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Le genre Syngonium, parfois nommé Nephthytis, fait partie de la famille des Aracées qui comporte également les genres Anthurium, Dieffenbachia, Monstera. Les Syngoniums regroupent plus d'une trentaine d'espèces de lianes persistantes épiphytes ou terrestres originaires des zones tropicales humides d'Amérique Centrale et du Sud mais aussi d'Afrique, de Madagascar et d'Australie. Elles se caractérisent par des tiges radicantes, c'est-à-dire pourvues à chaque nœud de feuilles et de racines adventives leur permettant d'étendre leur végétation. Les feuilles alternes et simples sont pourvues d'un long pétiole engainant. Elles passent par différentes formes du stade juvénile au stade adulte, devenant lobées ou découpées en folioles selon l'espèce, justifiant l'appellation courante de « patte-d'oie ». La floraison évoque celles des arums : des fleurettes crème apétales sont réunies sur des spadices accompagnés de spathes verdâtres qui rougissent au fil des semaines. Sous nos climats, la culture des syngoniums se fait à l'intérieur, dans la véranda ou dans une serre chaude car les syngoniums ne supportent pas de températures inférieures à 13 °C. La floraison est rare en culture intérieure.
Syngonium podophyllum est l'espèce la couramment proposée dans le commerce. Elle est originaire des forêts tropicales d'une zone s'étendant du Mexique jusqu'en Bolivie. C'est une liane compacte à port rampant, grimpant ou retombant selon le contenant. Elle peut atteindre 10 m de longueur dans son habitat naturel mais se limite à 2 m dans nos intérieurs. Le feuillage juvénile est ovale à base cordiforme puis il prend une forme sagittée ou hastée (en forme de fer de pique comme l'oseille ou le liseron). Il mesure une dizaine de centimètres de longueur. Les feuilles adultes (rares en culture) sont composées, offrant alors 5 à 9 folioles et mesurant jusqu'à 30 cm de longueur sur 10 de largeur. Le feuillage peut décliner des teintes unies, vert brillant, ou être panaché d'ivoire, de crème, de vert clair, de rose, de pourpre ou de vert très foncé. La plante croît moyennement, développant sept à huit feuilles par an (les variétés panachées poussent moins vite que les unies).
Le syngonium est idéal pour donner de la hauteur à une composition végétale en palissant ses tiges à des tuteurs ou à des éléments du décor intérieur comme un escalier, une poutre, un pan de meuble. Il peut aussi garnir une vasque ou un panier suspendu si on souhaite exploiter son côté retombant. Une autre utilisation à laquelle on ne pense pas assez souvent : l'hydroculture. On rempote le syngonium dans un substrat inorganique, non décomposable : billes d'argile, perlite, vermiculite, laine de roche… Le fond du pot trempe dans une solution d'eau nutritive (diluée avec de l'engrais) qui alimente la plante en continu par capillarité.
La plante contient des substances irritantes pour la peau. Manipulez avec précaution et lavez-vous rapidement les mains si de la sève rentre en contact avec votre peau. À l'ingestion, ces substances (cristaux d'oxalates de calcium) irritent sévèrement les muqueuses internes, et en premier lieu, la bouche. Attention aux jeunes enfants et aux animaux domestiques !
Forest & Kim Starr/CC BY 3.0/Wikimedia
Installez-le à l'abri des courants d'air et à exposition claire sans rayon direct du soleil sinon le feuillage blanchit. Les fenêtres ensoleillées doivent être tamisées par un voilage. Les variétés vert uni supportent mieux une situation légèrement ombragée que les panachées de blanc ou de crème qui ont besoin de plus de lumière pour garder l'intensité et le contraste de leurs coloris. Attention, une situation trop sombre fait s'étioler le syngonium dont les tiges s'allongent pour chercher plus de lumière. Ses besoins en luminosité : environ 600 Lux.
Maintenez une température au moins supérieure à 15 °C en hiver. La température optimale pendant la période de croissance se situe autour de 20 °C. Le syngonium apprécie la chaleur et l'humidité. Plus il fait chaud, plus l'atmosphère doit être humide.
Côté substrat, offrez-lui un terreau léger, humifère, plutôt acide (riche en tourbe) et bien drainé.
Le syngonium est vendu toute l'année en jardinerie ou chez certains fleuristes. Prenez quelques précautions pour que la plante ne subisse pas les effets du froid extérieur pendant le transport lors d'un achat pendant la mauvaise saison.
Offrez-lui un contenant adapté à sa taille : pas trop grand pour éviter la persistance de trop d'humidité après les arrosages et plutôt large qui convient à son port étalé. Soignez le drainage en plaçant une couche de billes d'argile au fond du pot (1/5 à 1/4 de sa hauteur). Vérifiez la présence des trous de drainage au fond du pot.
Jerzy Opiola/CC BY SA 4.0/Wikimedia
Le syngonium a besoin d'être arrosé régulièrement, deux à trois fois par semaine pendant la belle saison, avec de l'eau à température de la pièce et si possible non calcaire (eau de pluie ou adoucie). Le terreau doit être légèrement humide pendant toute la période de croissance.
Posez le pot sur un plateau de billes d'argile tenues mouillées pour augmenter l'hygrométrie. Complétez par des vaporisations quotidiennes du feuillage. Ce geste participe également au nettoyage de la plante qui n'apprécie pas les lustrants même naturels (fuyez la fausse bonne idée du nettoyage à la bière). Si cette brumisation ne suffit pas, nettoyez de temps en temps les feuilles avec une éponge humide.
Dès le début de l'automne, réduisez la fréquence des arrosages à un arrosage hebdomadaire et arrêtez de vaporiser sauf si le chauffage central dessèche l'air de la pièce. Le substrat doit légèrement sécher entre deux arrosages. Une plante trop arrosée (ou qui a froid) présente un feuillage terne, des bordures brunes et des extrémités de tiges qui pourrissent.
Apportez un engrais spécial « plantes vertes » dilué à l'eau d'arrosage, deux fois par mois d'avril à septembre. Divisez par deux la dose recommandée par le fabricant. Une plante carencée offre un feuillage décoloré, presque transparent.
Rempotez tous les débuts de printemps, ou un printemps sur deux, selon la croissance et la taille du pot. Utilisez un terreau « plantes d'intérieur » de bonne qualité allégé en perlite et riche en tourbe et en terreau de feuilles.
Palissez les tiges sur des tuteurs couverts de mousse si vous souhaitez que la plante adopte un port grimpant plutôt qu'étalé. Pincez-les si vous souhaitez conserver une plante plus compacte.
Une atmosphère trop sèche favorise la présence d'araignées rouges : le feuillage pâlit et l'envers des feuilles se couvre de filaments.
Elle favorise aussi les cochenilles farineuses, reconnaissables aux plaques laineuses blanches et à la texture collante des feuilles due au miellat rejeté par les parasites.
François Guibert/CC BY NC ND 2.0/Flickr
La multiplication du syngonium se fait généralement par bouturage au printemps ou en début d'été. On prélève une bouture terminale d'une dizaine de centimètres en coupant juste sous un nœud. On trempe la partie sectionnée dans la poudre d'hormones puis on pique la bouture en l'enterrant de moitié dans un terreau de bouturage allégé en perlite ou en sable. On termine par une vaporisation du substrat. L'enracinement est rapide (4 à 5 semaines) si on place les boutures à l'étouffée dans un sachet plastique transparent. Attendez un mois après les premiers signes de reprise pour ôter le sachet et apporter de l'engrais mensuellement. Rempotez au printemps suivant.
Le bouturage dans l'eau est également une possibilité de multiplier le syngonium à bon compte. La seule difficulté réside dans le passage des boutures racinées de l'eau au terreau.
Le marcottage aérien est une technique plus rare mais à tester pour son côté pédagogique !
Le syngonium fait partie des plantes dépolluantes de notre air intérieur. S'il a un faible impact sur le formaldéhyde très présent, il offre un intérêt épuratif non négligeable sur le xylène, un hydrocarbure, dérivé méthylé du benzène. Ses pouvoirs solvants et diluants sont utilisés dans les produits d'impression, de nettoyage, les peintures, les vernis… mais aussi les gouttes auriculaires pour ramollir les bouchons de cérumen ! Ses effets nocifs sur la santé et le cerveau dépendent de l'intensité et de la durée d'exposition. À taux faibles, il provoque des maux de tête et des vertiges tandis qu'un taux d'exposition élevé entraîne une perte de conscience voire la mort.
Le nom générique Syngonium vient de deux mots grecs συν (sun) qui signifie ensemble ou avec et gonê qui veut dire ovaire (ou utérus) en référence au système reproducteur de la plante caractérisé par la cohésion des ovaires.
Syngonium podophyllum a été nommé et décrit par le botaniste autrichien Heinrich Wilhelm Schott (1794-1865) qui participa à un long voyage scientifique au Brésil de 1817 à 1821 et qui devint ensuite jardinier à la cour impériale de Vienne puis directeur des jardins et de la ménagerie de l'Empereur.
Syngonium podophyllum est répertorié comme une plante nuisible à l'agriculture et à l'environnement dans le Global Compendium of Weeds de 2012. Dans les zones tropicales et subtropicales, il s'étend rapidement étouffant les arbres et la végétation indigène sous son ombrage. Ainsi, il forme des colonies envahissantes aux États-Unis (Floride et Hawaï), mais aussi en Afrique du Sud, à Singapour, aux Antilles et sur plusieurs îles du Pacifique où il a été introduit au départ comme une plante ornementale…
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