre des Cycadales comprend les 2 seules familles Zamiacées (238 espèces) et Cycadacées (115 espèces). Cet ordre est apparu au Carbonifère et a connu une expansion fulgurante à l'ère des dinosaures (ère mésozoïque) qui se situe autour de -200 MA. Il couvre alors tous les continents et annonce le début des plantes à graines (on parle de préspermaphytes) au côté des Ginkgoales (Ginkgo).
Tous deux sont caractérisés par des gamètes mâles mobiles en milieu aqueux externe. Leur population a ensuite beaucoup diminué en raison des dinosaures en majorité herbivores qui consommaient leur feuillage. Aujourd'hui, seules quelques zones tropicales et subtropicales des deux hémisphères (Japon, Afrique, Australie, Amérique du Sud...) accueillent les Cycadales. Les Encephalartos peuplent seulement la moitié sud de l'Afrique.
Les Cycadales sont donc des plantes fossiles qui ont très peu évolué depuis ces temps reculés. Elles ont la particularité de produire de la cycasine, une molécule cancérigène, neurotoxique et destructrice du foie.
Aujourd'hui, le genre se situe entre le 15° parallèle nord (Ghana-Nigeria-République Centre Afrique) et le 30° parallèle sud (Afrique du Sud).
Chez le peuple Lobedu, dans la province du Limpopo en Afrique du Sud, Encephalartos transvenosus ou « Modjadji('s) cycas » porte un nom dédié à leur reine appelée Modjadji ou Rain Queen. Celle-ci a la réputation de faire venir la pluie et règne près de la seule forêt de cycas d'Afrique du Sud, une forêt sacrée entièrement constituée d'Encephalartos transvenosus. Son stipe sert aussi à faire du pain.
L'histoire de l'espèce E. woodi est assez extraordinaire puisqu'elle est réduite à un seul spécimen diffusé à différents jardins botaniques à travers le monde par séparation de rejets. L'espèce découverte en 1895 à Ngoya Forest dans le KwaZulu-Natal par John Medley Wood est morte. Cependant, plusieurs sujets peuvent encore être admirés et notamment au Jardin botanique de Glasnevin (Dublin) où le spécimen, introduit en 1905, est le plus grand d'Europe.
Le jardin œuvre par ailleurs pour la conservation d'autres espèces comme E. equatorialis en Ouganda. Wood l'a d'abord considéré comme une sous-espèce et désigné sous le nom E. altensteinii var. Bispinna, puis l'horticulteur anglais Henri Sanders l'a élevé au rang d'espèce sous le nom de woodii en 1908.
Aujourd'hui, les analyses génétiques montrent une forte parenté avec l'espèce natalensis, ce qui pourrait signifier qu'il s'agit d'un mutant de cette espèce, un spécimen relique ou un hybride entre natalensis et ferox expliquant le fait s'il soit unique. Cependant, des croisements de woodii avec d'autres espèces comme natalensis, gratus et transvenosus ont été fructueux, laissant planer le mystère sur sa véritable origine.
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