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Plantation
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Les Garrya constituent un genre unique dans la famille des Garryacées, riche de 13 à 15 espèces d'arbustes persistants et dioïques (fleurs mâles et femelles sur des sujets distincts). Ils sont originaires de l'ouest des États-Unis et d'Amérique centrale.
L'espèce Garrya elliptica, la plus courante en culture, est native d'une zone qui part du sud de l'Oregon jusqu'au milieu de la Californie. Elle vit dans le chaparral côtier (note 1), ce maquis californien et du nord-ouest du Mexique, parmi les forêts persistantes mixtes et les brousses à sauges côtières (sagebruche). On la trouve entre 0 à 600 m d'altitude, sous un climat sec relativement doux comportant des minima de l'ordre de -12 °C. Elle porte encore les noms de « buisson de l'ours », « garrye à glands soyeux » ou encore « buisson quinine ».
L'arbuste très ramifié forme un buisson dense à port assez irrégulier de 2 à 3 m de haut sur 1,50 à 2 m de large en culture, jusqu'à 8 m en tous sens dans son habitat. Le feuillage à limbe ovale, coriace, vert sombre brillant, de 6-8 cm de long rappelle celui du chêne vert avec cependant des contours plus lisses et ondulés et une disposition opposée au lieu d'être alterne. Des nervures blanches et saillantes parcourent le limbe. Le revers de la feuille comme chez le chêne vert est duveteux et grisâtre. La ramure descend souvent jusqu'au sol, éclairée par la masse de chatons qui se forme dès novembre et dont la floraison s'étire entre décembre et mars-avril. Le plant devient mâture au bout de 5-6 ans.
Les chatons des pieds mâles sont les plus spectaculaires par leur nombre, mais aussi leur taille qui atteint 10 à 20 cm de long chez l'espèce type. Ces épis légers se balançant avec la brise sont constitués d'un empilement de petites fleurs aux étamines jaunes enveloppées dans une bractée soyeuse acuminée en forme de cloche, crème ou rosée. Les sépales étroits velus, au nombre de 4, entourent 4 étamines courtes. Les Anglophones nomment l'arbuste Coast silk tassel « gland de soie de la côte » pour signifier sa ressemblance avec les glands de soie pour rideaux. Les chatons femelles sont au contraire dressés mesurant 4 à 9 cm de long et forment un épi de petites fleurs gris argenté munies de 2 sépales et d'un ovaire à 2 styles crochus. Ces fleurs sont donc portées par des sujets distincts qui sont rarement proposés à la vente. La pollinisation se fait par le vent.
Les pieds femelles après fécondation présentent des grappes serrées de petites baies vertes velues de 0,5 cm, en mai, virant au noir à maturité. La proximité de deux pieds de sexes opposés est nécessaire à la fructification. Les baies indéhiscentes renferment 1 à 2 graines noires.
La décoction d'écorce et des feuilles amères était utilisée par les Amérindiens pour lutter contre le paludisme d'où son nom de « buisson quinine » et comme antispasmodique.
Note 1 : le chaparral est une formation végétale équivalente à notre maquis méditerranéen constitué de chênes persistants Quercus berberidifolia et dumosa au lieu des chênes verts et liège (Q. ilex et Q. suber) européens et de différents arbustes (sauges, armoises, etc.). La flore de ces deux formations végétales est globalement constituée des mêmes genres végétaux car elle est issue du même supercontinent la Laurasie avant sa séparation datant de 65 millions d'années.
Sur la côte, Garrya elliptica supporte très bien le plein soleil alors qu'à l'intérieur des terres, il préfère la mi-ombre. Vous pouvez le planter contre un mur exposé au nord ou à l'est, abrité toutefois des vents froids et le palisser. Il s'intègre aussi dans une haie libre ou taillée, en lisière de bosquet ou en fond de massif.
Plantez-le dans un sol bien drainé, même calcaire, mais pas trop fertile auquel cas sa floraison serait moindre. Évitez de le transplanter.
En fin d'été-automne ou au printemps.
Choisissez un plant assez jeune et en conteneur afin de lui assurer une bonne reprise.
Mettez à tremper la motte dans un seau d'eau pendant que vous faites le trou. Creusez une fosse assez large et profonde et cassez les parois de la fosse avec la fourche bêche pour favoriser l'expansion des racines. Apportez une couche de drainage (graviers, sable) au fond si votre sol est argileux. Remblayez avec la terre du jardin additionné d'une pelletée de compost.
Formez une cuvette et versez un bon arrosoir afin de chasser les bulles d'air.
Arrosez-le régulièrement au cours du premier été qui suit la plantation. Le Garrya elliptica bien installé tolère la sécheresse, mais ne déteste pas un arrosage estival.
Protégez le pied avec des feuilles mortes ou de la paille durant les premiers hivers.
La taille est utile seulement dans le cas d'une conduite en haie ou en arbre palissé et se pratique après la floraison. Conservez les charpentières parallèles au mur et raccourcissez toutes les autres branches en gardant du feuillage de façon à couvrir le mur.
Attention, un excès de taille favorise le développement de feuilles plus grandes aux dépens de la floraison.
Il n'existe pas de parasites notables sur le Garrya elliptica. Même les Cervidés et les lapins commettent rarement des dégâts sur le tronc.
Les feuilles peuvent être grillées par les vents secs et les chatons anéantis par le gel durant leur semaine de croissance.
Le plus facile pour multiplier Garrya elliptica reste le marcottage, éventuellement la bouture. Comme il est assez difficile d'obtenir des graines puisque le plant femelle est rarement proposé à la vente, nous ne traiterons pas du semis (stratification recommandée).
En été, choisissez une pousse de l'année, partant de la base du pied. Supprimez les fleurs éventuelles et les feuilles sur la portion de tige à enterrer. Conservez toujours une touffe de feuillage en extrémité pour servir de tire-sève.
Travaillez une poche de terre sur 10 cm de profondeur avec un bord incliné vers la plante mère et le bord opposé vertical. Allégez la terre en ajoutant un peu de sable et de tourbe, puis courbez le rameau vers le sol. Pour faciliter la sortie des racines, tordez la tige ou entaillez légèrement l'écorce sur la partie à enfouir. Ajoutez éventuellement une pincée d'hormone de bouturage.
Maintenez la portion de tige dans le sol à l'aide d'un cavalier métallique. Tassez correctement la terre et arrosez. La pose d'un petit tuteur permet de redresser l'extrémité feuillée de la marcotte tout en marquant son emplacement.
En août-septembre, pratiquez des boutures de tiges aoûtées de 20 cm que vous placez sous châssis.
La bouture peut se faire directement en pleine terre dans une zone mi-ombragée que l'on recouvre d'un châssis pendant les 2 premiers hivers ou bien dans un pot profond.
Le Garrya elliptica n'aime pas trop être transplanté. Veillez à ne pas déranger les racines lorsque vous le plantez.
Le Garrya elliptica est un arbuste original à la floraison hivernale intéressante pour les bourdons. Il tolère des conditions assez difficiles comme le plein soleil (sur la côte), les embruns, la pollution et la sécheresse et n'a pas de ravageurs notables.
Le nom Garrya fut donné par son découvreur David Douglas (1799-1834), célèbre explorateur écossais du Pacifique Nord-Ouest pour honorer son ami anglais, Nicholas Garry (1782-1856) qui l'avait assisté lors de son séjour en Amérique. Ce dernier fin diplomate fut missionné en 1821 pour négocier la fusion de la Compagnie de la Baie d'Hudson et de la Compagnie du Nord-Ouest qui détenaient le monopole des fourrures nord-américaines. Il fut secrétaire puis gouverneur adjoint de la Compagnie de la Baie d'Hudson.
David Douglas était missionné par la Société Royale d'Horticulture de Londres pour envoyer des graines lors de ses périples en Amérique du Nord. Le genre fut décrit par Douglas et répertorié par John Lindley dans son Edwards' s Botanical Register 20 : pl. 1686 en 1834, date à laquelle le premier plant introduit au Kew Garden en 1828 a fleuri pour la première fois. Lindley le considère proche de la famille des Cupulifères (Fagacées), avec ses inflorescences en chatons, ses fleurs imparfaites (sans pétales), son ovaire infère (à une loge contenant 2 ovules suspendus), mais à la différence que son bois ne présente pas d'anneaux concentriques ni de vaisseaux ponctués, ses feuilles sont opposées sans stipules, son fruit est simple et son minuscule embryon est noyé dans l'albumen, caractères que l'on retrouve chez les Pipéracées et notamment chez le genre Chloranthus. Ce dernier se distingue par des fleurs sans périanthe hermaphrodites, des feuilles munies de stipules et des tiges articulées. Après maintes comparaisons, Lindley en conclut que l'on a bien affaire à un genre nouveau. (note 1)
Elliptica fait référence à la forme elliptique des feuilles.
C'est en provenance directe de l'Arboretum Arnold de l'université d'Harvard à Boston que le jardin des Plantes de Paris reçut des spécimens de Garrya, entre 1876 et 1884. Aux États-Unis, la culture du Garrya elliptica débuta en 1860.
Note 1 : https://www.biodiversitylibrary.org/item/9056#page/96/mode/1up
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